Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Les grains de poussière qui flottent dans la lumière

Les grains de poussière sont hypnotisant. Ils flottent partout. Tout autour. Le regard les suit, impuissant. Il y a ce calme, étonnant. La seule chose qui se fait entendre sont les pinceaux frottant sur les toiles.



Tout le monde est intensément concentré. Enfin, tout le monde aimerait le faire croire. Mais dans cette salle cloisonnée où seules les pensées peuvent s'échapper, tout le monde réfléchit.



Les sujets sont différents. Autant les angoisses, que les envies, que la fatigue, que l'excitation. Toutes les émotions se bousculent. Il paraîtrait même que certains ne pensent qu'à leur repas du soir ou aux résultats sportifs.



Mais dans cette atmosphère de délire et d'épuisement artistique, d'autres ne peuvent tout simplement plus réfléchir.



Et parmi eux, celui qui aimerait suivre les grains de poussière. Celui qui aimerait dire qu'il essaie de trouver l'inspiration. Celui qui aimerait dire qu'il va bientôt rendre son projet. Celui qui aimerait nier de tout son cœur qu'il ne regarde pas une autre personne.



Un homme aux cheveux blancs non naturels regarde des cheveux noirs bien plus naturels.



Mais non, ce ne sont que les grains de poussière. Ceux-là même qui se déplacent avec autant de liberté qu'il aimerait pouvoir le faire. Qui tourbillonnent dans l'air et se déposent sur une mèche de cheveux ou le bout d'un cil, provoquant un clignement de yeux rapide et confus.



La poussière tourne dans la pièce aux fenêtres mi-ouvertes. Pas trop fermées car tout le monde étoufferait. Pas trop ouvertes car le matériel s'envolerait.



Juste assez d'espace pour que le vent s'infiltre, soulève la poussière ambiante, parfois même mélangée aux poudres de mines de crayons. Ça la rend plus visible.



On la voit d'autant mieux qu'en cette heure de la journée, des raies de lumière se forment. Éclairant la salle avec parcimonie.



Le garçon aux piercings ne fait même plus semblant de travailler. Son bras ne se soulève plus jusqu'à la toile. Il ne fait que regarder.



Ce qu'il y a en face de lui est bien plus beau.



Son ami, son camarade, son rival, son ennemi, son non-ami. Celui qui attirera toujours son attention.



Avec ses chemises à carreaux ringardes. Son gros blouson. Sa posture courbée. Ses deux grains de beauté en dessous de chacun de ses yeux. Son regard lointain. Son attitude fuyante.



Avec son talent, son asociabilité, ses colères, son dégoût, ses révoltes, son intelligence.



Avec des grains de poussière qui se déposent sur ses joues comme l'étudiant qui l'observe aimerait que ce soit ses lèvres à la place.



Il n'a pas l'air énervé pour une fois. L'observateur le sait parce qu'il l'a vue en colère de si nombreuses fois. Et il l'a vu concentré. Et il l'est, à cet instant.



Il ne remarque même pas que quelqu'un a laissé tomber son travail pour le regarder comme s'il était l'œuvre d'art au lieu de celle qu'il devrait faire.



Les yeux jaunes essaient de capturer le moment. Essaie de graver ça dans sa mémoire plutôt que dans ses mains. Il est un appareil photo au lieu d'être un peintre.



Les rayons de lumière forment des bandes, découpant son visage et son torse en plusieurs parties.



Ça lui rappelle la première épreuve de l'examen d'entrée. Son autoportrait.



Et maintenant, avec cette lumière qui fait briller les yeux noirs, il veut peindre, peindre, peindre. Il veut peindre ce qu'il y a devant lui. Il veut sortir de son sujet de devoir.



Il se retient de se lever. Il se retient d'aller vers lui. Il se retient d'effleurer les cheveux du bout des doigts. Il se retient de caler sa main entière sur la joue. Il se retient de le basculer vers l'arrière, l'emprisonnant dans ses bras, coupant cette vue ensorcelante du reste du monde.



Alors à la place, il se contente de contempler de loin. Il regarde les lèvres gercées se serrer de désapprobation.



La pulpe des doigts couvertes de peinture.



Le pli de la chemise au creux du coude.



La fossette gauche plus haute que celle de droite.



Le nez froncé qui remonte.



Le cil perdu qui s'attarde sur la fossette la plus haute.



Le regard dur et profond qui ne se détourne jamais.



Le non-étudiant n'a pas assez de connaissances artistiques pour comparer ce qu'il voit à quoi que ce soit.



Il aimerait pouvoir lui dédier toute une série de tableaux. Il aimerait créer un tout nouveau mouvement rien que pour honorer sa beauté.



Il aimerait voir un regard de dégoût quand il se rendrait compte qu'il est bel et bien le sujet de trop nombreux tableaux.



Il aimerait dire qu'il n'est pas obsédé.



C'est affolant à quel point il n'a pas bougé depuis quatre minutes entières. Ses camarades autour de lui ont commencé à le prendre comme modèle. Il ne se rend compte de rien non plus.



Ils sont trois à capturer la scène qui se déroule devant toute la classe. L'un d'entre eux a tout arrêté, il se tient sur son tabouret, le regard fermement ancré devant lui. Et l'objet de ses désirs, debout devant son propre tableau ne semble rien s'apercevoir du monde qui tourne autour de lui, ou plutôt qui ne tourne pas.



Il se penche, se recule, évalue. La poussière vole. Caresse le dos de ses mains. Celles du spectateur se crispent.



Sa gorge est sèche. Il se sent comme un homme en plein désert. Rassasié de son mirage.



La poussière n'est pas la seule à cajoler le garçon de dix centimètres plus petit que lui. La lumière l'entoure. La lumière dessine ses traits. Elle fait ressortir ses pores, la profondeur de sa peau, les petits poils de ses sourcils qui ne sont pas dans le même sens.



L'explorateur veut capturer les moindres traits de sa muse. Il veut dessiner jusqu'au plus petit point noir. Ça ne semble pas aussi sexy que ce qu'il pensait.



Il sait que les grands peintres Flamands sont connus pour leur utilisation de la lumière. Il n'avait jamais souhaité être un peintre Flamand avant ça. Maintenant il le fait.



Il ne tient pas sur ses deux pieds. Il ne tient pas sur un seul. Il alterne sur les deux. Il rebondit. Il tient son pinceau comme personne d'autre. Il le serre aussi fort qu'un poignard.



Qui essaie-t'il de tuer ? Sa toile ? Son œuvre pas encore achevé ? Celui qu'il était il y a cinq minutes avant ? Le thème imposé ? Les professeurs et leurs remarques incompréhensibles ? Celui qui occupe ses propres pensées sans que personne ne s'en rende jamais compte ?



Il est un livre ouvert. N'importe qui peut lire ses émotions. Et là, il est agacé. Fortement agacé par ce qu'il fait. Ou plutôt ce qu'il ne fait pas. Ce qu'il aimerait réussir à mettre sur sa toile mais qui ne dépasse pas le stade de ses pensées.



Il y a un claquement de langue qui retentit. Et l'examinateur inconscient rougit de tout son être. Les autres examinateurs se demandent pourquoi. Et l'examinateur original ne peut s'empêcher, lui, de se demander ce que ferait cette langue sur ses propres lèvres, suivant leur contour lentement et se frayant un doux passage entre.



Une brise souffle, remuant doucement les quelques mèches à l'arrière de sa nuque. Le regard de celui qui fournit le plus d'efforts continue de suivre. Il ne peut s'en empêcher.



Il aimerait pouvoir être capable de représenter la sensation du vent qui passe dans les cheveux. Il aimerait pouvoir peindre la chaleur d'un rayon de lumière sur la peau. Il aimerait dessiner les grains de poussière qui se collent, espérant que ce soient ses propres mains à la place.



Il aimerait. Mais ce ne sont que des fantasmes qui le prennent en plein milieu de la journée. Ce n'est pas la première fois qu'il se met à rêver de cette façon alors qu'il devrait faire son travail.



C'est le genre de pensées qui le tiennent éveillé la nuit. Regardant par la fenêtre, espérant retrouver un visage dans les constellations qui se dessinent dans le ciel. Les mêmes constellations de grains de beauté qu'il y a partout sur les bras de l'autre.



Le plus grand des deux les a vus. Lorsqu'ils ont été arrosés. Lorsque le plus petit a dû se changer. Il n'a pu s'empêcher de scruter la peau, essayer de la mémoriser pour la transposer sur papier plus tard, dans l'étroitesse rassurante de sa chambre et de ses pensées.



Les bras. Le torse. Le dos. Tout est couvert de grains de beauté. Et il veut les embrasser. Tous. Un par un. Il veut laisser traîner sa bouche, chatouiller, faire frissonner. Il veut mordre. Il veut les dévorer. Il veut laisser sa marque.



Il n'a couché avec des gens qu'histoire de dire qu'il l'avait fait. Il ne l'avait fait que pour se débarrasser des moqueries et des injonctions. Mais il n'a jamais aimé. Il n'a jamais aimé comme il sait qu'il aime ces constellations de grains de beauté.



Il n'a jamais aimé comme il peut admirer des heures et des heures, ne se lassant jamais des formes que la poussière dessine sur le peu de peau découverte, sans que personne d'autre que lui ne s'en préoccupe.



Il n'a jamais aimé comme il peut presque ressentir à la place de l'autre la chaleur qui court sur le front, placé dans le rayon de soleil qui le touche et le gêne.



Il n'a jamais aimé avec son cœur qui se serre de vouloir s'étendre à ses pieds, priant n'importe quelle divinité de lui laisser plus de temps pour le voir comme il n'a jamais vu et ne jamais oublier l'image de beauté et de perfection qui se grave dans sa mémoire.



Il n'a jamais aimé avec ses membres mous, incapable de se lever du banc d'un musée où il resterait des jours entiers s'il le pouvait, incapable de faire autre chose que de rester les yeux fixés sur le tableau en face de lui, glorifiant la forme gravée pour l'éternité, aussi éternelle que son amour.



Il ne sent maintenant plus aucun de ses membres. Il n'y pense même plus. La seule et unique chose qui occupe son esprit est la personne qu'il regarde intensément depuis si longtemps désormais, inquiétant ses camarades qui se demandent s'il ne s'est tout simplement pas endormi les yeux ouverts.



Mais ce n'est pas un rêve. Un morceau de lumière, de soleil, de chaleur, lui parvient et brûle ses avant-bras. Il ne sent pas sa peau commencer à chauffer. Son esprit trop focalisé à essayer de percevoir le moindre grain de poussière qui se pose sur lui.



Le même rayon de soleil traverse leurs deux regards. Mais ils sont chacun pointés dans une direction différente.



Leurs regards. Leurs corps. Leurs mouvements. Leurs pensées. Leurs intentions. Rien ne va dans le même sens. Mais pourtant ça n'a pas d'importance.



Le charme se rompt alors que la porte s'ouvre précipitamment, révélant les assistants des professeurs leur faisant signe qu'ils peuvent désormais partir. Ils sont dans l'obligation d'avoir plusieurs fois des exercices en commun, pour s'assurer de leur présence. Qu'ils travaillent ou non pendant ce temps dépend uniquement d'eux.



Et c'est un temps de travail que l'étudiant aux cheveux blancs n'a pas pris. Il le regrettera plus tard. Se demandant pourquoi il n'a pas commencé son travail plus tôt. Se demandant ce qui lui a tant occupé l'esprit qu'il en a oublié les devoirs, les autres, l'anxiété, la culpabilité, le monde tout entier.



Mais peu importe l'heure du jour et de la nuit, les mêmes choses tournent en boucle dans son cœur et son esprit. Il sait au final qu'il ne se demandera pas pourquoi il est en retard dans son travail.



Tout le monde se met joyeusement à ranger ses affaires et le jeune homme abasourdi de sa longue contemplation n'en sort que lorsque l'objet de son désir se met lui aussi à remballer.



L'étudiant range lui aussi ses propres affaires, ses pinceaux qui n'ont servi à rien. Mais son cerveau n'arrive pas à se ranger. Et du coin de l'œil, il continue de suivre tous les mouvements de l'autre.



Ses mouvements sont bien plus énergiques que précédemment, la hâte de rentrer chez lui se faisant ressentir. Et dans son sillage, la poussière vole plus intensément, formant de légers tourbillons au-dessus de sa tête, créant un halo de lumière et de poussière.



Les rayons de soleil changent d'endroits sur sa peau alors que lui-même bouge. La lumière ne le caresse plus doucement, elle est fugace et impossible à stabiliser. Elle lui fait plisser les yeux sous l'intensité de la luminosité qui percute ses pupilles directement.



Et alors que le génie part malheureusement, coupant court à sa contemplation impromptue, le persévérant s'objurgue lui-même d'arrêter de regarder les derniers grains de poussière visibles aux derniers traits de lumière manquer de s'accrocher aux joues, aux mains, au front, au nez, comme si c'était ses propres touches imaginaires.











-------------------------------------------

J'avais pas prévu d'écrire sur eux à la base mais eh, quand l'inspiration vous tient, c'est pas vous qui choisissez.


Depuis quelques jours, j'avais ce besoin absolu d'écrire quelque chose, mais je ne savais pas sur quoi, je ne savais pas sur qui. Je savais simplement que je voulais une scène où un personnage en admire un autre alors que le premier est baigné dans la lumière.


J'ai hésité sur plusieurs ships mais après ma relecture de Blue Period, je savais que je devais le faire sur eux. Je voulais que ma fic soit un petit morceau d'art, pas vraiment comme une analyse de tableau mais presque. Un tableau en mots. Je ne sais pas si c'est vraiment réussi parce que je voulais une ambiance poétique très particulière mais j'espère que c'est le cas.


Playlist écriture : - "Femininomenon" Chappel Roan


Sinon, comme d'habitude, en espérant que vous avez aimé ^^




Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro