Charlotte extériorisait sa colère envers l'ex petit ami de sa sœur en écrivant des clichés qu'elle détestait tout en les ridiculisant. Son héros, nommé, sans aucun hasard, Guillaume, n'était qu'un vulgaire bad boy cliché qu'elle s'amusait à mettre dans des situations stupides et improbables. Le but de son héros : draguer le plus de filles possibles mais il tombe face à une demoiselle bien plus maligne que lui qui ne l'aime pas et s'amuse à lui faire croire le contraire pour qu'il fasse des choses impossibles pour elle.

Charlotte détestait Guillaume. Elle le haïssait, et encore le mot était faible. Si elle avait une photo de lui, elle l'aurait imprimé en plusieurs exemplaires pour y mettre feu, la découper, la déchirer, lancer des fléchettes dessus et toutes autres idées qui lui seraient venues à l'esprit.

La sonnette retentit et Charlotte posa son crayon en râlant.

"Charly, va ouvrir ! cria-t-elle à son jumeau.

-Peut pas, suis occupé !

-Elsa !"

L'aînée du trio ne répondit pas alors Charlotte alla ouvrir, l'énervement coulant tout le long de son corps.

Quand on parlait du loup, derrière la porte apparut Guillaume. Charlotte ne réfléchit pas deux fois et lui claqua la porte au nez.

"Je veux parler à Elsa ! tenta-t-il de se justifier ce qui fit pitié à Charlotte.

-Va te faire ! jura-t-elle pour tout réponse.

-S'il te plaît ! insista-t-il presque au bord de la supplier, si ce n'était pas déjà ce qu'il faisait.

-Ça ne me plait pas. Tu n'es qu'un sale type. Tu as brisé le cœur de ma sœur par deux fois. Je ne te laisserai pas le faire une troisième. Maintenant va t'en !"

Le jeune homme ne répondit pas alors Charlotte enchaîna.

"Tu ne te rends pas compte de la blessure que tu lui as infligé. Elle a des émotions et des sentiments mais toi tu as fait comme si elle était comme toi : insensible. Si je le pouvais, je te frapperai mais bon, j'utilise ton homologue de papier pour le faire, c'est beaucoup plus amusant. Bref, tu vas te décider à partir, oui ou non ?"

Charlotte ne s'était pas rendue compte qu'elle avait haussé la voix à tel point que son aînée, Elsa et son jumeau, Charly la regardait.

"Cha, à qui parles-tu ? demanda Elsa de son ton posé et calme.

-Laisse moi lui parler ! supplia Guillaume une nouvelle fois.

-Non, tu ne t'approcheras plus de ma sœur !

-C'est Guillaume, en déduisit Elsa d'après la colère de sa petite sœur. Charlotte, laisse le parler. Tu n'as pas à prendre de décision à ma place.

-Tu vas encore avoir mal, se justifia-t-elle.

-Je prends le risque. Maintenant laisse moi."

Charlotte voulut rétorquer quelque chose mais le regard qu'elle lui lança la découragea. Elle marmonna un tant-pis pour elle-même.

"Je suis sûr qu'Elsa fera le bon choix, lui assura Charly.

-Tu vois toujours les choses du bon côté. Grandis un peu bordel. On n'est pas au pays des bisounours. Même si elle décide de lui dire d'aller se faire, elle va pleurer. L'amour c'est de la merde.

-Et toi, tu ne vois rien d'autre que le mauvais côté. Il faut que tu apprennes à voir les choses plus positivement. Tu es déprimante.

-Tu es vraiment une tapette si tu ne veux pas réaliser la vérité. Le monde n'est pas tout beau, tout gentil.

-Tu es vraiment pénible Charlotte, soupira Charly.

-Je te retourne la remarque."

Charly était clairement l'opposé de sa jumelle à se demander s'ils étaient vraiment jumeaux. Malheureusement les certificats de naissance et leur ressemblance ne trompaient personne. Même si Charlotte aurait voulu le contraire, son nom était lié à celui de Charly, même dans son prénom. Avec un peu de chance, cette année les séparerait et Charlotte pourrait se libérer de cette image de garçon sage et fille rebelle qui lui collait à la peau. Combien de fois les profs lui demandaient de prendre exemple sur son frère, l'élève modèle ? Elle ne comptait plus depuis des années, d'autant plus que sa mère répétait ce même refrain en boucle dès qu'elle ramenait une heure de colle.

Charlotte entendit la porte d'entrée se refermer et attendit les sanglots de sa sœur. Ils ne vinrent pas. Du moins, elle ne les entendit pas mais elle vit les yeux rougis d'Elsa pendant le dîner.

"Pourquoi tu lui as laissé l'occasion de te parler ? demanda Charlotte plus tard dans la soirée dans le silence de la chambre qu'elles partageaient.

-Je voulais entendre ce qu'il avait à dire.

-Et tu l'as cru ?

-Non. Enfin qu'à moitié.

-Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

-Qu'il m'aimait.

-Et tu y as cru, marmonna Charlotte.

-Au contraire. Je lui ai dit que j'avais besoin de temps pour réfléchir à notre relation. Je ne sais plus vraiment si je suis amoureuse de lui.

-Tu l'es.

-Tu n'en sais rien Charlotte. Et ce n'est pas à toi de me dicter ma conduite.

-Tu as un trop grand cœur.

-Ce n'est pas parce que tu détestes l'amour et que tu n'y crois pas que tu dois pourrir ce que je pense. Et ce n'est pas parce que Charly est optimiste que tu dois le rabaisser avec ton pessimisme."

Charlotte ne répondit pas, piquée au vif par les paroles de sa sœur. Ce qu'elle disait était vrai mais c'était aussi sa seconde nature à tel point qu'elle ne pouvait l'empêcher. C'était une espèce de réflexe conditionné, quelque chose qu'elle faisait sans y penser, un automatisme. Et elle, cela ne la dérangeait pas de le faire.

Il devait être trois heures du matin passées lorsque Charlotte entendit la clé tourner dans la porte d'entrée. Elle devina tout de suite qu'il s'agissait de son père. Ce qu'elle ne comprenait pas en revanche, c'était l'horaire de retour. C'était le milieu de la nuit et même lorsqu'il était de garde, il ne rentrait jamais plus tard que vingt-deux heures. C'était louche et très suspect.

Charlotte se leva pour voir ce qu'il en était, et si son père lui demandait ce qu'elle faisait, elle répondait qu'elle avait une envie pressante.

Son père alluma la lumière de la cuisine au moment où Charlotte passait devant la porte.

"Charlotte ! chuchota son père. Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure ?

-Envie pressante.

-Ah ok, vas-y vite et retourne te coucher.

-Bonne nuit, murmura-t-elle en embrassant la joue de son père.

-Bonne nuit."

Même si ses yeux étaient à moitié endormis, Charlotte ne put s'empêcher de remarquer cette tâche rougeâtre étalée et effacée dans le cou de son père.

Et voici le dernier chapitre des vacances. Il annonce le retour de Guillaume et d'une héroïne bien tranchée Charlotte.

Je l'adore ! Et vous ?

En ce moment, j'ai un peu de mal à écrire sur cette histoire parce que je me suis un peu pris une claque dans la figure concernant le tome 1. Mais je vais continuer. Il faut juste que je me relève.

Aujourd'hui je vais écrire le chapitre 22 et ensuite je me poserai sur autre chose car mon inspiration est arrivée à saturation avec les deux semaines intensives d'écriture.

Ne vous en faites pas, il y aura un chapitre par semaine quoi qu'il arrive.

Pour l'instant je vais faire une pause de mon côté pour ce roman et préparer le défi de l'avent tranquillement.

Je vous dis à dimanche prochain !