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Chapitre 23

— Quelle couleur, Kanzaki ?

Ça faisait un mois. Déjà un mois que Shuji m'avait annoncé avoir attenté à la vie d'Emma. Déjà, parce que c'était comme si c'était la semaine dernière. Le sentiment de rage s'était estompé peu à peu, laissant un profond désespoir au fond de mon cœur. Et une absence, un manque que nul ne pourrait combler.

— Kanzaki si tu choisis pas une couleur tout de suite je te fais bouffer le vernis, me menaça Yori pour la pauvre Emma qui s'était pris un vent.

— Ah euh bleu ciel, répondis-je sans trop réfléchir.

Elle attrapa délicatement ma main, sortit le petit pinceau, et commença son œuvre. Nous profitions du samedi pour nous retrouver toutes les quatre chez Emma qui s'était rétablie. J'aimais bien passer du temps chez les Sano, mais là, je n'avais pas la tête à ça. Hina découpait et collait des photos pour créer un album qu'elle offrira à son copain, elle était adorable. Yori, elle, s'occupait de mettre de la musique et de me faire découvrir les White Stripes.

Mon regard dévia tout naturellement sur le visage d'Emma, dont le front était encore couvert d'un immense bleu violacé. J'avais tellement mal en le regardant. Mes doigts se crispèrent. Peut-être que si je connaissais mieux Shuji, j'aurais été au courant de leur plan, et peut-être que j'aurais pu l'arrêter...

— C'est pas ta faute, dit-elle soudainement.

Je levai un sourcil.

— Crois pas que je t'ai pas vue me regarder, idiote. C'est pas ta faute si on m'a attaquée, et encore moins si c'est Hanma. Tu n'y es pour rien.

— Peut-être... murmurai-je peu convaincue.

— C'est à cause de lui que t'as l'air constamment absente ? Aki, tu n'as rien fait dans cette histoire et tu mérites de passer à autre chose. On tombe toujours sur des connards, c'est la vie.

— Shuji n'est pas un connard !

Je me rendis compte que j'avais haussé le ton et me fis soudain toute petite. Tout le monde me regardait.

Je n'avais pas le droit. Je n'avais pas le droit de dire ça à la fille qui avait été agressée par Shuji, mais je l'avais dit parce que j'étais une idiote amoureuse. Et malgré tous mes efforts, je n'arrivais pas à me débarasser de ces stupides sentiments. Emma, qui avait fini de colorer mes ongles, se rapprocha pour me faire un câlin. Je posai mes mains sur son dos. C'est moi qui étais censée l'étreindre, la rassurer, pas l'inverse. Quelle amie de piètre qualité je faisais.

***

— Qu'est-ce que tu me veux, Hanma ? Dit Mikey avec méfiance.

Les deux s'étaient retrouvés dans un petit parc, Mikey adossé sur un banc et Shuji debout, les mains dans les poches. Son habituel petit sourire moqueur s'était envolé pour laisser place à une expression neutre qui ne trahissait aucune émotion. Shuji était le pire des menteurs.

— Tu oses te montrer devant moi après avoir essayé de tuer ma sœur, continua le blond d'un air hautain.

Shuji baissa la tête. Merde. Il ne savait pas comment réagir en face de Mikey. Il était venu s'excuser, mais il avait sa fierté, sa putain de fierté de délinquant, qui faisait qu'il ne pouvait pas s'abaisser à ça. Il voulait lui lancer une pique, agir comme d'habitude.

— Je l'aime tellement, commença-t-il alors que les deux savaient très bien de qui il parlait. Je ne pouvais que la blesser, c'était évident. Je suis juste une brute, et elle est si fragile.

Shuji se mordit la lèvre inférieure. Ça ne lui ressemblait pas de dire ça, mais c'était la vérité.

Mikey se contenta de lui lancer un regard désintéressé.

— Qu'est-ce que je devrais faire ? réussit à dire Shuji, mettant sa fierté de côté.

— J'en ai aucune idée, comment tu pourrais te faire pardonner d'avoir failli buter une de ses meilleures amies ? dit Manjiro, sarcastique.

— Merci pour le soutien, répondit le bicolore exaspéré.

Le chef du Toman sembla réfléchir quelques instants.

— J'ai envie de dire pourquoi je te soutiendrais... Mais Kanzaki est plus pareille, depuis que t'es plus là pour elle. Elle n'a plus aucune vie.

Une pointe de douleur traversa le cœur de Shuji. Il savait, qu'il l'avait démolie, pas besoin d'en rajouter. Le délinquant souffla un grand coup avant de faire ce qu'il n'avait jamais pensé faire devant quiconque, surtout pas devant Sano Manjiro. Mais la situation était urgente. Il se mit à genoux, et baissa la tête pour s'excuser. Le blond le lorgna sans un mot, il n'arrivait pas à voir son expression.

— Tu t'excuses pour moi, ou tu me supplies de t'aider à reconquérir Aki ? T'es irrécupérable. Je te pardonne pas.

Shuji allait répliquer, sur les nerfs : il ne supportait pas qu'on se foute de sa gueule après tous les efforts qu'il avait fait. Mais, Mikey continua en explosant de rire :

— Mais non je rigole, je sais que tu voulais pas la tuer. Takemichi m'a tout dit, il t'a vu sauver Emma.

Le dieu de la mort releva subitement la tête. L'expression de son interlocuteur avait changé du tout au tout, il affichait maintenant son fameux sourire idiot.

— Allez, je t'en dois une, j'irai lui parler.

Il ne prit même pas la peine de le remercier, sa fierté avait déjà trop souffert.

Il avait peut-être une chance de la retrouver, mais il ne comptait pas trop là-dessus. Pas après tout ce qu'il avait fait et ce qu'elle avait dû ressentir.

***

— Mikey ? Avais-je dit, fatiguée.

Le petit blond avait sonné chez moi, enfin chez ma mère, sans prévenir. Je l'ai invité à rentrer s'installer dans le salon, mais il préféra se rendre dans ma chambre. Nous nous asseyâmes sur mon lit, comme la fois où Shuji et Emma étaient également présents. Sen se frottait affectueusement à moi, ses ronronnements occupaient tout l'espace sonore. Je me demandais ce qui l'amenait chez moi à l'improviste. Je voyais sur son visage qu'il avait quelque chose d'important à me dire, mais il ne semblait pas moins joyeux que d'habitude.

C'est là que Manjiro m'a tout expliqué. Il m'a raconté ce qu'il s'est passé le jour où Kisaki a frappé Emma, où Shuji lui a évité une mort certaine.

Alors il l'avait sauvée...

L'idiot, pourquoi ne me l'avait-il pas dit ?

Je sortais vraiment d'un film cucul, puisque je me remis instantanément à pleurer. J'étais un moulin à larmes, vraiment. Mikey me prit dans ses bras pour me rassurer et me tapota le dos tandis que je serrai fort son yukata vert gris. J'en avais plus qu'assez, de chialer tout le temps, mais ça faisait vraiment du bien. Je pris plusieurs bonnes minutes à me calmer, et on était tombés en arrière dans mon lit. J'étais blottie sous son bras, sur son torse, et il caressait mes cheveux comme l'avait fait Izana, à la différence que Mikey était une bonne personne. Qu'est-ce que j'aimais mon cousin.

Puis, il s'excusa, puisqu'il devait partir, et vérifia que j'allais bien. Je le laissai s'en aller, rassurée. Susano avait passé une tête dans la chambre, intrigué, et je lui ai dit qu'il n'y avait pas de problème.

Quand je fus plus présentable, je me rendis dans le salon. J'avais besoin d'être en présence de mon frère, sans rien lui raconter, mais le savoir près de moi me rassurait. Même s'il faisait une drôle de tête, tentant de savoir ce qu'il s'était passé, je ne lui cédai rien. Il avait du mal à me le montrer, mais Susano s'inquiétait pour moi.

Mon frère, physiquement, était ma copie identique, en homme et en plus vieux. Ses cheveux noirs avaient exactement la même teinte que moi, et il arborait cette coupe typique de garçon japonais. Il possédait les mêmes yeux tombants d'un bleu profond avec de longs cils noirs. Je devais avouer qu'il était pas mal, mais les pauvres filles qui l'admiraient ne se doutaient pas de son caractère exécrable. Je plaignais sa future copine.

Je sortis mon téléphone et envoyai un message à Shuji, lui disant que j'avais besoin de le voir. Je ne m'attendais pas à ce que dix minutes plus tard, après avoir allumé la télé, il se pointe chez moi.

On avait sonné, et Susano s'était levé pour ouvrir la porte. Là, j'ai vu la tête de mon bicolore préféré dépasser.

— Shuji ! s'était écrié mon grand frère tout content.

— Susano, mon bro, ça faisait un bail ! répondit Shuji en lui tapotant l'épaule.

— Tu m'as manqué mon reuf, viens on va jouer, le supplia le brun.

— Après, faut que je parle avec ta sœur d'abord.

— Vous pouvez être gay ailleurs s'il vous plaît ? lançai-je depuis le canapé.

Shuji se rapprocha, son habituel sourire joueur sur le visage. Avait-il seulement été affecté par tout ça ?

Je lui proposai d'aller discuter dehors, il me suivit en claquant la porte d'entrée. Il faisait déjà nuit, on voyait à peine les étoiles derrière les nuages et la lune était pleine et ronde. Je frissonnai, regrettant d'être sortie avec un simple sweatshirt rose. Je guidai Shuji dans une aire de jeu pour enfant, non loin de la maison. Le vent poussait doucement les balançoires à côté de nous, nous étions debout sur le sol en gravier.

A la lumière de la lune, il était vraiment mignon. Ses cheveux étaient abaissés, caressant son front, comme s'il n'avait pas eu le temps de se coiffer. Ses yeux de renard brillaient dans le noir.

— Tu comptes me mater encore longtemps ou me dire ce qu'il se passe ? Dit-il pour briser le silence.

Et là, je ne réussis pas à contrôler mon corps. La gifle résonna dans tout l'endroit. Je venais de baffer Shuji, concentrant toute ma colère dans cette action.

— J'ai cru qu'on pourrait plus jamais se voir, que t'étais une sale ordure ! Mais en fait, tu l'as sauvée ? commençai-je en haussant le ton. Mais t'as un QI négatif connard, il te reste combien de neurones à force de te faire taper dessus ? Pourquoi tu m'as pas raconté ta version ?

Il passa sa main derrière sa tête pour se gratter le haut du crâne en souriant.

— Je pensais que tu ne me croirais pas.

— T'es vraiment qu'un idiot, Shuji. Un putain d'idiot.

— Je sais.

Je réduisis la distance entre nous deux et fonçai contre son torse. Il posa sa tête sur la mienne et m'entoura de ses grands bras. Je retrouvai son odeur familière de tabac qui m'avait tant manquée et sa chaleur réconfortante.

Tout irait mieux, pas vrai ?

Au bout de quelques minutes, j'éloignai ma tête, toujours dans ses bras, pour voir son expression. Il souriait doucement. Puis, il attrapa mon menton entre son index et son pouce, et rapprocha mon visage du sien pour m'embrasser à pleine bouche. Je répondis passionnément à son baiser, comme si je pouvais rattraper chaque instant de perdu ce dernier mois. Je serrais fort son dos, pour être le plus proche possible de son corps. Ça m'avait tellement manquée, je n'en pouvais plus. Et cet imbécile, depuis le début, cet imbécile qui m'avait fait croire qu'il était le méchant, il avait sauvé Emma. J'aurais tué son pote Kisaki si celui-ci n'était pas déjà mort. C'est terrible de dire ça, mais il n'avait que ce qu'il méritait.

Nous allâmes nous asseoir sur un banc. Il sortit deux cigarettes oranges et blanches et un briquet.

— Y'a quoi dedans ? Demandai-je suspicieuse.

— Rien, c'est juste des clopes normales.

Nous coinçâmes à tour de rôle le bâtonnet entre nos becs. Il approcha sa tête pour coller les deux bouts puis les alluma en même temps avec une petite flamme. J'attrapai la cigarette entre deux doigts et tirai un bon coup dessus pour lui souffler dessus. Il n'écarta même pas la fumée.

— Alors voilà, après dix-sept ans je suis finalement en couple, soupira Shuji.

— Qui te dit qu'on est en couple ? l'arrêtai-je pour rire.

— Qui te dit que je parle de toi ?

— Très drôle, fis-je en levant les yeux au ciel, prise à mon propre jeu.

Il se racla la gorge.

— Matoi Kanzaki, veux-tu être ma petite amie ? demanda-t-il très solennellement.

— Oui je le veux, imbécile, répondis-je le feu aux joues.

Il plaqua un bisou sur ma joue avant d'aspirer goulûment une nouvelle taffe de nicotine.

— Aki est enfin ma copine, c'est la belle vie, dit-il alors que je riais doucement.

J'expirai lentement un nuage blanc qui se perdit dans la nuit. J'étais heureuse, si heureuse à nouveau. Moi qui pensais ne plus pouvoir goûter au bonheur. Je posai ma tête sur son épaule et fermai les yeux. Son eau de Cologne emplit mes narines.

— Je t'aime, Shuji.

— Moi aussi.

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Je vais me délecter de vos réactions
Alors, vous pensez que les problèmes sont finis pour Aki ?

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