Chapitre 12 : Metalicana
La nuit avait été courte pour Gray et aux cernes qu'affichaient les autres, principalement Levy, il se doutait que c'était le cas pour eux aussi. Seul Gajeel semblait reposé des quelques heures de sommeil qu'ils avaient eu. Le jeune homme n'était visiblement pas du genre à avoir du mal à dormir, peu importe les soucis qui lui tombaient dessus. Cependant, Gray savait que ce n'était pas le cas pour Levy et Juvia. Lui-même avait du mal à réaliser la gravité de leur situation. Étaient-ils vraiment tous condamnés à mort par une des plus grandes forces du royaume? Sans compter que l'appui du roi lui-même leur était refusé.
Il soupira. Le fait que le Soleil ne soit toujours pas levé, combiné à leur manque de sommeil déjà poignant, n'aidait en rien son humeur. Il comprenait toutefois l'importance de cette précaution. Si Levy et lui avaient réussi à convaincre les deux autres de parler à Makarov, les membres de Fairy Tail s'en étaient remis aux ex membres de Phantom pour l'exécution. Dès qu'ils s'étaient entendus pour parler à celui qui était pratiquement leur père adoptif, Gajeel avait tout de suite évalué leurs options, ses réflexes de soldat prenant les devants. Gray avait beau ne pas porter cet homme ténébreux dans son cœur, qui ne l'appréciait pas non plus d'ailleurs, il devait admettre que leurs meilleures chances étaient de s'en remettre à son jugement. Sans compter que Juvia lui faisait aveuglément confiance. Il devait aussi avouer qu'il avait prouvé sa valeur en protégeant Levy à de nombreuses reprises déjà.
- Mon amour? Dit Juvia interrompant ses réflexions. Tout va bien?
- Juste un peu fatigué, ne t'inquiète pas, lui sourit-il, ne se préoccupant pas du surnom qu'elle lui donnait.
Son étrange manière de l'appeler l'avait surpris au début, mais il s'était vite habitué. C'était tout simplement un surnom à l'image de Juvia : Intense et un peu étrange, certes, mais mignon.
- On arrive dans quelques minutes, dit Gajeel qui commençait à entrevoir la ville à travers les arbres.
À cette annonce, Gray pu voir son amie se raidir. Il n'osait même pas imaginer à quel point ça pouvait être stressant pour Levy.
- Du calme crevette, dit Gajeel qui avait lui aussi remarqué son état. Tu peux pas vraiment apprendre quelque chose de pire que cette semaine, laissa-t-il tomber.
Elle approuva simplement d'un hochement de tête au commentaire que Gray jugeait beaucoup trop brusque. Mais pour une raison qu'il ignorait, aussi différents que Gajeel et Levy puissent être, quelque chose les menaient à n'être jamais bien loin l'un de l'autre. Parlant de proximité, soupira-t-il, il pouvait sentir Juvia agripper son bras. Il eut automatiquement chaud à son contact. Oui, il avait toujours chaud et oui, il était un cas particulier. Il se délogea d'un simple mouvement de la prise de Juvia qui se plaint un peu en repartant dans ses histoires. Okay... le contact de Juvia n'était pas si dérangeant que ça. En fait, c'était l'une des rares personnes qu'il supportait d'avoir aussi près tout le temps, car entendons-nous, Juvia était du genre très envahissante. Il se sentait bien quand elle était tout près. Le seul hic était que, pour Juvia, «près» semblait être synonyme de «complètement occuper son espace personnel».
Ils atteignirent finalement l'orée de la forêt où les premiers rayons du Soleil pouvaient être vus.
- On doit faire vite, annonça Juvia, avant que les gens du village ne commencent à se réveiller.
Comme Gajeel et Juvia l'avaient fait plus de deux semaines auparavant, ils entrèrent en catimini dans une ville endormie, ayant cette fois pour but de sauver la personne même qu'ils avaient tenté d'assassiner.
Une fois à la maison du propriétaire, Gray frappa à la porte. Il y eut un délai de près d'une minute avant qu'un petit homme, encore en robe de nuit, ne leur ouvre la porte.
- Que me vaut cette visite à une heure si matinale? Dit-il avec bonne humeur malgré le fait qu'il ait été sans aucun doute tiré du lit.
- Monsieur Makarov, nous avons besoin de votre aide, dit Levy d'une voix tremblante.
- Mais qu'est-ce qui se passe voyons, demanda le vieil homme, un air inquiet s'affichant maintenant sur ses traits. Allez, entrez! On va parler à l'intérieur, ajouta-t-il devant leur hésitation.
Il mit la bouilloire sur le feu, puis s'installa devant les quatre jeunes gens.
- Alors? Les encouragea-t-il.
Tous les regards se tournèrent sur Levy qui, les joues rougies, dit avec hésitation.
- Je...j'aimerais que vous me parliez de mes origines.
Le vieil homme pâlit un peu, mais conserva son calme.
- Nous en avons déjà parlé ma chère. Tes parents...
- Assez d'histoires, le coupa Gajeel sans cérémonie. Nous savons tous que Levy est la princesse censée avoir périe il y a dix-huit ans.
- Comment être vous...
Prenant une bonne inspiration, Levy entreprit de raconter l'histoire depuis le début avec l'aide de Juvia. Makarov écouta le récit d'un bout à l'autre sans interruption, une expression plus sérieuse que jamais au visage.
- Je vois, dit-il avec gravité une fois qu'elles eurent terminé. Je crois qu'il est temps de te révéler d'où tu viens très chère Levy.
La jeune femme était pratiquement translucide. Bien qu'elle n'y croyait pas, elle aurait voulu que Monsieur Makarov nie l'histoire, qu'il lui fournisse une explication logique prouvant qu'elle n'était pas une princesse. Elle ressenti des vertiges, s'accrochant au bras de Gajeel près d'elle pour se donner de la force. Puis elle écouta avec attention alors que Makarov se mis à raconter ce qui s'était passé il y avait près de dix-huit ans de cela, alors que son avenir changeait du tout au tout.
**Dix-huit ans plus tôt**
Il était déjà tard lorsque que la petite Erza avait finalement réussi à s'endormir. Cela faisait à peine quelques jours que la petite fille de 6 ans avait été délivrée de l'esclavage et les ravages psychologiques étaient encore bien trop présents pour qu'elle ne s'endorme sans faire de cauchemars. «Je commence à me faire vieux pour ça», pensa le petit homme alors qu'il se laissait choir sur une chaise berçante. À peine eut-il le temps de se détendre que la porte s'ouvrit en trombes, le faisant sursauter.
Makarov sorti son épée de son fourreau et se mit en position de défense, prêt à protéger les petits dans la chambre d'à côté. Puis la silhouette devant lui s'écroula. L'homme avait de longs cheveux noirs et quelques piercings au niveau du sourcil. Malgré son allure effrayante, son regard noir comme la nuit semblait demander de l'aide. Puis Makarov remarqua une tache de sang, s'agrandissant de plus en plus sous lui. Il était gravement blessé comprit-il.
- Que vous est-il arrivé! S'exclama Makarov, jugeant qu'il ne présentait pas une source de danger.
- Non! Dit l'homme alors que le vieux Dreyar tentait de l'aider. Je n'en ai pas pour longtemps de toute façon. Je dois absolument parler à Makarov Dreyar.
- Lui-même, dit le principal intéressé avec inquiétude.
- Bien, souffla l'homme. J'ai eu peur de m'être trompé d'endroit.
- Mais...
- J'ai entendu dire que votre bonté était sans limites, alors je vais vous la confier.
- Quoi? Qui?
- La princesse, dit-il avec de plus en plus de difficulté à respirer.
Les yeux de Makarov s'agrandirent avec surprise en voyant l'homme relever sa cape, révélant une jolie petite fille d'à peine quelques semaines.
- Ne me dites pas que...
- Il y a eu un coup d'état contre la famille royale, dit-il avec difficulté. Personne ne doit savoir qui elle est, même pas elle!
Makarov hésita un peu puis lui offrit un regard entendu, prenant le poupon dans ses bras.
- Donnez-moi de quoi écrire, vite.
Makarov ne se le fit pas dire deux fois et lui fournit le matériel nécessaire. Il rédigea une lettre qu'il cacheta avant de la tendre à Makarov.
- Si un jour la princesse devait apprendre ses origines, remettez-lui ceci. Elle pourrait très bien avoir un grand rôle à jouer. Assurez-vous simplement qu'elle soit prête.
- Prête à quoi?
- Prête changer le royaume pour le mieux.
Puis il partit.
- Attendez! S'exclama Makarov. Vous ne pouvez pas partir comme ça!
L'homme lui offrit un regard résigné.
- Vous... Commença-t-il, maintenant à bout de souffle, du sang s'échappant toujours abondamment de sa plaie. Vous savez comme moi que je ne survivrai pas à la nuit. Si je meurs ici, j'offre une piste directe vers la princesse.
Le petit homme acquiesça avec regret.
- Une dernière chose. Quel est son prénom.
- Levy, elle s'appelle Levy.
**Présent**
Personne n'avait osé prononcer un mot durant le récit. Au loin sur le feu, la bouilloire pouvait se faire entendre, indiquant que l'eau était prête, mais personne ne réagit. Makarov se leva finalement, fouillant dans une sorte de coffre-fort et en ressorti une vieille enveloppe jaunie.
- Voilà, dit-il en la tendant à Levy. Elle t'appartient.
Ses mains n'avaient jamais tremblé autant, mais elle vint tout de même à bout de l'ouvrir et d'en extirper une lettre à l'écriture tout aussi tremblante que ses mains. Son cœur se serra en voyant une tâche de sang sur le papier. Le sang de celui qui l'avait sauvé au prix de sa vie.
Très chère Levy,
J'aurais tant aimé vous rencontrer dans d'autres circonstances, mais le destin en a décidé autrement. Je n'ai malheureusement pas le temps d'étayer ma lettre alors j'irai droit au but : vos parents sont décédés cette nuit suite à un coup d'état. Le roi au pouvoir, au moment où vous lisez cette lettre sera fort probablement celui qui a commandé l'assassinat de vos parents ou un de ses descendants. Ce traître d'Auguste ne peut toutefois pas avoir agi seul.
Je n'aurai cependant jamais l'occasion de découvrir qui a permis cet assaut ayant ravagé l'entièreté de l'équipe de Phantom. Vous êtes la seule à pouvoir reprendre votre royaume.
Une dernière chose, si un jour votre route croise celle de Gajeel, dites à mon fils que son père est fière de lui. Je n'ai aucun doute qu'il sera un allié de valeur à votre cause.
Que la chance soit avec vous.
Metalicana Redfox
Et voilà! J'ai adoré écrire cette partie montrant un peu le père de Gajeel et son sacrifice pour sauver Levy. J'espère que vous avez aimé! Dites moi ce que vous en pensez!
Lily xx
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