Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 59 : Et c'est pour ça que tout Poudlard est au courant !

RETOUR A POUDLARD 

Et du point de vue de Lucy. Après ça, il ne restera qu'un ou deux chapitres qui auront un point de vue double (Lucy et quelqu'un d'autres (les autres dites rien !)) 

Alors ce chapitre (et le suivant - il a été coupé en deux par rapport à l'original), c'est un de ceux que j'ai préféré écrire. J'avais mille scénarios en têtes, tous plus hilarants ou n'imps les uns que les autres et ça a fini par se  figer comme ça ! Son titre est bien évidemment tiré des HP eux-mêmes, d'une phrase de Dumbledore dans le tome 1 ! 

Bonne lecture <3 

Chapitre 59 : Et c'est pour cela que tout Poudlard est au courant !

-File le bacon, Scampers.

Adam prit sa baguette et fit léviter le bol de bacon jusque Luke, qui l'attrapa d'une main leste. Lucy en profita pour prendre une tranche et la mettre dans son assiette.

-Quelle heure elle a dit, McGonagall ? s'enquit Shannon.

Elle n'avait pas touché aux différents plats autour d'eux, ce qui interloqua Lucy. Elle se contentait de rester assise, les genoux contre sa poitrine et à regarder tout le monde manger.

-Midi, répondit Lysander, des œufs brouillés plein la bouche. Enfin j'crois. Je perds la notion du temps, ici.

Lucy eut un menu sourire. Autour d'eux, les elfes de maison s'affairaient avec précipitation en prévision du déjeuner qui se profilait. Ils étaient retranchés dans la cuisine depuis le matin, profitant des largesses des maitres des lieux pour se nourrir. Oncle Harry s'était dépêché d'aller quérir le professeur McGonagall quand il avait découvert les filles. Il était très tôt – cinq ou six heures du matin d'après Lucy – et elles l'avaient découvert en robe de chambre à carreau écossais, les yeux écarquillés devant l'exploit des jeunes filles. Puis les ailes de son nez s'étaient mises à frémir et Lucy avait su qu'elles allaient passer un sale quart d'heure. Comme elles l'avaient prévu, elles racontèrent toute l'histoire et évoquèrent l'implication de Lysander et Adam. Elles avaient délibérément tu le rôle de Luke. Mais Lucy fut désespérée quand, lorsque McGonagall avait exigé de tirer du lit les impliqués, Luke passa la porte de l'infirmerie avec Adam. Il avait jeté un regard noir en secouant lentement la tête, l'air de dire « non mais sérieux, Weasley ? ». La directrice avait soupiré en le voyant, mais n'eut pas l'air surprise outre mesure. Ils avaient passé une heure à tout lui expliquer, à elle et Harry : leur enquête, la volonté de Lucy de faire un antidote suite à la suspicion de l'implication d'un professeur ... Luke s'était séparé à regret de son carnet d'investigateur pour le confier à Harry. Les yeux de l'Auror s'étaient écarquillés à mesure qu'il reconnaissait les scènes des photos. Puis, une fois le récit terminé et que la directrice en ait eu assez de répéter qu'ils avaient été inconscients, beaucoup trop téméraires et sûr d'eux, qu'ils auraient dû parler des photos à quelqu'un et qu'elle allait veiller à ce que leur témérité soit punie, ils furent renvoyés dans leurs dortoirs sans ménagement.

Entre deux, Hannah était arrivée et s'occupait de James, qu'ils entendaient régulièrement ronfler et marmonner. Harry voulut les accompagner jusqu'à leurs Salles Communes respectives, mais quand ils sortirent enfin de l'infirmerie, c'était déjà l'heure du petit-déjeuner et nombre d'élèves se dirigeaient déjà vers la Grande Salle. C'était le cas de Lily, qui s'était précipitée sur son père, lui sautant au cou en pleurant.

-C'est vrai pour James ? Tout le monde dit que c'est vrai ... Dis-moi que c'est vrai, je t'en prie ...

Les cinq autres échangèrent des regards paniqués et Lucy se promit d'étrangler Louis à la première occasion. Les élèves dans le Hall murmuraient, les pointaient du doigt. Des sourires se lisaient sur les lèvres et l'appréhension dans les yeux.

Tout le monde était au courant.

Lucy s'était sentie comme prise au piège, suffoquant. Elle avait jeté un regard suppliant à oncle Harry, affolée. L'Auror avait refermé ses bras sur Lily et hoché en direction de Lucy. Il n'y en fallut pas plus à la jeune fille pour attraper les deux personnes les plus proches d'elle (Lysander et Shannon, il lui semblait) et les faire s'engouffrer dans le couloir le plus proche.

Il avait été hors de question qu'ils affrontent cela maintenant.

C'était Adam qui avait eu l'idée de la cuisine. Affamé, Luke avait été le premier à accepter. Dès lors, ils y étaient retranchés, mangeant – pour certain du bout des lèvres – tout ce que les elfes de Maison leur donnaient. Ils étaient assis en cercle dans un coin de la cuisine.

-Mais qui a su ? songea Adam à voix haute. On était que cinq à savoir...

Shannon et Lucy échangèrent un regard discret. Elles savaient qui avait connaissance de ces faits et la préfète de Serpentard était persuadé que son cousin passerait un très mauvais quart d'heure s'il croisait la route de la Poufsouffle.

-Nous sommes à Poudlard et ce qui se passe est un secret, marmonna Lysander avec défaitisme. C'est pour cela que tout Poudlard est au courant.

-Boh, fit Luke en haussant les épaules. Il suffit qu'un malin se soit amusé à tourner autour de l'infirmerie avec des oreilles à rallonges et ... Boum.

Lucy se mordit nerveusement la lèvre, se demandant s'il fallait parler de Louis ou pas. Shannon chercha son regard, se posant sans doute la même question. Finalement, elles ne dirent rien, trop abattues.

-Je ne suis pas prête à affronter Poudlard, avoua Shannon en ramenant un peu plus ses jambes contre elle. Je veux dire ... Je pensais qu'on allait pouvoir garder le secret ...

-Pareil, fit Adam avec une certaine amertume. J'aime bien l'anonymat.

Ils paraissaient tous les deux dépités et Lucy les comprenait. Ils étaient du genre discret, qui ne fait pas de vague et supportent mal que le regard des autres soit plaqué sur eux. Adam n'avait jamais supporté la visibilité qu'apportait le fait d'être joueur de Quidditch et Shannon était d'une timidité maladive. Non, vraiment, si tout Poudlard était au courant, Lucy doutait qu'ils apprécient la chose.

Lysander, Luke et Lucy étaient plus habitués à ce genre de circonstances. Luke et Lucy pour leurs noms de familles, avec différentes conséquences dont ils avaient appris à faire face. Lysander à cause de son air légèrement loufoque – mais le préfet était tellement plongé dans sa bulle que Lucy doutait que ça ne l'atteigne réellement.

-Bof, intervint Luke en haussant les épaules. Ne vous en faites pas, ça va passer. Bientôt tout le monde reviendra et on arrêtera de parler de vous pour parler du retour du grand James Potter.

Lucy sentit son cœur s'envoler de sa poitrine. Car oui, ça restait la grande information. James allait revenir.

Ils avaient réussi.

Un sourire insensé se forma sur ses lèvres et Luke eut un grand geste pour la désigner :

-Vous voyez ? La préfète approuve !

-Quoi ? Ah. Euh ouais un peu. Ça va finir par se tasser. En plus derrière il y a les finales de Quidditch qui arrivent alors ...

-Génial, grommela Adam en passant une main sur son visage. Et quand est-ce que l'attention s'éloigne de ma personne ?

Lucy lui donna une légère tape derrière la tête, auquel Adam répondit en s'éloignant, une moue boudeuse aux lèvres. Luke mangeait allégrement son bacon en regardant les elfes travailler. Apparemment, il y avait du chou de prévu pour ce midi et cela révulsait l'estomac de Lucy. Ils attendirent quelques temps en silence, puis Lysander annonça qu'il était temps d'y aller. Ils prirent les provisions que leur offraient les elfes et quittèrent la cuisine, la mort dans l'âme. Ce n'était pas un secret : ils savaient que McGonagall était en train de s'entretenir avec leurs parents, et aucun d'entre eux n'avaient envie d'affronter leur jugement. Pas même Lysander, étonnement morose depuis ce matin.

-La chanceuse du groupe, c'est Weasley, grommela Luke, qui semblait le plus réticent à rejoindre la directrice. Quoi ? (elle lui jetait un regard outré). Tu vas vraiment me faire croire que tes parents vont se déplacer ?

Lucy ravala un commentaire acerbe. Evidemment que ses parents ne viendraient pas. Ils étaient beaucoup trop occupés au Ministère. Dans le meilleur des scénarios, ils envoyaient Papy Weasley – sa gentillesse naturelle l'empêchait totalement d'élever la voix sur ses enfants. Dans le pire, c'était Mamy Weasley – dont l'âge n'avait fait que renforcer la puissance vocale. Mais le cas le plus probable était qu'ils envoient Molly, et ce n'était pas pour plaire à Lucy : elle doutait que sa sœur soit ravie de ces faits.

-Chanceuse, ouais, ironisa tout de même la jeune fille. Tu vas voir la joyeuse beuglante que je vais recevoir demain. D'ailleurs, je m'étonne de ne pas encore en avoir.

-Pareil, admit Shannon en tripotant sa chaine. Ça aurait été Zephan ...

Lucy leur jeta un regard peiné. Ce qu'ils avaient fait été extraordinaire, mais ça risquait à tous de leur causer des problèmes familiaux. Ses yeux s'attardèrent sur Luke un instant, car elle savait qu'il était sans doute celui qui en souffrirait le plus. Ses parents devaient s'étrangler d'indignation, actuellement – notamment s'ils comprenaient, voyant une moldue dans les locaux, que Luke s'était associé à des gens qu'ils considéraient indigne d'eux. Elle priait pour qu'Elen Donovan n'ait pas trop subi leurs remarques acerbes – comme Molly, ou quiconque était venu pour elle.

Ils traversèrent le château discrètement, prenant soin d'éviter les couloirs fréquentés et passèrent quelques fois sous sortilèges de désullusion. Les élèves commencèrent à sortir de cours pour le déjeuner : tout Poudlard était en ébullition. Lucy était ravie de voir la vie revenir à l'école – mais elle avait espéré que sa vitalité ne soit pas contre elle. Finalement, la gargouille fut enfin en vue, Harry Potter à ses pieds, les attendant. Le sourire qui éclairait son visage dénoua le nœud douloureux dans les entrailles de Lucy.

-Roxanne est venue deux fois me demander où tu étais, plaisanta l'Auror. Il paraît que vous vous cachez.

-Avec les fuites qu'il y a eu ... On a préféré se faire discret.

-Ce qui s'est passé hier est un secret, cita Harry avec un sourire amusé. Et c'est pour cela que tout Poudlard est au courant.

-Parfait ..., grommela Luke en levant les yeux au ciel. Dites, Monsieur Potter ... A quel point on va se faire déchirer, là-dedans ?

Lucy lui donna un coup de coude, mais elle fut horrifiée de voir une ombre passer sur son visage quand son oncle. Pourtant, il s'efforça de sourire d'un air rassurant.

-Ne vous en faites pas, votre directrice sait être juste. On y va ? Vous ne voulez pas la faire attendre ?

Ils hochèrent la tête sans conviction. Harry se retourna, donna le mot de passe et la gargouille s'anima, dévoilant le passage vers le bureau de la directrice. Après des échanges pressants de regards, ce fut Lysander qui s'y engagea le premier derrière Harry, Lucy sur ses talons. Luke fut le dernier à monter, la mâchoire contractée, le regard dans le vide. Harry toqua quelques coups à la porte et les pria de l'attendre sur le seuil. Lucy se rapprocha de Luke, soucieuse.

-Ça va aller ? lui souffla-t-elle doucement.

Un rictus amer déforma les lèvres de son ami.

-Ça va toujours, Weasley, t'inquiète. Et sache que je t'en veux encore d'avoir essayé de me maintenir à l'écart. Qui est l'enquêteur en chef ?

-Je voulais juste te protéger, protesta-t-elle avec une moue. Tu n'as beau dire qu'il n'y a pas de problème, on sait très bien que c'est faux.

-Tu vois, Weasley, c'est précisément pour cela que je ne te dis rien. Tu essaies toujours de mettre son grain de sel pour « arranger les choses » et c'est extrêmement agaçant.

Pour toute réponse, Lucy lui donna un coup de poing dans le bras et Luke lui ébouriffa les cheveux en retour.

-Pardon de prendre soin de toi.

-Lucy, soupira Luke en levant les yeux au ciel. Je n'ai pas besoin qu'on prenne soin de moi, je t'assure. Contente-toi de ... continuer à me frapper et m'aider à avoir mes BUSE, d'accord ? Le reste je gère.

Non, il ne gérait pas du tout, et elle le voyait à l'appréhension qu'il tentait de masquer dans son regard. Elle fut tentée de lui prendre la main et de la serrer pour lui assurer que tout irait bien, mais elle doutait que Luke accepte – et que tout irait bien. Elle remarqua qu'Adam aussi couvait Luke d'un regard inquiet, regard auquel Luke répondit par un gros soupir agacé et Adam détourna les yeux. Harry revint à ce moment et leur ouvrit la porte avec un sourire rassurant.

-Je ne suis pas sûre de vouloir rentrer, en fait, murmura Shannon en se cachant derrière Lysander.

-Oh je vous jure, marmonna celui-ci en poussant Shannon devant lui sans ménagement. Vous êtes une bande de bébé-Botrucs.

-Calme, Dragonneau, rétorqua vertement Luke. Tu n'étais pas super rassuré y'a quelques minutes.

-Personne ne va vous manger, les rassura Harry avec un grand sourire. Très franchement, sinon croyez-moi, j'aurais été digéré depuis longtemps. Très longtemps. Ma première année, en fait.

Lucy laissa échapper un rire nerveux. Il était vrai que si Harry avait réussi à finir sa scolarité à Poudlard avec tout ce qu'on racontait, ils n'avaient pas tant à craindre. Ce fut sans doute grâce aux yeux doux et au sourire rassurant de son oncle qu'elle réussit à mobiliser ses forces pour entrer la première dans le bureau. Elle le regretta presque aussitôt.

La première chose qu'elle vit fut le regard venimeux d'Enoboria Zabini, la mère de Luke. Ses cheveux d'un blond très pâle étaient relevés en un chignon strict et ses yeux d'un bleu délavé et glacé la transperçaient de part en part. A ses coté, Blaise Zabini se contenta d'un regard froid mais assez indifférent. Et à côté de lui ... à côté de lui ...

-Oncle Percy, jappa Lysander, stupéfait.

Percy Weasley eut un grand sourire, crampé droit sur sa chaise, ses lunettes en écailles plantées sur son nez d'un air digne. Lucy s'immobilisa, figée. Elle s'attendait à voir Molly, voire ses grands-parents.

Pas son père en personne.

Un sourire retroussa les lèvres de Percy.

-Bonjour, Lucy. Tu peux t'avancer, s'il te plait ? Tu empêches tes camarades d'entrer.

Mais Lucy ne bougea pas d'un pouce. Elle dévisagea son père, interdite, tentant de décrypter l'expression de son visage, la lueur dans ses yeux bruns. Puis Lysander la poussa doucement dans le dos pour qu'elle avance. Lucy retrouva alors ses esprits et s'approcha doucement de son père.

-Tu n'as pas un travail ? s'enquit-t-elle, retrouvant un peu de sa malice habituelle devant lui. Genre, assez important ?

-Hermione m'a libéré le temps que je règle ton cas, jeune fille.

Mais son ton n'avait pas l'air si réprobateur et Lucy sentit son cœur s'alléger quelque peu. Elle s'autorisa alors à regarder à la droite de son père. La femme aux cheveux auburn et l'homme aux cheveux blonds devaient être les parents de Shannon, ce que la Poufsouffle confirma en se plantant derrière eux. Lucy sentit le malaise la prendre quand elle remarqua la cicatrice sur le visage de Susan Finnigan ou la trace de brûlure sur le dos de la main de son mari. Lysander s'était quant à lui rapprocher d'une femme aux cheveux blonds emmêlés et un grand sourire s'étira sur les lèvres de Lucy.

-Bonjour tante Luna.

Luna Dragonneau eut un sourire tendre pour Lucy et se leva prendre sa lointaine nièce par alliance dans ses bras.

-Ton père ne te le dira pas, mais tu as bien fait, lui souffla-t-elle d'entrée à l'oreille. Je suis fière de vous.

Elle s'éloigna un peu, son sourire flottant sur ses lèvres, et retourna s'asseoir pour s'adresser à Lysander :

-Ton père n'a pas pu venir. Il est au Pérou cette semaine et je n'ai pas eu la foi de le ramener.

-Tu as bien fait ! la rassura Lysander, souriant lui aussi. Il fait quoi, une nouvelle piste pour les Ronflaks Cornus ?

Lucy se retint de frapper le plat de sa paume contre son front et le regard peu amène que son père adressa à Luna montrait le même sentiment d'agacement qui s'éprenait de lui. Fort heureusement, ils ne s'attardèrent pas sur les Ronflaks Cornus. Luke était rentré lui aussi, le visage impassible. La seule personne à rester à l'extérieure – et c'était surprenant – était Adam. Luke lui jeta un regard sidéré mais la préfète vit à la tension dans ses épaules qu'il se retenait visiblement d'éclater de rire. Lucy se rendit alors compte que, tout obnubilée qu'elle avait été par la présence de son père, elle n'avait pas vu Elen. Ni aucun visage qu'elle avait vu au Pays de Galles. Elle se recula d'un pas pour apercevoir qui était venue pour Adam et retint un cri de surprise. Aux côtés des Zabini – qui avait eu cette idée ? – nonchalamment appuyée contre sa chaise, les mains croisées sur une béquille, un jeune homme aux cheveux bruns et aux yeux noisette fixait la porte ouverte, les traits crispés. Elle n'avait vu ce visage qu'une seule fois, en photo et il avait un peu changé : ses cheveux étaient plus courts et son visage avait perdu toutes les rondeurs de l'enfance.

Mais il était impossible de ne pas reconnaître Alan Scampers.

Lucy jeta un regard épouvanté à Shannon, qui le lui renvoya. Susan parut voir leur trouble et eut un léger sourire, penaude.

-Il se pourrait que tout ne se soit pas passé comme prévu.

-Pas comme prévu, répéta Shannon d'une toute petite voix.

Cette fois, Luke n'en put plus : un éclat de rire incontrôlable s'échappa de ses lèvres et ses parents lui jetèrent un regard réprobateur.

-Oh bon sang, haleta le préfet en tentant de se calmer. Ça, c'est signé. Tu ne peux vraiment pas t'en empêcher ...

-Ah non ! protesta Lucy, comprenant que Luke l'accusait d'avoir intrigué. Cette fois je suis innocente !

-Taisez-vous ! exigea McGonagall avec fermeté. Scampers, veuillez rentrer. Si ça ne vous dérange pas, j'aimerais en finir au plus vite.

Un pas après l'autre, et visiblement à contrecœur, Adam entra dans la pièce et ferma la pièce derrière eux, le visage fermé. Ses yeux n'étaient posés sur personne en particulier et Lucy sentit ici son regard bruler et elle détourna son visage pour éviter d'avoir à croiser les flammes dans ses iris.

-Surprise.

Lucy mit un moment à comprendre que cette voix était celle d'Alan Scampers. Il tenta d'avoir un ton neutre, mais la jeune fille l'entendait, cette espièglerie et cette gêne qu'il tentait de cacher. Adam posa enfin un regard sur son frère, restant à bonne distance de lui. Il essayait de rester impassible mais Lucy voyait ses poings serrés pour empêcher ses doigts de trembler. Elle tenta de chercher une réponse dans les yeux de Susan. La mère de Shannon lui retourna un regard désolé et elle fut presque persuadée de la voir articuler : « c'est de la faute de Molly ».

-Je veux des explications, exigea alors Adam, toujours en respect de son frère, une colère contenue dans la voix.

-Des sorcières m'ont suivies de façon peu discrète, railla alors Alan.

-Molly, précisa alors pleinement Susan. Elle est mauvaise en sortilèges de métamorphose corporelle et ne souhaitait pas en avoir l'usage.

-Je vais la tuer, marmonna Lucy avec humeur.

Un sourire retroussa les lèvres d'Alan – un sourire qui ressemblait beaucoup trop à celui d'Adam.

-Ça va être drôle, quand vous allez vous voir, parce qu'elle aussi elle aimerait bien te tuer. Euh. Lucy, je suppose ?

La préfète piqua un fard et hocha brièvement la tête. Adam passa une main troublée sur son visage et McGonagall parut presque compatissante.

-Molly. Et je ne te demande pas ce que Molly faisait là, Lucy ...

-Ce n'est pas elle, se dénonça Shannon d'une petite voix, alors que Lucy sentait son cœur dévaler sa poitrine. C'est moi qui aie envoyé une lettre à ma mère. Mais je ne pensais pas ...

-Oh par Merlin, fit Luke, qui se retenait visiblement de rire. Ça ne change rien à l'affaire. Weasley, tu as même fini par pervertir Finnigan.

-Ah oui parce que c'est toujours de ma faute ? ragea Lucy avec un regard noir pour son ami. Je suis la source de tous les maux de Poudlard ?

-Non, juste des nôtres.

-Weasley, Zabini ! cingla McGonagall, les ailes du nez frémissante. Il ne sert à rien de trouver un coupable, enfin ! Monsieur Scampers, nous avons tenté de joindre votre mère et votre sœur, qui sont toutes deux indisposées. Pardonnez-nous de cette scène, mais c'était soit votre frère, soit votre père.

Lucy retint une grimace et elle se rendit compte que tous se jetaient des regards gênés. Assurément, Alan ce n'était pas parfait, mais c'était mieux que le père Scampers.

-Maintenant, entonna-t-elle avec fermeté. Je sais que la situation est assez tendue, mais je vous demande à tous de prendre sur vous pour les prochaines minutes. Nous sommes ici pour discuter de ce que vos enfants ont fait.

-Ou frère.

-Ou frère, pardon Mr. Donovan.

Adam parut alors s'étrangler et Lucy sursauta, surprise. Elle dévisagea Alan, qui n'avait pas sourcillé, sa béquille et ses yeux un peu triste. Evidemment. Leur nom de famille venait de leur père. Si Alan était parti pour couper tout pont avec son passé, il était compréhensible qu'il ait abandonné le nom du père pour celui de sa mère. McGonagall promena ses yeux sur l'assemblée, les parents – et Alan – assis sur leurs chaises et leurs enfants à l'arrière – et Adam loin, à l'arrière.

-Vous êtes décidemment la bande la plus hétéroclite que je n'ai jamais croisé.

Un sourire s'étira malgré elle sur les lèvres de Lucy. Ça, ils étaient parfaitement au courant, tous autant qu'ils étaient.

-Ça pour être hétéroclite, ricana le père de Shannon. Je n'aurais jamais cru que ma fille s'associerait avec le fils de Lufoca Lovegood et Enoboria Selwyn.

-Zabini, rectifia la mère de Luke d'un ton glacial.

-Oui, je me doute bien, reprit McGonagall avec aplomb. Bref. Vos parents ont été mis au courant de ce dont vous m'avez parlé ce matin. Vous êtes parfaitement conscience d'être passé outre le règlement – ce qui extrêmement décevant pour des préfets et un préfet-en-chef ?

Lysander, Lucy et Luke baissèrent honteusement le nez. McGonagall prit un parchemin et redressa ses lunettes.

-Vol de matériel, introduction de substance interdites (elle jeta un regard pénétrant à Luna, qui avait fourni quelques ingrédients à Lysander lors de leur sortie à Pré-au-Lard). En confectionnant cet antidote, vous avez risqué vous vies – que ce serait-il passé si un de vos mélanges avait mal réagi ? – et vous avez risqué celle de Mr Potter. Et vous avez caché à l'administration des informations importantes pour l'enquête. Vous avez conscience que vous avez ainsi paralyser l'enquête officielle et fait obstruction à l'investigation des Aurors ?

Lucy jeta un regard peiné à Harry, qui était resté posté derrière la directrice. Mais il sourit doucement.

-Ce n'est pas toi qui vas dire quelque chose, je suppose, devina alors Percy, qui voyait bien les sous-entendus du sourire de Harry. Tu as fait bien pire de ton temps à Poudlard. Le polynectar dans les toilettes de Mimi Geignarde, tu te rappelles ?

-Oh par Merlin Percy, ne me rappelle plus cet épisode.

-Dois-je vous rappeler, gronda la directrice à l'adresse des élèves, ignorant la discussion des deux hommes. Que rien que pour la mise en danger d'autrui je peux simplement vous renvoyer ?

Ils échangèrent des regards nerveux. Shannon se mordait la lèvre si fort que Lucy se demandait quand est-ce qu'elle allait se mettre à saigner et Luke portait fréquemment l'ongle de son pouce à ses lèvres. McGonagall les contempla d'un regard sévère derrière ses lunettes.

-Pourtant, je ne le ferais pas.

Lucy sentit un poids énorme s'envoler de ses épaules. Le soulagement était perceptible, si bien chez ses camarades que chez leurs parents. Seul Alan leva les yeux au ciel, désabusé.

-Vous avez un problème, Mr. Donovan ? cingla McGonagall, les paupières plissées.

Visiblement, la directrice et le frère d'Adam semblait déjà s'être appréhendé et Lucy remarqua avec amusement que qu'elle lui jetait le même genre de regard qu'elle pouvait jeter à James ou Louis. Et le sourire sarcastique qui s'étira sur les lèvres d'Alan fit tout comprendre à Lucy : Adam avait de l'espièglerie en lui. Son frère était pire.

-Rien, simplement qu'il n'y avait pas trop de suspens. Ils vous ont sauvé la mise, quand même.

-Ils ont enfreint le règlement et il y aura des sanctions, asséna la directrice avant de lever les yeux sur les concernés. Après vos examens – car vous avez tous BUSE et ASPIC – vous écoperez tous d'une semaine de retenue.

Alan leva une nouvelle fois les yeux au ciel pendant les autres échangeaient des regards soulagés. Une semaine de retenue, ce n'était pas le revoie, ils allaient survivre. Ils savaient ne pas en sortir indemne. Néanmoins, les parents de Luke levèrent sur leur fils des yeux glaciaux et le père de Shannon se tourna vers elle, une moue aux lèvres.

-Ma chérie, je fondais tellement d'espoir sur toi...

-Seamus, siffla Susan en fusillant son mari du regard. Je pense qu'on s'en sort bien avec Shannon.

-D'ailleurs, poursuivit McGonagall, la commissure des lèvres relevée. Il faudra que je vous touche un mot de Zephan ...

-Tu vois ! Tu nous as porté malheur !

-A quoi ça sert d'avoir ton frère dans le corps professoral si on se fait quand même convoquer ?

Lucy vit les épaules de son père trembler et elle se demanda l'espace d'un instant s'il se retenait de rire – mais cela lui paraissait improbable. Alan dressa un sourcil.

-Et pour ce qui est des récompenses ?

Lucy ne sut si Adam voulait s'élancer sur son frère pour l'étrangler, pour s'il réprimait de toutes ses forces le sourire qui souhaitait s'imposer sur ses lèvres. Elle fut également surprise qu'aucune flamme ne sorte des narines de McGonagall.

-Des ... récompenses ?

-Ils vous ont sauvé la mise, rappela Alan avec un aplomb incroyable. Ils ont réussi là où toutes vos équipes échouaient. Ça mérite une récompense ?

-Mr. Donovan, entonna lentement la directrice. La seule chose dont je suis sûre actuellement, c'est que je suis très contente que ce soient vos frères, et non vous, qui soient nés sorciers.

-Et les écoles qui m'ont renvoyé pensent sans doute le contraire. Donc, cette récompense ?

Cette fois, malgré tous ses efforts, il s'échappa ce sourire sur les lèvres d'Adam. Il le fit aussitôt disparaître, mais Lucy l'avait perçu. Si les Zabini jaugèrent Alan avec froideur et outrance, les yeux de Luna et Seamus Finnigan pétillaient d'amusement. Même McGonagall, malgré une mine froissée, semblait contenir un sourire.

-Les frères se suivent et ne se ressemblent pas, marmonna-t-elle néanmoins.

-Comment pouvez-vous encore douter de cette affirmation, alors que vous m'avez eu après Charlie et que Fred et Georges m'ont suivi ? lui fit remarquer Percy.

Un rire se fit entendre derrière McGonagall mais il n'émanait pas de Harry. Il émanait du portrait d'Albus Dumbledore, qui regardait Percy avec une sorte d'émotion contenue.

-Cela, effectivement, approuva l'ancien directeur. Et je suis intimement persuadé qu'il n'y a rien de mieux que deux frères différents pour construire une relation riche.

-Une relation riche, répéta Adam à voix basse. Ça marche aussi pour l'absence de relation ?

Le sourire d'Alan se figea sur ses lèvres. Lucy fut tentée de lui jeter un regard peiné, mais elle comprenait l'amertume d'Adam. La tête de McGonagall se pencha doucement sur le côté et un sourire désabusé se forma sur ses lèvres. Elle fouilla dans ses parchemins et se leva pour montrer l'un d'entre eux au second portrait derrière elle, celui de Severus Rogue. Ses yeux sombres et froids détaillèrent le parchemin.

-C'est d'une propreté douteuse, commenta l'ancien directeur d'un ton détaché. Mais compte tenu de ce que vous m'aviez montré concernant le Sérum de Basilius décanté ... Qui a fait ça ?

-Ça quoi ? s'enquit Lysander.

La directrice retourna le parchemin en leur direction et Lucy reconnut les ratures et l'écriture de Louis. C'était la recette de l'antidote dictée par Shannon. Celle-ci rentra sa tête dans les épaules et Luke n'eut aucun scrupule à pointer son doigt sur elle.

-Avec Lysander, répliqua aussitôt Shannon avec un regard noir pour le Serpentard. On était deux sur cet antidote.

-C'est assez bon, dit alors Rogue. Les larmes du Phénix ... Qui a eu l'idée ?

Lysander leva la main, avec une légère appréhension. Les yeux noirs de l'ancien directeur le dévisagèrent, se posèrent sur Luna, avant de se fixer à nouveau sur McGonagall.

-C'est extrêmement dur à manipuler, les larmes de Phénix. Et extrêmement difficile à trouver.

-Fumseck est resté dans la forêt. C'est lui qui a pleuré pour nous.

Le regard de Dumbledore parut légèrement s'embuer. Harry eut lui-même une réaction émue en passant une main sur son visage. Lysander sembla soudainement gêner et se dandina derrière sa mère.

-Fumseck, souffla Dumbledore avec un léger sourire. Tout ce temps et toujours aussi fidèle...

-Il serait capable de vous en fournir plus, Mr. Dragonneau ? s'enquit McGonagall d'une voix rauque.

-Je pense, évalua prudemment Lysander. Il faudrait que j'aille le voir ...

-Nous n'allons pas vous laissez aller seul dans la Forêt Interdite enfin, Dragonneau, se rabroua la directrice les yeux plissés.

-Sauf votre respect, je me passe de votre permission depuis ma troisième année.

Les yeux de McGonagall se firent perçant et Lucy ne sut comment Lysander faisait pour supporter ce regard. Les épaules de Luke se contractèrent si fort que la jeune fille était persuadée qu'il éclaterait à la prochaine situation cocasse.

-Je ferais comme si je n'avais pas entendu, cingla la directrice. Et reprenons. D'après Mrs. Londubat, l'antidote a l'air de parfaitement fonctionner. Mr. Potter se réveille et ne semble pas souffrir d'effet secondaire. Ne vous méprenez pas. Je reste contrariée et déçue de vos comportements à vous tous. En revanche je suis forcée d'admettre que ... vous avez de l'excellent travail.

Lucy réprima le sourire fier qui lui venait de spontanément aux lèvres.

-C'est Shannon et Lysander, en vérité, répliqua-t-elle avec un coup d'œil taquin pour ses amis. Nous on a eu touché à l'antidote.

Shannon lui renvoya un regard gêné, mais Lysander répondit par un sourire. La commissure des lèvres de la directrice se releva légèrement et elle tourna le visage vers les deux blonds.

-Comme l'a dit le professeur Rogue, c'est assez brillant, pour tout dire.

-Ce n'est pas ce que j'ai dit, protesta le portrait de l'ancien directeur.

-Oh Severus, s'amusa Dumbledore. Vous ne l'avez pas dit, mais nul doute que vous l'avez pensé.

Rogue eut l'air scandalisé par le sous-entendu et Lucy vit Albus Dumbledore et oncle Harry cacher de leur mieux leur hilarité.

-Au-delà du simple antidote, reprit alors l'Auror avec un sourire. Vous avez eu des pistes vraiment intéressantes et judicieuses concernant l'enquête. Qui se chargeait de cela ?

-Luke, répondirent-ils tous en chœur avec précipitation.

Lucy réprima un soupir de soulagement. C'était le moment de faire briller son ami aux yeux de ses parents – s'ils y arrivaient assez bien, il n'y aurait peut-être pas de conséquences. Les yeux du préfet s'écarquillèrent et toute envie de rire sembla soudainement lui passer. Il leva les mains avec impuissance.

-Avec Scampers. Scampers m'a un peu aidé.

Adam se prit la tête entre les mains, dépité, et Lucy jeta un regard noir à Luke. Ils faisaient des efforts pour le mettre en lumière et lui gâchait tout ... Son sentiment d'agacement fut légitimé quand la mère de Luke se tourna vers son fils avec des yeux venimeux.

-Avec un né-moldu, hein ? siffla-t-elle à voix si basse que Lucy doutait que tout le monde entende.

Mais visiblement, Alan et Adam, de l'autre côté d'eux, avait parfaitement saisi les paroles d'Enoboria Zabini et s'accordèrent pour la fusiller du regard. Ils se retenaient apparemment de lui sauter à la gorge. Même McGonagall parut avoir compris la portée de l'échange entre la mère et le fils et plissa les yeux avec suspicion. Harry sourit avec tranquillité.

-Votre fils a effectué un travail d'investigation remarquable avec Adam.

-C'est surtout lui, insista celui-ci avec un regard noir pour Luke. Moi je passais mon temps à réviser.

-Vous allez vous renvoyez la balle longtemps ? les interrompit sèchement McGonagall.

Vous n'y êtes pas, professeur. On essaie de sauver sa peau, songea Lucy avec amertume. La mâchoire de son meilleur ami était contractée par la contrariété et son regard était éloquent : il refusait leur pitié.

-Je pense, entonna Alan avec un sérieux surprenant, qu'on devrait reparler récompense.

Cette fois, McGonagall ne le rabroua pas et se contenta de toiser les parents des Zabini avec une hostilité que Lucy sentait poindre.

-J'avoue avoir fait des calculs ce matin : à quel point ce que vous avez fait était stupide, à quel point c'était brillant ... Je refuse de hiérarchiser. Miss Weasley a certes monté cette opération, mais vous avez tous acceptés. Miss Finnigan et Monsieur Dragonneau sont certes ceux qui ont fait l'antidote, mais si vous n'avez pas volé les ingrédients – quelle idée encore ... - alors ils n'auraient pas réussi. Vous êtes tous impliqués jusqu'à cou. Je vous ai déjà annoncé que vous auriez tous une semaine de retenue et évidemment vous ferez perdre des points à votre Maison.

Lucy rentra la tête dans les épaules, attendant que le couperet tombe. La dernière fois qu'elle avait vu le Sablier dans le Hall, Serdaigle était à la lutte avec Gryffondor pour la première place. Qu'adviendrait-il lorsque McGonagall aurait retiré les points d'Adam et Lysander ? Et Serpentard, bon dernier, après les points perdus de Luke et Lucy ?

-Je veux que vous compreniez que ce que vous avez fait est grave, reprit la directrice avec sévérité. Dès que vous aviez eu des informations, vous auriez dû venir nous en parler. Vous vous êtes mis en danger et avez compromis l'enquêtes des Aurors. Jouer comme ça, dans votre coin ... Vous aviez vos raisons et nous les avons entendus. Simplement laissez-moi vous dire que cela ne se serait pas passé comme vous l'auriez pensé. Nous vous aurions écouté, bien sûr.

-D'autant plus que vos preuves sont assez solides, enchérit Harry. Vraiment, le travail d'enquête est remarquable.

Les joues de Luke rosirent et Lucy sentit des sentiments contradictoires lui ronger les entrailles. Entendre que McGonagall les aurait écouté – pour les photos, pour son innocence, pour la Potion trouvée dans la réserve – lui réchauffait le cœur mais la gênait également. Elle avait l'impression d'avoir fait cela pour rien et de n'être qu'une pauvre petite idiote qui avait voulu « jouer à Harry Potter ».

-C'est pour cela que je vous mets en retenue, et que je vous enlève des points. Bien sûr, et malgré la déception que vous m'inspirait tous ... Vos travaux, si bien l'enquête que l'antidote ... était proprement remarquables. Et effectivement cela mérite ... (elle lorgna Alan, qui lui sourit avec indolence) ... récompense.

Lucy sentit son cœur devenir plus léger et coula un regard sur les épaules de son père, tentant de deviner son humeur à leur tension. Que songeait-il de tout cela, à présent .... ? Pensait-il comme elle à leur conversation devant L'hippogriffe fringant ? Pensait-il qu'elle s'était comme lui autrefois laissée consumée par l'hybris ? La directrice soupira profondément et entonna :

-Donc, après calculs, points retirés et points ajoutés ... Vous rapportez chacun 100 points à vos Maisons.

Ils échangèrent des regards ravis et troublés. Lucy n'aurait jamais cru, vu la réprobation manifeste de McGonagall, que la balance serait positive mais elle l'était. Elle se promit d'aller jeter un coup d'œil aux Sabliers, car avec les deux cents points que Luke et elle venaient de rapporter ... Il se pourrait que Serpentard prenne la tête. Et visiblement, l'Adam l'avait également compris car il poussa un infime soupir presque déçu. Un mince sourire retroussa les lèvres de la directrice.

-Ne vous en faites pas, Scampers, vous rattraperez tout avec la Finale de Quidditch.

-Certainement pas, répliqua Lucy sans réfléchir.

Cette fois, son père se retourna sur elle pour la darder d'un regard agacé. Lucy lui répondit par son plus joli sourire.

-Ma position reste la même sur le Quidditch, Lucy, grommela-t-il.

-Ça tombe bien, la mienne aussi.

-Pas de sentiments, une belle chute de quinze mètres, coupe pour Serpentard, tout ça, résuma Luke avec un sourire cynique. Mais peut-être ne comprenez-vous pas, Monsieur Donovan ?

Lucy crut qu'Adam allait se jeter sur Luke pour l'étrangler, mais elle se contenta de jeter un regard inquiet sur ses parents. Sa mère eut l'air d'avoir avaler une potion particulièrement amère. Lucy en était à présent persuadé : son ami cherchait à faire enrager ses parents le plus que possible. Il n'y avait pas d'autres explications. Alan toisa Luke, l'air vaguement surpris.

-Non, ça va, Fred m'a expliqué.

-Fred ?!

Lucy dévisagea carrément le frère d'Adam, incrédule, avec l'envie de jeter Molly dans le Lac Noir sans procès. Alan eut un fin sourire.

-Molly considérait qu'il pourrait m'aider à mieux comprendre certaines choses.

-J'ai trouvé que c'était plutôt une bonne idée, intervint Susan Finnigan avec un sourire. Au fait, ils sont ici. A l'infirmerie.

Lucy écarquilla les yeux et se tourna vers la mère de Shannon, incrédule.

-Molly est ici ? Avec Fred ?

-Oh par Merlin, persiffla McGonagall avec humeur. S'il vous plait, taisez-vous Weasley. J'aimerais enfin achever cette discussion qui n'en finit plus. Et cessez de pouffer, Monsieur Donovan !

Alan sembla faire tous les efforts du monde pour cesser de rire et Lucy leva les yeux au ciel. La directrice les toisa tous de ses yeux sévères.

-Bien, je pense que nous en avons terminé. Mr. Potter m'a rapporté que ce qui se passe a été découvert et vous m'en voyez navrée. Faites-vous discrets plusieurs jours. Quand James Potter reviendra, je vous assure qu'on ne parlera de plus de vous. D'autant plus que les finales de Quidditch arrivent à grands pas.

-Merveilleux, grommela Adam.

-Et pour la suite ? s'enquit Luna, l'air songeuse. Il y avait deux autres garçons, non ?

Lucy sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. James ne serait pas le seul à revenir. Lionel et Alexandre aussi.

-La composition de la potion a été envoyée à Ste-Mangouste, leur apprit alors la directrice. Ils vont refaire des analyses et en fonction du résultat ...

-Refaire des analyses ? répéta Lysander, stupéfait. Mais on a tout fait comme il fallait, professeur !

-On l'a même testé sur Mushu, qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse de plus ? enchérit Luke.

-Mushu ? lâcha Enoboria Zabini avec une telle froideur que Lucy sentit son sang se figer dans ses veines. Qu'est-ce que c'est encore que cette bêtise, Luke ?

-Le chat de ma fille, rétorqua vertement Seamus Finnigan, avant de se tourner vers celle-ci. Tu as vraiment ... ?

Shannon hocha timidement la tête et un air peiné se peignit sur le visage de son père. Il prit doucement la main de sa fille. Un éclat de rire se fit entendre du côté d'Alan.

-Non sérieusement ? Tu as appelé ton chat comme le dragon dans Mulan ?

-Mr. Donovan ! le rabroua McGonagall avec un regard noir. Dragonneau, nous devons être prudents. Nous attendons également de voir comme l'antidote agit sur James Potter. Il n'a été administré qu'il a quelques heures ...

-Cela se comprend parfaitement, intervint alors – pour la première fois – Percy Weasley. Peut-être y-a-t-il encore manière à l'améliorer – et je dis cela avec tout le respect que j'ai pour votre travail, bien sûr. A votre âge, faire un antidote de cette complexité, c'est merveilleux.

-Merveilleux ? s'étonna Lysander, avant d'ajouter : Merci, Oncle Percy.

Shannon, elle, rougit comme une pivoine face au compliment fait par cet homme aux allures dignes et au menton redressé. McGonagall hocha la tête et lança :

-Je pense que nous en avons terminé. Vous êtes tous au courant des tenants et des aboutissants. Ce qui devait être récompensé l'a été – ce qui devait être puni l'a été également. Je pense que je pourrais vous libérer, à présent. Naturellement ... Nous sommes d'accord qu'à la moindre prochaine bêtise de ce genre, vous serez exclu ?

Ils hochèrent tous la tête avec contrition puis la directrice se leva et leur fit signe d'y aller.

-C'est bon, retournez en cours. Vous avez des examens importants à préparer. Quant à vous (elle toisa les parents). Veuillez m'excuser du dérangement et je vous remercie d'être venu si vite. Je vous souhaite une bonne fin de journée.

Enoboria Zabini fut la première à se lever. Son regard bleu était si froid qu'il glaçait quiconque le croisait. Elle fit un mouvement sec de la tête à l'adresse de Luke, qui perdit immédiatement toute superbe. Il s'engouffra dans les escaliers à la suite de sa mère, son père sur les talons, le dos raidi par l'appréhension. Personne n'osa bouger alors. Seul Alan se tourna vers la directrice.

-Vous allez faire quelque chose, j'espère ?

Lucy le fixa, estomaquée. Se pourrait-il qu'Alan, guidé par son expérience, avait compris de quoi il en retournait ? Elle contempla les autres parents et vit leur peine et leur gêne dans leurs yeux.

-Parce que je ne pense pas que sa mère soit partie le féliciter, là, insista Alan.

-Il a raison, intervint alors Seamus Finnigan. Enoboria était violente, quand elle était à Poudlard. Vous vous souvenez du règne des Carrow ? Une sixième année et j'avais l'impression qu'elle était leur principale lieutenante !

-Je n'ai jamais fait attention à elle, intervint alors Harry avec un froncement de sourcil.

Seamus haussa les épaules. Ses mains s'étaient contractées sur ses genoux et sa femme et sa fille lui jetèrent un regard inquiet.

-Elle était très discrète. Une travailleuse de l'ombre. Tu te concentrais sur les grandes gueules de Malefoy ou Parkinson, mais elle ... Elle s'est un peu découverte, en septième année, mais tu n'étais pas là pour voir. Elle était ... effrayante. Elle te regardait et j'avais l'impression qu'elle lisait dans tes pensées. Je peux t'assurer qu'elle adorait les cours des Carrow ... Comment il s'appelait, déjà ?

-Est-ce utile d'en parler devant les enfants ? s'enquit alors Luna en se levant.

Son regard brillait d'un éclat étrange et elle porta machinalement une main à son poignet droit. Lucy avait déjà aperçu quelques cicatrices sur le corps de sa tante par alliance, mais les avait imputés à son métier avec les créatures magiques. Et si elles étaient des blessures bien plus profondes que cela ?

Mais cette discussion sur Enoboria Zabini lui remuait les entrailles. Depuis qu'elle connaissait Luke, elle avait toujours cru que c'était avec son père qu'il avait un problème. Mais cette convocation ... comment elle avait réagi ... comment le père de Shannon réagissait avec elle ... Ce n'était pas Blaise Zabini, le problème. C'était Enoboria.

Lucy sentit la rage bouillonnait en elle. Elle n'avait pas imaginé l'aversion que Luke portait à son père. Alors lui avait-il fait croire qu'il était le problème pour l'éloigner de la vérité ? Lui faisait-il si peu confiance ? Malgré elle, elle jeta un coup d'œil à Adam. Il la regardait aussi, et à son plus grand soulagement, elle n'y vit pas de la rage contre elle à cause de ce qui s'était passé avec Alan. Seulement de l'inquiétude.

Il fallait qu'elle sache.

-Je pense qu'on devrait essayer de le rattraper, proposa-t-elle résolument. Et ... d'aller lui faire réviser ses BUSE.

-Excellente idée, Weasley, approuva McGonagall avec un soupir. Allez-y.

-Je t'accompagne, proposa immédiatement Adam.

-Non, Scampers, vous, vous restez ici. J'ai encore à parler, à vous et votre frère.

Adam renvoyé à la directrice un regard déboussolé et Lucy sentit son cœur faire une embardée dans sa poitrine. A nouveau, leurs yeux se croisèrent et la jeune sut qu'ils pensaient à la même chose.

Gethin.

Lucy tenta de lui faire passer toute son assurance. Elle avait toujours été pour qu'Adam parle de Gethin à McGonagall : de son point de vue, c'était la meilleure façon de le protéger. Mais c'était à lui de prendre cette décision. Pas Adam. Gethin. Une chaise racla à terre et Percy Weasley se leva, le dos droit, le menton relevé.

-Je vais accompagner Lucy. De toute manière, je dois parler aux Zabini de ce qui se passe en ce moment au Ministère de la Justice ...

-La loi d'Amnistie ? devina alors Lysander, lâchant cela sans réellement réfléchir.

Lucy le fusilla du regard et Percy soupira.

-Décidemment, vous avez fouillé partout. Mais oui, c'est cela. Elle est en train d'être débattue. Vous ne devriez pas y aller d'ailleurs, Susan ?

-De ce pas, assura-t-il avec un sourire prudent. Juste le temps de coincer mon cadet – je ne suis pas sûre que Seamus ait la trempe pour le punir.

-Susie ! se scandalisa son mari avec un regard vexé.

Shannon eut un vague sourire entendu. Percy hocha la tête et prit congé de la directrice avant de poser la main sur l'épaule de Lucy et de la pousser vers la sortie. La jeune fille se laissa mener, et eut juste le temps d'entendre Severus Rogue soupirer :

-Encore une fois, des Weasley ...

-Taisez-vous, Severus. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro