13 - Samedi mouvementé...
Le samedi matin, on frappa à la porte. Une grande dame apparut, accompagnée des deux enfants.
« Je vous les laisse.
- Merci. »
Les jumeaux rentrèrent, ignorant littéralement Léo. Ils ne lui accordèrent même pas un regard. Ren était plutôt surpris, ils pourraient au moins dire bonjour quand ils s'incrustent chez quelqu'un... même si c'est un peu chez eux.
« Salut Ren !
- Bonjour.
- Ça ne va pas ?
- Si, si ! »
La dame repartit, les laissant seuls. Les enfants allèrent poser leur affaire dans la chambre. Léo, qui avait remarqué la réaction de Ren, s'approcha.
« C'est que le début... »
L'albinos le regarda, parce qu'ils pouvaient faire pire ? Et qu'est-ce que c'était "pire" ? Les deux revinrent avant que Ren ne pût poser la question et s'installèrent sur la table avec tous leurs cahiers, qu'ils étalèrent sur l'intégralité de la table. L'albinos s'approcha intrigué.
« Vous faites quoi ?
- Ben nos devoirs. »
Ren s'assit et les regarda écrire, se demandant ce que c'était que des devoirs. Il jeta un coup d'œil à un des cahiers ouverts sur la table et eut du mal à déchiffrer l'écriture. Elle était différente de Léo, et les ratures plutôt fréquentes ne facilitaient rien. Akari le regarda.
« Tu sais lire ?
- Un peu.
- C'est quoi un peu ?
- Je déchiffre.
- Il y a des écoles pour les enfants qui vivent dans les rues ?
- Non.
- C'est bien ce que je me disais. Ils ont de la chance, c'est long l'école... »
Est-ce que c'était possible de ne pas se rendre compte à ce point de sa chance ? Enfin, il n'allait pas se prendre la tête pour ça.
« Si tu le dis.
- Et tu sais écrire ?
- Non.
- C'est simple si tu sais lire. Regarde ! »
Elle attrapa une feuille et un crayon, se leva et se plaça derrière l'albinos. Elle lui attrapa la main et plaça le crayon correctement entre les doigts de Ren. Pour elle commença à lui faire tracer des lettres sur la feuille. L'enfant la laissa faire, déchiffrant derrière elle. Elle avait commencé par écrire le prénom de l'albinos puis, avait enchaîné avec le sien et celui d'Axel. Puis, elle le lâcha.
« À toi. »
L'albinos réfléchit quelques secondes avant de se lancer maladroitement. Un L tremblotant se dessina, suivit d'un E et d'un O. Il enchaina avec Sorah, oubliant le H, puis vint Tora.
« Pas mal. Mais tu trembles, tiens ton crayon plus près de la mine. »
Ren s'exécuta et recommença une fois de plus. Léo le regardait, assit un peu à l'écart. Normalement c'était son boulot, ça... enfin, du moment que son élève savait.
« L'orthographe c'est pas ça mais sinon ça va.
- C'est l'ortho... Le truc ?
- C'est la manière d'écrire les mots. Ça ne s'écrit pas toujours comme ça se prononce.
- Ah.
- Par exemple, à histoire, il ne faut pas oublier le H. »
Ren hocha la tête et écrivit histoire.
« Et il y a un E à la fin. »
L'albinos le rajouta. Akari sourit et se replongea dans son travail. Axel leva la tête et la regarda.
« Et développement, tu l'écris comment ?
- Euh... Deux L, un P.
- Merci. »
Léo les regarda.
« C'est le contraire normalement... »
Mais il n'eut aucune réponse, aucun des deux ne réagit. Léo se replongea dans sa lecture, comme si de rien, il avait sûrement l'habitude se dit Ren.
Les devoirs durent encore une bonne heure et les deux finirent par remballer leurs affaires. Ren en avait profité pour lire quelques cours de géographie. Les cartes l'attiraient particulièrement, mais il ne savait pas comment ça marchait.
Les deux empilèrent leurs cahiers et placèrent par dessus leurs crayons. Ils les emmenaient dans leur chambre lorsque Axel fit tomber un pot d'encre noire au sol, éclaboussant le sol. Au même moment, Üko passa et s'en mit plein les pattes. Remarquant les traces qu'il faisait, il s'empressa de salir toute la maison, trouvant cela amusant. Lorsque Ren le remarqua, le renard n'avait déjà plus d'encre sur les coussinets, il avait tout étalé... l'albinos soupira et alla chercher de quoi nettoyer.
***
Les jumeaux finirent par sortir un ballon et de faire des passes à travers la maison. Ren devait avouer qu'ils étaient assez doués. Soudain, Axel tira un peu plus fort et Akari laissa échapper la balle, qui se dirigea droit vers le brun. Avant que l'albinos puisse tenter de faire quoique ce soit, Léo reçut la sphère en pleine figure. Elle rebondit et alla taper un pot de riz un peu plus loin, le renversant par terre. Heureusement qu'il n'était pas en verre...
Au grand étonnement de Ren, Léo ne leur dit rien et s'affaira plutôt à réparer les bêtises des jumeaux. Il commençait à comprendre ce que voulait dire le brun quand il disait qu'il n'avait pas le droit de les gronder. Et ils en abusent... en faire, c'était vraiment des gamins pourris gâtés. Il s'apprêta à aider Léo à ramasser lorsqu'Akari lui demanda de leur envoyer le ballon qui s'était arrêté non loin de lui. Pour qu'ils fassent encore des dégâts ? Cependant, il n'osa pas protester et s'exécuta.
« Tu veux jouer avec nous ?
- Non merci...
- D'accord ! »
Ren retourna aider Léo à ramasser les grains de riz. Üko s'approcha, intrigué par le bruit et observa le ballon avec de grands yeux. L'albinos l'appela, des fois qu'il ait l'idée de sauter dessus, on va éviter au maximum les gaffes. Le renard s'agita légèrement et revint à contrecœur vers Ren.
***
« À table ! »
Axel vint s'installer à table le premier mais Akari resta invisible.
« Elle a pas faim ?
- Si, mais elle a trouvé un bouquin sous le lit, laisse lui le temps de déchirer toutes les pages. »
Ren et Léo se regardèrent... le livre de la légende des garous !! Les deux se levèrent et se dirigèrent vers la chambre. L'albinos poussa la porte et regarda Akari, elle était sagement en train d'écrire un truc. Soulagé, le garou l'informa qu'il était l'heure de manger et elle sortit.
Lorsqu'ils revinrent à table, Léo commença par vérifier sa chaise, sous le regard interrogateur de Ren. Le brun en retira une punaise.
« Un peu trop classique, ça manque d'originalité Axel. »
L'adolescent ne manifesta aucune réaction, occupé à manger. Akari s'installa devant lui et Ren en face de Léo. Les jumeaux se lancèrent un regard complice que seul l'albinos remarqua. Qu'est-ce qu'ils manigançaient encore ? Ils ne semblaient rien avoir rajouter dans l'assiette de Léo, il mangeait normalement... l'eau semblait normale... ou alors ils se préparaient pour après le repas ? N'empêche qu'ils étaient doués... lorsque l'un faisait, l'autre faisait diversion. De vrais agents secret, ou plutôt bêtisiers professionnels...
***
Environ une heure après le repas, Ren vit Léo sortit précipitamment. Intrigué, il regarda Akari qui lisait à côté de lui et elle lui lança un regard amusé.
« T'inquiète pas, il va revenir bien assez vite.
- Qu'est-ce que vous avez mis dans le repas ?
- Hm... des champignons qui sont pas spécialement bons. Là, il va vomir, et après ça ira mieux. »
Ren la regarda, est-ce qu'elle était sérieuse ? Ils étaient prêts à empoisonner Léo. La queue de l'albinos commença à se balancer, trahissant son agacement. Le brun était vraiment comme leur jouet, et il ne faisait rien ! Comment est-ce qu'il pouvait les aimer après tout ce qu'ils lui faisaient endurer ? Il ne comprenait pas. Il ne leur criait même pas dessus ! Il aurait fait un dixième de ce qu'ils avaient fait depuis le début, on l'aurait tuer !
Lorsque Léo revint, il ne jeta même pas un regard aux deux enfants, et disparut dans sa chambre. Ren le regarda passer silencieux... mais Axel ?! Où est-ce qu'il était ? Encore en train de préparer une connerie à tous les coups. Üko aussi avait disparu...
Il se rendit compte qu'il ne pouvait pas rester neutre, sinon il allait craquer avant la fin de la journée. Les voir faire des tours à Léo sans intervenir l'énervait mais s'il prenait parti pour Léo, il avait peur que les jumeaux s'en prenne aussi à lui et il tenait à sa peau. Et puis, il avait de la peine pour eux...
Soudain, on entendit Léo jurer de sa chambre et Akari rit.
« Et là ?
- On a mit des œufs pourris sous sa couette. »
Ren retint un soupir, plaignant le brun. Il savait à quel point ça sentait mauvais, et pour le coup, il avait presque de quoi retourner vomir.
« Ça vous amuse ?
- Ouais. Tu trouves pas ça drôle toi ? »
Ren ne lui répondit pas, est-ce devait prendre parti ? Léo n'avait aucun moyens de lutter contre eux, mais est-ce qu'il pouvait seulement l'aider ? Protéger sa neutralité était déjà chose difficile... et puis, il n'avait pas s'en mêler. Après tout, déjà qu'il s'incrustait et ce n'était pas forcément super, alors si en plus il tentait de chambouler les choses... mais Léo lui faisait vraiment pitié. Il devait pourtant bien y avoir un moyen de l'aider. De toutes façons, il n'obtiendrait rien de la part des jumeaux... et puis à la guerre comme à guerre ! Lui aussi, il pouvait leur tendre des pièges... enfin, faudrait-il qu'il en soit capable. Il n'avait pas d'idée... et puis vraiment, il n'avait pas le droit de s'en mêler.
Il entendit Léo sortir de sa chambre pour se rendre dans la salle de bain. À peine quelques minutes plus tard, le brun chuta dans un bruit sourd. L'albinos se leva, qu'est-ce qu'il se passait encore ? Il retrouva le lion garou sur les fesses au pied de la porte de la salle de main, un flaque de lait au pied. Il avait glissé dedans devina Ren.
« Ça va ?
- J'aurais juste préféré laver leur connerie avec du savon et pas du beurre. Tu veux aller me chercher un truc pour nettoyer le lait, s'il te plait ? »
Ren soupira de lassitude, dire que demain ce serait pareil... et cet après-midi aussi. Tout n'était qu'un enchaînement de catastrophe ! Léo lui lança un regard désolé et se releva. L'albinos alla dans la cuisine, récupéra une serpillère, et prit au passage le savon qui avait été mis dans la boite à beurre. Il rapporta le tout au brun qui commença par essuyer le lait. Pendant ce temps, Ren se glissa dans la salle de bain et commença à laver les draps puants. Heureusement qu'avec l'eau, l'odeur était moins forte.
« Laisse Ren, je vais le faire. »
L'albinos laissa Léo prendre sa place et appela le renard, où est-ce qu'il pouvait bien être ? Un faible couinement lui parvint, et Ren se dirigea vers la cuisine. Pourtant, il ne voyait pas l'animal. Il le rappela, et entendit gratter dans le placard. Il l'ouvrit et la bête rousse en jaillit et bondit sur le garou en poussa des couinements apeurés. L'albinos lui glissa quelques paroles affectueuses pour le calmer et remarqua que le renard avait fait ses besoins dans un coin... il alla chercher de quoi nettoyer et se mit au boulot. Mais depuis quand le renard était enfermé ? Et qui l'avait enfermé ? Et pourquoi ? Üko avait plutôt contribué au bordel en étalant des pâtés partout, Axel et Akari n'avaient pas de raison de lui en vouloir et Léo ne ferait jamais ça. Alors quoi ? Il décida donc de s'en remettre à la méfiance, rien ne lui indiquait qu'il ne serait pas la cible la prochaine fois.
***
Ren sortit un peu dehors, histoire de prendre un peu l'air et d'oublier les conneries des deux. Cependant, il n'y resta pas longtemps, laisser Üko avec eux l'inquiétait un peu. Lorsqu'il rentra tout semblait normal et il prit sa forme féline pour s'accorder une petite sieste sur une des chaises de la cuisine.
Lorsqu'il se réveilla, il entendit Akari pouffer derrière lui et se retourna.
« T'es trop mignon comme ça, Ren ! »
Il reprit sa forme intermédiaire et fronça les sourcils, ne comprenant pas de quoi elle voulait parler. Léo arriva au même moment et cligna plusieurs fois des yeux en voyant Ren et se tourna vers la brune.
« Je vois que tu t'es bien amusée... »
Le brun fit signe à Ren de le suivre et les deux se retrouvèrent dans la salle de bain. L'assassin dit signe à l'enfant de se regarder dans le miroir et il s'exécuta. La brune lui avait fait un magnifique ( ou pas ) maquillage au feutre noir pendant son sommeil. Léo attrapa un chiffon humide et nettoya le visage de Ren. La queue de celui-ci s'agitait avec frénésie.
« Tu dis je te fais mal hein.
- Non c'est bon. »
Et ils espéraient qu'il reste neutre ? Maintenant, ce n'était plus possible. Peut-être que Léo acceptait leur sale combine mais Ren n'appréciait vraiment pas. Si ça se trouve, ils étaient encore de préparer des bêtises dans leur dos.
« C'est bon !
- Merci. »
Ren lui accorda un sourire, et le brun lui répondit de la même manière. L'albinos s'apprêta alors à lui dire ce qu'il avait sur le cœur mais se ravisa. Léo avait déjà assez de problèmes sans qu'il se plaigne. Il ne voulait pas l'embêter encore plus...
***
Le dîner arriva assez vite. Les quatre s'installèrent à table, mais Ren ne toucha pas à son assiette.
« Ça va pas ?
- J'ai pas faim.
- Pourtant on a rien mis dedans...
- Content de le savoir. »
Il avait répondu à Akari plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.
« T'es vexé ?
- Non.
- Ben quoi alors ?
- Rien.
- On va pas aller loin avec ça... Tu sais c'était pour rigoler le feutre, faut pas le prendre mal.
- C'est vrai que c'est drôle... pour des gamins de quatre ans.
- Bon, c'est quoi ton blême à la fin ?!
- C'est que vous avez tout déplacé dans la maison et je sais pas où vous avez collé les poêles.
- Pour quoi faire ?
- Pour vous assommez.
- Je ne te dirai pas où elles sont alors.
- Tant mieux.
- Bon bah alors ! »
Il soupira de lassitude. Soudain, Akari se redressa, il sursauta.
« C'est quoi ton problème à la fin !? »
Les mouvements de balanciers de la queue du garou s'accélèrent, elle l'énervait sérieusement.
« Laisse moi.
- Non ! »
Il lui jeta un regard sévère et froid. Axel fit signe à Akari de se rasseoir et elle s'exécuta, contrariée. Il prit la relève.
« Si tu as quelques choses contre nous, tu ferais mieux de nous le dire en face, Ren. Ça t'évitera des soucis.
- C'est une menace ?
- Prends ça comme tu veux.
- D'accord.
- Alors ? À moins que tu sois trop lâche pour l'avouer.
- Ou à moins que je sois trop intelligent pour répondre à ta provocation.
- Quand on sait pas lire et écrire comme il faut, je crois qu'on ne peut se prétendre intelligent. »
Le garou fouetta l'air de sa queue et se leva.
« Excuse moi de ne pas être un gosse pourri gâté depuis ma naissance. »
Axel se leva aussi, décidé à lui tenir tête.
« Pourri gâté ? Je vois pas en quoi on l'est ! On a plus de mère et un père qui est assassin, je vois pas où tu vois de la chance !
- Au moins tu as un père, tu ne devrais pas te plaindre.
- J'aurais préféré ne pas le connaître !
- Tu ne diras plus pareil quand tu n'en auras plus.
- Ça m'étonnerait.
- C'est la vitesse à laquelle on peut changer d'avis qui est étonnante.
- Et pour commencer, t'es qui pour faire de la morale ? Tu t'incrustes comme ça et tu te permets de juger ?
- Le respect est mort. Vous l'avez tué avec vos conneries. »
Axel fit le tour de la table et attrapa Ren par le col.
« Bon, ça va peut-être aller les garçons ? »
Mais des deux côtés, Léo fut complètement ignoré.
« Répète ça un peu pour voir !
- Ça te gêne à ce point ?
- On est pas des assassins nous !
- Faut croire que si. »
Ren sourit, content d'avoir trouver le point faible. Axel le gifla de sa main libre mais l'albinos ne réagit pas. La douleur qui lui brûlait la joue attisait simplement sa colère. Léo se leva et attrapa les deux et les sépara.
« Ça suffit maintenant ! Je crois que vous êtes dit ce que vous aviez à dire puisque vous passez aux gestes, alors maintenant c'est bon ! Si vous vous voulez frapper quelques choses, vous prenez un oreiller ! »
Furieux d'avoir été interrompu, Ren se dégagea et se dirigea vers la sortie.
« On peut savoir où tu vas ?
- Monsieur est pas content, il se défile.
- S'il te plait, Axel !
- Prendre l'air.
- Et tu comptes rentrer quand ? Il fait nuit...
- Quand je serais calmer. »
Ren enfila sa veste et ses chaussures et ouvrit la porte. Il s'arrêta et regarda Léo.
« Pardon. »
Puis il disparut dans la nuit, sans attendre de réponse. Üko tenta de le rattraper mais la porte se ferma sur son museau.
***
Ses pas le menèrent au bord d'un lac. Il ne savait pas où il était, s'étant perdu dans la forêt. Il avait couru droit devant lui sans se poser de question. Essoufflé, il lança un regard circulaire à l'endroit.
« Qu'est-ce qui t'amène ? »
L'albinos se retourna, surpris et soupira.
« Je te retourne la question, je ne m'attendais pas à te trouver ici. »
L'adolescent à la chevelure noir sourit.
« Comme je ne trouvais pas de travail en ville, je me suis rabattu sur la forêt. Mais il me semble que j'étais le premier à poser la question.
- Je me suis... enfui.
- De chez l'autre là... comment il s'appelle déjà ?
- Léo.
- Pourquoi tu es parti ? Tu comptes y retourner ? »
Ren soupira. Il préférait ne pas y penser.
« Tu as raison, ce n'est pas un endroit pour discuter ! »
Tora lui fit signe de le suivre. Ils se retrouvèrent dans une cavité creusée dans une pente abrupte, au bord de l'eau. L'adolescent y avait mis le stricte minimum pour survivre et s'y était installé. Les deux frères s'assirent devant l'eau sous la lumière du ciel nocturne.
« Alors ?
- Hm... Léo a ses enfants un weekend par mois, et ils sont vraiment chiants avec lui. Ça m'a énervé, ça les amuse de lui jouer des sales tours. »
Tora rit.
« Tu dois bien l'aimer ton Léo, c'est pas ton genre de t'énerver pour les autres !
- Pff !
- Te vexe pas, c'est normal après tout ! Et il dit rien lui ?
- Non, sinon ils vont se plaindre et les verra plus.
- Ça serait peut-être mieux pour le coup !
- Il les aime.
- Il est un peu suicidaire en faite... ou masochiste je sais pas !
- C'est pas drôle...
- Ça l'est si tu veux bien rire ! »
Ren le regarda, intrigué. Qu'est-ce qu'il y avait de drôle là dedans ?
« Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- Si tu t'énerves, ça ne t'amenera rien. Mais si tu ris, tu répends la bonne humeur !
- Mais je ne peux pas rire de ça !
- Tu peux rire de tout, il suffit de le vouloir.
- N'importe quoi ! Ça ne m'amuse de les voir faire tourner Léo en bourrique !
- Et eux ? Ça les amuse non ?
- Oui.
- Donc c'est amusant. Tout dépend de l'angle dont tu veux observer les choses !
- Mais choisir un angle...
- C'est choisir un camp ! Je crois que tu l'as déjà fait.
- Je préférerais rester en dehors de tout ça...
- Mais c'est trop tard. Tu ne pourras jamais rester totalement neutre en voyant une situation. Tu as le droit de choisir un camp, tu es libre de faire ce que ton cœur te dis de faire ! Aucune règle ne doit t'en empêcher Zuri !
- Depuis quand tu sais faire ce genre de discours toi ?
- Depuis que je suis tout seul comme un con dans les bois... »
Zuri sourit, amusé. Mais est-ce qu'il était capable de partager la bonne humeur ? Sourire à longueur de journée... c'était pas son truc. Il s'était déjà dit qu'il devait être joyeux ce weekend... mais dès le début, il s'était découragé.
« Tora...
- Hm ?
- J'aimerai bien les réunir.
- De quoi ?
- Léo et ses enfants.
- Y'en a combien ?
- Deux.
- Et tu comptes t'y prendre comment ?
- Tu me conseilles quoi ?
- Je sais pas, je les connais pas moi. C'est toi qui sais. Sache cependant que deux personnes peuvent s'apprécier sans l'avouer parce qu'elles ont honte de l'avouer.
- C'est quoi la honte à aimer quelqu'un Tora ?
- Hm... par exemple, il a des choses qui sont mal vues que tu peux aimer mais tu l'avoueras pas parce que tu as peur que les autres se moquent.
- Je vois... mais s'ils se détestent vraiment ?
- Eh bien c'est sans espoir.
- Mais il doit forcément... !
- Zuri, tu ne peux pas changer les sentiments des gens comme ça du jour au lendemain. Il faut du temps, beaucoup de temps pour qu'un cœur change vraiment.
- Mais ça me fait de la peine de les voir comme ça !
- Alors arrête de les voir.
- Mais... !
- Regarde les plutôt. Ça t'aidera plus. »
L'albinos regarda la surface de l'eau. Les regarder hein ? Est-ce qu'il était capable de faire ça ? Il s'était cru capable d'apporter un peu de joie... mais il avait fait tout le contraire ! Néanmoins, il avait une certitude, il devait faire quelque chose ! Il ne pouvait les laisser comme ça !
« Merci Tora !
- Ben de rien... »
L'albinos se leva et s'apprêta à repartir lorsque l'adolescent lui attrapa le poignet. Zuri lui lança un regard interrogateur.
« Reste un peu... s'il te plait. »
Ren le regard, surpris. Il détourna le regard, gêné. Le garou blanc sourit, amusé et se rassit. Tora le lâcha, soulagé qu'il accepte et regarda l'albinos, surpris, lorsque celui-ci posa sa tête contre son épaule.
« Zuri...
- Hm ?
- Promets-moi que tu reviendras.
- Je te promets que je reviendrais.
- Merci... »
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