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Chapitre 3 : Intrigante

Bonjour! :D

J'espère que vous apprécierez le 3ème chapitre, intrigante.

Bonne lecture :) Lily xx

Tout au long de la soirée, Juvia n'avait d'yeux que pour Gray. Il était tellement... parfait! Après une longue semaine de marche dans la forêt, la jeune femme devait avouer qu'elle était découragée. Elle venait de tout perdre. Tout ce qu'elle avait connu, ce qu'elle considérait comme sa maison, son mode de vie, sa sécurité... Bien sûr, la présence de Gajeel la rassurait. Sans lui à ses côtés, elle n'aurait même jamais eu le courage de franchir les centaines de kilomètres les séparant de Magnolia.

Lorsqu'elle vit finalement le village à travers les arbres, elle était exténuée et tenait à peine debout. Puis vint la tâche de se trouver un endroit pour passer quelques nuits. Comme s'ils n'avaient pas suffisamment marché, ils franchirent une bonne partie de la ville. C'est alors qu'elle avait été éblouie par les plus belles sculptures qu'elle avait vues. Le simple fait de voir une telle beauté parvint à lui soutirer un sourire, son premier depuis des jours.

Comme si ce n'était pas suffisant, l'artisan travaillant sur l'une d'elles entra dans son champ de vision. Son cœur se mit à battre instantanément plus rapidement dès qu'elle posa les yeux sur lui. Elle ne pouvait tout simplement pas imaginer un homme plus attirant. Comme pour confirmer les pensées de la jeune femme, il avait, sans aucune raison, retiré son chandail accélérant encore plus la fréquence de ses battements de cœur. Juvia savait cependant qu'il ne l'avait pas vue, bien trop concentré sur ce qu'il faisait.

Puis il lui avait expliqué sa passion, que le simple fait d'observer la vie d'un autre point de vue suffisait à s'ouvrir sur un monde complètement différent. À cet instant précis, c'était comme si le soleil perçait le nuage de pluie qui l'avait accompagné depuis des jours et une vague d'espoir s'était emparée d'elle. Son cœur n'en pouvait plus, battant à tout rompre et, sous le trop plein d'émotions qui s'était emparé d'elle d'un coup, combiné avec la fatigue et la faim des derniers jours, ses jambes avaient cessé de la supporter, perdant conscience.

Juvia marcha jusqu'à la petite maison que l'on avait prêtée à Gajeel et elle, la tête dans les nuages, repensant à la joie qu'elle avait eu en rencontrant Gray. Elle avait passé la soirée avec lui, bien qu'il se soit contenté de siroter tranquillement sa bière, participant de temps à autre à des altercations avec le garçon aux cheveux rose qu'il appelait tête brulée. Lorsqu'elle avait remarqué à quel point il était tard, Juvia avait jeté un œil aux alentours, réalisant que Gajeel ne se trouvait plus dans la taverne. Elle le trouva sans surprise étendu sur l'un des lits, dormant déjà depuis longtemps. Elle fit de même, s'endormant rapidement, le sourire aux lèvres.

***

Gajeel se réveilla et jeta un œil aux alentours. Bien que le lit défait prouve que Juvia avait bel et bien passé la nuit ici, elle n'y était plus. Le jeune homme laissa tomber un soupir agacé. Il devait parler à son amie. Où était-elle encore? Croyant que c'était l'endroit le plus propice où la trouver, et son estomac réclamant un déjeuner aussitôt qu'il fut réveillé, il se dirigea vers la taverne.

Une fois arrivé, Gajeel passa la porte, balayant rapidement la salle des yeux. Une chevelure bleue attira son attention, mais il comprit rapidement que ce n'était pas Juvia. C'était la fille qu'il avait bousculée la veille, fronçant les sourcils lorsqu'elle le vit à son tour. Le jeune homme lui lança un regard mauvais avant de repérer un deuxième amas de cheveux bleus, cette fois-ci appartenant à Juvia. Elle était placée derrière une colonne, fixant avec insistance dans une direction.

- Tu vas faire peur à ton sculpteur pervers, laissa-t-il tomber dans son dos.

La jeune femme sursauta.

- Gray n'est pas un pervers! S'offusqua-t-elle sans tenter de nier l'objet de son attention.

- Qui d'autre qu'un pervers se promène en calçons dans un lieu public?

- Il n'est pas, commença Juvia, mais s'arrêta réalisant qu'à un certain point, Gray s'était effectivement débarrassé de ses vêtements.

- Laisse Juvia tranquille, bouda-t-elle à court d'argument.

- Faut parler, dit Gajeel. Maintenant! Trancha-t-il devant son hésitation.

Juvia soupira, jetant un dernier coup d'œil à Gray avant de suivre Gajeel dans un lieu isolé à l'extérieur de la bâtisse.

- T'as remarqué la fille aux cheveux bleus? Dit-il, allant droit au but. Celle qui est toute petite.

Juvia fit non de la tête.

- T'as regardé ailleurs que ton pervers? S'emporta Gajeel.

- Ne crie pas sur Juvia! C'est juste qu'il est...

- Regarde par la fenêtre, la coupa le jeune homme avant qu'elle ne se mette à parler de Gray.

Elle s'exécuta. Gajeel vit ses yeux balayer la salle. Puis elle s'arrêta sur un point. Gajeel craint un instant qu'elle ne soit de nouveau distraite par Gray, mais la disparition de toutes les couleurs de son visage indiqua rapidement le contraire.

- La criminelle, souffla-t-elle.

- Je ne sais pas ce qu'elle a fait pour être sur la liste de Phantom, mais elle cache clairement quelque chose. Il faut partir d'ici avant qu'ils décident de compléter leur mission et qu'ils nous trouvent.

- Mais Gray et les autres! Protesta Juvia. Si elle est vraiment dangereuse...

- Gihi! Tu crois vraiment qu'une crevette comme elle puisse être dangereuse?

- Pourquoi la mettre à mort si non? Demanda Juvia avec tristesse.

Le jeune homme n'avait pas de réponse à cela. Qu'avait bien pu faire cette fille au corps frêle, souriant jusque dans son sommeil, pour attirer sur elle un ordre d'assassinat?

- On ne peut pas partir comme ça, insista Juvia.

Gajeel exprima sa mauvaise humeur par un grondement. Rester était une idée stupide! Le simple fait de ne pas avoir accomplis leur mission au départ était stupide! Mais, tout comme lorsqu'il avait pris la décision d'épargner la belle criminelle, quelque chose au fond de lui le mena à céder aux demandes de sa meilleure amie. « Pourquoi je suis ami avec cette inconsciente » grommela-t-il intérieurement avant donner toute de même son accord.

- Quelques jours... Pas plus! Aboya-t-il.

Elle lui fit un sourire radieux avant de poser un baiser sur sa joue en guise de remerciement.

- Je déteste quand tu fais ça! Se plaignit-il en la poussant.

Juvia ne laissa pas tomber son sourire pour autant et se dirigea vers la ville. Gajeel, quant à lui, décida finalement de déjeuner, s'installant sur une table vide, armé de son assiette. Tout en mangeant, il ne put s'empêcher de regarder fréquemment en direction de la crevette en question. Il avait presque terminé son assiette lorsqu'elle se leva, visiblement en colère, et marcha jusqu'à sa table.

- Qu'est-ce que tu me veux? Dit-elle, appuyant fermement les mains sur le bord de la table.

- Qui dit que je veux quelque chose de toi, crevette, laissa-t-il tomber comme si elle était insignifiante.

- Tes yeux qui ont l'air de vouloir me tuer à chaque fois que tu me regardes, dit-elle.

Gajeel serra les dents. Si elle savait qu'il l'avait presque réellement tué la semaine d'avant...

- Ne pense pas que t'es si importante que ça, dit-il toute de même.

- Alors laisse-moi tranquille, s'emporta-t-elle.

- Sinon quoi? Tu vas m'attaquer peut-être? Dit-il en la détaillant de haut en bas, pas le moins du monde impressionné par sa stature.

Elle pâlit face à cette dernière réplique. Ses poings semblèrent même trembler un peu. Avait-elle peur? C'était pourtant elle qui était venue menacer un gars deux fois sa taille. Elle n'ajouta rien, faisant volteface pour retourner s'assoir à sa propre table. Elle était vraiment quelqu'un de particulier, pensa-t-il. Un instant elle semblait prête à prendre la tête d'une mini-armée, et l'autre, elle retournait s'assoir, tête baissée.

Gajeel ne croyait toujours pas qu'elle puisse vaincre qui que ce soit en combat singulier. Si elle devait affronter un enfant, il était presque prêt à miser en faveur du jeune. Néanmoins, l'origine de ses crimes n'était peut-être pas la force brute. Il devrait la garder à l'œil, pensa-t-il à contre cœur.

Avec Juvia partie à coup sûr batifoler près de l'atelier de Gray et le fait qu'il ait accepté de rester quelques jours, Gajeel réalisa qu'il n'avait rien à faire. Après tout, celle sur qui il devait garder un œil venait d'ouvrir un livre, rien de palpitant là-dedans, et semblait bien décidée à ne pas le lâcher de la journée. Il quitta donc la taverne, faisant des pas au hasard près de la forêt.

Ce n'était pas normal pour lui de ne rien faire... Correction, ce n'était pas normal pour lui de ne rien avoir à faire. Il marcha encore un petit moment puis décida qu'il pourrait aller au village pour voir les épées disponibles chez le forgeron. Techniquement, il n'en aurait plus de besoin, sauf pour se défendre contre sa propre ancienne organisation le cas échéant. Cependant, il ne pouvait tout simplement pas abandonner ses vieilles habitudes d'un coup. Il fit donc quelques pas vers la ville lorsqu'un cri déchirant arriva à ses oreilles.

Il laissa tomber un juron. Se pouvait-il que Phantom les ait déjà repérés? Et si c'était Juvia? Il courut dans la direction du cri, puis un nouveau se fit entendre. Y portant maintenant attention, il fut soulagé quelque peu : ce n'était pas le cri de son amie. Il poursuivi tout de même son chemin jusqu'à la personne qui, de toute évidence, était en détresse. Lorsqu'il l'atteignit finalement, il s'arrêta net. « C'est sûr que c'est une blague » se plaignit-il. Devant lui se trouvait la crevette, tentant tant bien que mal de se défendre contre une meute de loups, armée seulement d'un bâton. La peur marquait son regard et une profonde marque de dents était imprégnée sur sa jambe. À la manière qu'elle mettait tout son poids sur l'autre, sa blessure la faisait visiblement souffrir.

Il dégaina son épée. Il s'était mis dans cette merde pour l'épargner et elle trouvait le moyen de se faire bouffer par des loups? Pas question! À la vue de cette nouvelle menace, certains canidés reculèrent, l'air bas. D'autre cependant étaient plus téméraires et se jetèrent sur lui. Gajeel en assomma un d'un coup du pommeau de son épée. Il en éloigna un autre, mais ne put voir à temps pour éviter celui qui se jeta derrière lui. Une profonde entaille causée par les griffes de l'animal fut creusée dans son bras provoquant un grondement de douleur de la part du jeune homme. Ayant perdu le fil de la bataille, il eut du mal à éviter les autres loups qui se jetaient sur lui. L'un d'eux arriva presque à refermer ses crocs sur sa gorge avant qu'un violent coup de bâton sur la tête de l'animal ne le fasse fuir.

La crevette n'était peut-être pas si inutile que ça après tout! Cette intervention fut suffisante pour que Gajeel retrouve sa cadence et fasse bien vite fuir les loups restants. Une fois hors de danger, il rangea son épée, à bout de souffle, couvrant de sa main gauche la plaie boursoufflée d'où s'écoulait une grande quantité de sang. Il tourna le dos à celle qui était maintenant tirée d'affaire et commença à s'éloigner.

- Gajeel... commença-t-elle.

- Laisse-moi tranquille, grommela-t-il en continuant de s'éloigner.

- Attends! Dit-elle tout de même en marchant le plus vite qu'elle pouvait, une grimace de douleur sur le visage.

- Quoi? Se tourna-t-il agacé.

- Pourquoi tu m'as sauvée? Demanda-t-elle d'une petite voix.

- Si tu préfères, je te laisserai te débrouiller prochaine fois... ça va être moins chiant pour moi.

- Gaw!!! Éclata-t-elle. T'es vraiment l'homme le plus désagréable de la terre! Je...j'essai juste de...

- J'ai pas toute la journée! Se plaignit-il face à son hésitation.

- Te dire merci! Dit-elle les joues en feu.

Elle fit une petite moue, mal à l'aise.

- De toute façon, qui est assez stupide pour traîner seul dans la forêt, grommela-t-il à l'intention de Levy, mal à l'aise à son tour pour aucune raison valable.

- Toi, apparemment, nota la jeune femme qu'il n'était pas l'unique personne à être seule en forêt.

Il la dévisagea, ne s'entendant visiblement pas à une telle réplique.

- Gihi! T'en a dedans pour une crevette!

- Levy, trancha-t-elle.

- Hen?

- Levy, pas crevette!

Il haussa les épaules.

- J'aime mieux crevette.

Elle s'assit au sol, les bras croisés, allongeant sa jambe blessée.

- Tu fais quoi là?

- Tu m'énerves! De toute façon je ne peux pas marcher.

Gajeel jeta un coup d'œil à sa jambe. Elle avait l'air aussi amoché que son propre bras. Il poussa un long soupir agacé puis s'approcha d'elle, se penchant en lui offrant son dos.

- T'es au moins capable de grimper j'espère.

- Quoi?

- J'peux pas te prendre avec mon bras, va falloir monter toute seule.

- Tu m'offres vraiment ton aide?

- J'ai l'air de faire du yoga à ton avis? Aboya-t-il.

Le jeune homme attendit un moment avant de sentir des petits bras s'enrouler autour de son coup, la chaleur du contact de Levy se rependant dans son dos.

- Merci, dit-elle d'une voix qui se voulait fâchée.

Un sourire se traça brièvement sur son visage. Décidément, elle en avait dedans pour une si petite personne, pensa-t-il, ne la trouvant qu'encore plus intrigante.


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