—Princesse ? Tu dors ?

J'ouvre doucement les yeux. Je suis d'abord aveuglée par la lumière du jour. Mes yeux s'habituent peu à peu et lentement une silhouette se précise. Penché devant moi, je reconnais Lisandro.

—Hey, chuchoté-je la voix enrouée comme chaque matin.

Je m'étire et me redresse sur mon lit. Cela me fait plaisir de revoir Lisandro, il m'avait manqué. C'est la raison pour laquelle je me jette à ses lèvres et les embrasse tendrement. Ses mains se posent sur mon corps et le parcourent avec amour.

Malheureusement, cet acte amoureux n'a pas du tout l'effet escompté. Aucune décharge électrique ne se fait ressentir au contact de nos peaux et surtout aucun papillon ne danse dans mon estomac, comme j'en avais l'habitude lorsqu'il m'embrassait.

Je me retire perturbée, tentant de ne pas faire paraître ma frustration sur mon visage.

—Tu m'as manqué, déclaré-je.

Aussitôt sortie de ma bouche, cette phrase que je pensais être une vérité, sonne comme un mensonge à mes oreilles. Hier encore, j'éprouvais des sentiments envers Lisandro, mais ce matin, en le voyant, tout semble avoir changé. Est-ce lui ? Est-ce moi ? Ou est-ce que cela vient de nous deux ?

Mon corps se tend en songeant à ces questions. Je crains une nouvelle fois d'être la fautive dans l'échec de notre couple. Il faut que je me ressaisisse et me batte, corps et âme, pour sauver ma plus belle histoire.

Lisandro ne semble pas capter mon désarroi, puisqu'il se lève du lit et consulte son téléphone. Un immense sourire s'affiche sur ses lèvres, curieuse je l'interroge :

—Qui est-ce ?

Lisandro analyse mon visage, tandis que son sourire s'estompe peu à peu. Il me répond :

—Le boulot.

—Et pourquoi souris-tu autant ?

—On a des nouvelles de la bourse de Tokyo et c'est bon pour nous.

Alors que je m'apprête à lui demander des détails sur son travail, afin de lui montrer mon intérêt à son égard, mon fiancé me devance :

—Mais tu ne peux pas comprendre, c'est trop complexe pour toi.

—Vas-y, je vais essayer de...

—Non Cassandra. Tu ne comprendras pas !

Je reste bouche bée, face à son arrogance. Lui ne semble pas avoir conscience du mal qu'il m'a fait, car il s'en va de la chambre sans lever les yeux de son téléphone portable, un rictus scotché aux lèvres.

Je reste seule dans mon lit à me reposer les mêmes questions, comme si je l'aime encore. Je regarde ma bague de fiançailles. Ai-je fait le bon choix ? Vais-je droit dans le mur ? Serai-je heureuse ? Lisandro est-il le bon ?

Je me rends compte que me poser toutes ces questions ne démontrent qu'une chose : la réponse est « non ». Si cela était une évidence, ces questions n'araient pas lieu d'être. Cependant, une partie de moi se sent coupable. J'ai l'impression d'avoir fauté, encore une fois, avec Thomas. Mais chaque fois que je pense à lui, c'est tout autre chose, mon cœur s'emballe, mon estomac est retourné, mais surtout, je ressens vraiment de l'amour.

J'admire une dernière fois la bague à mon annuaire gauche. Cette bague censée témoigner de notre amour à Lisandro et moi. Pourtant, j'ai plus l'impression qu'elle est comme un collier pour chien, juste là pour signifier qu'on appartient à quelqu'un.

—Cassandra ? Viens là s'il te plaît.

Je m'exécute sans rechigner. Je me sens trop fautive. Je n'ai pas clairement dit « non » à Thomas. Enfin, si je le lui ai dit, mais mon langage corporel véhiculait le message inverse et au fond de moi, j'avais conscience que je ressentais encore quelque chose pour lui. Je dois tout réparer, afin de retrouver mon harmonie avec Lisandro. Il est hors de question que je détruise tout, une nouvelle fois. Il faut que j'apprenne à écouter ma raison et mettre mon cœur en sourdine.

—Qu'y a-t-il ? demandé-je en rejoignant mon fiancé dans le salon.

—Où est-ce que tu as mis mes dossiers du bureau ? Je les avais laissés sur la table du salon.

Je soupire et tends le bras pour attraper ses dossiers que j'avais seulement posés sur la commode à côté de la télévision.

—Je n'avais pas vu, dit-il simplement sans présenter d'excuses.

Je prends sur moi et ne relève pas son comportement très limite depuis ce matin.

Je prends mon petit-déjeuner à côté de Lisandro qui semble consulter ses mails sur son ordinateur. Il ne m'adresse même pas un regard. A croire que son travail est plus intéressant que sa sotte de fiancée.

Je remue nerveusement ma cuillère dans ma tasse de thé et scrute le mouvement du liquide dans la tasse.

Je décide finalement de briser le silence, après un toussotement.

—C'était bien Tokyo ? l'interrogé-je en marchant sur œufs.

Lisandro lève à peine les yeux de son écran et me répond par une monosyllabe :

—Ouais.

Quelle super discussion.

—Je t'ai manquée ?

—Bien-sûr.

Je n'arrive pas à le croire. Pourtant j'essaye. Sa réponse sonnait comme un réflexe. J'ai l'impression que Lisandro est un robot, programmé afin de donner la bonne réponse. Je lui demande si je lui ai manqué, il doit affirmer. Je lui dis que je l'aime, il doit répéter la même phrase.

***

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📌Votre avis sur ce chapitre ?

📌Que pensez-vous du retour de Lisandro ?

📌Cassandra va-t-elle tout lui avouer ?

📌Que pensez-vous qu'il va se passer ?

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xoxo♡