Chapitre 9 | N'abandonne jamais (2)
Ma journée est assez ennuyeuse. Je reste dans mon bureau, à lire des documents sur l'entreprise. Enfin je crois. Honnêtement, je suis trop distraite pour décrire ce que je lis. Je suis encore remuée par ma discussion matinale avec Antonio. Je ne cesse de me demander quel est le meilleur moyen d'être honnête sur mes sentiments, sans pour autant blesser les garçons.
Des questions tournent sans arrêt dans ma tête aussi. Des questions qui ne me sont pas inconnues étant donné que je vis avec depuis une bonne dizaine d'années. Suis-je prête à tout claquer ? Vais-je vraiment abandonner tout ce que j'ai construit depuis que je vis à New-York ? Est-il prudent de prendre un nouveau départ à vingt-huit ans ? A sauter dans l'inconnu avec mon amour de lycée alors que je commençais à avoir une vie stable ? Mais ce qui me tracasse le plus, c'est cette bague à mon annuaire gauche. Si je l'enlève je briserai non seulement le cœur de Lisandro, mais le mien aussi, car je l'aime malgré tout.
Je respire intensément, en sentant les larmes arriver. Je ne dois pas être faible. Je suis Cassandra Perret, une femme d'affaires et non une petite fille qui hésite entre deux garçons au lycée. Cette Cassandra ne doit plus exister. Je ne la supporte plus.
Alors que j'allais me replonger dans la lecture de mes documents « passionnants », on toque à la porte de mon bureau.
—Entrez ! crié-je assez fort.
La personne ne se fait pas prier et pénètre dans la pièce, d'un pas assuré.
—Hello Chérie.
—Thomas Ricci.
Un rictus fend le coin de ses lèvres et mon cœur s'emballe. Avant de perdre tous mes moyens, je lui demande :
—Que fais-tu ici ?
—Je suis venu voir comment tu allais.
Je penche ma tête sur le côté, essayant de comprendre pourquoi, ce à quoi il me précise :
—Par rapport à cette nuit...
—Le coup de fil, ah oui ! Tout va bien, merci !
Je suis la pire menteuse que cette Terre ait portée. Thomas souffle, ce qui fait voler une de ses mèches bouclées qui tombe sur son front. Je me retiens vraiment pour ne pas la remettre derrière son oreille et retrouver la sensation de ses cheveux qui glissent entre mes doigts.
—Et honnêtement ? insiste Thomas qui n'a pas du tout gobé mon mensonge. S'il te plaît Cassandra, dis-moi comment tu sens vraiment.
Si cela avait été quelqu'un d'autre, je serais restée sur mes positions et aurait continué à affirmer que je vais bien. Mais il s'agit de Thomas et quoi que je puisse inventer, il saura que je mens. Il sait toujours ce que je ressens et je sais toujours ce qu'il ressent. Cela fait partie de notre étrange connexion.
—D'accord, abdiqué-je dans un long soupir.
Je me lève de mon bureau et vais m'assoir sur mon petit canapé. Au final, je pense que ce canapé va devenir celui des confessions, parce que je ne l'utilise jamais autrement. Thomas, quant à lui, reste debout, les mains dans les poches de son pantalon de costume et suspendu à mes lèvres. Littéralement.
—Je suis perdue. Je ne sais plus quoi penser, ni quoi faire. J'ai l'impression que ce triangle amoureux entre Lisandro, toi et moi ne finira jamais. J'en ai assez de douter sans arrêt sur mes sentiments que ce soit envers Lisandro ou envers toi. J'en ai assez de me demander si je fais le bon choix en choisissant un tel ou un tel. J'ai vingt-huit ans et j'aimerai avoir une vie stable et normale. Je ne veux plus cette vie d'adolescente qui vague entre les mecs. C'est fini tout ça ! Il faut que je me pose et que j'envisage l'avenir avec la personne que j'aime !
—Qui est ?
Je hausse les épaules et au bord des larmes, je confesse :
—Je ne sais pas. Je vous aime tous les deux, mais de manière différente. Et je n'ai pas envie de faire un choix, ça va me briser le cœur, ainsi qu'un l'un d'entre vous.
Thomas s'approche doucement de moi et s'accroupit. Délicatement, il lève mon menton du bout de ses doigts et oblige nos regards à se rencontrer.
—Nous ne te demandons pas de choisir, Chérie.
Je m'apprête à objecter, mais Thomas pose son pouce sur mes lèvres, ce qui a l'effet d'un courant électrique qui traverse mon corps et me paralyse entièrement. Dans un murmure, il poursuit :
—L'amour n'est pas une question de choix. C'est quelque chose que tu ressens au fond de toi, comme une intuition. Tu sauras qui est le bon en écoutant ton cœur et pas ta petite tête de mule.
Je ricane et m'apaise enfin. Thomas a raison, je dois laisser les rennes à mon cœur, même si cela me fait peur.
—Chérie, laisse-moi seulement te donner ce conseil : va avec celui qui t'aime le plus. Tu mérites d'être traitée comme une reine, tu n'es plus une princesse.
Cette pique, qui visait clairement Lisandro, remue tout mon être. Mon cœur bat si fort, que mes organes et mes membres en tremblent.
Thomas se rapprochent encore de moi. Nous sommes si près, que son souffle s'écrase sur mes joues créant une atmosphère paisible et rassurante.
—Je ne t'abandonnerai jamais, Chérie. Je te le promets.
Le temps s'arrête, tandis que nous communiquons par nos regards remplis de désir et de passion.
—Je... tenté-je.
Mais je suis incapable de formuler un autre mot.
Doucement, Thomas rapproche son visage du mien et je ferme instinctivement mes yeux. Il ne lui faut pas longtemps pour réunir nos lèvres dans un langoureux baiser, qui mélange l'attente, la colère, le manque, le désir, la tristesse et surtout notre passion.
Quand Thomas interrompt notre baiser, il me regarde. Je le regarde.
Il me sourit. Je lui souris.
Et il s'en va, sans dire un mot.
***
Hey !
Allons droit au but,
📌Votre avis sur le chapitre ?
📌Contents de ce rapprochement ?
📌Que pensez-vous que cela va entraîner ? Du positif ou du négatif ? Ou bien les 2 ?
📌Que va-t-il se passer ensuite et je pense surtout avec Lisandro ?
Votez et commentez comme toujours !
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