Chapitre 14 : Rencontres au Ministère
Bonjour tout le monde !
QUELLE AVALANCHE DE MEDAILLE POPOPO COCORICOOO ! Du bronze, de l'argent, de l'or, c'est magnifique, c'est les JO ! <3
Franchement un immense merci au judo de Français pour toutes ces médailles et particulièrement ce titre par équipe qui fait TELLEMENT PLAIZ, une grande revanche pour beaucoup et un titre de plus pour Queen Clarisse et King Teddy !
Maintenant pour ce chapitre. Les anciens le savent : c'est l'un des rares chapitres où nous quittons la tête de Lucy pour se glisser dans celle de sa soeur Molly !
Et encore une fois un chapitre trop long que j'ai dû couper - mais je vais les poster à la suite parce que quand même ils vont ensemble. Bonne lecture !
***
Chapitre 14 : Rencontres au Ministère.
Molly Weasley s'écroula sur sa chaise de bureau, épuisée. Elle lança un vague regard à l'horloge murale. Onze heures trente. Ça faisait dix heures qu'elle était debout. La fille qui partageait son bureau, une stagiaire du nom de Selena Welligton, lui lança un regard peiné avant de retourner à son parchemin.
-Nuit difficile ?
-Très. Un imbécile à trouver ça amusant d'ensorceler les théières des moldus. Elles renversaient le thé brulant sur leurs mains si on ne leur parlait pas poliment ...
Selena partit d'un petit rire, mais Molly ne la suivit pas. Elle en avait assez de ce travail : lancer des sortilèges d'oubli à tout-va, réparer des objets moldus, réprimander son grand-père à chaque fois que lui-même enfreignait la loi en modifiant un de ces objets ...
Ce n'était pas tout à fait ce qu'elle avait espéré en quittant Poudlard.
Elle rejeta la tête en arrière en se massant les tempes. Elle aurait pu avoir une meilleure place. Ses parents étaient assez influents pour la lui obtenir. Mais quand sa mère, Audrey, le lui avait proposé de la recommander directement au responsable du département, elle avait refusé. Elle voulait se hisser par ses propres moyens et non grâce à la place de ses parents. Il n'était pas question que quelqu'un un jour l'accuse d'être à sa place grâce à l'aura des Weasley. Si elle s'élevait, c'était seule. Si sa mère avait été ravie de sa réponse, la moue de son père lui avait indiqué qu'il était déçu. Il aurait aimé pouvoir se vanter que sa fille prenait le même chemin que lui.
Son regard tomba sur une photo de son bureau. Une photo de famille, prise à l'été qui avait suivi la septième année de Molly. Ses parents adressaient un sourire cordial à la caméra. Son père avait son impeccable robe de sorcier, qu'il mettait pour aller au Ministère, l'air solennel. Sa mère était un peu plus détendue, et adressait un sourire franc à la caméra, ses cheveux blonds épars sur ses épaules, chose rarissime chez elle. Elle-même se tenait très droite, tenant son parchemin synonyme d'ASPIC fermement dans son poing. Et à côté d'elle, les bras croisés, l'air de ne pas trop savoir ce qu'elle faisait au milieu de cette famille prestigieuse, sa sœur, Lucy. Molly se souvenait de lui en avoir voulu, car cette photo était l'une des rares photos de familles qu'ils s'étaient donné le temps de prendre, et elle n'avait fait aucun effort de présentation : ses cheveux étaient attachés en une vague tresse dont certaines mèches s'échappaient, et elle était vêtue d'un tee-shirt et d'un jean banal qu'elle avait porté alors qu'elle avait fait un Quidditch avec ses cousins. De fait, elle détonnait sur la photo. Mais, et c'était triste à dire, Lucy détonnait dans sa famille. Si, par ses capacités, elle était destinée à un grand avenir, elle restait Serpentard, joueuse de Quidditch et avait une proportion à s'attirer des ennuis plus grande que les trois autres membres de la famille réunis. C'était pour cela que sa relation avec leur père était si difficile. Mais malgré tout, et malgré ce qu'elle laissait entendre, Molly aimait sa sœur. D'une certaine manière. Elle aurait simplement voulu qu'elle sourit un peu plus sur la photo.
Molly soupira, et tira un parchemin pour faire son rapport sur les théières ensorcelées. Entre les disputes familiales et les nuits à lancer des sortilèges, elle se sentait sur le point de craquer. Elle venait à peine de tracer une première ligne sur son parchemin que quelqu'un toqua à la porte de son bureau.
-Entrez, fit vaguement Selena, elle aussi très occupée.
Molly ne releva pas la tête quand la porte grinça, annonçant que le visiteur entrait dans le bureau. Elle était persuadée que c'était Popkin, le responsable de leur bureau, qui ramenait une nouvelle pile de dosser à Selena. Elle se fit vaguement la réflexion que Popkin serait sans doute entrer avec un tonitruant « Bonjour ». Elle commençait à peine son rapport quand elle sentit brusquement des mains ferme sur ses épaules :
-BOUH !
-Argh !!
Molly se leva d'un bond, le cœur battant, alors que son agresseur partait d'un grand rire claironnant. La chevelure longue et brune ramenée en catogan et les yeux bruns lui indiquèrent rapidement son identité et elle gronda sourdement :
-Fred Lee Weasley ...
-Avoue que je t'ai fait peur, Mollyly.
-Tu peux toujours courir pour que je te dise ça, répliqua froidement Molly. Et ne m'appelle Mollyly.
Les yeux sombres de Fred roulèrent dans leurs orbites, et il s'appuya nonchalamment sur le bureau de sa cousine, un petit sourire aux lèvres.
-Tu viens de rentrer ? Comment vont les théières ?
-Mal. Et toi ? Ta loi n'est pas encore passée ?
Fred haussa vaguement les épaules. Depuis qu'il était entré au Ministère, il militait pour une règle dans le Quidditch qui autorisait les équipes à remplacer un joueur blessé dans le jeu, mais il n'avait pas encore l'autorité nécessaire pour la faire passer.
-On va manger avec Erik. Tu viens ?
Le cœur de Molly fit un bond dans sa poitrine, et elle s'empêcha de sauter de sa chaise de son bureau en signe d'acceptation. Au lieu de ça, elle leva des yeux dignes sur son cousin, et dressa un sourcil.
-Je suis épuisée, Fred. Et j'ai un rapport à finir.
-Oh, Molly, je t'en prie. Deux organes en toi ont poussé un cri de joie quand je t'ai proposé ça : son cœur et ton estomac.
Molly sentit ses joues rosir. Il était vrai qu'elle n'avait rien mangé depuis la vieille au soir. Et qu'elle n'avait pas revu Erik, son petit-ami, depuis deux jours. Ils travaillaient tous les deux au Ministère, pour autant, ils ne se croisaient presque jamais, tant leurs horaires étaient différents. Après avoir poussé un soupir de résignation pour la forme, elle se leva dignement, et mit son manteau avant de suivre Fred dans les couloirs de Ministère. Ils venaient à peine de sortir qu'ils croisèrent sur le chemin un homme d'un certain âge, de rares cheveux blancs sur un crâne dégarni, des parchemins plein les bras, les lunettes de travers. Molly leva les yeux au ciel alors que je visage de Fred se fendait d'un grand sourire :
-Papy !
Arthur Weasley sursauta et ses yeux croisèrent ceux du premier de ses petits-fils. Un sourire ravi s'étira sur ses lèvres, et il étreint son petit-fils autant que lui permettait ses nombreux parchemins.
-Freddy ! Ça faisait un moment qu'on ne s'était pas croisé !
-Normal, tu es enfermé dans ton bureau à longueur de journée, sourit Fred en prenant une partie des parchemins du vieux Weasley. Comment va la réglementation des tapis volants ?
-Moque-toi, jeune homme, rit Arthur en continuant à marcher vers son bureau. Il n'empêche qu'on a encore fait une perquisition hier dans un hangar où au moins une centaine de ces engins étaient stockés, prêts à la vente au Marché Noir ! Ding était dans le coup – il faudra que j'en parle à ton père, d'ailleurs ...
Ils arrivèrent au bureau d'Arthur, où Fred déposa les parchemins qui encombraient son grand-père. Molly les suivit silencieusement, et s'adossa timidement à l'embrassure de la porte alors que l'ainé demandait :
-Alors ? Les enfants rentrent demain, c'est ça ?
-Oui, je vais chercher Roxy à la gare, répondit Fred avec un sourire. On viendra sans doute au Terrier quelques jours avant Noël, je prendrais des vacances.
-Parfait, ça va faire plaisir à ta grand-mère de vous revoir ! Et vous, Molly ?
Molly sursauta, et leva prudemment les yeux sur son grand-père. Maintenant qu'il s'adressait directement à elle, elle s'apercevait qu'elle n'avait même pas pris la peine de le saluer.
-Nous quoi ?
-Toi et Lucy, précisa son grand-père avec un sourire affable. Vous viendrez au Terrier, avant Noël ? Vous savez que vous êtes les bienvenues.
Molly s'efforça de lui rendre son sourire, mais intérieurement, son cœur se serra. Lucy et elle avaient passé moins de temps au Terrier que les autres Weasley. Et Molly encore moins que sa sœur. Pour une raison qu'elle ne saurait s'expliquer, elle ne s'était jamais sentie à sa place, au Terrier. Ce fut pour cela qu'elle répondit :
-Lucy sans doute, papa et maman ne pourront pas trop s'en occuper – surtout avec tout le remous qu'à causer l'annonce de la démission d'Ereba Millaners. Mais je ne vais pas de l'apprendre, Papy, mais on a beaucoup de travail au Département en ce moment, je ne sais pas si je pourrais ...
-Oui, oui, comme d'habitude, grimaça Fred, récoltant ainsi le regard froid de sa cousine. On va déjeuner, Papy, tu veux venir ?
-Non non, merci les enfants, mais j'en encore un millier de chose à faire avant de rentrer ... Alors amusez-vous bien ! Et Freddy, essaie de te couper les cheveux avant de venir, tu sais que Molly serait capable de te les couper dans ton sommeil, s'ils sont trop longs !
-J'en prends bonne note !
Leur grand-père leur fit un rapide signe de la main alors que les deux jeunes s'en allaient. Molly croisa les bras sur son ventre, mal à l'aise. Elle adorait ses grands-parents. Vraiment. Mais elle n'arrivait simplement pas à leur rendre l'affection qu'ils leur portaient. Elle supposait que c'était la différence qui jouait. Fred appela l'ascenseur et y entra, sa cousine sur ses talons. Ils grimpèrent immédiatement, et les deux sorcières qui étaient avec eux sortirent à cet étage quand la voix féminine annonça « Département de la Coopération Magique Internationale ».
-Le « bonjour » est resté coincé dans ta gorge ? railla Fred une fois seul avec sa cousine.
-Fred.
Son cousin n'insista pas, et se contenta de lever les yeux au ciel, nonchalamment appuyé contre la paroi de l'ascenseur. Molly lui lança un regard de coin. Après Dominique, Fred avait toujours été le cousin avec lequel elle s'était le mieux entendu. Inconsciemment, dans le Clan Weasley, on avait toujours constaté des regroupements : Teddy et Victoire, Louis, James et Roxanne, Albus et Rose, Lily et Hugo. Fred et elle auraient dû être une paire, mais ça n'avait jamais vraiment été le cas. Ils avaient le même âge, certes. Mais ils étaient vraiment trop radicalement différents pour être aussi proche que l'étaient les autres.
Après un dernier soubresaut, l'ascenseur s'immobilisa et la voix annonça « département des Jeux et Sports Magiques ». Molly suivit Fred à travers le dédale de couloir pour atteindre le petit bureau, plus petit encore que le sien, que son cousin partageait avec Erik Kane. Molly réprima son sourire. Il avait un an de plus qu'elle et Fred, mais celui-ci l'avait toujours connu parce qu'ils avaient été capitaines respectifs de Serdaigle et Gryffondor au même moment, et vouaient l'un envers l'autre un respect mutuel qui s'était rapidement mué en amitié. Quand Molly et Fred étaient entrés au Ministère, ils avaient partagé leurs repas à trois, et loin du joueur de Quidditch standard que la jeune femme avait toujours méprisé, Erik s'était montré courtois, drôle, responsable, et étonnement ambitieux, ce qui n'avait pas manqué d'interloquer la jeune femme. Bientôt, ils s'étaient parfois passés de Fred pendant les repas jusqu'à commence une relation qui durait depuis Halloween. Et malgré la réticence de sa sœur, les piques taquines de Fred, et les éternels rappels de son père de toujours privilégier le travail par rapport à son petit-ami, elle était fière d'affirmer que tout se passait merveilleusement bien. Fred la fit tourner dans un couloir, et s'engagea dans une pièce dont la porte était ouverte.
-Salut la compagnie ... Hey, c'est quoi ce squatte ?
Molly entra à son tour. Elle fronça immédiatement les sourcils. Erik était debout devant son bureau, ses cheveux noirs et lustré parfaitement coiffés, un sourire avenant aux lèvres. En face de lui, sur le bureau de Fred, une main sur l'épaule d'Erik et dangereusement proche de lui, était impunément assise une fille aux boucles auburn qui tournait le dos à Molly. Sans le vouloir, un sentiment de méfiance instinctive s'insinua dans le cœur de la jeune femme quand elle vit le sourire de son petit-ami et qu'elle entendit le rire clair de la fille. A l'intervention de Fred, les deux se tournèrent en bloc vers eux. Les yeux noirs d'Erik se posèrent sur Molly et un éclair de plaisir les traversa.
-Chérie !
Il traversa rapidement l'espace qui les séparait, et, oubliant Fred et la fille, prit doucement la main de Molly dans la sienne et se pencha sur ses lèvres pour l'embrasser. Au contact des lèvres de son ami, la jeune femme oubliant fugacement la fatigue, la nuit horrible qu'elle venait de passer, sa rencontre avec son grand-père et la fille à côté d'eux. Elle réprima un soupir d'aise, et répondit brièvement au baiser d'Erik avant de s'écarter dignement, un petit sourire aux lèvres.
-Comment a été la matinée ?
-Moins crevante que la tienne, pour sûr, rit Erik en se penchant vers elle pour lui voler un nouveau baiser.
-Pas encore, grommela une voix derrière eux. Hey, il y a encore des âmes chastes et innocentes, ici !
Erik et Molly se séparèrent, et vrillèrent leurs yeux sur la fille toujours assise sur le bureau de Fred. Sans les regarder, elle écrivait sur un bloc, armée une plume qui avait grand besoin d'être changée.
-On ne t'a pas demandé d'être ici, lui fit remarquer Erik avec un sourire, sans lâcher Molly. En plus, comme je te l'ai dit, c'est de l'espionnage ce que tu fais.
-Et comme je te l'ai dit, tu me dois un service, Kane, soupira-t-elle sans cesser d'écrire. Tu crois que je donne les choses gratuitement ? C'est donnant-donnant, surtout pour un ancien adversaire.
-Mais Erik a raison, c'est de l'espionnage, enchérit Fred en assénant un coup de parchemin sur la tête de la fille. Oust, la journaliste, file de là !
-Oh, je t'en prie, Weasley, juste une mini-info !
-Les Canons de Chudley finiront dernier du Championnat pour la quarante-troisième saison consécutive. Maintenant oust !
-C'est pas une info, ça, c'est une certitude !
Elle leva enfin les yeux de son carnet, et les posa sur Molly, que tenait toujours Erik. Elle dressa un sourcil parfaitement dessiné, intriguée.
-Tiens, tiens, tiens, Molly Weasley aux Jeux et Sports Magiques ... Enfin décidée à passer du bon côté de la Force ?
-Euh ... y'a un bon coté à la force ? se troubla Fred.
-Truc de moldu. Ma mère en est une.
Mais c'était un autre détail qui avait interpellée Molly. Elle fronça les sourcils en détaillant la fille qui savait son nom. Ses cheveux bouclés coupé juste au-dessus des épaules et son visage en forme de cœur picoré de taches de rousseur lui disait vaguement quelque chose sans qu'elle n'arrive à situer. Elle avait également un accent irlandais à couper au couteau qu'elle semblait accentuer volontairement. Si elle en jugeait par son âge et la familiarité avec laquelle elle traitait les deux garçons, elle avait dû être avec eux à Poudlard. Mais c'était à peine si Molly se souvenait des gens de sa classe. Elle se contenta donc d'hausser les sourcils l'air interrogateur, et la fille soupira en baissant les yeux sur son calepin.
-Je vais te donner des indices Weasley : Potion, Sortilège, même année.
-Serpentard, répondit Molly en se rappelant que c'étaient des cours en commun qu'elle avait avec eux. Tu étais en même année que moi à Serpentard.
-Mais c'est qu'elle est futée, se moqua la fille avec un vague sourire. Je sais pourquoi tu l'as choisie, Kane.
Molly s'efforça de ne pas la fusiller du regard. Elle aimait de moins en moins la désinvolture de la jeune femme. Elle semblait jouer avec elle comme un chat avec une souris, et elle détestait ça.
-Intelligente, c'est normal, j'étais à Serdaigle, répliqua-t-elle d'une voix froide.
-Pourtant tu es incapable de te souvenir de mon nom alors qu'on a été sept ans ensemble, contra-t-elle tranquillement. Ah lala, un mythe s'effondre ... Tu te souviens du nom de ta sœur, au moins ? Moi je m'en souviens. Une excellente Poursuiveuse. Elle m'a fait gagner la Coupe, cette petite (elle leva les yeux sur Fred et lui servit un grand sourire) et je ne te remercierais jamais assez, Weasley. Sans toi, je serais sans doute passée à côté d'elle.
-Tu étais la Capitaine de Lucy, réalisa alors Molly en fouillant profondément sa mémoire pour sortir le nom : Daphnéa McColley.
-Hé bien voilà ! se réjouit moqueusement Daphnéa. Finalement, peut-être que les Serdaigle ont une bonne mémoire.
Cette fois, Molly ne retint pas son regard acerbe, et l'ancienne Capitaine de Serpentard y répondit avec une sorte de salut militaire avant de se replonger dans ses notes. La jeune femme réprima sa rage et interrogea Erik du regard.
-Daphnéa travaille à La Gazette, dans la rubrique sportive, explicita-t-il. Et de temps à autre, elle vient nous soudoyer pour avoir des informations.
-Du genre : parlons Coupe du Monde ! intervint la journaliste en relevant le nez de ses notes. La prochaine se passe en Russie : soit ! Pas un grand Pays du Quidditch, mais démocratisons le sport ! Mais l'attribution de la dernière a été attribuée aux Emirats Arabes Unis. Les Emirats Arabes Unis ! Je ne suis même pas sûre qu'ils aient une Equipe Nationale ! Alors Kane, chantage ? Corruption ? Débilisme profond ? Qu'est-ce qui a justifié une telle décision de la part du Département ?
-Tu demanderas à Gwenog Jones, répliqua Fred avec un nouveau coup de parchemin sur la tête de Daphnéa. Et à tous les chefs de Jeux et Sport Magiques du Monde.
-Gwenog Jones, soupira-t-elle avec nostalgie. La meilleure Capitaine que les Harpies de Holyhead n'ait jamais eu. Enfin, votre tante n'était pas mal non plus, dommage qu'elle ait arrêtée si vite ... D'ailleurs, elles sont gagnées le dernier match contre les Chauves-Souris de Ballycastle, un des plus beaux matchs que je n'ai jamais vus ! Damelza Robin a mis un de ces buts, franchement, pour ses trente ans elle est encore en forme ! Et j'ai croisé Victoria Bennett, dans les tribunes ! D'après les rumeurs, les Harpies lui auraient proposé le poste d'entraineuse ...
Erik et Fred échangèrent un regard exaspéré, montrant à Molly que ce n'était pas la première fois qu'ils avaient affaire aux discourt enflammés de Daphnéa. Fred ferma résolument son tiroir, et mit son portefeuille dans sa poche pour déclamer :
-Je meurs de faim ! Allons-nous nourrir avant que je ne me ratatine comme un têtard et que je ne devienne aussi maigrichon qu'oncle Percy !
Molly lui lança un regard peu amène, mais il la radoucit avec un clin d'œil et posa poussa Daphnéa de son bureau.
-Oust, la harpie ! Je veux aller manger !
-Tu veux venir ? proposa Erik avec un sourire alors que Daphnéa fusillait Fred du regard. Tu es dans ce bureau depuis ce matin, et tu n'as rien mangé, toi aussi tu dois avoir faim.
Molly eut envie de bâillonner son petit-ami. Il était hors de question qu'elle passe ne serait-ce qu'une minute de plus avec cette fille. Mais Daphnéa sourit à Erik et accepta l'invitation avec plaisir.
Les quatre jeunes gens remontèrent alors rapidement sur Londres et prirent place dans un restaurant moldu où ils avaient l'habitude d'aller. Durant tout le trajet, Daphnéa était restée accrochée à Erik, lui réclamant sans relâche des informations parce qu'il « lui devait un service ». Non seulement Molly aurait bien aimé savoir la nature de ce « service », mais elle s'assura en plus d'être bien assise à côté de son petit-ami au restaurant. Daphnéa se cacha derrière la carte et Molly eut tout le loisir de la fusiller du regard.
-Il faut que je profite de ma tranquillité tant que je le peux encore, fit remarquer Erik avec un sourire. Jina revient demain, je risque fort d'être trop occuper à l'embêter.
-Ah les petites sœurs, pouffa Fred avec un clin d'œil. Elles nous pompent notre énergie.
-Pas toutes, intervint Daphnéa en baissant sa carte pour regarder Molly, en face de laquelle elle était assise. Lucy était adorable, ça doit être une gentille sœur, non ?
Molly haussa un sourcil dédaigneux pour faire bonne figure, mais une vague de malaise vint lui labourer les entrailles. Désolée, petite sœur.
-Alors ça se voit que tu ne l'as vu que sur le terrain, répliqua-t-elle dignement sans regarder la journaliste.
-Avec moi, en tout cas, elle était géniale, c'était vraiment une fille adorable. J'étais tellement fière quand mon frère m'a dit qu'elle était nommée Capitaine ! Jamais je n'aurais parié là-dessus quand elle a intégré l'équipe !
-Ouais ben elle va vite se calmer, ta pouliche, grommela Erik en lançant un regard d'avertissement à Daphnéa. Et ton frère aussi, du reste. Il a passé son temps à faire tourner ma sœur en bourrique, au dernier match ...
Daphnéa éclata de rire et s'avança vers Erik en mettant sa main sur la sienne. Molly lança un regard méfiant à ladite main, mais elle réprima un grognement quand elle constata que son petit-ami ne reculait pas le moins du monde.
-Je sais, il m'a raconté ! Willy est un génie ! Je suis tellement heureuse qu'ils aient gagné leur premier match !
-Pas moi, marmonna Erik souriant néanmoins. Weasley et McColley sont des plaies.
La remarque eut pour mérite de mettre Daphnéa et Molly d'accord : la première retira sa main, et lui flanqua un coup de pied par dessous la table et la deuxième lui lança un regard si noir qu'Erik se sentit obliger de l'embrasser pour effacer l'affront fait à sa sœur. Fred pouffa.
-Non mais sérieux, qu'est-ce que vous faites, là, un concours de petits frères/petites sœurs ? Je vais leur dire ça, ils vont être ravis !
-Oh pour l'amour de Merlin, Fred, tais-toi ! soupira Molly.
Fred gratifia sa cousine d'un clin d'œil. Pour autant, la conversation ne dévia pas de Poudlard car Daphnéa devait aller chercher son frère à King's Cross le lendemain et proposait de prendre Fred et Erik, puisque sa mère, une moldue, lui prêtait sa voiture. Erik accepta avec un grand sourire, et Molly ne put contenir une nouvelle vague de défiance qui se traduit physiquement par un regard noir en direction de Daphnéa McColley. Celle-ci ne la regardait pas, et sirotait sa boisson en plaisantant gaiement avec le petit-ami de Molly. Elle avait cette aisance, cette spontanéité, cette joie de vivre éclatante que Molly savait qu'elles lui manquaient. Daphnéa attirait les regards, non parce qu'elle était jolie, mais parce qu'elle dégageait une certaine aura d'assurance et de gaieté. Elle avait l'énergie communicative, et seule la vague de méfiance empêchait Molly d'y être sensible. Être belle et attrayante ne justifiait pas le moins du monde le fait qu'elle flirt presque ouvertement avec son petit-ami.
Ils finirent rapidement leur repas, et avant quatorze heures, Erik et Fred retournèrent au Ministère. Erik déposa un rapide baiser sur les lèvres de Molly avec un « je t'aime » et se sauva en compagnie de son cousin. Puisqu'elle avait travaillé de nuit, Molly avait fini sa journée et ne souhaitait rien d'autre que de retourner dans son petit appartement Londonien et de s'affaler sur son lit. Mais c'était sans compter Daphnéa, qui, avant qu'elle n'ait pu faire le moindre pas hors du restaurant, lui attrapa vivement le bras.
-Weasley, attends deux minutes !
Molly fit volte-face, et fixa la main de la jeune femme qui tenait son poignet avec autorité. Daphnéa parut comprendre le message, car elle la lâcha immédiatement.
-Tu peux m'appeler Molly, répliqua-t-elle en tentant de ne pas avoir l'air trop sèche.
Elle détestait qu'on l'appelle par son nom de famille. D'autant plus qu'ils étaient tellement de Weasley que cette pratique avait tendance à les confondre les uns les autres. Daphnéa eut un sourire de coin, et une lueur d'espièglerie s'alluma dans ses yeux verts.
-Molly. Comme tu le souhaites, princesse.
Molly dressa un sourcil réprobateur mais Daphnéa enchaina immédiatement :
-Tu sais ... Molly, ça m'a surpris que tu n'ailles pas avec Fred demain, je veux dire ... Comment rentre Lucy ?
-En métro. On a toujours habité à Londres, elle sait comment faire.
-Tu ne vas jamais la chercher ? s'étonna Daphné, l'air sincèrement surprise. Je veux dire, avec les parents que vous avez, je comprends qu'ils n'aient pas le temps ... Mais tu es sa sœur ...
-En quoi ça te regarde ? rétorqua sèchement Molly en tentant de repousser l'impression de malaise qui s'éprenait d'elle à chaque fois qu'on parlait de sa relation avec sa sœur. Ça a toujours été comme ça, et Lucy est une grande fille. Tu veux quoi, que je l'infantilise en allant la chercher ? Elle n'a que quelques stations de métro à prendre avant d'arriver chez nous.
-Oh oui, elle doit adorer, railla Daphnéa, la lueur espiègle prenant des accents dangereux dans ses iris. Prendre un métro bondé pour finir seule dans un sinistre appart'.
Molly serra les poings et sa mâchoire se contracta. Elle soutint le regard de plus en plus froid de Daphnéa pour ne pas perdre la face et s'efforça de ne pas écouter cette petite voix en elle qui disait « elle a raison ».
-Ecoute Molly. Ça faisait un moment que je voulais venir te voir à propos de Lucy ...
-Pourquoi ça t'intéresse ?
-Parce que je l'aimais bien, cette gamine. Parce qu'elle m'a fait de la peine, seule, rejetée à la fois par sa Maison et sa famille. Parce que quand elle est entrée dans l'équipe j'ai tout fait pour qu'elle soit acceptée par sa Maison, et, sans vouloir me vanter, je n'ai pas trop mal réussi.
-Sainte Daphnéa, mère des familles, priez pour nous, se moqua Molly avec un froid sourire.
La journaliste haussa les sourcils, et croisa les bras sur sa poitrine. Un éclair de colère traversa ses iris.
-Je ne comprends pas comment tu peux être aussi froide avec elle, Molly. Sérieusement. A s'en demander si vous êtes sœurs.
-Tu vas me faire croire qu'avec ton frère c'est l'amour fou ?
-Oui. Enfin ... Sauf quand je le réveille avec un saut d'eau et que pour se venger il me course à travers toute la maison, mais ça, ça ne compte pas. Toujours est-il qu'au moins je ne le laisse pas rentrer seul. Ils reviennent de Poudlard pour voir leur famille. Si c'est pour rester seule, autant que Lucy y reste.
-Daphnéa, gronda Molly, sur le point de perdre patience. Ma relation avec ma sœur ne te concerne pas le moins du monde. Alors tu vas me faire le plaisir de t'occuper de tes affaires et d'aller commenter je ne sais quel match.
Un petit sourire retroussa les lèvres de Daphnéa.
-Fouiner, c'est ma spécialité, je suis journaliste, je te rappelle.
-Sportive. Journaliste Sportive. Alors laisse-moi tranquille s'il te plait.
Les deux jeunes femmes se défièrent un instant du regard, leur silence pesant uniquement perturbé par les sons lointains de la circulation et la rumeur des conversations autour d'elles. Finalement, Daphnéa eut un nouveau sourire, et leva les mains en signe de reddition.
-D'accord, princesse. Je vous laisse tranquille. Mais sachez que je n'en pense pas moins.
Là-dessus, elle lança un regard à la ronde, fit une révérence moqueuse à Molly, et, sans vergogne ni aucune prudence, transplana en pleine rue londonienne. Molly sursauta et gratifia les alentours d'un regard paniqué, mais personne ne semblait s'être rendu compte de la disparition soudaine de Daphnéa. « Même, quelle impudence, quelqu'un aurait pu la voir ! » ragea Molly en rajustant la lanière de son sac pour prendre la route de son appartement. Tout le long du trajet, elle ragea contre Daphnéa McColley. Mais malgré la défiance qu'elle ressentait pour la journaliste, ses mots sur Lucy lui tournaient en tête, comme un écho des réflexions qu'elle s'était sans doute inconsciemment faite. Et cela l'empêchait d'étouffer cette petite voix qui répétait sans relâche : « elle a raison ».
***
Trois coups furent rapidement toqués à la porte et réveillèrent Molly en sursaut. Elle contempla son appartement, désorientée. C'était un petit logis au sein d'une résidence dissimulée en plein Londres pour les Sorciers. Elle était affalée sur le canapé, et la revue de Sortilège qu'elle était en train de lire avait glissé sur le lino. Dehors, le ciel s'était inopinément obscurci, et de ce fait, l'appartement était plongé dans l'obscurité. Molly ne s'était pas rendu compte qu'elle s'était endormie. Elle se redressa en se frottant les tempes, étourdie. Ce boulot allait avoir sa raison, tôt ou tard. Trois autres coups discrets se firent à nouveau entendre, et elle sursauta une nouvelle fois.
-Molly ? fit une voix incertaine derrière la porte.
Erik. La jeune femme se releva vivement, et chercha frénétiquement sa baguette du regard pour allumer les lumières, avant de se rappeler qu'elle était simplement dans sa ceinture. Elle tapota la lampe, posa sa baguette sur sa table et ouvrit rapidement la porte, hors d'haleine. Erik se tenait sur le seuil, et haussa les sourcils quand il vit la tête de sa petite-amie.
-Tu t'es ... reposée ?
-Ça se voit tant que ça ?
-Chérie, tu as la trace de l'oreiller, et on dirait qu'un Niffleur a fourragé dans tes cheveux. Ça m'embêterait bien, d'ailleurs, parce que je te rappelle que je suis le seul habilité à faire ce genre de chose.
-Oh, tais-toi.
Elle se dressa sur la pointe des pieds pour poser ses lèvres sur les siennes, et s'effaça pour le laisser entrer. Erik laissa tomber sa veste sur une chaise et dénoua sommairement sa cravate alors que Molly ramassait discrètement la revue qu'elle avait laissée à terre. Ils ne vivaient pas ensemble, leur relation était trop jeune, mais il arrivait souvent qu'il vienne dîner chez elle le soir. Son regard fut capté par l'horloge, qui indiquait dix-neuf heures. Oui, elle s'était un peu trop reposée. Elle prit sa baguette et tapota la vieille gazinière de sa cuisine.
-Qu'est-ce que tu veux manger, ce soir ? s'enquit-t-elle en ouvrant passivement les placards, l'esprit encore embué par le sommeil.
-Hum ... Attends que je réfléchisse...
Elle sentit alors une main se poser sur sa taille alors que l'autre dégageait ses cheveux de sa nuque. Quand les lèvres d'Erik entrèrent en contact avec sa peau, un long et délicieux frisson lui parcourut la colonne vertébrale, et elle étira le cou. Les lèvres d'Erik remontèrent lentement vers sa mâchoire, dissipant les brumes de l'esprit de Molly et achevant de la réveiller.
-Peut-être que si tu es au menu, ça me suffirait amplement, chuchota-t-il à son oreille.
Un sourire gêné effleura les lèvres de Molly, et elle se retourna dans ses bras. Les yeux sombres d'Erik la couvèrent un instant et se posèrent sur ses lèvres. Après quelques secondes de tension silencieuse, il se pencha vers elle pour l'embrasser, refermant ses bras sur elle pour l'étreindre. Molly passa ses bras autour de son cou et répondit à son baiser, son corps collé contre le sien, cherchant sa bouche avec ardeur. Erik passa une main dans ses cheveux roux pour l'attirer encore plus à elle, et caressa sa hanche de son autre main alors que Molly mordait doucement sa lèvre inférieure. Un grondement sourd s'échappa des lèvres d'Erik. Si ses cousins la voyaient ainsi ... Penserait-ils toujours qu'elle était la parfaite Préfète-en-Cheffe, la fille-à-papa sage, digne et sévère qu'ils avaient toujours connu ? Il était vrai qu'elle entretenait cette image, parce que c'était ce qu'elle était, une part d'elle. Mais Erik avait libéré une autre part d'elle, un part dont elle n'aurait jamais soupçonné l'existence. Leurs lèvres finirent par se dessouder, et ils se dévisagèrent, haletants. Molly avait le visage en feu, et les yeux d'Erik brillaient d'une lueur intense. Le jeune homme sourit doucement et passa son pouce sur les lèvres de Molly.
-Tu vois chérie ... Je suis le seul habilité à te donner cette coiffure.
La vanne rompit complétement le charme. Frustrée, Molly lui donna une claque sèche sur le torse et tenta de se dégager. Mais Erik éclata de rire et resserra sa prise sur elle, l'écrasant contre son torse.
-Mais si tu veux savoir, j'aime beaucoup tes cheveux quand je les décoiffe !
-Tais-toi, imbécile, et lâche-moi tout de suite !
Erik rit encore, piqua un baiser sur la joue de Molly et lui obéit en la lâchant complétement. La jeune femme tenta de le fusiller du regard, mais le résultat devait être bien décevant. La triste réalité était qu'elle devait avoir les joues roses de plaisir et que son cœur battait la chamade. Et qu'en effet, ces cheveux devaient être en piètre état après le traitement qu'Erik venait de leur faire subir. Elle lissa ses mèches rousses en tentant vainement de les ordonner, et se tourna derechef vers la vieille cuisinière alors qu'Erik mettait la table. Quelques minutes plus tard, ils s'étaient tous les deux assis à table, et on entendait plus que le bruit des fourchettes crissant dans leurs assiettes. Maintenant que le sommeil avait définitivement déserté son organisme et que les lèvres d'Erik n'étaient plus là pour lui occuper l'esprit, les propos de Daphnéa sur sa sœur lui revinrent à l'esprit. Elle y avait réfléchi en revenant à l'appartement, mais la question lui avait tellement prit la tête qu'elle avait décidé de se plonger dans sa revue de sortilège pour se vider l'esprit. Mais maintenant, son sentiment de culpabilité revenait en force.
Et si elle avait raison ?
-Chérie ?
Molly sursauta et leva les yeux sur Erik. Il la dévisageait, les sourcils froncés.
-Tu ne manges rien. Ça va ?
-Oui, ne t'en fais pas. C'est juste ... Je suis encore un peu fatiguée.
-Je comprends, tes nuits doivent être usantes, compatit-t-il en avançant son bras pour prendre sa main. Ce n'est pas ce que tu voulais faire en sortant de Poudlard...
-Non, grommela Molly en détournant le regard. Pas vraiment.
Les doigts d'Erik serrèrent les siens.
-Tu ne pourrais pas ... Je ne sais pas, demander à ton père ... d'arranger ça ?
Son sang se glaça dans ses veines, et elle retira sèchement sa main.
-Arranger ça ? répéta-t-elle froidement.
Elle se leva le plus dignement que possible, prit son assiette pour jeter son contenue dans la poubelle. Puis d'un coup de baguette, elle débarrassa également celle vide d'Erik et les casseroles qu'elle avait utilisé pour les mettre dans l'évier.
-Bien sûr, cingla-t-elle en animant l'éponge d'un sort. Demander à papa de m'accorder une meilleure place pour que tout le monde m'accuse d'utiliser ma parenté pour avancer dans ma carrière. Que du coup je ne dois mon poste qu'au fait d'être fille-de, et non par mes compétences.
-C'est le risque, admit Erik en se levant. Mais au moins, tu n'aurais plus à faire ces nuits, à jeter des sorts d'oubli, à ne pas fermer l'œil ...
-Jamais, l'interrompit-t-elle d'un ton qui n'admettait aucune réplique. Si je dois m'élever, ce sera par mes propres moyens. Fin de la discussion.
La frustration se ressentait dans le sort qu'elle avait jeté : l'éponge s'emballa, frottant si activement la vaisselle que la casserole tentait d'échapper à ces assauts, et tentait de sauter de l'évier. Molly donna un coup de baguette rageur :
-Finite ! Bref. Tu travailles, demain ?
-Non, répondit Erik, surpris du changement de sujet. Je vais chercher Jina.
Ah. Molly avait oublié ce détail. Sa petite sœur qu'elle condamnait tous les ans à prendre le métro seule pour rentrer dans un appartement aisé mais vide au cœur de Chelsea. Les remords la reprirent en même temps que les mots de Daphnéa lui revinrent en mémoire. « Ils reviennent de Poudlard pour voir leur famille. Si c'est pour rester seule, autant que Lucy y reste. » La bouche de Molly se tordit contre son gré. Que se passerait-il si un jour Lucy décider de rester à Poudlard pendant les vacances ? Erik ne se rendit pas compte de son malaise et l'aggrava même sans le vouloir :
-Elle ne voulait pas que je vienne la chercher parce que ça fait trop « petite fille », mais je pense que c'est justement ce pourquoi j'y vais : j'ai attendu des années le moment où je pourrais m'avancer sur King's Cross et hurler en la voyant « Ma Jinette d'amour ! ». Et prendre une photo de sa tête, évidemment.
-Jevaisveniravecvous.
-Pardon ?
Molly déglutit pour rassembler son courage. Lucy allait détester, elle le savait d'ores et déjà. Mais les paroles de Daphnéa ajoutées à l'engouement qu'Erik qui avait hâte de retrouver sa sœur, engouement qu'elle devrait normalement elle aussi avoir, faisait parler son cœur avant sa raison. Elle s'efforça de regarder Erik dans les yeux et répéta plus distinctement :
-Je vais venir avec vous.
Erik haussa un sourcil, surpris.
-Je pensais que Lucy prenait le métro ?
-Oui mais ... Je ne sais pas. J'ai envie de la voir, j'ai le droit, non ? C'est ma sœur.
-Oui, bien sûr, mais ... Ça veut dire qu'elle nous verra ensemble ? Ça ne te dérange pas ?
Les yeux de Molly roulèrent dans leurs orbites. Le Quidditch allait avoir sa peau avant son boulot.
-Pourquoi ça me dérangerait ? Ça va, tu l'as faite tomber lors de son premier match, mais elle est intelligente, elle ne dira rien. Et tu ne diras rien non plus, ajouta-t-elle en fronçant les sourcils en remarquant le sourire sarcastique qui s'étalait sur les lèvres de son petit ami. Si tu la chambres, tu peux être sûr qu'elle va te répondre. S'il te plait, Erik, pour une fois que je vais la chercher ...
-D'accord, d'accord, céda-t-il en levant les mains en signe de reddition. Mais du coup ... Si on va tous les deux à King's Cross demain... Il vaut mieux que je reste dormir ici, non ?
Molly leva les yeux au ciel, et détourna le visage. Ce ne serait pas la première fois qu'il passerait la nuit ici, mais la lueur qui éclairait son regard la faisait rougir.
-Huuuuum... Peut-être bien...
Molly l'entendit se lever et fit volte-face. Avant qu'elle n'ait le temps le temps de faire le moindre geste, il happa ses lèvres et l'embrassa à lui en faire tourner la tête.
-Peut-être ? souffla-t-il contre ses lèvres.
-Huum... Oui, peut-être...
Erik sourit doucement, et l'attira à nouveau à lui. Sa main passa sous sa chemise. Quand sa peau entra en contact avec celle de son ventre, Molly ne put retenir un violent frisson alors que ses lèvres traçaient une ligne brulante dans son cou.
-Alors, c'est toujours peut-être ? s'amusa-t-il en passant sa main sur sa chair nue dans son dos.
En guise de réponse, Molly eut un petit sourire mutin et le poussa sur le canapé. Il s'y laissa tomber, et elle s'assit à califourchon sur ses jambes, profitant de sa hauteur pour plonger sur ses lèvres. Erik passa ses mains sous sa chemise alors qu'elle retirait sa cravate, et l'attira un peu plus contre lui.
-Je crois que je préfère ça, marmonna-t-il alors qu'elle l'embrassait dans le cou. Il faudra que je prévienne Daphnéa de ...
-Quoi ?
Molly se redressa vivement, tous ses sens en alerte. Dans la bouche d'Erik, le nom de Daphnéa raisonnait encore désagréablement à ses oreilles. Elle dressa un sourcil, impérieuse.
-Euh ... Oui, il faut que je lui dise de venir nous chercher chez toi, répondit-t-il, avant de sourire l'air entendu. Mais dis-moi Molly ... Tu ne serais pas un peu jalouse ?
-Pourquoi je le serais ? répliqua-t-elle en reculant.
Mais les mains d'Erik la ramenèrent fermement contre lui. Un sourire amusé retroussa ses lèvres et il repoussa une mèche rousse qui barrait le front de Molly.
-Oh que si, tu es jalouse, susurra-t-il. Mais tu n'as pas à l'être, mon cœur est occupé par une très ... (il l'embrassa doucement sur le nez) belle ... (sur la joue) rousse ... (sur les lèvres) et je n'ai pas très envie que ça change.
-Encore heureux, maugréa-t-elle en le laissant lui embrassait le cou.
-Donc tu l'étais, rit-t-il en se dégageant.
Molly dressa un sourcil.
-Et ?
-Et ... C'est très flatteur ...
Ni une, ni deux, il attrapa sa petite-amie pour la faire pivoter et passa son bras sous ses genoux et derrière son dos pour la porter.
-Hey ! glapit Molly en s'accrochant à son cou pour se stabiliser. Lâche-moi tout de suite !
-Une fois dans ta chambre, Chérie.
-Non mais je vous jure ... Tu ne devais pas aller prévenir ton amie ?
Erik éclata de rire en s'immobilisant devant la porte qui menait dans la chambre de Molly. D'un coup de pied, la jeune femme l'ouvrit, et il la lança sur son lit. Une seconde plus tard, il était sur elle, maintenant ses poignets au-dessus de sa tête.
-Certes. Mais j'ai mes priorités. Et ma priorité, Molly, c'est toi.
La jeune femme sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine, bond qui se transforma en véritable palpitation quand Erik posa les lèvres sur les siennes. Tout s'effaça alors dans l'esprit de Molly. Sauf la petite voix qui semblait lui répétait continuellement que s'il y avait bien un rôle dans lequel elle manquait de perfection ... c'était celui de grande sœur.
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