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Chapitre 28

— Je rêve ou tu trompes Emma enfoiré ?

Il leva les mains en l'air.

— C'est pas c'que tu crois !

Mon regard lançait des éclairs. Derrière moi, dès que Shuji a vu que j'approchais un individu de type masculin, il a placé ses mains sur mes hanches et sa tête sur mon épaule.

Qu'est-ce que foutait Draken, l'ami de Mikey, dans une maison close ?

D'ailleurs, ne vous méprenez pas, la raison pour laquelle je m'y rendais après les cours, c'était pour retrouver la mère de mon copain.

Je lorgnais le blond de haut en bas, il était en pantoufles et avait encore les cheveux mouillés. Est-ce qu'il venait de... comment dire... tremper son biscuit avec une des madames travaillant ici avant de prendre une douche ?

— Quand je vais dire ça à Emma-

— Je peux tout t'expliquer ! me coupa le second du Toman.

Je plissai les yeux. Shuji resserrait sa prise, comme si c'était le moment de me faire un câlin. Ryuguji soupira et porta sa main à sa tête.

— J'habite ici, déclara-t-il en me regardant droit dans les yeux.

Je haussai un sourcil l'air de dire « vraiment ? ».

Il m'expliqua qu'il n'a jamais connu son père et que sa mère était une prostituée, décédée quand il avait à peine deux ans. C'est donc les gens de la maison close qui l'ont élevé depuis sa plus tendre enfance.

Il nous invita à rentrer, et Shuji me demanda si je voulais vraiment me rendre dans un lupanar, mais je le rassurai. Il cachait tant bien que mal son angoisse. Normal, si tout se passait bien, il rencontrerait sa mère biologique pour la première fois. J'attrapai sa main tatouée pour la serrer. Il prétendait en face de moi ne pas en avoir grand chose à faire, son sourire insolent éternellement plaqué sur son visage, mais je savais qu'il appréhendait ce moment.

Un nom.

Kato Rei.

C'est celui que nous donnâmes au réceptionniste, étonné de voir des adolescents dans son établissement, qui s'empressa de disparaître dans les couloirs. Draken nous invita à nous poser dans la salle d'attente. Nous prîmes chacun un fauteuil côte à côte. Il y avait des magazines pornographiques sur la table basse, je détournais les yeux, gênée. Shuji, qui semblait s'amuser fortement de ma réaction, en attrapa un pour le lire. Je levai les yeux au ciel. Il ricana.

Je jetais des coups d'œil discrets aux images. Les femmes avaient toute une peau lisse et dépourvue de toute imperfection, des seins rebondis, une taille mince, des fesses galbées. Je baissai les yeux vers mes bras parsemés de grains de beauté, et ma poitrine pas très développée. Peut-être que la raison pour laquelle Shuji me laisserait tomber comme l'avait prédit Izana, c'était parce que je ne comblais pas ses attentes physiquement.

Il reposa l'ouvrage quand une jolie femme sortit de derrière une porte à la suite du réceptionniste.

Grande et mince, elle ne portait qu'une petite tenue en dentelle noire, qui laissait deviner la forme de ses tétons. Ses cheveux noirs corbeau étaient relevés en un chignon désorganisé dont s'échappaient deux longues mèches autour de son visage. Je ne pouvais m'empêcher d'être admirative face à ses yeux perçants couleur améthyste. Ses rides sculptées n'entachaient en rien sa beauté mature. On pouvait presque la prendre pour une photo retouchée, jusqu'à ce que ses lèvres fines peintes de rouge sombre se mirent à bouger.

— C'est pourquoi ? dit-elle froidement.

Je cherchais mes mots. Shuji n'osait pas émettre un son, je voyais ses poings se serrer. Il avait le regard fuyant.

Enfin, la prostituée remarqua le lycéen qui m'accompagnait. Ses sourcils se froncèrent.

— C'est... votre fils, le présentai-je.

Elle parut outrée.

— Je n'ai pas de fils, répliqua-t-elle du tac au tac. Vous me dérangez dans mon travail, au revoir.

Puis, elle disparut dans une chambre.

Je regardai Shuji, il avait la bouche entrouverte et les yeux écarquillés. Je posai une main tremblante sur son épaule pour le rassurer, mais il se leva prestement et sortit de la pièce sans demander son reste. Merde, le pauvre...

Je restai sur place, assise, désemparée. Sa mère venait de le rejeter. Il devait avoir le cœur brisé.

Puis, je ne réfléchis pas, et m'engouffrai dans la même chambre où avait pénétré Kato une minute auparavant. Je la trouvai assise sur le lit, la fenêtre ouverte et une cigarette dans la bouche. Elle observait paisiblement les immeubles. Elle ne prit même pas la peine de se retourner quand je refermai la porte.

Je restai plantée là un moment. Que dire ? Elle ne le reconnaissait même pas comme son enfant. Je ne faisais sûrement que la déranger.

— Madame, je... commençai-je peu confiante. C'est vraiment votre fils, Hanma Shuji. Nous avons eu du mal à vous trouver, il voulait absolument vous rencontrer. Je vous en prie, croyez moi—

— Je sais, m'arrêta-t-elle. Je sais, qu'il est à moi. Il a bien grandi.

Elle inspira une nouvelle bouffée de la cigarette avant de la recracher dans l'atmosphère. Je remarquai que ses joues étaient creusées par le temps. Toujours face à la fenêtre, elle continua.

— Qui es-tu ? demanda-t-elle.

— Matoi Kanzaki, je suis la petite amie de Shuji, m'introduisai-je.

Je vis à peine son sourire se former.

— Je suis désolée, Kanzaki. Je ne peux pas le regarder en face. Pas après l'avoir abandonné quand il n'était encore un bébé. Je suis une mère horrible.

Je baissai la tête, compréhensive. Je n'avais pas réalisé que ce devait être aussi dur pour elle aussi.

— Vous devriez au moins essayer de lui parler un petit peu, pour savoir ce qu'il est devenu, lui conseillai-je. Il ne le dit pas mais ça lui tient à cœur.

Elle fit volte face. Ses yeux violets percèrent mon âme. Je voyais la brume blanche s'échapper de la cigarette et se répandre dans la chambre.

— Peut-être quand je serai prête, répondit-elle pensive. Le voir débarquer à nouveau dans ma vie m'a bouleversée, je ne suis pas encore en mesure de lui faire face.

Je hochai la tête, je comprenais totalement. Elle n'était pas aussi froide qu'elle voulait laisser paraître, tout comme son fils.

— T'es mignonne, Kanzaki, et tu as l'air de tenir à lui. Je suis contente que Shuji se soit trouvé quelqu'un comme toi. Malheureusement, ça n'a pas été mon cas.

Je balbutiai un remerciement, prise au dépourvu.

Il était temps que je retrouve le bicolore, alors nous échangeâmes un au revoir, et je sortis de la maison close. Je retrouvai Shuji adossé contre un mur, occupé à fumer une cigarette, mélancolique. Pendant un instant je crus voir sa mère. Il me remarqua et sourit.

— Je m'y attendais, déclara-t-il calmement.

Il s'approcha. Je lui racontai ma conversation avec sa génitrice, et même s'il tentait de cacher ses émotions, je vis un minuscule sourire se former au coin de ses lèvres. Quand j'eus fini mon récit, il fit un pas en avant et me prit dans ses bras. Je me collai à son torse et passai mes bras autour de son dos, le caressant doucement.

Il avait beau se faire passer pour un délinquant désinvolte et cruel, je savais qu'en réalité, Hanma Shuji avait un très beau cœur.

***

— Yori ?

La collégienne aux cheveux roses bonbon se déboîtait les pouces sur la manette de la console de mon frère. Les sourcils froncés de concentration, un sourire à la limite entre la victoire et le sadisme, elle semblait détruire allègrement Susano qui n'en revenait pas, la mâchoire à deux doigts de tomber. Moi non plus, je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Un, Matsui Yori défonçait mon frère, le roi des jeux vidéos, et deux, elle débarquait sans prévenir dans ma maison pendant que j'étais occupée avec Shuji.

Quand elle remarqua ma présence, elle abandonna de suite la partie. Elle fit tomber la manette sur le canapé malgré les protestations de Susano qui se retrouvait sans adversaire et se jeta sur moi.

— Il faut qu'on parle, mademoiselle Matoi, m'indiqua-t-elle en me tirant le bras vers ma chambre.

Je me laissai faire, interloquée. Qu'est-ce qu'elle me voulait ?

Elle s'assit sans attendre ma permission sur mon lit et je fis de même. Je tentai de déchiffrer son expression, mais elle n'avait l'air ni en colère, ni particulièrement heureuse, juste... sérieuse.

Après une attente interminable, elle parla enfin.

— Qu'est-ce qu'il se passe, aujourd'hui ? demanda-t-elle en croisant les bras.

— Je vois pas de quoi tu parles, répliquai-je immédiatement.

— Tu vois très bien de quoi je parle. Pendant toute la journée tu regardais dans le vide, t'étais totalement absente. La dernière fois que c'est arrivé, tu t'étais embrouillée avec Hanma. Alors dis-moi, qu'est-ce qui ne va pas cette fois ?

J'évitais son regard. J'avais l'air pitoyable. Yori avait fini par se rendre compte que quelque chose n'allait pas.

— C'est rien de grave, t'inquiète pas, répondis-je, sachant pertinemment qu'elle ne lâcherait rien.

Je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil à son regard planté droit dans le mien. Je la connaissais, mon amie était bornée, elle ne me laisserait pas m'en tirer aussi facilement. Effectivement, elle lança :

— Kanzaki, on est amies, je suis là pour toi, tu le sais ?

Je pris une grande inspiration.

— Justement...

Elle m'écoutait avec toute l'attention du monde et j'hésitais à continuer.

— Est-ce qu'on est vraiment amies ?

Elle fronça les sourcils.

— Est-ce que vous tenez vraiment à moi, est-ce que je ne suis pas de trop dans le groupe ?

Elle parut... Effarée ? Ouais, tout bonnement choquée.

— Qui t'a mis ça dans la tête ? demanda-t-elle sèchement.

— Mais personne c'est juste que—

— Qui t'a mis ces conneries dans la tête réponds moi tout de suite, insista-t-elle.

Je tournai une nouvelle fois la tête, pesant le pour et le contre de si je devais lui en parler. Finalement, par crainte qu'elle ne veuille plus jamais m'adresser la parole, je lançai :

— Izana.

Je ne l'avais jamais vu aussi furieuse. Je pense que même si Izana était un monstre en combat, elle aurait pu le désintégrer en un clin d'œil rien qu'en lui envoyant des ondes de sa colère. Mais je ne voulais pas qu'elle le déteste. Il n'avait rien fait, il ne méritait pas ça.

— Tu veux dire, ton cousin qui n'est pas ton cousin et qui te fait des avances ?

— Lui-même, confirmai-je la tête basse.

Elle soupira et se prit la tête dans les mains comme pour l'empêcher d'exploser. Puis, elle posa ses deux mains sur mes épaules pour me forcer à lui faire face.

— Écoute, Kanzaki. Ce que tu dis es tellement stupide que je me doutais que ça ne pouvait pas venir de toi. Donne-moi l'adresse de ce petit con que je lui éclate la gueule dans les plus brefs délais.

Je voulus protester, mais elle continua.

— Bien sûr qu'on est tes amies et qu'on t'aime de tout notre cœur ! Sans toi ça serait pas pareil. Qu'est-ce qu'on ferait sans notre petite écrivaine chialeuse et amoureuse ?

J'esquissai un semblant de sourire. Tout le long, la voix d'Izana me répétait « elle ment » en boucle et je ne savais plus qui écouter. Pourquoi tout le monde se contredisait, pourquoi ne me donnait-on pas de réponse simple ?

Après tout, rien ne m'assurait qu'elle disait la vérité. Il n'y avait aucun moyen que je sache si elle était sincère. Tout ce que je savais, c'est qu'Izana était là pour moi, qu'il ne m'abandonnerait jamais, et qu'il ne voulait que mon bien. Alors je décidai de croire Izana.

Bientôt, Yori dut rentrer chez elle. Je la raccompagnai à la porte, feignant d'avoir compris la leçon et que je ne douterai plus d'elles. Elle me fit un câlin chaleureux avant de s'en aller pour de bon.

Quand je retournai dans le salon, Susano n'était pas en train de jouer mais m'attendait impatiemment. Lui, il avait quelque chose à me dire.

— Parle, lançai-je à son intention.

Il me regarda étonné, puis se décida à m'avouer ses pensées.

— Tu penses que y'a moyen avec Matsui ? demanda-t-il timidement.

Du haut de ses dix sept ans, Matoi Susano était timide en matière de filles.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? répliquai-je pour m'assurer de bien comprendre.

— Ben... Elle est mignonne ta pote. Et vachement sympa. Je me demandais juste si elle pourrait être intéressée par moi.

J'éclatai de rire sous son air désemparé. Le pauvre...

— Yori est lesbienne, lâchai-je avec une pointe de culpabilité.

Si vous aviez vu le dégoût dans son faciès.

Il retourna noyer sa peine dans les jeux vidéos, et je partis m'enfermer dans ma chambre, les volets fermés. Mon corps était transi d'une sorte d'adrénaline, de haine dirigée contre je ne sais quoi, contre Yori, contre moi. Il fallait que je bouge, que je cours, que je tape dans un mur. Mais je restais là, assise sur mon lit, le dos courbé. Je fixais mes pieds.

D'abord, je sentis mon nez me piquer. Je savais très bien ce qui allait se passer. Puis, mon corps s'est mis à trembler. Mes poings se sont contractés. Et j'avais l'impression qu'un vase débordait. Les larmes se sont mises à couler d'elles mêmes comme un torrent d'émotions qui s'échappait de mes yeux.

Je me laissai tomber en arrière pour contempler le plafond. J'avais du mal à respirer et hoquetais.

Quand est-ce que ma souffrance allait s'arrêter ?

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Une pensée à Susano

Prions pour lui

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