Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 2: Aurie

Au moment même où ses yeux s'arrêtèrent sur sa table, un sourire illumina son visage. Ses effets personnels déposés, elle se dirigea vers lui de sa démarche gracieuse.
Un violent fracas retentit à l’instant même où il acheva sa pensée. En grimaçant, il porta une main à son oreille se demandant quelle pouvait bien être l'origine de ce vacarme.
Mortifiée, la jeune femme se hâtait d’aider un robot de service à ramasser les débris de cristal éparpillés sur le sol.

“–  Toutes mes excuses ! sa voix empressée trahissait son désarroi de même que ses pommettes écarlates. Vraiment ! Je ne vous voyais pas et j’ai foncé sans réfléchir.

Bon… Il lui faudrait peut-être redéfinir le sens du mot “Gracieuse”.

Tandis qu’elle se relevait, le reste de la salle s’abandonnait aux rumeurs et à des murmures peu flatteurs:

–  Conçue naturellement…

–  Observe ses habits.

–  Invalidée…

–  As-tu vu ces yeux ?

–  Je ne veux pas que vous vous approchiez de ce genre d’individus les enfants.

Si la jeune femme les entendait elle n’en montra rien. À peine l’eut-elle approché qu’il prit la parole:

–  Tu devrais faire attention.
–  Heureuse de te revoir aussi, Edris.

De son ton sec ressortait la mauvaise humeur de l’instant passé, sans plus un mot, elle s’assit.

–  Comment vas-tu Aurie ?
–  Aussi bien que possible… Londres a beau être une ville charmante, Marseille me manque… Et toi ? Avec les androïdes vous devez vous retrouver surchargés.

Pourquoi tout le monde ramenait le problème aux androïdes ?

–  On s’en sort.

Si on associait sortir et désastre maintenant...

–  Quant à toi, ton commerce fonctionne bien ?

Coup bas. Très bas. La mâchoire crispée de son interlocutrice le confirma.

–  Les affaires marchent…

Du moins elles ne faisaient pas faillites…

–  Mais j’aime mon métier, il me rend heureuse et je prends plaisir à travailler. “

Voilà qu’elle se justifiait à présent ! Cependant les piques d’Edris l'insupportaient. Un serveur les rejoint afin de leur présenter la carte des entrées et c’est sans se consulter qu’ils firent leur choix, Edris optant pour une salade d’algues, chèvres et tomates accompagnée d’une sauce de scorpions et Aurie pour un classique Gaspacho de Melon et de pêche. Le robot repartit informer de leurs décisions les cuisiniers, les laissant seuls.
À la table ne régnait à présent qu’un silence éloquent, ni l’un ni l’autre n’osant parler. La jeune femme ne cessant de remuer le tissu marin de sa robe de toile. Tic qu’elle possédait depuis toujours à son grand agacement.
D’ailleurs qui portait encore du bleu ?
Cette couleur se voyait démodé depuis le vingt et unième siècle !
Décidément Aurie ne faisait rien comme tout le monde…

“ –  Bon appétit. “

Il sursauta,” Par tous les vaisseaux de la piste ! “ il n'avait pas entendu le robot arriver et déposer leur assiettes, voilà bien une réaction d’invalidé !
Aurie le fixait amusée de sa réaction, ses yeux vairons pétillaient de malice renforçant le côté enfantin de sa personne. Il devait le reconnaître malgré le fait qu’elle soit différente du reste de la population, autant par son physique que son caractère il l’aimait.

–  Comment va Chane ?

Louée soit-elle de débuter cette conversation !

–  Il se porte comme un charme, la politique lui réussit.
–  Ne me dis pas que … Tu l’as convaincu ?!

D’accord… Parler du métier de Chane ne se révélait peut être pas une très bonne idée…

–  Mais il adore ! Il est également toujours addict aux jeux holographiques !
–  Chane dans toute sa splendeur…
–  Oui...

Ses lèvres s’étirèrent en se remémorant toutes les bêtises faites par son frère et lui dans leur jeunesse. Malheureusement, comme tout enfant, ils grandirent…
D’une droiture sans égal et très respectueux des règles ces professeurs lui conseillèrent la carrière d’avocat, ainsi donc débuta sa carrière...
Brillant parcours professionnel, en toute modestie d'ailleurs…
Aurie elle, se dirigea vers les horloges. Au cours des années elle présentait une passion irrévocable envers ces dernières celle-ci ne cessant de croître.
La bouteille de vin rouge remise vivement sur la table les ramena soudainement à la réalité: le garçon de rouages et métal s'en retourna aux cuisines dans un horrible grincement.

–  Je déteste ce genre de robots.
–  Modèle D234ů5.
–  Comment ?
–  Modèle D234ů5, répéta t-elle, de bonne qualité solide aux prix abordables. J’en ai réparé un une fois.

Aurie et sa manie de bricoler…

–  Un androïde pouvait très bien s’en charger.
–  Bien sûr ! Pourquoi ne pas y avoir pensé ? Ce n'est pas comme si nous en subissions la crise !

L'ironie perçait dans sa voix, en soupirant il se hâta de trouver un autre sujet tandis qu’Aurie restait à présent concentrée sur son verre.

–  As-tu passé ton test de fécondité ?

La jeune femme ouvrit de grands yeux et manqua de s'étouffer avec son eau, un robot passant par là réagit immédiatement et lui donna de grandes tapes dans le dos.
Quelques secondes plus tard, à son plus grand soulagement Aurie reprenait son souffle.

–  Désolé, je ne voulais pas paraître indiscret.
–  Tu balances ça à toutes les femmes que tu croises ? Juste pour savoir si je dois m'inquiéter !

Sa phrase sonnait plus comme un reproche qu'autre chose, confus il préféra ne pas répondre.

–  En tout cas, poursuivit-elle, sache qu'avec ça tu ne charmeras pas beaucoup de filles.
–  Je me doute bien, mais avec toi je me le permets.

Un rictus prit place sur le visage de la jeune, son petit nez en trompette se fronça révélant son mécontentement.

–  Peut-être … Mais sache que cela ne changera rien, si je viens à concevoir un enfant  ce sera naturellement.

Il ne réagit pas immédiatement: était-elle sérieuse ?  

–  Tu plaisantes j'espère ? Te rends-tu comptes de la chance de pouvoir donner naissances à des nourrissons In Vitro ? Imagine-toi ! Tu pourras choisir le sexe, sa couleur de cheveux, de prunelles. Chez un tel spécimen les maladies sont rares, il ne détient quasiment aucun défauts ! La nouvelle génération Aurie, le futur…

Un rire faux, s’échappa de la bouche de son interlocutrice.

–  Un tel discours mérite d'être applaudi, on remarque là que tu connais ton travail… Tant d’éloquence...
–  L’éloquence, poursuivit-il calmement, le maître mot du politicien… Comprends Aurie, la perfection d'un enfant, le rêve de tout parent. Pas comme…

Il s’interrompit aussitôt, se rendant compte de sa bourde, malheureusement, au regard attristée de la jeune femme il vit qu’elle saisissait.
–  Pas comme moi ? C'est ce que tu voulais dire non ?
–  Aurie, je...

Deux mots suffirent pour que sa voix se casse.

–  Non Ed ! Je n'en peux plus ! Que crois-tu ? Que j'ignore toutes vos remarques ?
Aurie la fille tarée aux horloges ! Aurie femme d'un autre temps ! Aurie enfant invalidée !
Il y a un moment Ed où la personne craque peux-tu comprendre ça ?
Je ne suis pas parfaite, je ne suis pas toi, je l'avoue, je ne travaille pas dans la politique, je ne me rends pas à la salle de Cyber-Sport tous les soirs...
Mais ai-je le droit d'être différente ? D'être horlogère ? D'aimer les autres époques au point de me rendre au musée tous les soirs ? Ai-je le droit de vouloir un enfant naturellement ?

Ces joues rouges de colère contrastant avec ses taches de rousseurs la jeune femme acheva son discours en haussant le ton.
Pas un instant elle n'avait cherché à reprendre son souffle et cela se sentait cruellement.
Il se racla la gorge ignorant la boule qui y résidait à présent:

–  Aurie notre temps révèle certains points négatifs, je te le confirme. Mais tu dois y faire face.

Son ton calme de politicien reprenait le dessus.

–  Notre temps ? Si notre temps ressemble à cela, je laisse ma place à qui le veut.

Elle se leva brusquement laissant tomber sa chaise dans un grand fracas. Au tableau d’une clientèle la considérant mine choquée, elle déclara:

–  Ne dérangez pas vos yeux pour moi, je n’en vaux pas la peine paraît t-il… Mesdames, messieurs, une agréable soirée à vous !

Sur ses quelques mots elle quitta précipitamment la salle ignorant le robot qui lui proposait sa veste.

–  Cassure, usure …

Après ces quelques jurons prononcés avec distinction, il se pressa d’aller payer pour ensuite la rattraper. Son monétisateur passé, il sortit rapidement du restaurant les rues bordées d’immeubles gris devant lui, le quartier des affaires dans son dos.
Deux hommes se promenaient main dans la main sur le trottoir, non loin un petit garçon accompagné de ces parents se baladait joyeux.
Mais nulle trace d’elle...

–  Bonne rouille… Où est-elle passé ? “

Qui disparaissait aussi vite ? Excepté le domicile des gens, les magasins, le vieux parc qui allait d'ailleurs bientôt être rasé, les buildings les possibilités se réduisait à rien…

Le parc !
Mais bien sûr ! D’un autre siècle il attirait forcément la jeune femme !
Il s'empressa de s’y rendre tout en gardant une démarche posée, de telle sorte qu’il n'arriverait pas les habits froissés. Les priorités avant tout !
Le parc restait un des lieux les plus anciens de la ville. Rénové à plusieurs reprises à cause de l'usure, la mairie décida tout de même de le raser:  on remettait en cause le manque de présence enfantine et les jeux holographiques. Un soupir méprisant lui échappa: certes les gamins abusaient peut-être de ces jeux, mais il fallait apprendre à vivre avec son époque !
Il aperçut alors une chevelure blonde vénitienne, assise sur la seule balançoire encore utilisable. Le dos de la personne paraissait secoué de spasmes, doucement il s’approcha

Désormais face à elle, il considéra ses joues inondées de larmes et son nez dégoulinant. La culpabilité s’empara légèrement de lui à ce moment-là...

“ –  Aurie… Je suis tellement désolé…

Elle ne lui répondit pas et l’ignora tout bonnement.

–  Je t’en prie…

Un murmure s’échappa alors de ses fines lèvres:

–  Ce soir… Tout en moi priait pour que cela se déroule bien… Mais ton comportement a été aussi abjecte que les autres fois…

–  Ça m’a échappé ! Devant toi je n’aurais jamais du …

Il fut coupé par la jeune femme:

–  Devant moi ? Cela veut dire que tu parles également de moi en mal derrière mon dos ?!
–  Aurie…
–  Non ! Je n’accepte plus tes excuses ! Sache Edris que si naître en laboratoire, aboutit à ce résultat je préfère largement être une invalidée !

La colère se lisait sur tout son visage, ses membres tremblaient de rage et ses yeux luisaient. À peine eut-il le temps de s'en rendre compte qu’elle était debout.

–  Je rentre.
–  Comment ? Mais tu ne devais pas passer la soirée à la maison ?

Un instant il crut vraiment qu’elle allait l'étriper.

–  Ma maison, achetée avec mon pauvre salaire d’horlogère me convient mieux.

Elle sortit de sa poche une vieille montre à gousset qu’elle étudia quelques secondes.

–  De plus, continua-elle, on m’attend.

En un autre moment sa curiosité aurait prit le dessus, cependant là il manqua plus de s'asphyxier sous la surprise.

–  Une femme, ta colocataire ?
–  Tu me connais assez pour ne pas proférer de telles idioties. Je ne fais pas de colocation.
–  Donc … Ton amie dort juste chez toi ?
–  Non, mon petit ami.

Inspire, expire, inspire, expire… Il en suffoquait d’étonnement...

–  Ah… Content pour toi dans ce cas...
–  Merci.

À nouveau ce ton froid, se voulant dénué de sentiments. Sans plus lui porter attention la jeune femme rangea sa montre, avant de quitter l'endroit elle murmura ces quelques propositions:

–  Je ne suis pas sûre que l'on se revoit de sitôt. Peut être dans un an environ si tout se passe bien, tu recevras une e-viso te conviant à un évènement … Au revoir Edris. “

Sans plus de cérémonie elle disparut rapidement de l’air de jeu, abandonnant l’homme à lui-même.

Une heure, peut-être deux passèrent durant lesquelles il demeura ici à se maudire pour sa bêtise.

Les tremblements de son poignet le ramenèrent aussitôt à la réalité, à la vue du nom de Amser précédé de Chane il se retint de se frapper la tête contre un mur.

“ –  Quelle soirée digne d’un vaisseau à sèche !

Cependant, il décrocha sans tarder le besoin de se confier à la première personne venue gagnant sur la raison. Aussitôt le jeune homme blond apparu coupe de champagne à la main.

–  Alors ?

Il peinait à dissimuler son intérêt, en fait, toute cette excitation inscrite en lui rendait la tentative vaine.

–  Horrible…

Nulle surprise n’apparut sur le visage de Chane, bien qu'il haussa un sourcil.

–  Tant que ça ?

Épuisé par ce début de dîner il acquiesça vaguement, et poursuivit las:

–  On ne change pas les gens. Encore moins les personnes comme elle… Aurie Amser demeura telle qu’elle, peu importe nos agissements… “

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro