Chapitre 31
/!\ Comme la dernière fois, ce chapitre n'est pas du "lemon" mais une façon de développer leur relation et le traumatisme d'Izana. Par pitié ne faites pas de commentaires salaces, je n'ai pas écrit ça pour vous exciter mais pour faire avancer l'histoire (et je rappelle que c'est pas un x reader, je suis pas en train d'écrire une scène de cul entre Hanma et vous). Encore une fois, si vous trouvez la scène dérangeante et que vous pensez qu'elle n'a pas lieu d'être, dites le moi. J'ai fait en sorte de ne pas trop décrire pour que ça reste soft, mais si c'est vraiment problématique je peux toujours trouver un moyen de modifier ce passage.
Bonne lecture !
Nous étions de retour de l'hôpital. Résultat, Shuji avait la face couverte de pansements et un œil au beurre noir qu'il m'était difficile de regarder.
Durant leur combat, j'ai eu une révélation. Shuji savait très bien dans quoi il s'engageait, il savait qu'Izana était bien plus fort et que c'était perdu d'avance. Pourtant, il l'a fait, il s'est vaillamment battu contre lui, tout ça pour me venger. J'ai alors compris que je n'étais qu'une idiote, que Hanma Shuji m'aimait bel et bien et qu'il ne me laisserait pas tomber pour si peu.
Là, nous étions en train de nous brosser les dents, chez lui. Il m'avait invitée à dormir ici puisqu'une fois de plus, son père n'allait pas rentrer.
Shuji recracha le dentifrice à la menthe dans l'évier et se rinça la bouche. Puis, il me regarda avec insistance. Il peinait à retenir un rictus machiavélique qui se formait au coin de ses lèvres. Je haussai un sourcil, me demandant ce que cet imbécile préparait encore.
Alors, il se jeta sur moi pour chatouiller mes côtes. J'explosai de rire, expulsant le dentifrice mélangé à ma salive sur le miroir, et tentai de me débattre. J'essayais de lui taper sur la tête mais il était bien trop grand.
— Mais t'es complètement fou ! m'exclamai-je avant de passer ma bouche sous l'eau.
— Fou de toi, répondit-il avec son éternel sourire satisfait.
Quand je relevai la tête, il approcha rapidement son visage, me fixa quelques instants, puis... lécha la commissure de mes lèvres. Mon cœur rata un battement en sentant sa langue humide contre ma peau.
Je lui offris un air stupéfait, l'air de dire "qu'est-ce que tu fous ?".
— T'avais encore du dentifrice là, expliqua-t-il en haussant les épaules comme si c'était un acte tout à fait normal. Quoi, une petite léchouille te met dans tous tes états ?
— T'es obligé d'agir comme dans un shojo cliché ?
Je fronçai les sourcils, quel idiot. Pour me venger, je posai mes mains sur ses clavicules, me mis sur la pointe des pieds, et je léchai son cou jusqu'à son menton. Il devint rouge le temps de reprendre ses esprits, avant de m'attraper par les hanches pour me coller à son corps et de rapprocher ses lèvres des miennes. Mais, je reculai ma tête, lui refusant ainsi le baiser. Il afficha une mine boudeuse.
— Quoi, une petite léchouille te met dans tous tes états ? l'imitai-je sur un ton insolent.
Il sourit vicieusement.
— Fais gaffe à c'que tu fais, Kanzaki, ça pourrait être dangereux, me prévint-il.
— Ouuuh j'ai peur, répliquai-je ironiquement.
Et là, sans crier gare, il souleva ma jupe par derrière et glissa ses mains sous ma culotte. J'en eu des frissons. Il parut fier de mon air décontenancé. Ses longues mains tatouées empoignaient fermement mes fesses.
— T'as un bon p'tit cul quand même, susurra-t-il près de mon oreille.
Ses grands bras musclés me plaquaient contre ses hanches, je sentais la boucle de sa ceinture contre mon ventre. Mes mains se baladèrent sur son dos, puis sous son t-shirt. Je le soulevai et rentrai ma tête sous le tissu pour sentir ses pectoraux contre ma joue. Je pouvais presque le voir grimacer quand il émit un petit gémissement lorsque je dus appuyer sur une contusion.
Je sortis ma tête et ordonnai :
— Enlève ça, ça me gène.
Il afficha un sourire joueur.
— Ouh, tu prends les devants~
Il croisa les bras et retira son haut blanc. Je restai estomaquée à la vue de ses abdos couverts de bleus. Sans prévenir, Shuji m'attrapa en dessous des cuisses, me souleva et me posa au bord du lavabo. Je me laissais faire et enroulai mes jambes autour de ses hanches. Puis, il me serra contre lui. La chaleur de son torse était réconfortante.
Les bras autour de son cou, je laissai mes doigts se balader dans sa chevelure douce. Je reculai ensuite ma tête pour lui faire face et le regarder un instant. Je n'en aurai jamais assez de ses pupilles dorées. Il glissa une main derrière mon crâne pour rapprocher ma tête de la sienne et posa ses lèvres sur les miennes. Je sentais nos deux bouches se mouvoir en symbiose. Plus le temps passait, plus le baiser se transformait en un combat où chacun de nous deux tentait de prendre le dessus sur l'autre. Je le serrais toujours un peu plus fort, et lui appuyait sur l'arrière de ma tête.
Enfin, nous nous séparâmes, à bout de souffle. Je profitai de ce moment de flottement pour regarder son visage fin, son grand sourire, ses mèches décolorées. Puis, il plongea sa tête dans mes seins, et dis :
— Je suis désolé d'avoir perdu.
J'enroulai mes bras autour de sa tête.
— T'excuse pas imbécile, on ne résout pas tout avec ses poings, répondis-je.
— Mais quand même, j'ai laissé ce type te faire du mal, et c'est même de ma faute si tu l'as rencontré.
Je soupirai.
— Déjà, je connaissais Izana avant, il aurait fini par me retrouver d'une manière ou d'une autre. Et ensuite, t'es pas devin idiot, tu pouvais pas deviner comment ça se passerait.
Il marmonna une réponse positive tandis que je peignais ses cheveux en arrière. Il déposa ensuite ses mains sur mes côtes et couvrit mon torse d'une multitude de petits baisers. Je caressais son dos avec mes jambes.
— T'es vraiment bête parfois, repris-je. Comme cette histoire avec Emma.
— J'ai vraiment cru que c'était fini entre nous, réagit-il la tête basse.
Cette partie sensible et émotive de mon petit ami m'étonnait de jour en jour. Quand je l'ai rencontré, je pensais qu'il ne ressentait rien, que ce n'était qu'un délinquant bon qu'à se battre et mentir. Je ne savais pas si Shuji cachait cette facette de lui, ou s'il l'avait lui-même découverte au fur et à mesure.
— Ça va, tu te sens bien ? C'est bien Shuji qui parle ? le taquinai-je.
— Ferme la, j'ai le droit d'être sentimental.
Il releva la tête et déposa un rapide baiser sur mes lèvres, puis sur ma mâchoire.
— Au début, continua-t-il, je détestais ce sentiment de faiblesse que tu me procurais, j'avais l'impression de ne pas être moi-même. Ma vie n'était qu'un long et profond ennui. Quand j'me battais pas, j'étais juste spectateur de ce qu'il se passait autour de moi sans vraiment trop vivre le moment. Je passais mon temps à regarder dans le vide, j'écoutais à moitié les gens parler. J'me sentais tellement vide et mort de l'intérieur.
Je collai mon front au sien et entrelaçai mes doigts dans sa nuque. Ses paroles me brisaient le cœur, je pouvais presque le ressentir physiquement.
— J'ai passé mon existence à courir après la moindre sensation forte, la moindre petite dose d'adrénaline, pour faire repartir ce cœur gelé qui est mien. J'ai cassé des gueules, j'ai fait des choses horribles, j'ai trahi des gens, je me suis fait marionnette du diable.
Il emprisonna mes joues dans ses grandes mains tatouées et m'embrassa tendrement. Je voulais qu'il continue son histoire, mais je sentis sa langue s'introduire entre mes lèvres puis venir danser avec la mienne. Je finis par me détacher, il fit une moue.
— Et maintenant ? demandai-je, désireuse d'avoir la suite.
— Maintenant ? Bah... J'ai trouvé quelqu'un qui me fait me sentir un peu plus humain. Une personne qui éveille chez moi des émotions que je n'aurais jamais cru pouvoir ressentir, que je voudrais protéger de tout mon être.
— Moi ?
— Non, ta mère.
Il éclata de rire alors que je boudais.
— Bon, et si on arrêtait de causer ? propose-t-il.
— Pourquoi pas, répondis-je en fondant sur son cou comme un rapace.
Je le tapissai d'une myriade de baisers, traînant ma langue ici et là. Je le mordillais par endroits. Ma bouche laissa derrière elle quelques suçons violacés qu'il remarqua directement dans le miroir avec un sourire narquois.
Je déposai un chaste baiser à la surface de ses lèvres, et reculai la tête aussitôt quand il voulut l'approfondir pour le taquiner. Il afficha une moue boudeuse. Je baladai mon doigt sur ses lippes dont les bords se relevèrent aussitôt. Je jouai avec leur contour, appuyai très légèrement dessus, avant qu'il ne morde mon doigt. Je poussai un petit cri et il gloussa de rire.
Je sortis mon doigt, les sourcils froncés. Il attrapa mes joues et pour me forcer à lui donner un petit baiser.
J'entourai son dos musclé avec mes bras pour l'enlacer. La tête contre son torse, je souriais comme une idiote. Comme d'habitude, il sentait bon. Qu'est-ce que j'aimais ce garçon. Shuji passa ses mains dans mon dos.
Ses mains dans mon dos.
Danger.
Soirée.
Izana.
Je desserrai mes jambes autour de sa taille et le repoussai violemment, les yeux écarquillés. Il afficha une mine interrogative. Je me recroquevillai et repliai mes bras sur moi-même, tremblante. Il venait de me rappeler ce souvenir maudit, tout le dégoût que je ressentais à ce moment-là. Pendant un instant j'ai cru que c'était ce foutu manipulateur à sa place.
Shuji souleva doucement mon menton avec son doigt.
— Qu'est-ce qu'il y a, Aki ? demanda-t-il avec toute la douceur du monde. J'ai fait quelque chose de mal ?
— Izana, parvins-je à articuler.
Mes yeux dans ses yeux cherchaient la sécurité, il devait me sauver du danger imaginaire. Ses sourcils s'affaissèrent, désolé. Il m'attrapa dans ses bras et posa sa tête sur mon épaule.
— Eh, tout va bien mon cœur, il est plus là. Je ne suis pas Izana, je suis Shuji. Tu es en sécurité avec moi et il ne va rien t'arriver.
Je voulais le croire alors je hochai la tête. Je passai mes bras autour de son cou. Puis, il m'attrapa de nouveau sous les cuisses, me souleva, et nous sortîmes de la salle de bain. Il ne me reposa que lorsquenous atteignâmes sa chambre et j'atterris doucement sur son lit. Il se plaça au-dessus de moi, les mains de chaque côté de ma tête. Il me dévorait du regard comme on admire les œuvres d'un musée.
— T'es putain de belle, murmura-t-il sans me quitter des yeux.
Je souris. Mes cheveux noirs et gris se mélangeaient sur l'oreiller. Deux de ses doigts se posèrent sur ma bouche, firent rebondir ma lèvre inférieure, dessinèrent mon menton, et longèrent mon cou. J'encadrai délicatement ses joues entre mes doigts. Le visage de Shuji était magnifique. Même si son œil gauche était abîmé d'un cocard et que sa lèvre saignait légèrement, il n'en restait pas moins un travail de maître.
Et puis, petit à petit, les choses se corsèrent.
— S'il y a quoique ce soit qui te dérange, dis-le moi, murmura-t-il.
J'acquiesçai.
C'était la toute première fois que j'allais aussi loin avec un garçon, peau contre peau. Mais cette fois, je me sentais prête.
– Aki ?
– Hm ?
– Tu veux le faire avec moi ?
Je rougis instantanément —vous devriez avoir l'habitude, avec moi. Et quand je dis rougir, je veux dire que j'ai senti mon faciès entier s'embraser comme un feu de joie. J'enfouis ma tête dans son cou, le cœur battant la chamade.
Bien sûr que je voulais. J'en rêvais.
– Oui, répondis-je l'air déterminée. Je veux le faire.
– Alors arrête de te cacher princesse, m'ordonna-t-il moqueur.
Je me relevai pour l'observer tendrement. Je sentais mon coeur battre dans tout mon corps. La nuit allait être longue.
***
Shuji descendit de sa bécane d'une démarche assurée, son sourire satisfait éternellement plaqué sur ses lèvres. Sa nouvelle planque consistait en un bâtiment rectangulaire dont la construction avait été abandonnée au milieu du processus. Les murs et sols de béton gris ressemblaient à des étages de jeux vidéos, ornés de gros câbles de fer. On avait recouvert chaque surface disponible de tags. Sur le sol poussiéreux traînaient bières et canettes de soda.
Il contourna les bagnoles garées là, et rejoignit un groupe de types assis sur un amas de pneus. Le soleil printanier avait retrouvé de son éclat et tapait vigoureusement la peau de la bande d'adolescents. On pouvait voir des particules de poussière flotter comme une magie étrange.
– J'en connais un qui s'est tapé une gadjo hier soir ! s'exclama l'un des amis temporaires de Shuji.
Une personne normale aurait passé sa main dans son cou où se trouvaient les suçons d'un air gêné, mais lui se contenta de hausser les épaules.
– Un coup d'un soir ? demanda un deuxième type.
– C'est ma copine, le rectifia le bicolore.
Comme s'ils s'étaient tous mis d'accord sur l'expression à adopter, ils tirèrent chacun une tête plus choquée que les autres. Hanma Shuji, le dieu de la mort, le délinquant sans coeur qui terrorisait le quartier de Kabukicho avant de se joindre à Moebius, au Valhalla, au Toman puis au Tenjiku, ce Hanma Shuji là, possédait une petite amie. L'heureuse élue devait être une dure à cuire ou sacrément bonne, pour avoir attiré l'attention d'un mec pareil.
– La pauvre, tu dois pas trop être là pour elle ! remarqua le premier.
– Ouais, se contenta de répondre Shuji.
S'ils pensaient que Kanzaki n'était qu'un coup de tête passager, c'était tant mieux. Ainsi, ils n'iraient pas l'embêter. Ouais, c'était la meilleure décision à faire pour la protéger. Et Shuji ferait n'importe quoi pour défendre cette fille incroyable. N'importe quoi.
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Le prochain chapitre c'est la fin...
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