Je ne rêve que d'une chose : lever mes fesses de ce siège de train et me dégourdir les jambes dehors. Il nous reste trois quarts d'heure de trajet et je ne cesse de me plaindre auprès d'Ambre :

—Je savais qu'on aurait dû prendre l'avion. On serait arrivée en une heure trente.

—Tu sais Cass, te plaindre ne fera pas avancer le train plus vite.

—Dans le doute, je tente ma chance.

Ambre retourne à la lecture de son roman, tandis que je trie mes photos sur mon téléphone. J'hésite encore à supprimer toutes celles où je suis en compagnie de Lisandro. Malgré tout, nous avons été très amoureux pendant sept ans et même fiancés, je ne peux pas simplement tout effacer. Cela me fait encore mal, même si actuellement, je ressens de la haine envers cet homme.

Le train arrive enfin à la gare de Nice et je suis ravie de dire adieu à ce siège de train. Ambre et moi sortons de la gare de Nice et je m'exclame :

—Nice, nous revoilà ! Cela fait tellement de bien de rentrer à la maison.

Même si j'adore New-York, Nice reste ma ville préférée au monde. C'est mon chez moi. Les palmiers, la mer, la promenade des Anglais et j'en passe !

—Que vas-tu faire ? m'interroge mon amie. Vas-tu directement le voir ?

Je secoue négativement la tête et expose mon plan :

—Je compte d'abord passer chez moi pour déposer mes affaires, mais aussi pour voir mes parents. Ça fait une éternité que je ne les ai pas vus !

Bon, cela fait depuis Noël, mais j'ai l'impression que ça fait longtemps. Ils me manquent.

—Très bien, me dit Ambre. Moi aussi, je vais passer chez mes parents et ensuite je vais probablement me promener un peu en ville. Tu m'appelles si tu as besoin de quoique ce soit. Même si tu veux que je t'accompagne chez monsieur Ricci.

Elle me fait un clin d'œil et je décline gentiment sa proposition. Ensuite, nous nous séparons et prenons des taxis différents.

Je regarde le paysage défiler derrière la vitre de la voiture. J'ai l'impression d'avoir quitté la ville hier, tout est comme dans mon souvenir. A part les nombreuses pistes cyclables qui ont fleuri au milieu de la ville et les embouteillages qui se font de plus en plus fréquents. Au final, on se dirait plus à Paris qu'à Nice.

Le taxi me dépose dix minutes plus tard devant chez mes parents. J'ai tout de même un peu d'appréhension pour ces retrouvailles, car je sais que je vais devoir de nouveau conter ma galère avec Lisandro. Je sonne à la porte et sens le stress monter, tout comme l'excitation. Quand ma mère ouvre la porte, elle frôle l'arrêt cardiaque.

—Surprise ! annoncé-je.

Ma mère joint ses mains devant le visage et verse quelques larmes. Je la serre dans mes bras, tout en rigolant de la situation.

—Cassandra, dit-elle en ayant repris ses esprits, que fais-tu à Nice ? Tu n'es pas virée ?

—Non, Maman. J'étais en France, donc je me suis dit que je pouvais passer faire un petit coucou à mes parents chéris.

—Sylvie, appelle mon père. Qui est-ce ?

Ma mère me tire la main et m'amène dans le salon. Quand mon père m'aperçoit, un immense sourire étire ses lèvres et il court me prendre dans ses bras.

—Ma petite fille chérie ! s'exclame-t-il sincèrement heureux de me revoir. Quelle belle surprise !

Mon père m'aide ensuite à monter les valises dans ma chambre, puis nous rejoignons ma mère dans le salon.

—On est vraiment très heureux de te voir Cassandra, commence ma mère. Mais pourquoi es-tu là ?

Ma mère n'est pas dupe. Elle sait très bien qu'hors des congés d'été et des Fashion Week, je ne viens pas en France. Je la vois poser ensuite les yeux sur ma main gauche et remonter son regard inquiet vers le mien. Alors je leur raconte la vérité :

—Lisandro et moi avons rompu.

Mon père me regarde avec une mine désolée, tandis que ma mère ravale ses larmes.

Je leur raconte ensuite ce qui s'est passé ces deux derniers mois à New-York, entre l'arrivée de Thomas et l'adultère de Lisandro. Je finis mon récit par la raison de ma venue en France :

—Et je suis donc venue, pour essayer de recoller les morceaux avec Thomas. Il compte beaucoup pour moi et je me sens bête de l'avoir laissé partir.

—Ma chérie, soupire ma mère. Je suis tellement désolée pour toi, tu ne méritais pas tout cela. Je m'en veux de ne pas avoir vu le vrai visage de Lisandro.

—Ne t'en fais pas Maman.

Mon père, lui, reste silencieux. Je le connais assez, pour savoir qu'il se retient de ne pas appeler mon ordure d'ex-fiancé et lui balancer ses quatre vérités.

Mes parents me proposent de rester déjeuner, ce à quoi je réponds oui. Je pense qu'il faut que je prenne des forces avant de parler avec Thomas.

***

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