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Chapitre 3

Elle lâcha négligemment son manteau sur le sol, et s'écrasa sur le lit avec un soupir. Elle les retenait, tous ceux qui disaient qu'avec le pilotage automatique, le métier de conducteur était facile et reposant. Pourquoi croyaient-ils que le recrutement était si dur ? Aube avait passé la moitié de journée dans les entrailles d'un train, rampant, les bras couverts de crasse, à réparer un réacteur. Elle avait beau adoré la mécanique, ces journées où elle ne conduisait presque pas étaient longues et éprouvantes.

Élio allait être tellement jaloux quand elle lui dirait avoir rencontré Myrtille Caroll ! Elle avait même son numéro. Elle pensa qu'elle devait appelé Élio, et envoyer un message à Myrtille. Et manger. Et dormir. Surtout dormir. Elle appellerait Élio demain.

Myrtille était mignonne. Myrtille ne pouvait pas attendre le lendemain. Elle appuya sur son holo, faisant apparaître devant ses mains un clavier virtuel, visible seulement à ses yeux. Elle envoya : « Salut. C'est Aube ».

Sur la planète voisine, la destinataire sourit. « Salut, Aube. Ça va ? ».

Cette nuit-là, elles se couchèrent tard dans la nuit, le sourire aux lèvres. Ça arriva parfois, les jours d'après, aussi. Elles s'étaient croisées, plusieurs fois, à la gare. Avaient parlées, un peu, s'étaient revues, aussi dans un café. Aube venait chaque jour sur Érythie, Myrtille rarement sur Églée, où vivait Aube. Il y avait ce café, à Udiane, capitale d'Érythie, un café décoré de réimpressions d'antiques affiches de rock, un café où Vipera aimait à se retrouver, pour parler de musique avec leurs yeux qui brillaient, entre Nirvana et Pink Floyd et les Beatles, et dans leurs rêves iels se voyaient sur une affiche eux aussi, dans des milliers d'années, dans un café, ça leur paraissait la chose la plus belle. Il y avait ce café, donc, où Myrtille emmena Aube, bien sûr.

Aube n'aimait pas les cafés, mais ce café là, ça allait. Elle commanda un chocolat chaud, Myrtille une limonade. C'était le printemps. L'une se croyait encore en hiver, l'autre déjà en été. Elles n'étaient que toutes les deux, l'une en face de l'autre, discutaient, simplement, il n'y avait pas trop de monde, ça plaisait à Aube. Myrtille parlait musique, elle ne pouvait pas s'en empêcher, demandait si aube connaissait tel où tel groupe, ce qu'elle pensait de tel où tel composition, de tel où tel texte. Aube aimait la musique, elle aimait les textes, surtout, traduisait l'anglais ancien avec l'aide de son holo et de l'ultranet. Elle avoua à Myrtille, je n'ai jamais été à un concert.

– Viens au prochain de Vipera. Je t'invite. Tu peux venir avec ton ami, le fan.

– Élio, il s'appelle. C'est plus qu'un fan, c'est une groupie. Tu le trouverais insupportable.

– Je sais pas. Je serais gênée, surtout, je crois. Je ne sais jamais quoi dire, à part remercier, je crois que je suis pas très douée pour la célébrité.

– Je ne te crois pas. Tu n'as jamais l'air mal à l'aise.

Myrtille rit,

– Bien sûr que non. Je suis chanteuse, j'aurais l'air de quoi, si j'avais l'air d'angoisser ? Regarde tous les gens, sur les affiches. Est-ce qu'ils ont l'air angoissés, où mal à l'aise ? Si je veux être comme eux, je ne peux pas le montrer.

– Tu n'as pas l'air angoissée, sur les affiches animées, celles de la gare. Tu es déjà comme ces gens, tu es déjà sur des affiches.

– Bien sûr que non. Ils n'ont rien à voir avec moi.

Elle tortilla d'un doigt les cheveux qui lui passait devant les yeux. Elle semblait plus pensive, d'un coup, Aube, elle se surprit à penser, comment elle tirait sur cette mèche, c'était presque amer.

– Eux, c'est des légendes. Je suis rien à coté.

– Vipera est connu, quand même. Je connaissais, je ne suis même pas de cette planète.

– Vipera a du succès, je sais. Je ne peux pas me plaindre. Mais on n'est pas au niveau. On n'est pas différents. On n'est pas... mémorables. Il y a cette vieille chanson qui dit : « J'aimerais trouver de meilleurs sons que personne n'a jamais entendu, j'aimerais avoir une meilleure voix qui chante de meilleurs mots » c'est exactement ça, que je veux.

Elle s'excitait, elle s'exclama, avec emphase,

– Je veux être connue, tu sais, et surtout, je veux qu'on soit les meilleurs. Je veux qu'on se souvienne de Vipera comme du meilleur groupe de tous les temps, de nos performances au top, de ma voix, des compositions de Maeve, des rythmes d'Alex, j'aimerais chanter des bonnes paroles, aussi, pas juste un énième texte d'amour à deux balles, c'est toujours les mêmes paroles, tournées différemment, pour faire illusion.

– Il y a des textes d'amour à deux balles qui fonctionnent.

– Bien sûr. Parce qu'ils sont vraiment différents. Parce qu'il y a autre chose, avec.

Elle s'arrêta brusquement. Réfléchit. Aube dit,

– J'aime bien, moi, les textes d'amour à deux balles.

– Moi aussi. Mais...

Aube attendait qu'elle continue, mais Myrtille fixait son verre, laissant sa phrase en suspend. Brusquement, elle releva la tête.

– Je dois t'ennuyer, à ne parler que de musique. Parle moi de ta passion, de trains.

Aube rit,

– Ce n'est pas ma passion, les trains, tu sais. Enfin, j'adore ça, je ne ferais pas ce que je fais autrement, mais j'ai pas de passion.

– Il y a bien des choses que tu aimes bien.

Aube traçait des dessins dans le fond de sa tasse.

– J'aime bien plein de choses. Dessiner, écrire, les étoiles, le chocolat chaud, les trains, les filles.

– Sur Hespérie, on peut voir des constellations, qu'on ne voit pas depuis les autres planètes.

Aube était déjà allée sur Hespérie, en train. La planète la plus froide, car la plus éloignée d'Irios, et aussi celle avec le plus d'océan, remplis d'une eau limpide et peu profonde, viable pour seulement quelques espèces de poissons, méduses et coraux qui, multicolores et minuscules, ressemblaient à de tout petits joyaux. Les villes y étaient érigées sur des colonnes de roche au dessus de l'eau, et on y circulaient dans de petits bateaux à hélice en forme de bulles. Celles des orgadiens étaient même situées dans des bulles sous l'eau, et alimentées en air par d'innombrables tuyaux qui les reliaient à la surface.

Elle avait dit ça, sans même y penser, sans trop réfléchir, c'était si naturel, même elle, elle était surprise, Myrtille, d'avoir dit ça, elle rougit, un peu, baissa les yeux, alors que Aube les levait vers elle,

– Vraiment ?

Myrtille lui sourit, un sourire amusé, un peu en coin, et ses yeux qui pétillaient, elle était tellement belle.

– C'est niais, un peu, non ?

– Les étoiles ?

– Cette conversation. On dirait... une chanson d'amour à deux balles.

Elles rirent.

Et voilà. Aube était amoureuse.

Amoureuse de Myrtille Caroll, de sa jolie voix, de son sourire, de sa spontanéité, des ses cheveux roses, de son rêve un peu fou, amoureuse comme dans une chanson d'amour à deux balles. Amoureuse.

– Parle moi de toi, Aube.

Aube parla d'elle. Elle raconta la cité des airs, sur Églée, où elle avait grandi, sur des ballons dirigeables reliés par des passerelles, à des dizaines de mètres au dessus du sol. Myrtille avait grandi au fond de la mer, elle avait grandi là haut dans les airs. Les habitants de ces cités de l'air portaient en permanence un petit appareil fixé sur leur dos qui se dépliait et leur permettait de remonter en cas de chute. Les villes étaient ravitaillées par de petits avions. Elle expliqua qu'elle aimait le dessin, qu'elle connaissait plein de constellations, qu'elle pouvait lui apprendre, pourquoi elle était devenue conductrice-pilote. Quand on aime la mécanique et les étoiles, on devient conductrice de train Irios. C'est évident, non ? Ainsi, Aube passait sa vie dans les étoiles.

Plus elle la voyait, passionnée par ses paroles, plus Myrtille la trouvait mignonne. Décidément, je l'aime bien, elle pensa, et elle regardait le bout d'une oreille pointue qui dépassait de ses cheveux, et elle était heureuse, Myrtille, d'être là.

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