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21. Chaque serrure a sa clé (2/2)

 La coupole de la grande bibliothèque grignote un morceau de ciel. Au-dessus de la tranchée noire du mur d'enceinte, des plumeaux d'essences exotiques se balancent dans un lent va-et-vient. Quelques ronronnements feutrés en provenance du parc zoologique se devinent sous la stridulation des criquets.

Dans le silence paisible du quartier des palais, deux ombres se détachent des pierres. Une petite avec son foulard qui file droit sur eux ; une plus allongée qui maintient un retrait prudent. Au moins, Meidoun a laissé derrière lui sa planche à roulettes.

Il se racle la gorge.

— Je n'étais pas certain que tu viendrais.

Dans l'obscurité, Calyx ne peut distinguer son visage. Le ton sonne réservé, sur la défensive. Craindrait-il une nouvelle gifle ? Elle n'est plus choquée ou en colère à ce point, mais sa présence et la remarque ravive la plaie à vif.

— Tu as quelque chose à me dire, sur mon frère ?

Il lève les deux mains.

— Je jure sur la plume de Maât que je ne sais pas où il est ni pourquoi il a été enlevé !

Elle le croit. Il est trop indigné et trop mauvais comédien pour mentir. Pourtant, elle sent aussi qu'il lui cache quelque chose. Peut-être cette distance prudente qu'il maintient, l'absence de ce sourire qu'il aime distribuer en toute occasion, la nervosité dans sa manière de danser d'un pied sur l'autre.

— Mais tu connais ceux qui ont fait le coup ?

— Je les ai déjà vus, oui. Et alors ? Je sais rien de leurs combines et encore moins qui les a payés pour ça !

Les mots grincent entre ses dents. Il se tient raide des pieds à la tête comme s'il avait avalé sa planche et les roulettes qui l'accompagnent. Il ne dira rien. Pas à une Grecque, ni à la milice ou à une quelconque autorité. Tous les Égyptiens se serrent les coudes devant l'administration de Ptolémée, c'est bien connu ! Veut-elle vraiment pénétrer dans le Muséion, accéder aux secrets de la section réservée, en une telle compagnie ?

Ériphos se tait, les doigts repliés sur sa syrinx, comme si quelques notes de musique pouvaient apaiser l'atmosphère crispée. Ahmasis soupire bruyamment.

— Vous êtes venus jusqu'ici pour vous disputer ou pour percer le secret du visiteur ? Ça fait un moment que j'attends. Décidez-vous !

Meidoun se frotte le cou, se tortille. Une ombre charbonneuse glisse le long de sa jambe, atteint les pavés et se dirige vers l'épaisse porte de bois forée dans l'enceinte. Les taches sur sa peau suintent une lueur sourde, à la fois inquiétante et fascinante. La salamandre. Elle n'a donc pas filé, elle a simplement changé de porteur.

La queue se dresse, s'agite.

— Il fait quoi, là, ton visiteur ? grogne l'écervelé de service.

— Il aimerait qu'on entre. Et moi aussi.

Ériphos les devance jusqu'au battant, actionne la poignée, pousse.

— C'est fermé.

— Évidemment, renifle Calyx. C'est la porte utilisée par les livreurs pour le jardin zoologique, et il n'y a pas de livraison à cette heure. Elle sert également aux érudits qui veulent se détendre lors d'une soirée en ville sans avoir à répondre à trop de questions sur leur destination. Calléas m'en a parlé.

Bien, puisqu'elle est venue jusqu'ici, autant aller jusqu'au bout avec l'équipage à bord – même si ce n'est pas celui qu'elle aurait choisi pour une telle équipée. Elle rejoint un palmier solitaire en marge de l'enceinte, soulève une grosse pierre entre les racines et ramasse la clé aimablement laissée à disposition des activités subreptices.

Pas ferme, menton haut, elle déverrouille l'accès avant de replacer le sésame à sa place. Meidoun glisse un œil dans le parc, s'y enfile. Ahmasis le suit, son inséparable chat sur les talons. Calyx ramasse la salamandre – lisse et tiède sous ses doigts – et la juche sur son épaule. Tout est paré. Ériphos se faufile le dernier d'un pas traînant. Elle le retient par le bras.

— Ta cheville, ça ira ?

Il évacue la question d'un roulement d'épaules.

— On va lire quelques papyrus, je n'ai pas besoin de marcher pour ça.

Elle repousse le battant ; le pêne s'enclenche avec léger cliquet. Un bouquet d'odeurs musquées et de parfums capiteux lui agresse le nez, amplifié par l'obscurité et la brise marine. Trois paires d'yeux l'attendent dans un silence zébré d'une vie cachée. Les branches craquent une complainte, les fourrés frémissent, des frottements assourdis se devinent en provenance des enclos. Il y a un lion, quelque part – heureusement enchaîné –, des crocodiles du Nil, et même un éléphant.

— Attrape ton chat, crisse-t-elle à Ahmasis, et ne le laisse pas baguenauder entre des crocs plus gros que les siens.

La fillette s'empare de son animal avec une précipitation apeurée et des regards à la ronde. Calyx entraîne la petite troupe dans les allées sinuantes, le long des enclos endormis, la nuque hérissée d'un inconfort. Elle vient de franchir une limite en matière de transgression. Si elle est surprise ici, son amitié avec Calléas ne suffira pas à l'abriter des conséquences.

Au détour d'un ficus, la masse sombre de la bibliothèque écrase le reste des bâtiments. Quelques braseros soufflent des bulles de lumière sur les patios ou les jardins, pour guider l'éventuel érudit en quête de sagesse au milieu de la nuit. Personne en vue, parfait !

D'un pas plus vif, Calyx avale les marches du perron et pousse les vantaux ouvragés. À l'intérieur de l'enclave du Muséion, nul ne se donne la peine de verrouiller l'accès au savoir. Elle se faufile dans l'entrebâillement, se fige.

Une lampe brille, au fond des rangées d'alcôves.

Il y a quelqu'un dans les lieux.


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