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Chapitre 25 : William

"Je ne sais plus vraiment comment aider Sonia."

William et Célestin attendaient leur tour pour manger à la cantine lorsque le blond déclara cela. Son médiator subissait encore plus fort les claquements de dents de son propriétaire que d'habitude, preuve de sa frustration.

"Tu peux éclairer ma lanterne ? lui demanda William. Je ne suis pas tout ce qui se passe avec ta meilleure amie.

-Ça fait au moins douze fois que je t'explique, soupira Célestin.

-Je sais, je sais. Mais comme c'est plutôt le bazar dans ses relations amoureuses je m'y perds.

-Sonia n'a eu qu'un seul mec et il passe son temps à rompre et à la récupérer. Et à chaque fois, elle se précipite dans ses bras sans réfléchir.

-Qui te dit qu'elle ne le fait pas ?

-N'importe qui se rendrait compte que Vincent n'est pas un mec bien.

-Pour avoir regardé pas mal de séries américaines, je peux te dire que tout le monde ne se rend pas compte lorsqu'une personne est toxique et mauvaise. Je suis presque certain que si Vincent ne brisait pas le cœur de ta meilleure amie, tu serais attiré par lui.

-Ce n'est parce que je suis gay que je suis attiré par les pauvres cons qui courent là où leur bite les guide. Soit partout. Je suppose qu'il trompe Sonia en couchant à droite et à gauche et elle reste pendue à ses lèvres.

-Écoute, tu ne peux pas la changer. Elle est éprise de lui et tant qu'elle ne s'en détachera pas, tu ne pourras rien faire. Il faut juste que tu sois là pour elle lorsqu'elle s'effondrera après une énième rupture. Sonia est intelligente, quand la cécité de l'amour sera partie, elle verra que Vincent n'est pas fait pour elle. En attendant, tu ne dois pas la forcer ni la brusquer car elle risquerait de se vexer et de rompre votre amitié.

-Comment tu sais ça ?

-Je ne sais pas vraiment mais c'est ce que je pense. Quand Pauline m'a dit qu'elle sortait avec quelqu'un, j'ai été pris d'une vague de jalousie. Je me suis intimement persuadé que c'était une mauvaise personne alors que je ne le connaissait pas. Et puis, je me suis raisonné. J'aimais Pauline déjà tellement fort que ce tout qui m'importait, c'était son bonheur. Et même si cela signifiait qu'elle devait sortir avec quelqu'un d'autre. Quand on aime une personne, on souhaite son bonheur même s'il n'a pas toujours la forme que l'on imagine.

-Je ne suis pas amoureux de Sonia, lui rappela Célestin.

-Le propos reste le même. Elle est ton amie et tu souhaites ce qu'il y a de mieux pour elle. Même si cela implique qu'elle sorte avec Vincent."

Célestin haussa les épaules tandis qu'il attrapait son dessert. William savait qu'il avait touché une corde sensible et que son meilleur ami sentait qu'il avait raison, il n'avait juste pas envie de perdre Sonia.

William ne la connaissait pas tellement. Elle était amie avec Célestin depuis longtemps mais il n'avait dû la voir que quelques fois. Dans son souvenir, c'était une fille souriante et très intelligente. Elle avait un caractère assez fort : têtue, convaincante et prête à défendre ses idées ; rien ne pouvait l'arrêter. C'était le genre de fille à qui on n'avait pas envie de chercher des noises car elle serait capable de vous retourner le cerveau et potentiellement le bras.

"En parlant de filles, nota Célestin en désignant Pauline d'un mouvement de tête. Je crois qu'elle t'attend."

William était encore un peu mal à l'aise lorsque son meilleur ami parlait de sa petite amie. Il avait l'impression que Célestin n'était pas ravi de la situation car William avait oublié de lui dire qu'au final Pauline et lui sortait ensemble.

"On dirait que tu m'en veux, lâcha William.

-Pourquoi ?

-Ne pas t'avoir dit que je sortais avec Pauline.

-Je ne vois pas pourquoi je t'en voudrais. Je ne suis pas le seul à être tête à l'air. Tu as oublié c'est tout.

-Alors pourquoi tu es froid lorsque tu parles de Pauline ? On dirait que tu es jaloux.

-Je ne suis pas jaloux. Je suis ton meilleur ami et elle t'a brisé le cœur une fois. Et tu sais comment je suis avec les briseurs de cœur de mes meilleurs amis.

-Pauline n'est pas Vincent. Elle m'a brisé le cœur par ma faute. Je me suis pris trop tard, ce n'est pas elle qui a choisi de me mettre un râteau."

Les deux amis s'installèrent à la table de la jeune fille.

"Pourquoi est-ce que j'ai l'impression qu'on parle de moi ? demanda Pauline avec un sourire en coin. Ah oui, parce que vous avez arrêté votre conversation en vous asseyant.

-Comment tu peux savoir ça ? l'interrogea Célestin un peu sèchement ce qui lui valut un regard fusillant de la part de William.

-Question d'habitude, expliqua la jeune fille sans réagir au ton de la question. Lorsque j'arrive dans le couloir et que la conversation tenue par les personnes autour de moi parlait de mon silence, de mon isolement voire maintenant du fait que je suis en couple, le calme se fait et plus personne ne dit un mot pendant quelques secondes. Ce sentiment d'interruption, je le connais bien. Et je comprends tout à fait que vous ne vouliez pas me confier ce que vous racontiez sur moi.

-Tu es super intelligente et mature, remarqua Célestin qui n'en croyait pas ses oreilles. Je pense que je me suis un peu emporté à ton sujet. On peut reprendre depuis le début ?"

Célestin arborait un air coupable et semblait prêt à recommencer sur de bonnes bases avec la petite amir de William. Ce dernier ne pouvait être que ravi.

"Bien entendu, assura-t-elle en tendant sa main. Je suis Pauline.

-Ravi d'enfin te rencontrer, moi c'est Célestin."

Le repas prit une tournure plus agréable que la conversation qui l'avait précédé. William était agréablement surpris de la vitesse à laquelle Célestin et Pauline avaient sympathisé. Il se souvenait encore de la première fois qu'il avait adressé la parole à la jeune fille : elle décrochait à peine deux mots d'affilée. En la regardant et l'écoutant discuter avec son meilleur ami, il réalisa à quel point elle avait changé.

Et c'est parti pour un nouveau cycle.

Alors notre William, que pensez-vous de lui ?

À dimanche prochain

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