Sur la mer, mon père et moi, plus jeunes, la traversons en planche à voile. Une haute vague nous fait chavirer. Je tombe dans l'eau. Je nage, je respire, j'avance dans une eau obscure. Toujours, jusqu'à franchir un halo de lumière. De l'autre côté, encore de l'eau. Une femme s'approche de moi, je n'arrive pas à distinguer son visage, mais je la voie me prendre le poignet et soudain mon tatouage s'illumine et devient des écailles. J'entends une voix près de moi « Te revoilà, tu es chez toi à présent, n'est pas peur de qui tu es vraiment et... »

J'ouvre doucement les yeux. Encore ce rêve. Pour la première fois, il se passe quelque chose quand j'atteins la lumière. Ce moment m'est familier. Pourquoi ce rêve me paraît si réel ? L'endroit où la femme m'a agrippé me démange. Mon tatouage s'est transformé en vraies écailles comme dans le rêve, je remarque aussi qu'elles montent jusqu'à la moitié de mon avant-bras. À ce rythme la semaine prochaine mon bras sera complètement recouvert d'écailles. Quelle horreur ! Je me lève de mon lit pour sécher ses écailles et redevenir "normale". Mais j'ai beau frotter rien ne disparaît, je commence à m'énerver. Pourquoi ne veulent-elles pas redevenir un tatouage ? Non !

J'entends toquer à la porte. « Gardienne ? Je vous apporte votre petit-déjeuné. » Me prévient une voix féminine avant d'ouvrir la porte. Je la regarde entrée dans une autre pièce de mes appartements – que je connais pas – et la suis. Nous entrons dans une petite salle conviviale, décorée d'une table basse entourée de petits fauteuils. Il y a aussi beaucoup de plantes en tous genres. Je crois qu'à part le rosier, je ne connais aucun autre nom... Je m'installe tranquillement pendant que la domestique quitte mes appartements. Le silence pèse dans la grande pièce. Seul un petit sifflement d'oiseau me parvint aux oreilles. Tout ce qui m'arrive est invraisemblable, je crois que je ne me rends pas compte dans quelle galère je me suis fourrée. Un monde avec de la magie, quoi ? C'est fou et drôlement dangereux. Que vais-je faire ? M'enfuir ? Non, ce n'est pas loyale et ce n'est pas le genre de chose que je fais, fuir et laisser les personnes, qui m'ont sauvé, seules.

Par la grande fenêtre je vois que le soleil illumine toute la forêt. Je fus rapidement prête à faire un tour dehors. J'ai enfilé un des tee-shirts et jeans que j'avais mis dans mon sac avant de partir. Je ne pensais pas qu'il allait faire aussi chaud, c'est encore l'hiver là où je viens. J'attache rapidement mes cheveux en une simple queue de cheval et sors de ma chambre après avoir mis mes chaussures. Après avoir traversé le long couloir et être arrivé dans la pièce centrale. Je sors par la porte d'entrée. Les jardins sont mille fois plus beaux la journée que la nuit. Des dizaines d'oiseaux volent au-dessus de ma tête et les arbres dansent au rythme du vent. J'avance et sors de l'enceinte du château pour me retrouver dans l'immense forêt qui l'entoure. Hier, je n'ai vraiment eu le temps de la visiter. J'étais tellement fatiguée et je ne comprenais rien à ce qui ce passait autour de moi.

 Des bruits de pas autour de moi me font me sursauter, je me retourne. Un loup me fixe du regard. Il est vraiment magnifique. Son pelage est clair et ses yeux sont verts. Vraiment étrange comme couleur pour les yeux d'un animal. Il avance de trois pas, mais je reste sans bouger persuadée qu'il ne me fera aucun mal. Nous nous regardons encore sans qu'aucun de nous ne bouge, mais un autre bruit surgit derrière moi, je me retourne mais il n'y a rien. Quand je me remets de face, le loup n'est plus là. Dommage, il était vraiment très beau et vraiment intriguant. Je ne l'ai même pas entendu partir, il est drôlement rapide. 

Je continue mon chemin en écoutant le chant des oiseaux, la mélodie du vent et les pas des nombreux animaux vivant ici. Quand soudain un coyote, un cerf et renard se dressent devant moi. J'avance pour les dépasser, mais ils viennent vers moi de façon à m'encercler, le cerf devant moi. Je veux m'enfuir, mais il ne me laisse pas passer. Je pourrais courir, mais ça ne servirait à rien, ils me rattraperais en moins de temps qu'il le faut pour le dire. Je commence à prendre peur. Ils ne m'inspirent pas confiance comme le loup de tout à l'heure.

« Laissez-moi passer, s'il vous plaît » C'est totalement con de parler à des animaux, ils ne comprennent sûrement rien. Ils ne bougent pas.

« Vous avez entendu la demoiselle, bougez du chemin » Ordonne une voix masculine.

Le cerf se retourne en changeant les bois en avant, pendant que les canidés montrent leurs crocs. Me retrouver entre trois bêtes enragés me fait trembler. Pourquoi suis-je sortie ? Tout à coup, sans que je ne comprennent rien, mes agresseurs partent chacun dans une direction, me laissant le plaisir de voire, un jeune homme de quelques années mon aîné, de petite taille, les cheveux châtain et les yeux verts, me rappelant celle du loup.

« Qui es-tu... Enfin, je veux dire, merci beaucoup.

- À votre service gardienne de l'eau. Répond-il en se courbant légèrement.

- Comment as-tu fais pour qu'ils t'obéissent ? »

Soudain ses yeux verts changent de formes pour devenir les yeux verts du loup d'avant. Je les reconnaîtrais entre mille. Je vais un bon en arrière.

« Désolé, je ne voulais pas t'effrayer. S'excuse-t-il en changeant ses yeux.

- C'est moi. J'ai vu tellement de chose en ce moment, mais je n'arrive pas à m'y habituer... Tu... tu es le loup de tout à l'heure, n'est-ce pas ?

- Oui, Flores pour vous servir gardienne.

- Appelles-moi Azur. »

Il me sourit de sa mâchoire carré. Il a beaucoup de charme. Une question me traverse l'esprit d'un coup.

« Tout le monde peut se transformer en animal ici ?

- Non, heureusement que non, seuls les métamorphes comme moi, le peuvent.

- Oh je vois et...

Des cris m'arrêtent net. Une voix hurle mon prénom et cette voix, je la connais bien.

« Azur, Azur ! » Alex se rapproche de nous en marchant de plus en plus vite. Enfin devant moi, il commence à me crier dessus.

« Qu'est-ce que tu fais là ? Et avec lui ! » Il me prend par le poignet et me tire en direction du château.

L'endroit où il me tient devient de plus en plus chaud, jusqu'à me brûler. Heureusement j'arrive à retirer ma main.

« Pourquoi tu t'arrêtes ? Cri-il en se retournant vers moi.

- Qu'est-ce qui t'as pris, regardes mon poignet ! »

Sa mâchoire se crispe en regardant ma peau rouge. Il ferme les yeux et respire doucement, comme pour se calmer. Il inspire une dernière fois et me dit d'une voix plus calme et posée.

« Nous devrions rentrer rapidement. Nous te cherchons depuis longtemps, ils s'inquiète tous. »

- Je ne comprends pas pourquoi vous vous inquiétez comme ça. Ils n'y a plus de chasseurs ici.

- Azur... Les chasseurs ne sont pas les seuls à te vouloir du mal. Tu n'es en sécurité nul par, sauf peut-être avec les autres gardiens.

- Je comprends, rentrons alors. »

Tout ça n'est vraiment pas bon. Je suis en danger où que je sois, quoi que je fasse. Mais le pire c'est que je ne sais pas pourquoi et comment faire pour me sortir de là. Si je me fais agresser comme avec les animaux, comment je ferais pour me défendre.

Nous arrivons au château au bout de quelques minutes. Nous avançons dans les longs couloirs jusqu'à arrivé dans une immense salle où un grande table garnie de grands plats fumant et répandent une succulente odeur. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas mangé. Je remarque aussi que le couple royal est présents au tout de la table accompagnée de Gaïa et Gabe et d'une petite fille d'une dizaine d'année et d'un petit garçon de sept ou huit ans. Que font-ils tous là ? Je regarde la grande horloge sur le mur. Il est midi et quart. Je me souviens maintenant que nous devions nous rejoindre pour le déjeuné. Tous les regards sont braqués sur moi, sauf celui du Roi qui mange tranquillement. Alex me montre d'un geste du bras la table, pour me dire d'aller m'asseoir. Il tire la chaise pour que je puisse m'y installer plus aisément et pars s'installer en face de moi.

Le silence est pesant dans la grande pièce, nous entendons juste le bruit de mastication des deux enfants. Quand d'un coup le Roi prend la parole sans arrêter de couper sa viande.

« Je ne sais pas si les gardiens vous on prévenu Azur, mais vous êtes recherchée par tous les démons du pays. »

Je lève la tête pour le regarder. Je ne comprends pas ce qu'il entend par là. Et qui sont ces démons ?

« Vous avez abandonnez votre vie paisible sur Terre pour sauver le monde »

Alors franchement, je suis paumé. De quoi veut-il parler. Et pourquoi devrais-je sauvé le monde.

« Vous ne devez rien comprendre n'est-ce pas. » Fit-il en levant sa tête de son assiette. Je hoche la tête doucement, sans osez parler.

« Nous vous expliquerons au fur et à mesure. Mais vous devez savoir que vous avez de très grand pouvoir et que beaucoup de monde les convoite et feront tout pour les obtenir. Nous allons, ou plutôt les gardiens, vont vous apprendre à les utiliser et vous protéger. »

Je fronce les sourcils en comprenant que je suis vraiment en danger, que j'ai des pouvoirs vraiment puissants et que tout le monde les veut. C'est vraiment très rassurant tout ça. Et moi qui pensais que ma vie allait continuer à être banal et bein je suis servis.

Je n'ai pas le temps de répondre que le Roi se lève de table et sors de la pièce suivit de deux gardes. Les autres recommencent à manger, mais je n'ai plus très fin après ce que je viens d'apprendre. Je regarde mon assiette en essayant de trouver une solution, mais à part ma grande envie de fuir, je ne trouve rien.

« Ne faites pas cette tête gardienne, vous n'êtes pas seule. » Je lève la tête. La Reine me regarde avec un grand sourire. « Je sais ce que ça fait d'avoir autant de responsabilité. Quand j'ai appris que j'allais devenir Reine, je voulais prendre la fuite. C'est à quoi vous pensez, n'est-ce pas ?

- Oui. Avoué-je. Mais je n'ai pas le droit de fuir. Comme vous dites, j'ai des responsabilités.

- Vous avez raison. Faits confiance aux bonnes personnes et éloignes toi des mauvaises. » Me conseille-t-elle avec un visage sévère, mais qui s'illumine en un clin d'œil. « Changeons de sujet. Vous ne connaissez pas mes enfants ? » Je fait non de la tête. « Alors voici mon aînée Rosa elle a eu onze ans le mois dernier et l'héritier du trône mon petit Eden qui a sept ans.

- Ils sont adorables, votre Majesté.

- Oh vous pouvez m'appeler Dahlia, gardienne. Nous devons disposer pour préparer le bal de ce soir. Aller vous promenez avec Gaïa, elle vous montrera les richesse de notre Royaume.

- Avec plaisir. »

Je m'assoie sur un des banc, près du fontaine de marbre. Elle fait deux fois ma taille et représente un cerf, un loup, un renard et un coyote tous crachant l'eau jusqu'à un premier bassin, décoré de roses de marbre, qui tombe dans un deuxième bassin plus grand, décorée de feuilles de lierre en marbre, qui tombe enfin dans un dernier bassin encore plus grand.

Gaïa se place à côté de moi et passe sa main sur sa robe rose pâle. Toujours coiffé de sa couronne fleuris, elle remet un mèche de ses cheveux rebelle et quand elle tend la main vers moi, une tulipe orange est apparue.

Mes yeux s'agrandissent, mais je ne dis rien. Je veux qu'elle continue. Et c'est ce qu'elle fait, en tapant deux fois des mains. Au début, je ne vois pas ce qu'elle a pus faire, mais soudain je sens une branche passer autour de mes épaules et continues de grandir et de s'enrouler autour de moi jusqu'à que je ne puisse plus bouger mes bras.

« Eh Gaïa, qu'est-ce que tu fais libers moi ! »

Elle est pliée de rire, ses mains sur son ventre.

« Ça ne se fait pas ! Je ne peux plus bouger. Gaïa, arrêtes ! » Crié-je.

Et en claquement de doigt, la branche se rétracte et repart d'où elle vient.

« Ce n'est pas marrant ! Fis-je en croisant les bras.

- Oh si, tu aurais du voir ta tête !

- Peut-être, mais je ne peux même pas me venger...

- Tu veux que je t'apprennes. » Me demande-elle le regard plein de défis et un sourire en coin.

Voila encore un chapitre. Hâte de voir les pouvoirs d'Azur ? Et comment avez-vous trouvez Flores et les trois animaux ? N'hésitez pas à laisser un commentaire et de voter.

Bonnes vacances

~Sarah~