Chapitre 13 : Timéo
Treize. C'était le nombre de personnes qui étaient là, dans l'amphithéâtre du lycée pour faire du théâtre. Félicie jubilait et sautillait partout en discutant avec Juliette.
"Alors la reprise ? demanda Thomas. Tu es en S, c'est ça ?
-Oui, c'est ça, confirma Timéo. Ça va pour l'instant. Et toi la philo ?
-Spécial mais bien. C'est amusant n'empêche, remarqua Thomas, dès qu'on est en L on nous parle de philo et quand on est en S on parle de physique et de maths. Les clichés ont la vie dure.
-Surtout toi non ?
-C'est à dire ?
-Bah, tu es un mec relativement efféminé, en L donc on suppose que tu es gay.
-Je ne le suis pas, dit posément Thomas.
-Je... je ne disais pas que tu l'es mais c'est un bruit de couloir.
-Les gens pensent ce qu'ils veulent, affirma Thomas avant de commencer à chanter. I don't care ! I love it !"
Timéo rit et Thomas continua à faire l'idiot.
"Merci Thomas pour cette démonstration de tes talents de chanteur, déclara Monsieur Roges avant de s'adresser au groupe. Si vous voulez bien former un cercle, on va commencer."
Les adolescents s'installèrent par affinité comme le voulaient le trac et l'inconnu.
"Pour commencer, vous allez dire votre prénom pour que l'on puisse s'identifier. Je vais commencer. Philippe."
Suivirent Thomas, Juliette, Félicie et Timéo ainsi que les petits secondes qui découvraient le lycée et ses exigences. Timéo les regarda en repensant à ses propres souvenirs de l'an passé.
"Vous avez de la chance, commença Monsieur Roges. Vous avez ici un expert en théâtre, il a passé son été à en faire."
Quelques "wouah" discrets se firent entendre parmi les autres apprentis théâtreux.
"Disons que ça aide, sourit Thomas. Sans compter que c'est mon père qui m'a enseigné pendant deux mois.
-Tu ne nous l'avais pas dit, intervint Félicie.
-C'est parce que je ne l'ai appris que le dernier jour.
-Je pense que c'est une histoire passionnante Thomas mais je crois qu'on devrait jouer pour découvrir les nouveaux talents.
-En effet !"
Avant de passer aux improvisations, ils firent une espèce de jeu de regard qui consistait à passer un tapage de mains à son voisin lorsque le contact visuel était partagé entre le passeur et le receveur. Il y eu quelques histoires de vengeance à passer et repasser encore et toujours à la même personne.
Le thème de l'improvisation fût d'autant plus drôle qu'il fût inspiré par une phrase maladroite d'un seconde ayant réalisé qu'il n'avait pas révisé pour sa première interro de physique le lendemain.
"Au fait, lui chuchota son ami, tu as revu quoi pour le QCM de demain en physique.
-On a un QCM ?
-Oui.
-Je suis dans la merde ! s'exclama-t-il.
-On est dans la merde, voilà le sujet sur lequel vous allez devoir improviser.
-C'est clair que là, on est dans la merde, remarqua Thomas.
-Prenez le thème comme vous le souhaitez, le plus important est de vous amuser."
Ils formèrent des groupes. Timéo se retrouva avec Juliette, le garçon qui avait oublié son test (dont le prénom était Nolan) et d'une certaine Rebecca.
"Vous avez des idées ? demanda Timéo qui séchait totalement sur l'intitulé du sujet.
-Aucune, répondit Rebecca.
-Et si c'était ça notre idée ! dit Juliette dans une lueur de génie.
-C'est à dire ?
-On fait comme si on essayait de trouver des idées pour un spectacle qui est le lendemain mais rien de concluant.
-J'adore ! s'exclama Rebecca. On va s'amuser !"
Elle fouilla dans la poche de sa veste en jean et sorti un flacon de bulles.
"Est-ce que je peux faire des bulles ? demanda-t-elle comme une petite fille.
-Ça peut être ton personnage, proposa Timéo.
-Super ! Alors je serai la fille aux bulles."
Les improvisations se suivirent et chaque groupe avait trouvé une façon originale de décrire un même thème. Certains l'avaient pris au sens littéral du terme, d'autres avaient préféré la subtilité en parlant de spectacle raté ou d'une chute d'une personnalité importante alors qu'elle allait être interviewée. Chacun avait su détourner la même idée de départ.
Félicie avait sa tête posée contre le bras de Timéo pendant qu'ils rentraient chez eux. Le ciel était encore légèrement ensoleillé.
"Ça va ? s'assura-t-il.
-Mmmhh.
-C'est un oui ou non ?
-Les deux.
-Tu es déçue qu'on ne soit pas dans la même classe ?
-Il y a deux S dans le lycée et on est quand même séparé, tu peux m'expliquer ?
-Si j'avais la réponse à toutes les questions, je te le dirais.
-C'est quoi la réponse de la vie ?
-42 je crois.
-À ton avis, Monsieur Roges qui a quarante-deux ans, il connait le sens de la vie ? demanda Félicie.
-Aucune idée, faudrait lui poser la question.
-Je n'aurais pas le courage, c'est quand même bizarre comme question.
-Tu as des questionnements bizarres, rit Timéo.
-C'est pour cela que tu m'aimes non ? rétorqua-t-elle.
-Parce que je t'aime ? demanda-t-il en essayant de ne pas rire.
-Mais !"
Félicie tenta de le pousser sans succès.
"Je suis trop fort pour toi !"
Félicie continua jusqu'à ce qu'il trébuche sur l'herbe de son jardin une dizaine de minutes plus tard. Timéo perdit l'équilibre et tomba sur le dos en emportant Félicie.
"Dis-moi que tu m'aimes ! ordonna-t-elle.
-Jamais ! répondit-il à l'instar d'un film mais en étant pris d'un fou rire. Je préférerais mourir."
Félicie l'embrassa et commença à le chatouiller. Elle savait très bien qu'il ne résistait pas longtemps lorsqu'elle faisait ça.
"Dis-le ! répéta-t-elle.
-Non !"
Elle continua jusqu'à ce qu'il cède.
"Je t'aime ! admit-il, alors que Félicie ne s'y attendait pas."
Cela surprit sa petite amie et il inversa leur position, Félicie se retrouva sur le dos avec Timéo au dessus d'elle.
"À toi maintenant !"
Félicie partit dans un fou rire et ne réussit pas à s'arrêter.
"Je t'aime, dit-elle entre deux éclats de rire.
-Félicie tations, applaudit Timéo en détachant les deux parties. Tu as gagné un baiser."
Félicie riait tellement qu'elle en pleurait. Timéo ne put s'empêcher de se laisser emporter par le rire de sa petite amie.
"Tu es tellement belle lorsque tu ris, déclara Timéo sans filtre. Et lorsque tu souris. J'aime le soleil qui fait ressortir tes taches de rousseur et ta coquetterie dans l'œil a ravi mon cœur. Tu es si jolie Félicie."
Sur ces mots, il l'embrassa car il savait qu'elle répliquerait le contraire. Il aimait la voir heureuse comme en cet instant où il lui avait fait des compliments.
Et voici un chapitre automnal en plein hiver.
Je vous souhaite de très belles fêtes de fin d'année
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Je vous dis à très vite
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro