Sunniva
– À toi de jouer Elios, murmura Aveline.
J'ai retenu un frisson en voyant le bâillement d'Orion. Ses crocs se révélant quand il ouvrit la mâchoire.
– Et dépêche-toi ! ajoutais-je.
– Vous n'auriez pas des indications ? bafouilla Elios en fixant son totem.
– Comment veux-tu qu'on te donne les directives ? soupirais-je.
Pendant qu'on discutait Pao et Soraya devaient subir le sermon d'Edros, comme je les plaignais ! Même si nous n'avons pas la tâche la plus facile, ranger et rentrer ce fichu animal dans un médaillon.
– Je ne vois toujours pas ce qui vous effraie chez lui, dit Aveline en caressant la tête d'Orion.
– C'est quand même bizarre qu'il te préfère à Elios, ricanais-je.
Le tigre blanc gronda, ce qui me fait sursauter.
– Il faudrait commencer à ranger, sinon on n'aura pas le temps de tout faire, marmonna Elios.
– On s'en charge, essaye de faire disparaître Orion, affirma l'héritière de la Lune.
– D'a... D'accord.
J'ai remis la table à l'endroit d'origine, Aveline rangeait les oreillers et les couvertures, une fois la pièce plus ou moins rangée, nous nous sommes retournées vers Elios. Ce dernier ne semblait pas nous voir, sûrement dans ses pensées. Ses yeux bleus étaient rivés sur le sol, dans une expression d'incompréhension.
– Je ne sais pas par quoi commencer, s'excusa-t-il.
– Demande à Orion sinon, dis-je ironiquement.
Il acquiesça machinalement et se retourna vers le tigre. L'animal le fixa de ses grands yeux bleu pâle.
– Orion ? J'aurais besoin que tu retournes dans le médaillon s'il te plait, demanda Elios.
Son totem grogna et se retourna vers Aveline.
– Peux-tu y retourner ? L'interrogea-t-elle.
– Non mais c'est une blague ? Vous lui posez sérieusement la question ? soufflais-je.
Le tigre me fixa, son regard semblait me foudroyer. J'ai reculé en vitesse le plus loin possible du prédateur.
– C'est notre seule idée, Sunniva, admit Aveline.
Orion s'approcha d'Elios et posa sa truffe sur le médaillon. Un éclair bleuté accueillit le geste du tigre, ce qui nous éblouit de nouveau. Le tigre avait disparu.
– C'était si simple que ça ? M'agaçais-je.
– Que faisons-nous en attendant les autres ? dit Elios en éludant la question.
– Je sais ! Sunniva, j'aurais un service à te demander, avoua sa camarade.
J'eus un mauvais pressentiment mais je ne me défilai pas.
– Ça dépend, si tu veux que je laisse Soraya tranquille, tu rêves.
– Non non, je sais que vous aimez bien vous chamailler.
L'héritier des Nuages se retint de rire juste à temps. Je le foudroyai du regard avant de répondre :
– Dépêche alors.
– Peux-tu nous entraîner ? Je ne suis pas adroite au combat, je n'ai jamais eu de cours. Mes parents ne s'attendaient sûrement pas à ce que je sois kidnappée pour être entraînée dans une quête dangereuse, dit-elle avec une pointe d'ironie.
– Pourquoi tu ne demanderais pas à Soraya la princesse guerrière ? ricanais-je.
– J'y ai songé, mais je veux d'abord manier les armes. Je t'ai déjà entendu te plaindre plusieurs fois du fait que tu n'aies pas de lames pour battre Soraya. Sauf si tu nous as menti bien sûr... ajouta mon amie.
– Jamais je ne mentirais à ce sujet ! Malheureusement, comme tu l'as évoqué, je n'ai pas d'armes ! répliquais-je, blessée.
– Heureusement, ou je pense que Soraya ne serait plus de ce monde, marmonna Elios.
Je lui ai lancé un regard assassin, ce qui l'a immédiatement calmé. Je me suis assise dans mon lit, regardant la pièce de long en large. Elle était toujours aussi grande, toujours aussi étouffante. La forêt me manquait, les arbres, le vent... Une question surgit dans mon esprit.
– À votre avis, où sommes-nous ?
Aveline s'assit sur une chaise à côté de la table et Elios s'allongea dans son lit, les bras soutenant sa tête.
– Dans un endroit peu fréquenté je pense. À moins que l'on soit enterré sous terre, je n'ai entendu personne, l'informa ce dernier.
– Ça m'avance beaucoup, soupirais-je.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro