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Chapitre 39 : La contre-charge

Et le chapitre suivant pour me faire pardonner de vous avoir fait attendre si longtemps ! Bonne lecture ! 

*** 

Chapitre 39 : La contre-charge.

-Il est vraiment trop mignon.

Adam sourit devant la fascination de Lucy, mais ne répondit rien. Ils étaient tous les deux allongés au milieu du salon, sur une couverture. Entre deux, dans son petit landau, Arthur agitait ses petits poings, les yeux à moitié ouverts. Lucy caressa sa petite main potelée du bout du doigt, et Arthur enveloppa son index de sa main, gazouillant tranquillement. Il était sorti la veille de la maternité et Meredith avait décidé de rester jusque la fin des vacances scolaires pour que ses frères et sœurs puissent profiter de leur neveu. Morgan et Gethin dormaient encore et Elen, en congé, était partie chez ses parents en face avec Meredith.

-Ma mère dit qu'il ressemble à Meredith bébé, dit Adam en remettant en place le bonnet de l'enfant.

-Et tu ressembles à Meredith. Au final elle aura ce qu'elle voulait : un petit Adam.

Le jeune homme eut un sourire incertain, et coula un regard sur Lucy.

-Meredith a dit ça ?

-Oui. Elle a dit qu'elle préférait ça à uneMorgan. Chose que je peux parfaitement comprendre.

-Elle n'est pas si terrible, quand on s'y habitue.

-Je sais. J'ai Roxanne à la maison, je te rappelle.

Adam eut un petit rire.

-Ça je veux bien admettre que ce n'est pas facile !

-Oui. C'est pour ça que je te la laisse.

-Pas question.

-On avait dit que c'était toi !

-Tu as dit que c'était moi.

Lucy lui jeta un regard courroucé, et il lui fit un sourire angélique, considérant que la question était close. Depuis les docks, ils s'étaient efforcés d'explorer la nouvelle relation qui s'offrait à eux. Beaucoup de choses n'avaient pas changées. Ils lisaient toujours le matin avec Gethin et Morgan et ils travaillaient toujours sur le lit d'Alan l'après-midi. C'étaient des détails qui s'étaient modifiés, mais des détails qui avaient toute leur importance. Une tension entre deux qui s'était évaporée. Les masques qui étaient tombés. Des baisers volés de temps à autres. Lucy en avait la tête qui tournait. C'était à la fois étrange et familier pour elle, comme si son esprit attendait de vivre ainsi. Sur les Docks, elle avait eu l'impression de sauter dans le vide, les yeux fermés. Elle atterrissait à présent sur une pile de coussin, tout en douceur. Les choses se faisaient naturellement et sans forcer et c'était extrêmement agréable pour elle. Alors que leurs liens s'affermissaient, ils s'étaient mis à débattre de qui mettrait au courant qui, et Roxanne était un problème qu'il se rejetaient souvent l'un à l'autre. Cependant, ils s'efforçaient de rester discrets, même aux yeux de la famille Scampers. Si bien qu'à présent, personne ici n'avait conscience de ce qui s'était passé entre Lucy et Adam.

Adam caressa tendrement le dos de la main du petit Arthur, mais pourtant, une ombre traversa son visage. Lucy lui lança un regard interloqué et il soupira :

-Je n'aurais jamais dû être son parrain. Ça aurait dû être Alan.

-Tu n'en sais rien, le rassura Lucy. Peut-être que Meredith t'aurait choisi quand même.

Adam eut une moue dubitative. Il fixait son filleul comme s'il voyait son frère à travers lui et ses yeux s'assombrirent. Lucy se mordit la lèvre inférieure et s'autorisa à poser la question qui lui brulait les lèvres :

-Tu n'as jamais cherché à retrouver Alan ?

Adam ne lâcha pas Arthur du regard et secoua la tête de droite à gauche.

-Non. Enfin ... c'est compliqué, Lucy. Londres, c'est immense. Comment veux-tu que je le retrouve dans cette ville tentaculaire ?

-Tu ne sais pas dans quelle école il a été ?

-C'était il y a un cinq ans. Il en est probablement sorti. Et Dieu seul sait où il peut être.

Adam ne la regardait pas, mais Lucy voyait ses épaules se contracter sous l'effet de la tension. Dès les premiers moments, elle avait compris qu'il détestait parler d'Alan. Cela faisait écho à de trop mauvais souvenir et faisait couler le sang d'une plaie encore ouverte. Alors elle se tue, laissant Adam à ses sombres pensées, et agita passivement un hochet devant le visage d'Arthur. L'enfant suivit l'objet des yeux, et leva une main molle pour l'atteindre. Lucy le laissa refermer ses doigts dessus.

-On n'a pas de bébé, au Terrier, commenta-t-elle d'un ton badin. Le bébé pour nous, c'est Lily.

-Ce n'est plus vraiment un bébé, fit remarquer Adam avec un pâle sourire.

-Je sais bien, et c'est pour ça que c'est difficile pour elle. Tout le monde la voit encore comme le bébé de la famille.

-Il serait peut-être temps de la laisser s'émanciper, non ?

Lucy ne put s'empêcher de laisser échapper un éclat de rire qui interloqua le petit Arthur. Ses grands yeux bleu sombre s'exorbitèrent.

-Dit celui qui refuse de lâcher son frère !

-C'est différent et tu le sais, gronda Adam en se renfrognant.

-Je ne te blâme pas de le faire, enfin. Juste ... Le laisser un peu en paix. Un peu d'espace. Par Merlin, Scampers, tu étouffes Gethin !

-Oui et chaque fois que je relâche la pression pour lui laisser « un peu d'espace », il se passe quelque chose. Alors non, Lucy, d'expérience, je ne lâcherais pas Gethin.

Lucy soupira profondément en remarquant son air obstiné. Elle aurait essayé. Contrariée, elle lâcha Arthur et se laissa rouler sur le dos, les bras croisés sur sa poitrine. Adam se redressa sur ses coudes et dressa un sourcil.

-Tu fais la tête ?

-Et après c'est moi qui suis « contrariante ».

-Tu es contrariante, mais ça c'est un autre débat.

-Va te faire manger par un Snargalouf.

Adam éclata de rire. Lâchant son filleul, il se rapprocha de Lucy et elle vit son visage apparaître au-dessus d'elle, un petit sourire aux lèvres. Elle fronça du nez.

-Tu ne m'auras pas avec ton sourire d'ange, Scampers.

-Au moins tu admets que j'ai un sourire d'ange.

Agacée, Lucy tourna la tête pour se soustraire au regard malicieux du Gryffondor. C'était fou l'assurance qu'Adam avait quand il était en terrain connu. Bien décidé à la faire craquer, Adam commença à couvrir sa joue de baiser et Lucy finit par se débattre et à pouffer comme une enfant, malgré elle. Satisfait, Adam se redressa tranquillement.

-J'ai gagné.

-Je fais toujours la tête.

Il haussa les sourcils, l'air dubitatif.

-Ça commence à être de la réclame, Lucy.

La jeune fille lui tira puérilement la langue et se redressa, les joues rougissantes. Elle planta un petit baiser sur les lèvres d'Adam, mutine.

-Pas besoin de réclamer, je peux venir me servir.

Adam eut un sourire à la fois heureux et timide et passa un doigt sur sa joue avec tendresse. Lucy savoura se contact, qu'elle s'était interdite jusqu'aux docks. C'était si naturel, ça allait tellement de soi ... Si les débuts avaient été balbutiants et timides, trois jours plus tard, les choses commençaient déjà se mettre en place, des mécanismes. Le naturel prenait sa place entre eux deux. Montague allait certainement la jeter dans le Lac Noir sans forme de procès, mais maintenant elle se demandait comment elle avait pu s'en soucier. Elle sourit et Adam lui répondit. Il laissa glisser ses doigts jusque son cou et attira le visage au sien. Quand leurs lèvres s'effleurèrent, un délicieux frisson parcouru l'échine de Lucy. Ça aurait pu être un moment parfait si une voix venue d'en haut n'avait pas cinglé :

-Non mais j'y crois pas !

Adam grogna contre les lèvres de Lucy et la jeune fille s'écarta vivement en levant les yeux au ciel. Les examinant derrière la rambarde d'escaliers, accroupie sur les marches, Morgan avait les yeux écarquillés, mais ne paraissaient pas si surprise.

-Mais à part ça, ce n'est pas ta copine ! rouspéta-t-elle en se levant dignement. C'est mal de mentir à sa sœur, je vais le dire à Meredith !

-Tu vas dire quoi à Meredith ? intervint Gethin en arrivant derrière elle sur les escaliers, les cheveux désordonnés.

Morgan ne lui répondit pas et dévala l'escalier, avant d'ouvrir la porte à la volée et de sortir dans la rue en pyjama. Lucy la regarda faire, stupéfaite et Adam soupira profondément. Puis elle vit le sourire entendu de Gethin, qui les observait sans descendre et elle plissa les yeux avec suspicion.

-Mini-Scampers, viens ici.

Gethin perdit son sourire et descendit prudemment pour se planter devant Lucy, vêtu de son pyjama et les cheveux pointant dans tous les sens. La jeune fille se releva et donna une gentille tape derrière la tête :

-Je le vois que tu l'avais vu. Et je te déteste.

-Un aveugle l'aurait vu, marmonna l'enfant en fourrageant dans ses cheveux. Pas besoin d'être un voyant pour ça. Et je sais que tu me détestes. Tu savais qui était la fille que j'ai dessinée ? Adam ne le l'a pas dit. Et je comprends pourquoi, il avait la tête ailleurs ...

-Gethin, soupira Adam en se massant la tempe. Pas de commentaire et je te jure ne de lâcher du lest à l'école.

-C'est vrai ? s'enquirent Lucy et Gethin d'une même voix réjouie.

Adam ne répondit pas, grommelant dans sa barbe, mais finit par acquiescer à contrecœur. Le visage de Gethin s'éclaira et Lucy toisa Adam en articulant silencieusement « j'ai gagné ». Le jeune homme leva les yeux au ciel.

-Parfait, fit Gethin avant de lever le visage vers Lucy. Alors c'était qui la fille ?

-La mère de Lionel, à l'époque de mon oncle, répondit-t-elle avec amusement. Ça m'a grandement aidé à comprendre d'ailleurs, merci Gethin. D'autres choses ?

-Très peu. Des dessins sans intérêt ou qui ne concernent pas cette affaire. (Il haussa ses épaules). Après des vagues intuitions. C'est assez frustrant, en fait.

-Pourquoi ? s'étonna Adam, toujours assis en tailleur à côté d'Arthur.

-Parce que je sens qu'on a la solution (il pointa Lucy sans la regarder). Elle a les solutions – enfin la plupart – mais elle ne le sait pas.

-Je te remercie, Gethin.

Néanmoins, ce que venait de dire l'enfant la troublait. Elle ne voyait pas comment elle pouvait avoir la solution : tout lui semblait flou et lointain. Pourtant, elle lisait la conviction dans les yeux gris de Gethin, et elle n'avait pas de raison de douter. Le première année remonta prendre sa douche en baillant, alors que Morgan revenait, une pile de journaux à la main, l'air de mauvaise humeur.

-Maman n'a même pas réagi, bougonna-t-elle en laissant les journaux sur la table basse. Tiens, maman m'a dit de te les donner.

Et elle remonta dans sa chambre en trainant des pieds, l'air déçue que sa nouvelle ait eu si peu d'effet. Adam servit un sourire d'excuse pour Lucy.

-Bon bien ... ma famille est au courant. Désolé.

-C'était prévisible, répondit Lucy en haussant les épaules. Qu'est-ce que c'est ?

-Des journaux, fit-il en commençant à les feuilleter.

La jeune fille le laissa à son activité et s'en retourna au près d'Arthur, agitant le petit hochet, s'amusant avec ses petites mains et ses petits doigts. Elle entendait vaguement Adam tourner les pages derrière elle, et finalement, elle le vit découper des articles entiers, des images. Intriguée, Lucy attrapa une des photos, fixes et colorée, qu'Adam avait découpé. Ses sourcils se rejoignirent au-dessus de son nez. Elle représentait un immense amas de plastique en pleine mer, qui s'étendait à perte de vue.

-Qu'est-ce que c'est ?

Adam leva les yeux du journal qu'il était en train de découper et son regard s'assombrit.

-Une des pires catastrophes de cette planète. On appelle ça le huitième continent, un immense amas de déchets, plastiques et autres que les Hommes ont déversé sans vergogne dans la mer. Une immense plaque polluante qui se déplace dans le Pacifique.

-Et vous n'avez pas un moyen de la faire disparaître, avec l'électricité ?

Adam ricana et donna un coup de ciseau final pour détacher l'article et le mettre avec les autres. Lucy les lorgna, troublée. Ils ne semblaient pas plaire à Adam.

-Pas vraiment, non. On est en train de tuer la terre à petit feu et on a très peu de solution. (Il secoua la tête en soupirant). Et ce qui me sidère c'est qu'il n'y a qu'une personne à Poudlard qui ne soit pas d'origine moldue qui s'en soucie !

-Pourquoi la planète serait-elle en train de mourir ? se troubla Lucy en fronçant les sourcils.

Adam la dévisagea, puis soupira profondément. Il entreprit alors de lui expliquer les maux qui rongeaient la terre depuis des dizaines d'années, lui détaillant les effets des gaz à effet de serre qui réchauffait l'air de la planète et qui avait des conséquences désastreuses sur l'ensemble de la terre. Il lui montra des articles qu'il avait dégottés parlant de la fonte des glaces et provoquait la hausse du niveau des mers et la destruction de certains habitats. Elle découvrit des espèces entières menacées d'extinction par l'action de l'homme, des forêts complètes balayées en Amérique du Sud, en détruisant l'écosystème, et Adam conclut en disant que d'ici les prochaines années, des régions entières allaient se désertifier, que des espèces entières allaient s'éteindre et que par l'action de plus en plus oppressante et polluante de l'homme, la terre était en train de mourir à petit feu. Lucy parcourait les différents articles et images, stupéfaite et horrifiée. Elle n'avait jamais entendu parler de ça.

-C'est incroyable ... Mais les moldus ne peuvent rien faire ?

-Ça coute cher, les moyens écologiques. Tous les pays n'ont pas les moyens de faire ça. Il y a une grande tension entre l'argent, l'économie, le mode de vie des hommes, et le bien de la planète et c'est très difficile d'avoir un équilibre tout ça.

Il referma les journaux et jeta tout ce qu'il n'avait pas utilisé dans la poubelle à papier. Son visage s'était fermé quand il poursuivit :

-Ce n'est pas contre toi, mais ça me rend malade que les sorciers se fichent de ça. Ils sont forcément au courant, et ils auraient les moyens de minimiser la pollution. Pourtant à Poudlard, la seule personne qui s'y intéresse c'est – prépare ton air surpris – Louis.

-Louis ? s'étonna Lucy en clignant les yeux. Louis mon cousin ?

-Tu en connais beaucoup ? se moqua Adam, se détendant quelque peu. Oui, Louis ton cousin. On en avait parlé en début d'année, et depuis il me demande de le documenter régulièrement sur le phénomène (il pointa la pile d'article que Lucy parcourait). Tout ça c'est pour lui, en fait.

Lucy dévisagea Adam et rapporta son attention sur la pile de papier. Elle était choquée de l'étendue de ce que tout ce qu'elle venait d'apprendre. C'était incroyable que personne ne fasse rien. Que les moldus en soit arrivé à empoisonner la terre et que les sorciers ne fassent rien pour aider à réparer ça. Elle réfléchit un instant puis prit une décision.

-J'en parlerais à mon père. Et à Molly aussi. Elle a un faible nouveau pour les moldus.

-C'est gentil de t'en inquiéter, sourit Adam, une lueur lasse dans le regard. Mais je ne suis pas sûr que ça changera grand-chose. Les sorciers sont très sorcièro-centré. Regarde ce qui se passe avec le Covid, qui à Poudlard a réellement réalisé ce qui se passait ?

-Ça peut changer. Je te jure que j'en parlerais.

Adam haussa les épaules. Il ramassa tous ses papiers, embrassa Lucy sur le sommet du crâne et s'en retourna mettre tout ça dans sa chambre. Lucy le suivit du regard, troublée. Arthur s'agita dans son landau, réclamant un peu d'attention et elle se précipita vers lui. Il la fixa comme s'il ne la voyait pas vraiment, de ses grands yeux comme des billes. Lucy prit sa petite main et la serra doucement.

-On va essayer de sauver ton monde, lui souffla-t-elle doucement. Je te jure qu'on va essayer.

***

-Morgan ! Rends-moi mon grimoire !

-Ce n'est pas moi qui l'aie, microbe, demande à Adam !

-Morgan, ne me prends pas à parti !

-Mais ce n'est pas moi qui l'aie !

Lucy eut un sourire désabusé en entendant les voix depuis le rez-de-chaussée. Ils étaient samedi soir et demain matin, ils devaient retourner à Poudlard. Meredith, qui devait aller à Londres avec Martin, devaient les emmener à King's Cross pour qu'ils puissent prendre le train. Adam et Gethin finalisaient leurs valises, sous l'œil scrupuleux de Morgan. Penchée sur ses parchemins dans la cuisine, Lucy se sentait vaguement mélancolique. Elle avait apprécié la vie chez les Scampers. C'était une famille soudée et adorable qui lui manquerait beaucoup. La porte claqua, et Meredith entra dans la cuisine. La jeune femme se mouvait beaucoup mieux maintenant qu'elle avait accouché. Elle sourit à Lucy et se mit à fouiller les placards.

-Tu ne sais pas où ma mère a rangé le plat en fonte de ma grand-mère, par hasard ?

-Absolument pas, c'est Adam qui fait la cuisine ici.

Meredith fit mine de vouloir aller à l'escalier pour demander à Adam, mais les cris qui descendaient de l'étage la découragèrent et elle retourna vers Lucy pour s'asseoir en face d'elle. Elle observa les parchemins de ses yeux gris, à la fois fascinée et réticente.

-On se croirait on Moyen-âge ... Vous ne pouvez pas prendre des cahiers et des stylos, comme tout le monde ?

-Je suppose qu'on n'en a jamais éprouvé le besoin ... Et puis c'est bien, les plumes.

Meredith avait l'air dubitative. Elle caressa un anneau à son annulaire – sans doute sa bague de mariage – d'un air distrait et sourit à Lucy.

-Alors, le Pays de Galles t'a plu ?

-Beaucoup, répondit Lucy en lui rendant son sourire.

-Et tu as vu un dragon ?

Lucy pouffa et assura que non, elle n'en avait pas vu. La réserve était plus loin au sud, dans les monts Gallois et les vallées vertes, aussi vertes que les écailles du dragon du pays. Elle se fit vaguement la réflexion que le Noir des Hébrides qui était entré dans l'école avait peut-être été mené dans cette réserve. Son cœur s'alourdit à cette idée. Greengrass n'avait pas envoyé la moindre lettre. L'Administration ne comptait donc pas fermer l'école, malgré le dragon. Elle devait faire une drôle de tête car Meredith fronça les sourcils et lui demanda :

-Ça ne va pas ?

-Si si, mentit Lucy en se forçant à sourire. Ça va juste ... faire bizarre de partir d'ici.

-Oh, ne t'en fais pas, rit Meredith en mettant sa main au-dessus de la sienne. J'ai l'intuition que tu vas sans doute revenir ici dans les prochains temps ...

L'œil malicieux de Meredith fit rougir Lucy, montrant clairement qu'elle faisait écho à sa nouvelle relation avec Adam.

-Euh, bien ... on verra, balbutia-t-elle en passant une main dans ses cheveux. On verra comment ça se passe dans les prochaines semaines.

-Moi j'ai confiance, fit tranquillement Meredith, un léger sourire aux lèvres. Adam change, quand tu es là. Il a plus d'assurance, il est plus posé.

-Ça je pense que c'est parce qu'il est chez lui, protesta Lucy. Il est plus à l'aise ici qu'il n'aurait pu l'être à Poudlard.

Meredith se mordit la lèvre inférieure, et évalua un instant Lucy avant de secouer la tête.

-Je ne crois pas. Adam était toujours assez ... mélancolique dans il rentre à la maison. Je pense ... qu'il songe beaucoup trop à Alan, dans ces cas-là. Et pire que tout, à mon père.

Un ombre passa sur le visage de la jeune femme, et Lucy sentit une vague d'appréhension montait en elle. Mais Meredith se reprit et sourit.

-Toujours est-il qu'Adam est rarement heureux quand il revient. Je pense que Poudlard a été une aubaine pour lui, un moyen de s'échapper. Comme Alan l'a fait. Mais là, il avait l'air plus content que d'habitude. Plus apaisé. Et la seule chose qui a changé, c'est que tu étais là.

Lucy s'empourpra violemment et baissa le nez sur ses parchemins, embarrassée. Elle entendit Meredith rire, et elle lui tapota gentiment la main.

-Alors oui, j'ai confiance. De son coté, en tout cas. Après il faut savoir ce que tu veux.

-Pour l'instant ... ça va, articula Lucy sans regarder la jeune femme.

-Alors tant mieux.

Elle eut un sourire tendre pour Lucy, avant de s'élancer dans la cage d'escaliers en beuglant :

-Bon les mômes ! ça suffit ce cirque ?

-Mais Morgan ne veut pas me rendre mon grimoire !

-Mais ce n'est pas moi ! Hey ... Mais non ! Gethin rends-moi mon écharpe !

-Si tu me rends mon grimoire !

-Mais t'es pas censé avoir des pouvoirs magiques ? T'as pas une formule magique qui peut te trouver tout ce que tu cherches ?

-Je ne peux pas utiliser la magie en dehors de l'école ! Rends-le moi !

Lucy leva les yeux au ciel. Elle ne se rendait compte que maintenant à quel point c'était agréable d'être la cadette de la famille. Pas d'enfant à supporter. Molly avait dû détester ça. Ses yeux se posèrent sur la dernière lettre de sa sœur, arrivée ce midi et qui gisait toujours devant elle. Prise de mélancolie à son tour, elle la prit entre ses doigts et la relue :

« Bonjour petite sœur,

Je suis ravie que tout se passe bien au Pays de Galles ! J'avoue avoir eu peur sur le coup – ce n'est pas le garçon qui t'a fait chuter l'année dernière ? Enfin, j'espère qu'il te survivra et que l'envie ne te prendra pas de l'étrangler dans son sommeil pour que tu puisses gagner le prochain match. N'oublie tout de même pas de réviser tes BUSE, ils sont déterminants pour ton avenir ! (Je t'épargne le discours, je laisse ça aux profs et à papa).

La France est géniale. Là où je suis en ce moment, à Toulouse, il y a un soleil incroyable et je trouve la ville magnifique. Leur gastronomie est étrange, mais on s'y fait ! Heureusement que Fleur m'a appris les rudiments du français, ces gens-là on un étrange petit accent : c'est agréable, mais j'éprouve des difficultés à les comprendre !

Ce que je fais me passionne. On parle beaucoup avec les autorités moldues locales – de façon discrète, bien entendu. Mon patron veut établir des jumelages entre villes à communauté sorcières, je trouve le concept intéressant. Je pense que la Communauté Magique n'imagine pas le poids que les moldus ont sur nous : nous devrions apprendre à communiquer avec eux plutôt que les ignorer comme on le fait actuellement. Je ne parle pas de révéler entièrement notre existence mais au moins d'établir un lien avec les autorités. Nous avons tellement de chose à apprendre d'eux, je trouve. Je commence à songer qu'on devrait avoir un Département entier de Liaison avec les Moldus et pas qu'une espèce de sous-section comme c'est le cas en ce moment.

Ça va parfaitement bien avec Daphnéa : elle est venue me rejoindre dans la semaine entre deux papiers (et elle m'a dit qu'elle t'avait laissé quelques surprises dans ton sac ... Elle est incorrigible). Et Papa et Maman m'ont écrit. Maman a repris le bouleau comme une folle. Je ne sais pas si tu lis La Gazette, mais ils ont des pistes pour l'Attaque du Magenmagot. Evidemment, ils ne disent rien. Et ils m'ont assuré que Poudlard ne fermerait pas. Après ce qui arrivé après le match et James ... j'avoue être surprise. Tu me promets de faire attention à toi, une fois de retour à l'école ? N'essaie pas de jouer les héroïnes Lucy, je t'en conjure. Les professeurs et même les Aurors se chargent de découvrir ce qu'il se passe, reste en dehors de ça. Tu ne peux pas trouver seule la solution, et tu ne peux pas la trouver du tout, même. Alors je t'en conjure, reste en dehors de ça.

J'espère qu'on se reverra assez vite ! Tu me communiqueras la date de ta prochaine sortie à Pré-au-Lard ? J'accepterais même de supporter Lorcan, s'il le faut.

Prends soin de toi,

Molly.

Lucy passa la main sur les lettres soigneusement formées de sa sœur. Son inquiétude la touchait beaucoup, mais elle savait dans son for intérieur qu'elle ne pourrait pas accéder à la demande de sa sœur. Elle ne pouvait se résoudre à se tenir éloigner de l'enquête. Surtout pas avec de qu'avait dit Gethin la veille. « Elle a les solutions – enfin la plupart – mais elle ne le sait pas ». Elle y avait réfléchi toute la nuit, mais aucune solution ne lui était venue. Elle nageait dans un épais brouillard, si épais qu'elle ne distinguer à peine le haut du bas.

-J'ai la solution ..., souffla Lucy en fouillant dans la lettre de Molly. Que disait Charlie, déjà ? Ne fais pas comme si tu la cherchais et que tu ne la savais pas, mais comme si tu la connaissais déjà et qu'elle est en toi, rangée quelque part, il suffit juste de la trouver ... La solution est en moi ...

-Quelle solution ?

Meredith venait de redescendre des escaliers. La dispute de l'étage devait s'être finie en bataille d'oreiller car ses boucles châtains étaient toutes ébouriffées. Lucy fut un instant déconcertée, puis sourit avec aplomb.

-Un devoir d'Arithmancie. Je ne m'en sors pas avec cette stupide matière.

-C'est le truc qui ressemble aux maths ?

-C'est ça, oui.

En haut, la dispute semblait s'être calmée. Lucy demanda où était le grimoire de Gethin, et la jeune femme avait répondu que Morgan s'était soudainement souvenue qu'elle l'avait caché sous son lit. Meredith soupira profondément et salua Lucy pour aller retrouver ses enfants et son mari chez Adda et Gwen. La jeune fille sourit et replongea dans ses réflexions. J'ai la solution, se répéta-t-elle. Elle est quelque part en moi ... Je dois juste la trouver. Comme Morgan s'est souvenue que le grimoire était sous son lit. Songer à Morgan ramena à sa mémoire une phrase que la fillette venait juste de prononcer, au sujet de son frère. Une phrase badine que tout moldu pouvait se dire quand ils songeaient aux sorciers, mais qui fut pour Lucy un véritable coup de projecteur dans le brouillard épais. Elle apercevait enfin quelque chose. « T'as pas une formule magique qui peut te trouver tout ce que tu cherches ? ».

Il y en avait une.

Elle avait déjà été utilisée.

Les souvenirs affluèrent dans l'esprit de Lucy, si violemment qu'elle fut un instant submergée. Quand tout s'apaisa, elle n'entendit qu'une phrase, la voix de son cousin, un faible murmure précipité, le ton d'urgence, l'incompréhension.

« Accio ... la Potion que Lucy cherche ! ».

Elle cherchait de l'essence de Ravegood, à ce moment, pour soigner Roxanne de son amour maladif pour Teresa Parker.

Mais ce n'était pas ça que Louis lui avait lancé. C'était une fiole, au liquide rouge sombre qui n'était pas de l'essence de Ravegood. Elle avait cru sur le moment, transie par l'urgence et la précipitation, que Louis avait raté son sort, simplement.

Et si ... Et si le sort n'avait pas été si raté que ça ?

Si Louis lui avait trouvé une potion d'une valeur infiniment plus importante que le simple ingrédient qu'elle cherchait ?

Elle se remémora la fiole qu'elle avait laissée dans son tiroir, dans sa chambre à Serpentard. Puis elle se rappela cette ronde horrible, durant laquelle elle avait retrouvé James, les yeux fixés sur un point que seul lui pouvait avoir. Elle se souvint de la fiole qui avait tinté quand la silhouette au masque blanc s'était enfuie. La fiole que les profs avaient récupérée. La fiole qui leur permettrait, hypothétiquement, de fabriquer un antidote. Avec un liquide rouge sombre au fond.

Le cerveau de Lucy se mit à surchauffer. Pendant la demi-heure qui suivit, elle élabora un plan, un plan complétement fou et dangereux, mais qui lui laissait le moindre espoir de revoir les yeux de James vivants et pétillants. Elle resta longtemps les yeux fixant le vide, avant d'abandonner là ses affaires et de monter l'escaliers quatre par quatre. Elle arriva essoufflée devant la chambre d'Adam. Il était assis sur sa valise, essayant désespérément de la fermée, et Morgan était sur le lit d'Alan, l'air renfrogné. Adam releva les yeux sur Lucy, les mains sur les sangles de sa valise. Il haussa les sourcils devant son air essoufflé.

-Ça va ?

-Je crois, haleta Lucy en passant une main dans ses cheveux, le cerveau encore en ébullition. Morgan, tu peux nous laisser s'il te plait ?

-Pour que vous puissiez vous bécoter en paix ? maugréa la fillette.

-Morgan, gronda Adam, qui semblait avoir senti l'urgence dans la voix de Lucy. Dehors.

Morgan lança un regard blessé à son frère et passa la porte avec un air digne et outré. Lucy referma immédiatement derrière elle, s'asseoir à côté d'Adam. Elle entreprit de lui exposer le plan sommaire qu'elle avait élaboré dans la cuisine, à voix basse (elle sentait que Morgan avait l'oreille collée au mur de sa chambre pour saisir la moindre miette d'information). Les yeux du jeune homme s'écarquillèrent au fur et mesure des explications de Lucy et il en lâcha ses sangles.

-Depuis combien de temps tu songes à tout ça ? s'enquit-t-il, perplexe, une fois que Lucy eut fini.

-Cette dernière demi-heure, pourquoi ?

-Tu as élaboré tout ça en une demi-heure ?

-C'est le plan en gros. Qu'est-ce que tu en penses ?

Adam dévisagea Lucy un instant, avant de plonger son regard dans le vide, l'air grave. Puis son visage s'assombrit et il secoua la tête.

-Tu prévois d'impliquer d'autre personne. Ça risquerait de compromettre Gethin et c'est quelque chose que je refuse.

-On n'est pas obligé de parler de Gethin, juste de la potion que j'ai trouvée, le rassura Lucy, excitée. Adam, tu le sais comme moi : si un des profs est impliqué dans cette affaire, on peut dire adieu à un antidote. Et McGonagall refusera de croire un prof coupable. Ça peut marcher.

-Tu es complétement folle, souffla Adam sans la regarder. Et si tu te goures ?

-On prendra toutes les précautions possibles. Je ne suis pas inconsciente.

Adam réfléchit encore un instant, jetant des regards troublés à Lucy. La jeune fille attendait patiemment, mais dans son esprit, c'était la tempête. Finalement, il lâcha :

-On ne parlera jamais de Gethin ?

-Je te laisse le champ libre sur ça. Si tu leur en parles, c'est quand vous serez prêts. Promis.

Il garda un instant le silence, l'air d'évaluer les risques et avantages du plan de Lucy. Parfois, son regard se portait vers la porte et Lucy savait qu'il songeait à Gethin. Puis il soupira profondément et hocha la tête.

-C'est ... complétement fou. Mais tu as sans doute raison. Si on ne tente rien, on prend le risque de ne jamais avoir d'antidote.

-Alors tu es d'accord ?

Le regard d'Adam se posa sur Lucy. Elle voyait l'incertitude dans le fond de ses iris noisette, mais également la détermination typiquement Gryffondorienne. Il hocha doucement la tête. Soulagée, la jeune fille lui prit la main.

-Merci de me faire confiance.

-C'est normal. Juste ... Tu es sûre des personnes que tu as choisies ?

Lucy eut un sourire rassurant, mais qui ne sembla pas apaise Adam le moins du monde. Oui, elle était sûre et les noms lui étaient venus en tête avec une grande facilitée. Adam dût lire sa détermination sur son visage, car il soupira et serra ses doigts.

-Alors oui, je te fais confiance.

Lucy sourit, touchée et embrassa Adam sur la joue. Adam sourit à son tour et lâcha la jeune fille pour se concentrer à nouveau sur sa valise, qui se refuser toujours à se fermer. Lucy ricana et s'agenouilla pour aider Adam à la boucler. Une fois que ce fut fait, leur regard se croisèrent à nouveau, déterminé.

C'était décidé. Ils allaient fabriquer cet antidote eux même.

***

-Rentez-bien, fit Meredith en étreignant Gethin.

-Et ramenez-moi la sucrerie de la dernière fois, enchérit Martin en posant la main sur l'épaule d'Adam. Tu sais, celle qui a une forme de Grenouille ?

-Pas de problème.

Lucy sourit doucement, la tristesse lui étreignant le cœur. Martin et Meredith avaient insisté pour les accompagner jusque la barrière, entre les voix 10 et 9. C'était la première fois que Martin venait et il l'observait, intrigué, comme s'il s'attendait à voir un sorcier surgir d'un instant à l'autre. Debbie et Arthur étaient restés avec Elen, qui avait serré ses enfants et Lucy à leur rompre les os. Morgan avait fini par avouer à Lucy qu'elle allait peut-être éventuellement lui manquer, et qu'elle acceptait de partager sa chambre avec elle cet été. Adda lui avait offert une de ces vieilles écharpes de Liverpool – celle qu'elle avait porté au match – ce qui avait ému Lucy et Gwen lui avait donné une boite de fondant maison, presque aussi bon que ceux de Mamy Weasley.

Meredith s'avança vers Lucy et la prit sans ses bras. La jeune fille laissa sa valise et étreignit à son tour la jeune femme.

-Prends soin de mes frères, lui souffla-t-elle à l'oreille.

-Promis.

Meredith la prit à bout de bras et sourit avec tranquillité, comme s'il allait de soi qu'avec elle, ses frères étaient en sécurité. Lucy eut un pincement en cœur en songeant ce qui les attendait à Poudlard – et ce que Meredith ignorait complétement. Elle salua Martin, les garçons leur firent promettre d'envoyer régulièrement des nouvelles d'Arthur, et après un regard aux alentours, ils passèrent tous les trois la barrière, laissant Martin et Meredith du coté moldu. La grande locomotive rouge, noyée dans un panache de fumée blanche, les attendait comme toujours. Gethin lança un regard anxieux à la foule devant le train, et fit un vague geste vers un jeune garçon qui allait rejoindre le train.

-Je ... Je vais les rejoindre, bredouilla-t-il avant de disparaître dans la foule.

Adam le suivit un instant du regard, les yeux plissés et Lucy lui donna un coup dans le bras, l'incitant à le laisser tranquille. A contrecœur, le jeune homme lâcha son frère du regard et posa les yeux sur Lucy, un sourcil dressé.

-Et toi ? Tu attends Zabini ?

-C'est de la jalousie, Scampers ? se moqua Lucy avec un sourire.

-Pas du tout.

Lucy secoua la tête, et caressa le dos de sa main avec tendresse. Adam parut se détendre à ce contacte et lui sourit à son tour. Lucy ne savait absolument pas ce qui allait se passer pour eux deux à Poudlard, et elle avouait bien en avoir un petit peu peur. Mais elle aimait la quiétude que lui apportait Adam et n'y renoncerait pour rien au monde – même pas sous la menace de Marcus Montague. Ils avaient déjà décidé qu'ils ne changeraient rien à leurs habitudes : Lucy ferait le trajet avec Luke et ses amis de Serpentard et Adam avec Daniel et Roxanne. Ils ne mentiraient pas sur leur relation, mais ne l'ébruiterait pas non plus. Cela n'enchantait pas Adam, mais il avait compris que lorsqu'on sortait avec une fille Weasley, il fallait s'habituer à ce que tout Poudlard soit au courant.

Lucy s'apprêtait à embrasser discrètement Adam quand une voix l'interrompit net dans son geste. Ils se tournèrent au même moment pour voir une partie de la famille Weasley – en l'occurrence, celle de Bill – arriver vers la jeune fille avec un grand sourire. Tous, sauf Dominique, qui rougit, marmonna qu'elle devait rejoindre Lorcan, et s'enfonça dans la foule. Ce brusque rappel à la réalité fit l'effet d'une douce froide à Lucy, mais elle s'efforça de sourire à Bill. Son oncle l'étreignit à lui rompre les os.

-Comment tu vas ma nièce ?

-Ça va, rit Lucy en se détachant. En pleine forme.

-On voit ça, sourit Fleur en lui faisant la « bise » française, ce qui amusa la jeune fille. Aussi énergique de sa mère, celle-là. Tu te rends compte qu'elle est déjà retournée travailler ? C'est insensé !

Fleur continua ainsi, parlant de la folie d'Audrey Weasley et de la fierté qu'elle avait de savoir sa filleule Molly en France, sous les regards amusés de Bill et Lucy. Adam resta un instant en retrait, jusqu'à que Lucy ne remarque qu'il parlait simplement avec Louis, arrivé juste après ses parents. Elle sentit ses joues rosirent. Louis, plus que les autres, allait vite deviner que les choses avaient changé. Au final, ce fut au tour de Teddy et Victoire de passer la barrière, main dans la main et Lucy se précipita vers ses cousins avec bonheur. Teddy lui avait envoyé de nombreuses lettres, s'insurgeant contre Dominique et tous les imbéciles qui la croyait coupable et avait certifié que Victoire croyait dur comme fer à son innocence. Et ce fut étayé par l'immense sourire que lui servit sa cousine quand elle la prit dans les bras.

-Du coup tu n'étais pas au Terrier la semaine dernière, regretta la jeune femme en repoussa une mèche de cheveux blond.

-Non, effectivement ... Pourquoi, il s'est passé quelque chose ?

-Hé bien ...

Elle échangea un regard avec Teddy avant de tendre la main à Lucy. Sur son annulaire gauche, une jolie bague d'or blanc sertie d'un saphir brillait de tout éclat. Un immense sourire naquit sur les lèvres de Lucy.

-Vous vous êtes fiancés ? s'extasia-t-elle.

-Victoire m'a demandé en mariage et j'ai accepté, rectifia Teddy avec un sourire à la fois empreint d'un bonheur absolu et sarcastique.

La jeune femme planta son coude dans les côtes de son fiancé, mais son sourire était éblouissant. Lucy prit vivement la main de sa cousine pour examiner l'anneau, avant de la serrer dans ses bras.

-Oh Victoire c'est tellement merveilleux ! Je suis heureuse pour vous !

-Si ça t'intéresse, on est heureux pour nous également, rit Victoire en se détachant, le visage plus grave. Mais il y a autre chose, cousine.

Lucy fronça les sourcils, surprise par le ton plus sérieux de Victoire. Teddy s'était également assombri.

-Ecoute Lucy, souffla la jeune femme. Tu as sans doute conscience que le fait que Poudlard rouvre est un petit miracle. Ça a été fait à plusieurs conditions, notamment celle qu'une patrouille d'Aurors puisse rester en permanence à l'école. Soit cette présence dissuadera ce fou, soit il se montrera et on pourra l'attraper. Enfin, on l'espère.

-Rien n'a filtré dans la presse, ajouta Teddy. Mais je sais que le Conseil d'Administration s'est réuni plusieurs fois pendant les vacances et que les parents sont au courant de ce qui passent. Certains ont retirés leurs enfants.

Lucy les contempla, horrifiée. Sa résolution avec Adam flottait dans son esprit et elle songea un instant à en parler avec sa cousine. Mais elle ignorait si les Aurors seraient disposés à écouter une élève sans aller en parler aux professeurs. Par méfiance, elle préféra se taire.

-Je n'aime pas cette solution, marmonna Victoire, son joli nez froncé. Ça fait un peu en mode vous êtes les appâts et on doit aller pêcher le gros poisson. Je pense que c'est surtout sur ça qu'ils n'ont pas fermé les écoles. Ils ont peur que ce fou s'échappe si on la ferme.

-C'est un peu effrayant, admit Lucy, troublée. Mais avec des troupes d'Auror, ça devrait aller non ?

-Aucune idée. J'espère.

Victoire se dandina, mal à l'aise et jeta un autre regard à Teddy. Elle tripotait son insigne d'Auror avec une nervosité qui finit par agacer Lucy.

-Quoi, Victoire ? Il y a autre chose ?

-En fait oui, avoua-t-elle en passant une main dans ses cheveux blonds argentés. Oui, c'est à propos de l'agression de ta mère au Mangemagot ...

Le cœur de Lucy fit un véritable bond, et elle ne put s'empêcher d'agripper sa cousine par le bras avec insistance.

-Tu sais quelque chose ? Molly m'a dit que l'enquête avait avancé, mais je ne sais pas jusque quel point ... Tu sais toi ?

-Lucy, tenta de la calmer Teddy en posant une main apaisante sur son épaule. Tranquillise-toi, et ne parle pas si fort ... Les Aurors évitent d'ébruiter l'affaire.

Lucy jeta un regard suspicieux aux alentours. Quelques personnes avaient tourné la tête, dont Louis et Adam, mais ils s'étaient vite replongés dans leur conversation. Tentant de calmer les battements de son cœur, Lucy se tourna résolument vers sa cousine.

-Bien. Je t'écoute.

-Je te le dis à toi parce qu'il s'agit de ta mère, et que ton crétin de père veut garder un silence absolu. Officiellement, même moi je ne suis pas au courant – j'ai simplement surpris une conversation enter Harry et son bras droit. A priori, l'attaque aurait été orchestrée par une association bien connue du public, et ils auraient fait ça pour protester contre la loi d'Amnistie que ta mère veut faire passer.

-La loi d'Amnistie ? Quelle association ?

-Plein d'associations pourraient être en cause, affirma Teddy d'un air sombre. On ne peut pas dire que ce soit une loi très populaire et certaines essaient de la faire passer de force.

-Au point de lancer des raids contre d'innocente personnes ? gronda Lucy en prenant gare à contrôler sa voix. Et c'est quoi exactement cette loi ?

Victoire ouvrit la bouche pour répondre, mais elle fut interrompue par une petite tornade aux longues tresses brunes qui la serra de toutes ses forces contre elle.

-Oooh, comment va la future mariée ?

-Elle ne va pas voir son mariage si tu continues de l'étouffer ainsi !

Lucy contempla Roxanne, heureuse de voir sa cousine sourire, mais frustrée car elle intervenait au pire moment. Elle voulut se rapprocher de Teddy pour extirper ses précieuses informations, mais ce fut un autre de ses cousins qui l'en empêcha en passant un bras autour de ses épaules. Lucy lança un regard noir à Louis, mais le cœur ne devait pas y être. La vue de ses cousin lui serrait le cœur : ils étaient indéniablement associés à James, et également à cette nuit où une étrange potion s'était retrouvée dans ses mains. C'était grâce à Louis. Celui-ci lui servit un sourire radieux, creusant ses fossettes.

-Alors ma cousine d'amour ? Le Pays de Galle était si terrible ?

-Elle va nous faire croire que ça l'a été, commenta Roxanne en se détachant de Victoire pour poser son coude sur l'épaule d'Adam. Allez Scampy, avoue que tu as emballé ma cousine ?

Lucy était persuadée que Roxanne avait dit ça sur le ton de la plaisanterie, sans y croire un instant, juste pour les taquiner. Pourtant, l'effet fut mécanique : Adam et Lucy s'empourprèrent violemment et échangèrent un regard gêné qui était le plus poignant des aveux. Roxanne les contempla, hébété, sa tête allant de l'un à l'autre.

-Quoi ?! Tu as vraiment emballé ma cousine ?! Scampy !

-Oui bien crie le plus fort tant que tu y es, persiffla Adam en se détachant de Roxanne.

Louis éclata de rire, et Victoire frappa dans ses mains, ravie, et alla embrasser Lucy sur la joue.

-J'adore ce genre de nouvelle, s'extasia-t-elle.

-Victoire ..., bredouilla Lucy, dépassée par les événements. S'il te plait, ne dis rien à la famille, d'accord ?

-Quoi ? Pas même à Fred ? protesta Roxanne.

-Oh Roxanne, soupira Adam, désespéré.

-Scampers, tu sors maintenant avec la plus en vue de tous les Weasley, fit remarquer Louis avec un grand sourire. Tu penses garder ça secret combien de temps ? Au passage (il donna un coup de coude équivoque à Lucy). J'avais raison.

-La ferme, crétin, bougonna la jeune fille, les joues enflammées. Et moi aussi je préférerais que ça reste discret. S'il vous plait.

Elle ignorait si c'était sa voix qui était devenue quelque peu plaintive sur la fin, ou son regard las et entendu qui les convainquit, mais Louis promit de ne rien dire et Roxanne cessa de se débattre dans les bras d'Adam en promettant d'être sage. Ils devaient se dire que la vie de Lucy était assez agitée pour qu'on en rajoute. Finalement Roxanne partit avec Louis et Victoire et Teddy allèrent saluer le reste du Clan, laissant Lucy seule avec Adam.

-Bon. Ça ne s'est pas trop mal passé, évalua la jeune fille avec prudence.

-Ton visage avait la couleur de tes cheveux, mais oui, ça a été. Mais c'était très joli, ajouta-t-il précipitamment devant le regard noir de la jeune fille.

Lucy soupira profondément et observa le quai. Il était presque onze heures et il était temps d'embarquer. Du reste, elle avisait le visage jovial de Daniel Chambers dans la foule. Adam vit cela également et ses joues rosirent.

-Bon ... On se reverra à Poudlard ?

-En Sortilège pour fournir Bones en biscuit hebdomadaire, ajouta-t-elle avec malice.

Adam sourit, piqua discrètement un baiser sur les lèvres de Lucy avant de s'enfoncer dans la foule. La jeune fille sentit un sourire niais fleurir sur sa bouche, qu'elle effaça immédiatement avant de se retourner vers sa valise ... et se retrouver nez à nez avec un Luke Zabini triomphant.

-J'ai tout vu, susurra-t-il avec malice. Les vacances au Pays de Galles ont été fructueuses apparemment Weasley ?

-Oh la ferme, marmonna Lucy en levant les yeux au ciel. Tu n'as rien à dire.

-Rien à dire ? Me la fermer ? Pas question ! Ce sont précisément les choses qu'un meilleur ami doit commenter comme il se doit !

Lucy leva presque timidement les yeux sur son meilleur ami. Il était vrai que, de toute, la réaction de Luke était celle qu'elle appréhendait le plus. Elle ne l'avouerait jamais, mais son jugement lui importait beaucoup, et elle serait peinée s'il n'approuvait pas son choix. Luke parut voir l'embarras de son amie, et eut un sourire plus doux, plus tranquille.

-Bah, ne te fais pas de bile, Weasley. J'ai su que ça arriverait dès l'instant où tu as dit que tu iras chez lui. Y'a pire que Scampers dans le monde. Y'a mieux évidemment – moi en tête de liste, mais tu es trop Weasley pour moi. Et, sans vouloir te mettre le cafard, je préfère lui à Boot.

Lucy s'efforça de ne pas trop laisser paraître son soulagement face à cette réponse. Ce ne fut pas trop difficile, car les mots « cafard » et « Boot » dans la dernière phrase de Luke firent remonter en elle des angoisses et peurs qu'elle avait tenté d'oublier pendant ses deux semaines. Luke perçut son changement d'humeur et dressa un sourcil.

-Quoi ? C'est si terrible ?

-Quoi ? Non bien sûr que non, ça va parfaitement bien ... Mais il y a autre chose, Luke. Il est tant qu'on sonne la contre-charge. 

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