Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

19. Celle qui sait trop ou pas assez (2/2)

Un peu plus tôt, Meidoun s'est arrêté près des premières pierres de l'aqueduc, pas très loin de là, juste de l'autre côté du bras de mer. Il a secoué sa crinière, a hésité, l'a regardée.

Tu ne veux vraiment pas que je vienne jusqu'au temple ? Tout ira bien ? Tu sais rentrer ?

Ahmasis aurait pu rentrer seule depuis Nécropolis, ou depuis l'autre extrémité de la ville. Même si elle se perdait, Méaâ la guiderait. Mais Meidoun avait proposé de l'accompagner et elle n'avait pas dit non.

Il s'est accroupi et a caressé Méaâ. La chatte l'a reniflé – elle l'aime bien. Elle aime bien aussi qu'on la gratouille sous le menton. Elle ronronnait plus fort qu'un nid d'abeilles.

Je te laisse, alors.

Il avait ce sourire tout chaud, celui qui rappelle Paneb. Il lui a serré l'épaule, a ramassé sa drôle de planche à roulettes. Avant de partir, il a tendu le bras vers la colline de Rhakôtis, ses maisons de briques blotties les unes contre les autres, le temple de Sérapis coiffé tout en haut.

Si tu as besoin de moi, j'habite un peu au-dessus de l'autel d'Hathor, sur la place aux lauriers-roses. Il y a des rideaux orange aux fenêtres. Il suffit de demander la maison d'Ouménet. Tout le monde te l'indiquera.


Ahmasis enfonce les doigts entre les taches noires de Méaâ. Un œil peut-il transpercer un front, voir les scènes qui y défilent, espionner les mots prononcés ? Khémetensen ne cille pas. Elle a compris, sûrement. C'est une chasseuse. Les chasseuses ont un instinct, comme Méaâ devant un mulot.

Elle pousse un feulement – ou peut-être un soupir – et l'attrape par les bras, bien plus fort que Meidoun. La poigne lui fait mal, mais Ahmasis n'ose pas protester.

— Oublie cette affaire ! Étudie, honore Isis. Un jour, tu seras une prêtresse à ton tour et tu pourras endosser ces responsabilités.

Khémetensen se relève, la soulève sur ses pieds. Les doigts la relâchent et se replient sur le pommeau du khopesh.

— Puisque tu ne sais rien, ou n'a rien à me dire, alors reste en dehors de cette histoire. Si je te trouve encore sur ma route, je ne serai pas aussi conciliante, compris ?

Ahmasis hoche le menton. Est-ce terminé ? Khémetensen la laisse partir sans la secouer jusqu'à ce que les images tombent de sa tête comme des fruits mûrs ? La chasseuse sait qu'Ahmasis cache des secrets, mais elle est fière, elle mènera sa chasse seule et trouvera sa proie. Ce n'est qu'une question de jours, même moins peut-être. Ahmasis doit se montrer plus rapide. Cette nuit, à la deuxième heure, elle ira au rendez-vous devant la bibliothèque.

Khémetensen approuve l'apparente soumission d'un signe de tête et la pousse dans le dos.

— Va au temple, je crois que des tâches t'y attendent.

La chasseuse part vers la ville, le nez vissé sur sa piste. Ahmasis rejoint le temple, ses pylônes, son sanctuaire. Et Tiy, bien sûr. Son amie lui saute presque au cou.

— Où étais-tu ? J'étais inquiète. La procession est revenue depuis longtemps, la chasseuse aussi. Maîtresse Chédi a demandé après toi !

La responsable des novices n'aime pas que ses élèves disparaissent sans prévenir. Pendant l'heure qui précède le dîner, Ahmasis s'acquitte avec application de ses devoirs, dont l'accumulation atteste d'une certaine exaspération. Elle balaie le grand escalier, range les pagnes propres, allume les brûleurs à parfum et recopie vingt fois les textes sacrés sur sa tablette de cire.

La maîtresse des novices passe à côté d'elle dans un froufrou de voile, le nez levé bien haut pour démontrer son autorité.

— Et ce soir, après le coucher de la déesse, tu porteras les charmes au phare avec Tiy.

Isis veille sur les marins en mer. Elle les abrite des tempêtes et les guide sur la houle chahutée. De même, sa protection rejaillit sur le phare dont le feu ne s'éteint jamais. Les amulettes, renouvelées à chaque début de cycle nocturne, le préservent de tout malheur. Comme tout novice, Ahmasis s'est déjà acquittée plusieurs fois de cette responsabilité. Malgré l'obscurité, le rugissement des vagues et la longue ascension, elle apprécie cette occasion de s'élever jusqu'au ciel et de contempler le retrait des ténèbres depuis le cœur enflammé d'Isis. Cela lui donne l'impression que la mer d'encre recule, elle aussi, que les ombres la laissent en paix. Parfois, Adjib, le vieux gardien, lui offre un gâteau au miel ou une poignée de dattes pour le chemin du retour.

Aujourd'hui, cependant, Ahmasis se renfrogne. Le temps que la cérémonie s'accomplisse et qu'elle rejoigne les jardins du Muséion, il sera trop tard. Les autres n'attendront pas.

Quand Tiy et elle franchissent l'enceinte sacrée du temple sous les hululements de la brise et le ronflement de la mer, sa décision est prise. Elle glisse la lampe à huile entre les mains surprises de son amie.

— Vas-y de ton côté. J'ai une autre mission. Une mission confiée par Isis.

— Mais...

— En échange, je balaierai la terrasse supérieure à ta place, demain. Et je te donnerai ma part de pastèque au déjeuner.

Tiy déteste les hauteurs ouvertes à peu près autant qu'elle raffole du jus sucré. Elle s'agite d'un pied sur l'autre, se mordille la lèvre, mais ne relance pas d'objection. Ahmasis a employé le ton qu'elle réserve à ses plus grands serments et Tiy la connaît trop bien pour espérer la détourner du devoir de la déesse.

— Où vas-tu ?

— En ville, chercher des réponses.

Tiy hésite encore. Sa mine s'allonge sous le halo de la lanterne.

— Il fait sombre, tu n'as pas de lampe.

— Il y a des braseros le long de l'avenue et Méaâ voit très bien dans le noir. Elle me guidera.

Deux yeux d'un vert luisant se haussent à l'énoncé de leur nom. La chatte donne un coup de tête contre les jambes de Tiy, pour insister à son tour.

— N'as-tu pas déjà trouvé tes réponses cet après-midi ? Tu ne m'as rien raconté !

Ahmasis grimace. Les occupations imaginées par maîtresse Chédi se sont chargées d'empêcher tout conciliabule. Quand elle reviendra de son expédition, Tiy dormira sûrement. Son amie devra patienter encore un peu pour bénéficier d'un compte-rendu détaillé.

— Je te raconterai tout au matin, promis !

Dans un élan, elle la serre entre ses bras, fort, pour s'excuser et lui donner du courage le long du chemin. Tiy cède avec un reste de réticence et une lèvre retroussée. Sur un petit signe de la main, elle emporte les amulettes, la lampe à huile et toutes les questions qu'elle aurait aimé poser. Mais Tiy est une amie précieuse. Elle sait quand il vaut mieux ne pas poser de questions.

Ahmasis regarde le point lumineux s'éloigner entre les buissons, le long des rochers, vers la masse ténébreuse du phare. Le vent hulule de plus belle.

Elle se penche, plonge les doigts dans un pelage chaud et inspire la fraîcheur de l'air.

— En route, Méaâ. Le visiteur nous attend.

Ahmasis file. Elle court le long du granit rouge de l'heptastade, vers les largesses de la voie canopique, le long des temples et des palais aux yeux de statues.

En hauteur, la flamme de Pharos brûle de mille éclats, comme pour lui confier un message.



Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro