Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 16

Ce fut comme une délivrance quand on nous annonça qu'il était l'heure de passer à table. En effet, Kotani, Honda et Ito avaient passé leur temps à comparer la réussite de leurs parents et leurs petites vacances de luxe, sous le regard amusé de Hanma.

Quand vint le moment de nous placer, je remerciai intérieurement Watanabe de ne pas être venu, sans quoi j'aurais dû m'asseoir à côté de lui. Ce fut mon ami aux cheveux bicolores qui prit sa place. Il régnait une atmosphère affreusement kitsch, bercée par d'horribles chants de Noël en fond sonore. Je fis de mon mieux pour esquiver les discussions avec les adultes. Toujours à me parler de mon parcours scolaire, comme si je me résumais à ça, sachant que j'étais une étudiante tout ce qu'il y a de plus banale avec des notes moyennes.

On nous servit trois petites boules vertes de tailles différentes, sur une minuscule assiette triangulaire. À l'intérieur, je reconnus du délicieux foie gras.

Hanma me donna un coup de coude discret. Il me regarda l'air perdu. Ah, oui, les couverts. Il y avait quatre trio de fourchettes, couteaux et cuillères soigneusement alignés. Je lui fis signe d'utiliser le set le plus à gauche. Sans perdre une seconde il engloutit les boules de foie gras.

— Je vais crever de faim pourquoi c'est aussi petit ? chuchota-t-il.

— Parce qu'il y a deux entrées, deux plats, un trou normand, du fromage et un dessert, expliquai-je. Tu me diras à la fin du repas si tu crèves toujours de faim.

Il haussa les épaules. Comme d'habitude, l'attente entre chaque plat était interminable. J'ai discrètement donné mes crustacés à Hanma —laissez-les à leur place, c'est-à-dire dans la mer, pas dans mon assiette : c'est dégueu. Puis, j'ai dévoré la dinde fourrée sans retenue, et dégusté de la même façon le reste du repas.

— Matoi, m'appella à voix basse Honda qui se trouvait à ma droite tandis que mon ami était occupé à discuter avec les parents.

— Hm ?

— C'est ton copain, le mec que t'as invité ? dit-elle sur le ton de la confidence.

— Quoi pas du tout, qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— Il te dévore du regard depuis le début du repas, gloussa-t-elle.

Je ne pouvais pas lui dire qu'il essayait simplement de m'imiter puisqu'il n'avait aucune idée de comment se servir des couverts et qu'il n'avait certainement jamais assisté à ce genre de dîner. Alors, je me contentai de hausser les épaules à la manière de Hanma. A moins qu'elle ait raison... ?

D'ailleurs, je lui rendis son coup de coude, car il posait actuellement ses coudes sur la table. Franchement, c'était de l'étiquette basique de ne pas faire ça.

Je pensais que le dessert n'arriverait jamais, même si j'avais déjà l'estomac sur le point d'exploser, mais la bûche de Noël fit gracieusement son entrée. Je fus servie de deux parts : une d'un délicieux gâteau glacé au chocolat et l'autre à la framboise. Il fallait avouer que même si je n'appréciais pas particulièrement ce genre de réunions, la bouffe y était exquise. Ce n'était pas de la bûche à prix bas de supermarché, mais c'était préparé par un chef cuistot. Hanma tenta plusieurs fois de piquer des bouts de mon met, mais je lui tapais sur les doigts et le réprimandais d'un regard noir.

Puis, vint le fameux temps... de la danse.

Aka le moment le plus gênant du monde, celui où l'hôte mettait de la musique nulle de disco sur les grosses enceintes pour faire se déhancher ses invités. Il y avait une putain de boule disco et des projecteurs colorés. Mon père me força à me lever en trottinant, désireux de passer un moment complice avec sa fille —il allait de soi que ce n'était pas réciproque. Je me laissai traîner sur la piste, où les vieux se dandinaient joyeusement, enfin dans la mesure de ce que leur corps tout bloqué leur permettait. Je finis par rentrer dans le jeu de mon paternel et twistai avec lui quand une antiquité du rock se lança. Évidemment, il n'y avait que des musiques qui avaient leur âge.

La disco revint, et je reconnus quelques notes qui me donnèrent un grand sourire. Pourquoi ? Parce que je voyais Hanma, assis tout seul à table, qui me fixait de son regard amusé. Et que je savais très bien ce que j'allais faire de lui.

Je me dirigeai vers le grand dadais et tirai son bras de ma force de moucheron. Il me regarda l'air de dire « c'est hors de question » mais je n'abandonnai pas.

— Alleeez ! insistais-je alors qu'il ne bougeait pas d'un pouce.

— Si tu me vois danser je suis plus un homme, répondait-il avec conviction.

— Si tu viens, je ferai tout ce que tu veux, promis-je sans réaliser à qui je parlais.

Un dangereux sourire se dessina sur sa bouche.

— Vraiment ? dit-il en caressant ma joue.

Je confirmai en retirant sa main et il se leva finalement.

Nous rejoignîmes les autres, la chanson était déjà bien entamée. Je lui montrais des pas ridicules et il suivait, avec ses bras trop grands et son air perdu. Je tapais des mains et bougeais mes pieds en gloussant. La scène était vraiment très drôle. Quand vint le refrain, je me rendis compte qu'il ne connaissait absolument pas la chorégraphie et dus lui montrer.

« It's fun to stay at the Y.M.C.A ! »

Et là, je ne pouvais plus retenir mon rire. La vision de Hanma Shuji en train de danser YMCA avec moi était beaucoup trop hilarante. Il me demandait pourquoi je riais mais je n'arrivais pas à articuler une réponse correcte. Finalement, il réussit à se détacher de moi et à danser tout seul. Je sentais qu'il s'amusait autant que moi.

Quand la musique changea, nous étions essoufflés. Nous nous posâmes dans un coin de la pièce avant de s'effondrer contre le mur en riant comme des baleines.

— Je savais pas que t'étais capable de t'amuser comme ça, lançai-je sur un ton moqueur.

— Moi non plus, répondit-il dans un soupir.

Nous regardâmes un moment les autres gigoter en rythme. Décidément, ces vieux avaient de l'énergie à revendre.

— Viens on s'en va, proposa soudainement Hanma.

Je lui offris un regard interloqué.

— On se casse de la soirée et on finit Noël à deux, quelque part dans Tokyo, ajouta-t-il sans me regarder.

— Ça sonne bien, je suis partante.

C'est ainsi que nous sommes partis comme des voleurs sans prévenir personne. J'ai récupéré mon sac à main et il y a glissé quelque chose sans que je n'ai le temps de voir. Il pesait à présent une tonne mais il ne voulait pas que je regarde ce que c'était. Puis, nous avons filé par la porte d'entrée, euphoriques. J'ai bien sûr prévenu mon père par SMS de notre départ.

Nous nous sommes promenés à la lueur des lampadaires, marchant dans Shinjuku là où nos pas nous menaient. Contrairement à ce dont je rêvais, il ne neigeait pas, et de doux petits flocons immaculés ne se posaient pas dans mes cheveux, me donnant un air de princesse. Non, je m'efforçais de faire bonne figure, tremblant de la tête aux pieds et les dents qui claquaient malgré moi.

— T'as pas froid dans cette tenue ? me lança Hanma.

Je jetai un œil à mes collants effilés à cause de la danse.

— Si, un peu, répondis-je alors que de la vapeur s'échappait de ma bouche.

Alors, il m'attrapa fermement la main. Je sursautai, prise par surprise, et le regardai. Il tourna la tête afin que je ne vois pas son expression mais je pus entrevoir ses oreilles rouges de gêne. Il n'ajouta pas un mot, nous marchions juste main dans la main sur le goudron en plein milieu de la route. Il n'y avait pas une seule voiture, tout le monde devait fêter Noël.

C'est peut-être incroyablement cliché à dire, mais je le dirai quand même : le temps s'était comme arrêté. Je n'étais pas dans une comédie romantique dans un champ fleuri, sur un lac glacé ou sous une pluie de flocons. Non, j'étais dans ma propre comédie, au milieu d'une route, aux mains tatouées d'un dangereux délinquant.

Je repensais à tout ce qui s'était passé depuis cette fameuse soirée où nous nous étions embrassés alors que nous n'étions encore que des inconnus défoncés. J'aimais beaucoup l'expression être high, être haut dans le ciel. C'est ce que j'étais, à cette époque-là. Je flottais dans un cocon de bonheur, je n'avais plus notion ni du temps, ni de la réalité, ni même de la gravité. Et bien, en ce moment, je ressentais exactement la même chose. Je flottais.

J'avais longtemps réfléchi à la nécessité de déclarer ma flamme à cet homme, ayant enfin compris la nature de mes sentiments. Nous ne nous connaissions pas encore depuis très longtemps, mais j'étais sûre et certaine de ce que j'éprouvais. En revanche, je n'avais aucune garantie que c'était réciproque, et lui avouer risquait de briser notre amitié. Je décidai de m'abstenir pour l'instant.

Bref, je n'osais dire un mot. Mon cœur était comme gorgé d'amour, gonflé à bloc. Je me demandais qui décrocherait la première syllabe.

Je me remémorai le jour où il m'avait sauvée des délinquants qui en voulaient à Mikey. D'ailleurs, celui-là n'en a jamais rien su par la suite. Mais ce que Hanma avait dit resterait gravé dans ma mémoire pour un bon bout de temps.

« Parce que je tiens à toi, imbécile. »

Tout en regardant le ciel, je lançai :

— Hanma, est-ce que je suis spéciale pour toi ?

— Spéciale ?

Il sembla réfléchir bruyamment, fixant le même point que moi dans les cieux : la lune, qui disparaissait de temps à autre sous les légers nuages nocturnes. Sa main dans la mienne était bien plus chaude et douce que ce qu'on attendait d'un homme sans cœur, elle contrastait avec le froid mordant. Je sentais le bout de mon nez devenir glacé. Je pensais qu'il n'allait jamais répondre, jusqu'à ce qu'il reprenne la parole.

— On peut dire ça, oui.

Cette réponse était simple au possible, et pourtant elle faisait battre mon cœur, car elle était affirmative.

Il s'arrêta quelques secondes et fit glisser sa grosse veste en cuir sur mes épaules, se retrouvant en hoodie. Je le remerciai timidement et nous reprîmes notre marche. J'avançais mécaniquement sans jamais vouloir m'arrêter.

Voir une toute autre facette de Hanma que celle sarcastique et cynique était apaisant. J'avais l'impression que moi seule pouvait en bénéficiait. Oui, je me plaisais à croire que je lui étais spéciale.

— Merci d'être venu, dis-je soudainement, brisant le silence harmonieux parce que je n'en pouvais plus de ne pas entendre sa voix grave. Je me serais fait chier sans toi.

— Hm, répondit-il en hochant la tête.

Pourquoi ses réponses étaient-elles aussi courtes ?

Je compris en voyant la couleur érubescente de ses joues.

— Tu te sens bien ? demandai-je. T'as froid ?

— Oui, ça va, m'arrêta-t-il. C'est juste que... je sais pas, c'est pas la première fois que ça arrive mais être seul avec toi ça m'fait quelque chose.

Je m'arrêtai soudainement, je devais avoir atteint exactement la même teinte et mon cœur menaçait de s'échapper. Était-il possible que Hanma Shuji m'aime en retour ? Que je ne sois pas qu'un jeu ?

Il se stoppa également dans son mouvement, m'observant d'un air étonné. Nous étions tous les deux paumés dans les rues de Shinjuku, ne sachant pas trop où nous avions atterri, en plein milieu de la route comme deux idiots. Deux idiots qui se couraient après, qui n'attendaient qu'une chose.

— Arrête de plaisanter deux secondes, tu veux ? avais-je dit dans un rire gêné.

Alors là, j'étais la reine des imbéciles. J'avais dit ça automatiquement alors que je savais très bien que ce n'était pas une blague.

— Je suis très sérieux, répondit-il en me regardant droit dans les yeux. Pourquoi tu ne me crois jamais ?

Je laissai flotter un petit moment de silence.

— Parce que... Parce que tu es Hanma.

— Et c'est quoi, être Hanma ? insista-t-il.

— C'est... C'est être un idiot qui joue avec les autres simplement pour ressentir un semblant d'adrénaline et de plaisir puis qui les jette quand ils ne l'intéresse plus.

Il m'attrapa par les épaules. Je me sentis soudainement prise au piège.

— J'ai toujours été sérieux avec toi, Matoi.

Son visage n'affichait rien d'autre qu'une extrême sincérité, calme et lisse. Ses yeux sondaient mon âme. Je me sentais à nue devant lui, c'est peut-être pour ça que je baissai les yeux.

— M'appelle pas Matoi, c'est bizarre, dis-je avec un énième rire gêné.

— Tu préfères Aki ou crackhead ? répondit-il en retrouvant son habituel sourire moqueur, ce qui me rassurait.

— J'aimais bien princesse, avouai-je.

Je jetai un coup d'oeil à ses grandes mains tatouées qui me tenaient toujours prisonnière. Il le remarqua mais ne bougea pas pour autant.

— Si la duchesse Matoi veut bien s'accommoder de ma présence, se moqua-t-il avec douceur.

— Tu viens de me faire baisser dans la hiérarchie, non ?

— Il te faudra un prince si tu veux aller plus haut, murmura-t-il presque alors que ses paroles résonnaient dans ma tête.

— On est en 2007, je peux bien me passer d'un homme non ?

Sur ces mots il se retira soudainement et me tourna le dos, s'éloignant lentement. Hébétée, je ne bougeai pas quelques secondes avant de le rejoindre en courant. Au final, je lui rentrai dedans et me cognai la tête contre son dos en poussant un petit "aïe".

Il se retourna et m'ébouriffa les cheveux.

— Te fais pas mal, idiote, dit-il en riant.

— Même pas mal !

— Menteuse. T'es en sucre.

— Culotté venant d'un menteur compulsif comme toi, rétorquai-je. Et je suis pas en sucre.

— Si, t'es ma petite Kanzaki fragile que je dois protéger.

Je grognai en essayant de lui mettre une claque sur le haut du crâne mais il me tenait fermement les poignets.

— J'ai deux surprises, annonça-t-il en me lâchant.

— La première ?

— La première, c'est ça, dit-il en attrapant mon sac à main.

Il en sortit... une bouteille de vin ?! Je levai les yeux au ciel, exaspérée. Il devait l'avoir volée chez les Kawai. Il me tendit la boisson mais je refusai en secouant la tête de gauche à droite.

— Toi plus moi plus alcool égal mauvais mélange, affirmai-je. En plus, le vin c'est dégueu.

— Tu sais pas c'que tu rates, c'est vraiment pas mal, et puis c'est de la qualité, me contredisait-il alors qu'il ouvrait la bouteille déjà entamée et qu'il en avalait une grosse gorgée.

— Et la deuxième surprise ?

Il me fit signe d'attendre en prenant goulûment une autre gorgée tandis que je le traitais d'alcoolique, avant de poser la bouteille par terre. Puis, il glissa sa main dans sa poche et me dit de fermer les yeux et de tendre mon poignet. Quand je les rouvris, je vis à mon bras un bracelet argenté tout fin. Au bout de la chaîne, un arbre de vie emprisonné d'un cercle. Je portai mes mains devant ma bouche sous l'émotion.

— C'est un peu kitsch désolé mais c'est ce que la vendeuse m'a conseillé, j'y connais rien en bijoux moi, s'excusa-t-il en se grattant la tête.

— C'est parfait, répondis-je alors que ma voix se brisait.

Et je n'en pouvais plus alors j'éclatai en sanglot. Il me dit de ne pas pleurer mais je ne pouvais pas me retenir, je passais encore pour une cruche. Sous mes hoquets incessants, il entreprit de me faire un câlin et m'entoura de ses longs bras. Je le serrai fort dans les miens, agrippant son dos. Sa douce odeur de cigarette m'enivra. Je n'avais plus du tout froid. Je continuais de pleurer comme un bébé dans son torse, mouillant son hoodie, alors qu'il me caressait la tête d'un geste paternel.

Enfin, je me retirai de l'étreinte, et fouillai dans mon sac. J'en sortis un petit livre abîmé aux pages cornées.

— "Les Fleurs du Mal" ? lut Hanma.

— De Charles Baudelaire, ajoutai-je. J'ai pas prévu de cadeau, alors je te prête mon recueil. Y'a pas d'action mais ça peut peut-être te plaire, qui sait. Je l'avais pris avec moi au cas où je m'ennuierai.

— J'en veux pas de ton vieux livre, répondit-il l'air faussement ennuyé.

Je le regardai avec des gros yeux. Il recula en montrant ses mains.

— Je rigole je rigole, bien sûr que je vais le lire, se reprit-il en attrapant le bouquin dans ses mains. Merci, Aki.

Puis, nous arrêtâmes totalement de bouger. Je ne sais pas ce qui s'était passé, mais soudainement, comme d'un commun accord, nous avons décidé de nous figer et de plonger dans les yeux de l'autre. Mes pupilles grises entamèrent un combat contre ses iris dorées. À seulement quelques centimètres l'un de l'autre, j'avais l'impression que nos visages se rapprochaient. Attendez, nos visages se rapprochaient ! Je commençai à paniquer, mon cœur s'emballa. Il ne restait qu'une infime distance qui nous séparait.

J'eus l'impression que ce moment dura une éternité. Nous étions si prêts et pourtant il restait tant de chemin à parcourir. Je pouvais sentir son souffle chaud contre mon nez. Je commençai à fermer les yeux. Il allait m'embrasser, c'est sûr. J'attendais ça depuis des semaines.

Ce fut sans compter sur son téléphone qui se mit à sonner. Il s'éloigna rapidement, jeta un coup d'œil au contact et décrocha immédiatement.

— Kisaki ?

Kisaki Tetta, encore et toujours lui. C'était officiel, je le détestais.

Il écouta des paroles que je ne pouvais entendre en hochant la tête.

— Je vois, donc notre plan a échoué. Attends, je dois venir maintenant genre tout de suite ?

Il me jeta un regard perdu, semblant hésiter. J'avais le mince espoir qu'il reste avec moi, jusqu'à ce qu'il dise d'un air désolé :

— Excuse-moi Aki, ce sera pour une prochaine fois.

Nous rentrâmes à la demeure des Kawai sans un mot, puis il enfourcha sa moto et s'en alla dans le grognement de son moteur. Je le regardai partir, impuissante et esseulée.

____________________

Chapitre plus long que d'habitude mais on va pas s'en plaindre hehe

Je sens que vous allez vouloir tuer Kisaki

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro