Hela... Ma magnifique petite Hela. Tu as l'air tellement sereine quand tu dors. Morphée a de la chance de t'avoir dans ces bras... J'aimerais tellement avoir cette chance. Te sentir contre moi, blotti dans mes bras. Je sentirais tes cheveux que tu laves avec ce shampooing à l'amande douce, je les caresserai, les fesant passer lentement entre mes doigts.

- Hey... Tu es réveillé depuis longtemps ? Me dis tu d'une voix endormie.

- Non je viens de me réveiller.

... depuis une trentaine de minutes à vrai dire. J'aime cette voix endormie que tu as tôt le matin, l'expression déboussolée que tu affiche sur ton visage lorsque tu entames tes premiers pas de la journée. Qu'est-ce que je n'aime pas chez toi, ma jolie petite Hela ? Une liste bien courte. Ton corps me fait spectatrice de tes formes qui se cache non sans timidité derrière un ensemble de sous-vêtement en dentelle noir. Le noir épouse tellement bien ta peau métissée. Étant victime d'une lourde canicule, tu as enlevée toute trace de tissus sur toi. Toi, allongée près de moi en sous-vêtements, des perles de sueur ruisselant entre tes seins, ta poitrine en mouvement en accord avec ta respiration, tes jambes parfaitement nues qui venaient à plusieurs reprises au contact des miennes, tes lèvres entrouverte... Comment ai-je fais pour résister à la tentation de te sauté dessus ? De t'embrasser ? De te parsemer de baiser ? de te faire gémir ? de t'arracher des soupirs d'excitation irréguliers ? T'avoir tout entière est désormais au sommet de ma "check list". Hela ou la fille aux semelles de vent, pour reprendre ce célèbre surnom qui appartenait à Rimbaud, tu disparais et réapparait à ta guise. Tu es une fille du vent.

- Je vais prendre une douche. M'annonces tu. J'ai la peau toute collante.

Ça fait trois mois que nous sommes coloc', trois mois que nous dormons ensemble. Tu avais besoin d'un endroit où "crécher" et moi j'en avais marre d'être seule. Ça ne t'as pas déranger de dormir dans mon lit et tu ne voulais absolument pas que je dorme  sur le canapé. Tu disais avoir peur de dormir seule. J'entends l'eau, tu dois être sous la douche. Je reste étendu sur le lit et ferme les yeux. Je t'imagine, nue, les yeux fermés profitant de cette eau froide qui parcours chaque centimètres de ta peau. Je m'imagine, près de toi, poser mes mains sur tes hanches, collant mes seins sur ton dos et t'embrassant le cou. Je te retournerai pour admirer ce que j'ai toujours désiré. Ces yeux, ce sourire, cette poitrine, cette taille, ces longues jambes que tu qualifies de "en forme". Je te collerai à moi et t'embrasserai passionnément, profitant de chaque seconde, de chaque mouvement que font nos corps l'un contre l'autre. Je t'embrasserai le cou, puis tes seins, ton ventre pour atterrir sur ton entre jambe timidement désiré. Une puissante chaleur me prend tout à coup, le désire me consume. Combien de fois ai-je rêvé que tu sois l'auteur de ces multiples sensations ? Je me repris rapidement. Devrais je tout te dire ? Devrais je avouer mes sentiments à ton égard ?

- Je t'aime tellement Hela... Pourquoi tu ne m'aime pas ?

Ces mots, ils sont malheureusement arrivés à destination. Un regard effrayé, une expression perdu, une atmosphère tendu.

- Je suis... désolée que tu es entendue ça.

Des excuses. Je m'excuse de t'aimer. C'est vraiment tout ce que je peux t'offrir ? Des excuses. Tu as préféré prendre tes affaires et te changer dans la salle de bain. J'ai attendu que tu revienne pour te donner des excuses supplémentaires.

- Arrête de t'excuser.

- Qu'est-ce que je peux dire d'autre ?

- C'est pas la mer à boire. On oublie tout et c'est fini.

- Oublier ?

- Oui. On en parle plus. Comme si de rien était et on continue nos vies.

- Oublier ?

- Katia, je t'en prie.

- Tu veux que j'oublie ? Ça fait 2 mois que je souffre tellement je t'aime et ta solution magique c'est oublions tout ça ? Je t'aime tellement que j'en pleure, que j'en souffre, que j'en meurs à petit feu.

- C'est sûrement un crush passager. Après tout ? C'est impossible d'aimer au bout de deux mois.

- Je suis la preuve que c'est possible. Aimes moi comme je t'aime. Embrasse moi, câline moi, touche moi. Tu peux pas savoir tout ce que je suis capable de sacrifier pour une seule nuit à faire l'amour avec toi...

-  je suis désolée Katia mais... Je ne suis pas attirée par les femmes. M'as tu dis.

Cette phrase... Cette phrase m'a surprise avait dire. Non, pas surprise mais, elle ne m'a pas laissé de marbre. Je ne savais plus quoi faire, ni quoi dire, j'ai alors rien dit. Je fixais le sol tandis que ton regard semblait se perdre quelque part dans la pièce. Tu as finalement brisé ce silence si bruyant et a dit :

- Je vais faire un tour.

Tu as pris ton sac, tes chaussures, quelques bricoles de filles et tu es parti. «Je vais faire un tour» fut la dernière phrase que tu m'es adressée avant de disparaitre. Héla ou la fille aux semelles de vent, tu n'y croyais peut-être pas mais ce fut bien de l'amour. Si tu étais resté tu l'aurais sûr. Quant à moi j'espérais mieux pour un Coming out.