Chapitre 3 : Le Revoir à Tout Prix.
Chapitre 3 :
La baie vitrée de son appartement, laissait entrer un air frai des plus agréable. Ainsi le vent chassait de cet intérieur moderne la chaleur qui avait pris la peine de s'installer durant l'après-midi. Sous ce souffle efficace, les rideaux légers et d'un blanc presque transparent ondulaient joliment à chaque brise qui entrait ainsi dans l'habitat.
Dans un divan au tissus gris clair, des coussins de couleurs azure enjolivaient par quelques formes géométriques soutenaient son dos. Cela faisait près d'une heure, qu'il était installé dedans comme si il s'y était effondré. Sans doute en le voyant ainsi à demi vautré de façon bien peu élégante, on aurait pu croire qu'il venait de faire un malaise. Et dans un sens c'était un peu ce qui s'était passé.
Cette rencontre fulgurante avec cet étrange jeune homme, avait réussi à bouleverser totalement son âme pleurnicheuse. Elle qui le harcelait depuis des semaines, que ce soit le jour tout comme la nuit, avait enfin réussi à fermé son clapet geignard et insupportable durant un bref instant.
Ce doux parfum que le vent avait transporté jusqu'à ses narines. Cet arôme gourmand qui en une fraction de seconde à peine, l'avait frappé aussi violemment qu'un coup de tonnerre, avait été beaucoup trop court pour faire disparaitre le cauchemar qu'était devenue sa vie dernièrement. Ses certitudes implacables, sa manière sévère de penser, ses points du vue sur certain sujet. Tout avaient volé en éclats, de par cette simple apparition qui était venu devant ses yeux.
Seuls les mots qu'il avait prononcé dans la panique, qui l'avait saisi en le voyant partir, restèrent attaché à sa mémoire.
" Je veux le revoir à tout prix."
Oui, il voulait le revoir. Il voulait vraiment le revoir. Pas juste parce qu'il avait fait taire ce parasite qui lui pourrissait la vie, depuis des semaines. Mais parce que tout son être l'exigeait, et le réclamait. Il voulait lui parler, rester près de lui, le connaitre, et savoir tout sur lui. Il voulait l'entendre jouer du violons, dont les notes pour ses oreilles avaient été un vrai délice. Il voulait le revoir tel qu'il lui était apparu. Sa silhouette longue et élancé, ondulant au rythme de son jeu...Il voulait le revoir....il voulait juste le revoir....
Tout s'était déroulé beaucoup trop rapidement. Que ce soit la rencontre, tout comme le départ du jeune homme dont il n'avait pas réussi à connaitre le nom. Son âme en voyant cet être partir et s'éloigner ainsi de lui, s'était mise à hurler de dépits. Faisant ainsi bourdonner ses oreilles un horrible cri assourdissant. Lui même avait eu envie de s'emporter contre ce vieil homme, qui lui coupait ainsi l'herbe sous le pieds. Et sa bouche l'avait sacrément maudit. Mais pour ne pas perdre totalement contact avec ce beau musicien, il n'avait rien trouvé de mieux, alors que son corps croulait sous le désespoir, que de lui hurler son nom et prénom.
A présent il revoyait encore les grands yeux vert du jeune homme, l'observer par dessus son épaule en répétant ..
" Livaï ? "
Oui, oui, tel était son prénom, et de tout coeur le caporal espérait qu'il le retienne. Qu'il le garde en mémoire aussi intensément qui lui garderait le souvenir de leurs rencontre magique.
Le retour à la réalité avait été à la suite de cela des plus douloureuse, et des plus épuisantes. Lui qui parfois dans son appartement avait hurlé et insulté son âme pleine de lamentation, avait compati à la douleurs qu'elle ressentait. Il l'avait entendu, se plaindre et pleurer ....
" Non, non, pourquoi est-il déjà parti ? Il nous compète. As tu vu comme notre coeur était entier ? L'as tu vu ? L'as tu ressentis."
- Oui, je l'ai ressenti, dut-il admettre d'une voix rauque et pleine de fatigue. Oui je l'ai ressenti, et je comprends pourquoi ça fait si mal à présent...
Oh là, là. La souffrance était insupportable, même pour quelqu'un de sa trempe. Et tout le long du chemin menant à son appartement, son apparence ainsi que sa démarche avait dû faire croire aux passants, qui avaient croisé sa route, qu'il n'était qu'un affreux ivrogne au bord du comas éthylique. Le visage aussi pâle qu'un spectre, s'était trempé de sueur froide. Sa voix grelottait comme si il était pris d'une dégoutante envie de vomir. Et son corps ordinairement puissant et agile, était alors aussi mal habile que les premiers pas d'un bambin.
Ce n'est qu'avec difficulté qu'il se rappela avoir appelé, et surtout raccroché au nez de Hansi, sans qu'il ne comprenne d'ailleurs le " pourquoi" de ce dernier acte. Les mots qu'il avait dis n'étaient qu'un brouillon mental, dont il n'arrivait plus à distinguer les lettres dans sa mémoire. Mais tenant bon, il avait réussi au final à atteindre l'ascenseur qui le mènerait directement au 16èmes étages de son immeuble.
Là, il avait appuyé l'une de ses mains moite sur le mur blanc du couloir où était situé son logement. Puis il était entré dans son appartement en faisant tourner ses clés dans la serrure. Ces derrières d'ailleurs lui avaient données l'horrible impression de faire un tintamarre de tout les diables. Et puis...et puis..il avait franchi le seuil. Et puis quoi ?
Le flou, le noir..le néant...
La suite c'est Hansi qui lui raconta. A peine avait-elle décrochée, et à peine eut-il le temps de lui dire : "Je l'ai vu...celui que mon âme cherche..." qu-il lui avait raccroché au nez sans ajouter quoi que ce soit.
Immédiatement l'instinct de médecin, doublé à une certaine inquiétude tout à fait justifié, avait fait partir Hansi au quart de tour de son bureau. En toute hâte elle avait quittée l'hôpital où elle travaillait, en expliquant à ceux qu'elle croisait qu'elle avait une très grosse urgence. Sa voiture avait foncée à une allure bien peu prudente sur la route. Si elle avait été arrêtée par la police, certainement son permis aurait sauté dans l'instant. Des coups de klaxonne et des gestes assez grossiers de la part de certains conducteurs fâché, lui avaient été offert en quantité généreuse. Mais de ça, elle n'y prêta que bien peu attention.
Mal garé, Hansi était sortie de sa voiture en trombe, avant de claquer violemment sa portière. Puis, après être grimpée au 16ème étage, en râlant sur ce maudit ascenseur qui n'allait pas assez vite à son gout, elle était enfin arrivée à bon port. Le couloir raisonnait encore des bruits de ses pas rapides, lorsqu'elle se précipita en direction du palier de l'appartement de Livaï. De là elle avait vu les jambes dépasser sur le seuil. Son instinct de professionnel avait alors fait faire à son sang, un tour rapide dans ses veines. Mais fort heureusement, dans sa précipitation Hansi avait pris sa sacoche, car en entendant la voix faible de Livaï au téléphone, elle avait su qu'elle le retrouverait en mauvais état.
Et c'était le cas.
Directement sur le palier, elle avait procédé aux premier soins et surtout à une évaluation rapide de l'état de Livaï. Durant de longue minutes, elle s'était activée autour de lui en l'appelant parfois d'une voix autoritaire, pour qu'il émerge de cet état à demi comateux. Lorsqu'elle le jugea assez stable et surtout assez maitre de lui même et de ses sens, elle l'avait aidé à se diriger en direction du canapé. L'air dans l'appartement était proprement étouffant. Aussi, ouvrit-elle en large les fenêtres quand il fut installé.
A présent l'état du militaire était beaucoup plus stable, enfin comme cela pouvait l'être avec une maladie aussi contraignante que " les lamentations de l'âme."
- J'ai rêvé, ou tu m'as giflé à un moment donné ? Questionna Livaï dont les yeux bleue nuit restaient fermés, et dont le ton paraissait un peu hésitant quand à ce souvenir.
- C'était pour que tu restes conscient, affirma en toute quiétude la jeune femme en remontant sur son nez sa paire de lunette. Comment tu te sens là ?
- C'est...comme si un rouleaux compresseurs m'était passé dessus, alors que j'avais la grippe. Putain, je n'ai plus un gramme de force....c'est insupportable et insultant cet état de merde.
- Il va falloir te reposer. Enfin du mieux que tu peux, pour te remettre de cette crise, lui conseilla Hansi en se relevant du divan, puis en se dirigeant en direction de la cuisine.
Étant un espace ouvert, de là ou il était le caporal qui à nouveau avait ouvert les yeux, l'observa farfouiller dans ses placards en quête d'un verre qu'elle trouva facilement. Après cela, il la vit ouvrir le frigidaire et lui verser un grand verre de jus d'orange.
- Explique moi tout ce qui s'est passé entre le derniers SMS que je t'ai envoyée, et l'appel que tu m'as fait, demanda la doctoresse en lui tendant le verre. Tu veux de l'aide pour boire ? Proposa t-elle sans aucune malice.
- Non merci ça ira. Je peux encore boire tout seul...
Cette gorgée de boisson fraiche et sucré parut lui faire du bien, en lui redonnant comme un léger coup fouet à son organisme épuisé. Petit à petit, et ceux même si il dût prendre son temps, Livaï avala le jus de fruit que Hansi avait pris la peine de lui servir. Était ce l'apport de sucre ? Les soins de son amie en eux même ? Toujours est-il que peu après cela, quelques couleurs revinrent sur ses joues, qui jusqu'ici étaient restée terriblement pâle.
D'une voix toujours un peu lasse et profonde à la fois, Livaï raconta en détail tout ce qu'il venait de vivre. Lui si secret, si peu enclin à parler d'émotions ou de sentiments, ne put s'empêcher de décrire à la jeune femme le bouleversement que cette rencontre fugace avait provoqué en lui. Encore un peu perdu, chamboulait certainement. Ses gestes lors de son récit démontrait une sorte de tension, mêlé à une espèce de colère contre ce Gustaf, qui avait tout gâché.
Quand il eut fini, son humeur parut s'assombrir au file des minutes égrainé. Depuis le parc son âme n'avait pas cessée un instant de pleurer et de se plaindre de ce " malheur" qui les frappaient. Sur le visage du militaire, commença à se dessiner une expression pleine de lassitude et de fatalité. L'esprit à nouveau assombrit pour son mal, il n'arrivait plus à voir le bon côté des choses. Et seule à présent des idées sombres et bien triste arrivaient à se faire un chemin dans son esprit toujours perturbé.
La réaction de Hansi, lorsqu'il eut fini son récit fût à l'opposé de la sienne. Souriante et joyeuse, elle avait même été jusqu'à lever les bras au ciel, comme si à l'instant ils venaient tout les deux de gagner une quelconque compétition. Choqué Livaï l'avait observé s'agiter joyeusement dans un froncement de sourcils indigné, car lui ne parvenait pas à voir le bon coté des choses. Sans rien dire, sans faire la moindre réflexion, car l'abattement frappait son crâne à cheveux noir, il la laissa agir ainsi durant le temps qu'elle voulue.
- Ne perds pas espoir, cria t-elle dans son excessivité naturel en posant les mains sur les joues du malade qu'elle écrasa un peu. Là tout de suite, je sais que " les lamentations de l'âme " reprennent le dessus sur toi, et te font voyager entre l'enfer, et la dépression .. Mais...
- Je n'ai pas eu le temps de connaitre ni son nom, ni son prénom,.. Ni rien du tout...Maronna sombrement d'une voix épuisé Livaï, en repoussant mollement les mains qui écrasaient ainsi ses joues. Je ne connais absolument rien de lui..c'est foutu...
- C'est vrai que le revoir risque d'être un peu compliqué. Mais voit le bon coté des choses malgré tout Livaï, car même si là tu n'en a pas conscience, il y a du bon dans ce qui t'es arrivé.
- Éclaire ma chandelle car là... je ne vois pas ce qui ..
- Il existe ! Le coupa Hansi en posant une main sur son épaule. L'oméga qui te correspond existe bel et bien Livaï. Tu comprends ce que je veux dire ? Tu ne vas pas rester enfermé à tout jamais dans cette maladie qui..
- Me tue à petit feu...bredouilla t-il une main sur l'estomac....putain la descente après tout ça, est dégueulasse..et...
Le reste de ses mots moururent sur le bout de ses lèvres, lorsqu'il sentit sa meilleurs amies le prendre dans ses bras, comme pour lui offrir une sorte de gros câlin réconfortant. Là, malgré son état qu'il jugeait lui même pitoyable, il put sentir un certain bouleversement traverser Hansi, elle pourtant si solide.
- J'ai cherchée durant des jours et des nuits, le moyen de chasser ce foutu mal de toi, au cas ou... tu ne trouverais pas ton oméga...j'ai passée des nuits blanche, malgré les recommandations de Moblit de me reposer...j'ai lut des tonnes de bouquins, des tonnes de revus médicale récente et anciennes. J'ai pensée à toutes les solutions possibles à tout les protocoles de soins,...car en tant que médecin c'est insupportable de se dire " je ne peux pas le soigner." Et ...c'était encore plus difficile pour moi du simple fait, que tu es mon meilleur ami.....
- Idiote, murmura le militaire un peu gêné en tapotant maladroitement le dos de cette dernière, ne met pas ta santé en jeu comme ça...dit-il avant de se reprendre. Enfin...Merci ..pour tout ce que tu fais pour moi.
- Je sais que ce n'est pas très professionnel de ma part de penser ainsi. Mais c'est comme ça ! Se força à rire Hansi, avant de relâcher son " patient." Le fait que tu échappes à certaine " chose" lié à cette maladie me rassure au plus haut point, t'as pas idée.
- Attends, attends, la calma tout de même un peu Livaï, face à ce qu'il jugeait un excès d'onde positive. Tu dis ça comme si tout était réglé. Mais je te rappel que je ne connais même pas son prénom, ni même son nom de famille. Je sais juste qu'il joue magnifiquement du violon...souffla t-il comme à nouveau plongé dans ce souvenir intense et encore vivace dans sa mémoire. Et que ..c'est un très beau garçon....euh.hum..bref...c'est...c'est assez maigre comme indice pour peut-être le retrouver.
- Tu ne te rappel pas de ce qu'il t'a dis ? " Je viens toujours jouer ici après mes répétitions." Récita la doctoresse en agitant son index. De une ça sous entends que ses " répétitions" se font dans un lieu proche du parc. Ou du moins aux alentours. Et de deux, ça veut dire aussi qu'il vient souvent dans à cet endroit, où vous vous êtes rencontré. Pour une raison ou pour une autre, il aime venir dans ce lieu..
- C'est vrai c'est ce qu'il a dit, se rappela le militaire en fronçant un peu des sourcils. Putain, après tout ça j'ai l'impression que mon cerveau est en bouillis. Avoua t-il avant de se reprendre. Tu crois que si je vais dans cette partie du parc les jours prochains, je pourrais peut-être le revoir ?
- C'est une possibilité que tu peux toujours tenter, proposa Hansi. Personnellement j'essaierai d'y aller régulièrement. Après tout on sait jamais...peut-être que le papy, n'est pas toujours là pour le surveiller ?
Oui, c'est vrai cette possibilité et ce file auquel Livaï pouvait s'accrocher était certes mince, mais malgré tout là, présent et bien réel. Et malgré les pleures incessants de son âme meurtrie de peine, l'espoir de revoir cet étrange jeune homme, arriva à faire briller au le fond de lui, une petite lueur impossible à éteindre.
Le lendemain matin, un soleil toujours aussi estival et en avance sur la saison darda Paradisium de ses rayons. Un ciel clair, et sans nuage annonçait à lui seul une journée des plus chaudes. Et rapidement les heures avançant démontrèrent que cette impression était tout à fait juste. Vêtements légers, et souple étaient portés par la populace heureuses de subir cette météo. Les bars et les terrasses étaient envahi de consommateurs profitant de cette belle journée, pour boire un coup avec leurs amis. Certaine fontaines furent durant l'après-midi prises d'assaut par certain audacieux venu jouer dans l'eau tout en éclaboussant, les téméraires venu les accompagner.
Petits et grands s'amusaient et donnait en ce jours une ambiance qui aurait pu être festive. Mais la joie et la bonne humeur, était dernièrement les plus grandes absente de la vie de Livaï. Après une nuit brève mais un peu plus reposante, car Hansi avait un peu chargée son traitement pour qu'il puisse fermé l'oeil. Le militaire s'était levé avec un mal de crâne digne d'une gueule de bois. Mais subissant ce mal et ces multiples douleurs depuis plusieurs et interminables semaines, mise à part râler et jurer un bon coup sur son maudit état de santé, il ne fit rien de plus. Il se contraignit à déjeuner car malgré tout, il devait alimenter cette machine défectueuse qu'était son corps dernièrement. Et après avoir réglé quelques petites choses du quotidien, c'est en début d'après-midi, qu'il quitta son appartement, pour prendre la direction du parc.
Les passants et leurs joies de vive n'eurent aucun intérêt à ses yeux, car seul l'espoir de le revoir en ce jours, parvenait à calmer un peu, son âme pleurnicheuse. Sur son épaule, il avait gardé son vieux sac à dos un peu usée, et dans lequel il avait pris un gros livre, ainsi qu'un bouteille d'eau. Son pas était pressé et si rapide, qu'on avait l'impression qu'il était en retard pour un rendez vous. Lorsque les grilles du parc furent franchi, il alla par automatisme en direction du chemin qu'il avait quitté hier dans un états assez pitoyable.
Le bruit des gravillons sous ses pieds. Le vent un peu brûlant sur sa peau, ainsi que les frémissements des feuilles dans les branches des chênes centenaires, divertirent à peine son ouïe. Quand il fut certain d'être au bonne endroit. Livaï alla prendre place à même le sol, au creux d'une étendu d'herbe pas encore roussie par le soleil. Une fois installé là, il attendit en tentant de se divertir avec le livre qu'il avait embarqué avec lui. Parfois, ou plutôt souvent à vrai dire, il s'arrêtait au milieux d'une phrase ou d'une page, puis scrutait les alentours dans l'espoir de voir apparaitre, ce jeune homme qui l'avait tant bouleversé.
Ce ne fut que le soir lorsque le soleil se cacha derrière l'horizon fait d'immeuble et de gratte ciel, qu'il dut se contraindre à partir. Aujourd'hui, il ne le verrait pas. Mais peut-être demain ? Oui demain serait certainement le bon jour ! Il ne fallait pas perdre espoir.
- Non, non ne pleure pas, pensait-il en direction de son âme toujours aussi affamé, car lui parler à voix haute hors de chez lui, le faisait juste passer pour un dingue. Ne pleure pas, je le retrouverait..je te le promet...Mais par pitié laisse moi un répit.....
Cette cohabitation entre lui et cet étrange maladie rare et âgé, était de plus en plus difficile. Et les trois jours qui suivirent cette première attente, ajoutèrent d'aggraver ses douleurs physiques. Son sommeil était plombé le traitement de choc qu'il devait suivre, mais il n'était en rien reposant. Car durant des heures, enfin c'est l'impression qu'il en avait, Livaï se chamaillait avec cette forme brumeuse et humanoïde qui continuait de lui affirmer qu'il ne faisait rien, pour les combler tout les deux.
Ce jour-là encore parut être la parfaite réplique de ce qu'il avait déjà vécus dernièrement. Le soleil haut dans le ciel, les températures bien trop perchée, les passants bavards, les enfants, bruyant, les oiseaux chantants. Bref le tintamarre habituel auquel il ne faisait plus gaffe. Comme toujours, il alla s'asseoir au même endroit, en prenant garde cette fois-ci d'appuyer son dos contre le tronc noueux d'un chêne. Parfois au milieux de son attente Hansi, ou même Pétra lui envoyaient des messages rassurant du genre :
" Cette fois-ci c'est la bonne."
D'autre fois, l'une au l'autre indiquait un détail qui pourrait sans doute lui être utile, si il entreprenait d'autre type de recherche.
" Il y a, à deux rues du parc, l'académie royal de musique de Paradisium. C'est certainement là, qu'il doit prendre des cours de violon.."
Oui, il y avait quelques chances que ce soit possible. Mais que faire ? Ce pointer et demander à tout vas à ceux qu'il croiserait :
" Avez vous un grand oméga jouant du violon avec de beau yeux vert ?"
Encore une fois, il passerait pour un alpha un peu bizarre. Et sans doute les personnes à qui il poserait ce genre de question, le regarderaient avec le même mépris que Gustaf. Comment faire pour le retrouver sans passer pour le cinglé de service ? Comment faire, car après tout si ses recherches revenaient aux oreilles du jeune homme, ce dernier pourrait mal le prendre, voir même se méfier de lui.
Cette après-midi là, fut plus chaud que les autres. La moiteurs de l'air donnait à croire que la pluie n'allait pas tarder à tomber. Et pourtant le ciel pour le moment était toujours dégagé. Brièvement, le caporal releva la tête d'un bouquin qu'il venait à peine d'entamer et fixa son regard bleue nuit sur le ciel, où quelques nuages discret commençaient à s'installer. Quelques promeneurs passaient parfois par ce chemin qu'il "surveillait" depuis plusieurs jours, et lui jetèrent un coup d'oeil à peine curieux, avant de porter leurs attentions sur autre chose.
A nouveau son front se nappa d'une couche de transpiration. Ses paupières alourdit d'épuisement se fermèrent un petit moment, pour apporter à ses yeux brûlant de douleurs un peu de repos. Son livre encore ouvert glissa mollement de ses doigts, et arriva tout doucement dans l'herbe sur laquelle il était assis. Pour une fois que le sommeil le prenait, c'était au mauvais moment...enfin c'est ce qu'il aurait pu penser, si il avait pu prendre conscience de son engourdissement...Son souffle devint paisible et sa tête bascula tout doucement sur son épaule droite.
Comme s'était bon de s'endormir aussi facilement.
Plus tard le même jour, lorsque le ciel prit une teinte un peu plus orangé et rosé, des bruits de pas se firent entendre dans l'allée qui longeait la bordure d'herbe. La fontaine ou le couple de pierre restait tendrement enlacé, laissait son eau chanter en discontinue. Un jeune homme au long cheveux châtain attaché en une simple queue de cheval, avançait d'un pas tranquille une main enfoncée dans la poche de son pantalon léger, l'autre tenait avec prudence l'étui ou était rangé son violon. Le vent brûlant agitait les quelques mèches qui retombaient sur son front. Parfois un foulard blanc qu'il avait sur ses épaules s'élevait devant son nez et troublait ainsi sa vu. Chassant ce dernier, ses yeux d'un jolie vert clair restait malgré cela fixé devant lui, sans vraiment paraitre regarder quoi que ce soit. C'était comme si son esprit vagabondait au file de ses pensées. Un soupir passa ses lèvres minces, quand il s'arrêta un instant pour attacher le lacet de l'une de ses basket en toile beige.
Peut-après qu'en il eut fini sa tache, un bruit attira son attention. Le souffle typique d'une personne qui dors profondément. Pourtant dans cette respiration pas si facile que ça à distinguer à cause des bruits environnant, il y avait une sorte de gargouillement. Un son étrange qui donnait l'impression que la personne était malade, et souffrait d'une sévère toux grasse. Curieux, le jeune homme se redressa de la position accroupit dans lequel il était resté, puis tourna la tête dans un sens, puis dans l'autre.
Après quelques hésitations, il reconnu l'individu endormi contre le tronc d'un immense chêne. La tête basculé sur son épaule, quelques mèches souple de ses cheveux noir s'agitaient mollement sur son front humide.
- C'est l'homme de la dernière fois, constata le musicien en avançant d'un pas prudent.
Ayant une méfiance naturel envers les alphas de tout type. Il garda tout le long de son avancé, son précieux violon devant lui. Démontrant ainsi que même si il tenait à son instrument, il n'hésiterait pas à s'en servir comme d'une arme si besoin en est. Lorsqu'il fut qu'à quelques pas de l'endormi, le jeune homme regarda autour de lui, sans doute afin de s'assurer que son majordome n'était pas dans le coin, et qu'il pouvait encore pour le moment agir comme il le voulait en toute quiétude.
- La vache, il est si pâle, constata t-il en s'agenouillant près du militaire. Il est toujours malade ?
D'un rapide coup d'oeil, il vit le livre qui avait glissé des mains de l'alpha et dont les pages se tournaient à chaque fois que le vent soufflait un peu trop fort. Toujours aussi silencieux, le violoniste prit le livre qu'il referma, avant d'observer la couverture. Là, il lut le titre.
" Mystère sur l'île au chat."
- C'est un vieux polar du siècle dernier ça, comprit le jeune homme qui semblait connaitre l'ouvrage. Hm..pas mal comme lecture.
Sans rien dire de plus, il posa le bouquin près du sac à dos usé de l'homme, afin sans doute qu'à son réveil ce dernier le retrouve. Puis une fois de plus, il porta son regard vert sur le visage décidément bien pâle du type toujours profondément endormi. Il observa paisiblement la pâleur de sa peau impeccable et lisse. La longueur de ses cils noir qui donnait à croire que ses yeux étaient cerclé de Khôl. Ses lèvres entrouvertes qui laissaient toujours passer ce drôle de son..
- Il est peut-être pas bien grand, mais..putain,..qu'est-ce qu'il est beau ! Admit le jeune homme avant de faire un léger bon en plaquant l'une de ses mains sur sa bouche.
Surpris par la discussion d'un couple passant non loin de là, il avait réagit comme si la crainte de révéler ses pensées aboutirait sur une punition, ou quelque chose d'approchant. Frissonnant un instant, sur cette peur qui au final n'avait pas lieu d'être, il regarda à nouveau par dessus son épaule, et ne vit qu'un couple d'inconnu qui s'éloignait par un autre sentier.
Quelques secondes s'échappèrent ainsi sans qu'il n'ose bouger, sans qu'il n'ose réagir, ni parler. Et surtout sans que son regard vert ne se détache du visage de l'endormi. Il voyait parfois les traits de l'inconnu se contracter. À l'occasion une sorte de douleur ou de mal être il ne savait trop, brouillait l'expression paisible que l'homme avait en dormant ainsi.
Pourquoi ne le laissait-il pas dormir tranquillement dans son coin ? Pourquoi ne partait-il pas ! Plutôt que de rester là, à genoux dans l'herbe à observer cet inconnu dormir. De quoi avait-il l'air en faisant ça ?
Sans doute restait il là, parce que leurs rencontre n'avait pas été des plus banale pour lui non plus ? Sans doute parce qu'il avait eu l'impression dans les jours qui suivirent, de sentir comme accroché à sa peau le regard bleue et désespéré de cet Alpha qui lui avait paru si étrange au première abord.
" Comment tu t'appelles"... " dit mois juste ton nom.."..." Je souhaite te revoir au plus vite.."
L'intensité avec lequel cet homme avait dis ses mots, avait fait frisonner son échine. Pourquoi son corps avait-il réagit aussi violemment ? Pourquoi son cerveau après cela, lorsqu'il était entrée dans la voiture, lui avait donné la sensation dérangeante d'être engourdit. Pourquoi ces quelques minutes si brèves, avaient-elle été aussi intenses ? Et ceux malgré les recommandations de Gustaf, malgré ses leçons de moral, et ses conseilles abondant sur une prudence accrus qu'il devait garder constamment. Il avait ressenti dans les jours qui suivirent l'envie de le revoir.
Juste pour savoir qui il était, et si il était un Alpha digne de ce nom. Ou l'un de ses sournois salopard qui se part du masque de la vertu et de la politesse, pour mieux arriver à leurs fins ?
- Il sentait bon la dernière fois.....se souvient-il dans un souffle à peine audible le violoniste.
Et comme poussé par une force venue d'il ne savait trop où. Comme si son être, et sa conscience avaient été deux personnes bien différente, il s'était penché en prenant appuis sur l'énorme tronc d'arbre. Ses paupières s'étaient fermées, et discrètement il huma l'air environnant l'inconnu.
- Bon sang, souffla t-il d'une voix courte comme si il venait de recevoir un coup en plein estomac, et qu'à la suite de cela sa respiration se faisait plus courte. Oh merde j'aurai pas dû faire ça...
Au même moment Livaï entendait cette fichu âme pleurnicheuse s'agiter. Telle une sale gamine hyper active et capricieuse, il avait l'impression de la sentir vibrer et s'agiter en lui. Bien sûr cette fois-ci elle ne pleurait pas, et ne lui jetait pas à la face tout un tas de proche. Non, elle était comme un enfant surexcité devant une pâtisserie. Dans ses oreilles, il avait même la sensation horrible de l'entendre lui hurler dessus.
" Il est là ! Il est là ! Celui que notre coeur cherche."
Oh ne pouvait-elle lui laisser au moins cinq minutes de repos ? C'était trop demandé cinq minutes ? C'était trop d'exigence pour elle ? Sa voix, sa foutu voix geignarde et stridente, était si insupportable qu' il avait envie qu'elle se taise à tout jamais. Qu'elle la ferme ! Oui c'est ça qu'elle la ferme pour de bon ! Pour qu'il subisse le silence, le doux et parfait silence.
" Il est là, il est là."
- Hmm..fit dans une étrange grimace de mal être le caporal. Pendant que le jeune homme qui n'avait toujours pas bougé de place, tentait de se remettre du choque qu'il venait de ressentir en humant son odeur...
- Ça ne va pas ? Questionna le violoniste d'une voix courte en tendant la main en direction du bras qu'il secoua un peu. Vous vous sentez mal ?
" Il est là. Ne nous prive pas de cette chance."
Roh mais qu'elle se taise, qu'elle se taise ! C'était insupportable de l'entendre parler en boucle comme ça.
Petit à petit ce sommeil qui était venu de lui même l'attraper, s'effaça pour laisser place à un réveil des plus brutale.
- LA FERME ! la ferme et encore la ferme !! Cria le militaire dans un violent soubresaut, qui fit si peur au jeune homme, que ce dernier en tomba à la renverse sur son derrière.
Choqué le musicien avait porté sa main au niveau de son coeur à cause de la violente surprise qui l'avait saisi. Près de lui l'étui à violon était tombé un peu lourdement, tandis que le militaire grognait en massant sa nuque lorsqu'il dut redresser sa tête qui était resté trop longtemps dans une mauvaise position. Un jurons passa même ses lèvres, avant qu'il ne prenne une profonde inspiration. Immédiatement, lui qui avait eu la sensation de n'être que partiellement réveillé, réalisa que ce jeune homme qu'il avait tant cherché à revoir était juste là, près de lui, à le regarder comme si il était la personnification même de la folie.
Muet de surprise, Livaï vit tout d'abord l'expression choqué du musicien qui à tâtons tentait de récupérer son violon. Quand se fut fait, alors qu'il était toujours assis dans l'herbe, il essaya de reculer en s'appuyant sur l'une de ses mains qui étaient resté posée un peu en retrait.
- M'a...m'approchez pas ! Bredouille t-il un peu en désordre lorsqu'il vit l'olibrius tendre la main dans sa direction. J'ai..j'ai dis m'approchez pas...répéta t-il en fermant soudainement les yeux, pendant que cette même main se posait sur sa joue...Vous êtes cinglé à crier comme ça...
- Tu es réel ? Demanda dans un ton plein de doute le militaire. Son regard bleue resté fixé sur ce beau visage, ou une sorte de peur était entrain de s'intensifier petit à petit. Excuse moi. J'étais entrain de faire un cauchemar...murmura Livaï qui n'arrivait plus à détourner le regard du beau garçon...c'est pour ça que j'ai crié.
Sans rien dire, le jeune homme se redressa sur ses jambes après avoir repoussé un peu sèchement la main qui était sur sa joue. Perturbé, il recula à nouveau de quelques pas tout en gardant contre lui son violon.
- Je ne suis pas un hologramme...marmonna t-il d'une voix bien peu sûr de lui..
- Quoi ? Fit Livaï en levant l'un de ses fins sourcils. Comment ça ? Ajouta t-il en se relevant tout en faisant fit de ses affaires qui étaient resté dans l'herbe. Même si pourtant il prit la peine d'épousseter son pantalon.
- Vous m'avez demandé si j'étais réel....alors je vous réponds.
- Ah..je vois...j'ai cru..j'ai cru que je rêvais encore, bredouilla brièvement le militaire tout en s'empressant de rependre au maximum le contrôle parfait de lui même. Je ne voulais vraiment pas te faire peur comme ça, je suis désolé.
- J'ai pas peur, j'ai juste été surpris ! Se défendit de façon bien peu crédible le musicien. C'est tout à fait différent.
- Tu as pourtant l'air terrorisé,..
- Je ne le suis pas du tout ...
- Alors approche toi un peu de moi, proposa Livaï en montrant de la main l'espace vide qu'il y avait entre eux deux. Je ne suis pas comme..ceux de mon espèce qui agissent comme des porcs en rute, précisa t-il avec un ton méprisent envers les sujets nommés.
- ...
- Je veux juste apprendre à te connaitre, avoua t-il en s'efforçant de sourire, même si faire se genre de rictus ne lui était pas coutumier. Juste ça..rien d'autre...
- Vous avez beau ne pas être très grand pour un alpha.....mon instinct me dis ne pas vous sous estimer, expliqua le jeune homme en s'approchant d'un pas prudent, avant de regarder vite fait autour de lui. J'ai raison ?
- Tu as un bon instinct, dût reconnaitre Livaï en contenant une grimace d'agacement, car qu'importe qui en parlait, il avait une sainte horreur qu'on parle de sa taille. Et si, on reprenait tout à 0, proposa t-il en tendant la main...que le type en face de lui regarda un instant. Je me présente, je suis Li..
- Livaï Ackerman. J'ai une bonne mémoire, fit ce dernier en prenant sa main dans la sienne afin de le saluer comme il se doit, avant de rougir un peu face à l'étonnement de l'alpha. Euh.. Moi c'est Eren ! Eren Jeager.
- Eren, répéta le militaire comme si connaitre son prénom le soulageait d'une violente angoisse. Je suis heureux de te connaitre Eren.
Il y eu à cet instant une gêne assez typique dans ce genre de situation. Le silence brilla durant de longues secondes entre eux deux. Seul le vent chaud et le bruissant des branches d'arbres parvient à apporter à leurs oreilles un peu de mouvement.
Depuis des jours Livaï espérait revoir ce jeune homme qui avait réussi à le troubler jusqu'au plus profond de son âme. Et pourtant à présent qu'il était là, face à lui et qu'il connaissait même enfin son identité, il ne savait plus quoi dire, ni quoi faire. N'ayant jamais été un pro dans le relationnel, il passa à nouveau la main sur sa nuque un peu raide, en cherchant à toute allure un sujet de conversation. Sur son visage il sentait les iris verte de Eren le détailler minutieusement. Et lorsque parfois leurs regards se croisaient le musicien détournait aussitôt la tête, et essayait de faire croire que quelque chose avait attiré son attention un peu plus loin.
- Vous allez mieux ? Questionna Eren en coupant ainsi le pesant silence. La dernière fois vous m'avez dit que vous n'étiez pas très en forme. Vous êtes guéris à présent ?
- Euh, hésita durant un instant Livaï qui se demandait si balancer directement la vérité, ne ferait pas un peu plus peur à ce jeune homme naturellement méfiant. Dubitatif une brève moue pensif, déforma un peu ses lèvres avant qu'il ne se décide à répondre. Et bien, pas vraiment...mais là..ça va !
- Oh tant mieux,...euh..c'est....chiant d'être malade.
Roh bordel, quel phrase de merde ! Comment avoir l'air d'un idiot incapable de dire quoi que ce soit d'intéressant. Sans rien dire de plus, Eren roula des yeux dans ses orbites avant de levers ses iris vertes en direction du ciel, tout en se traitant mentalement de gros nul. A nouveau, pourtant il fit une tentative pour discuter avec Livaï.
- Vous......vous mettez du parfum ? Questionna t-il en sentant son visage devenir une fois de plus aussi rouge qu'une pivoine. Ses joues paraissaient tellement surchauffée qu'il avait l'impression qu'on pouvait faire cuire des œufs dessus.
- Non, nia simplement de la tête le caporal en souriant face à la réaction du jeune homme, qu'il comprit bien vite. Pourquoi ?
- Par simple curiosité, mentit de façon bien peu crédible Eren en se grattant la joue.
- Tu joues du violon depuis longtemps ? Questionna à son tour le militaire afin de l'aider à se détendre, car cette embarra qui saisissait le jeune homme, arrivait à rendre quelqu'un d'aussi dur et sévère que lui, compatissant.
Parler de violon fut le sujet de conversation parfait pour aider Eren qui était resté jusqu'ici un peu tendu. De nouveau souriant, il lui parla durant un bon bout de temps de sa passion pour la musique classique qu'il étudiait depuis l'âge de cinq ans. Surpris sur le moment Livaï comprit rapidement, pourquoi le jeune homme était un tel virtuose. Pas une semaine ne se passait sans que ce dernier ne joue de son instrument fétiche. Et lorsqu'il évoquait les différentes mélodies qu'il affectionnait le plus, un sourire digne d'un passionnait mais mêlé à une certaine joie aussi, enjolivait son beau visage.
Livaï ne parla que très peu, et se plus à écouter parler, cet être qui apaisait son âme. Être près de lui c'était comme le lui avait dit sa propre âme lors de leurs nombreuses prise de bec.
C'était faire parti d'un tout. C'était retrouver une partie manquante de lui même. Eren de toute évidence n'était pas qu'un simple oméga, mais il était bel est bien l'oméga qui lui correspondait. Il était son lié, celui que son âme cherchait. Mais lui dire cela, alors qu'il venait à peine de connaitre son prénom, s'était s'assurer de lui faire peur. Ou pire de passer à nouveau pour un dangereux barjot.
D'une main mal habile, il glissa les doigts dans ses cheveux noir, pendant que le jeune homme à présent silencieux, répondait à un message que son majordome venait de lui envoyer sur son portable. Rapidement une grimace fataliste déforma ses traits, tandis que ses yeux se posèrent sur l'herbe qui commençait à roussir.
- Écoutez , dit-il après quelques hésitations, en tirant sur le foulard qui était autour de son cou, été comme hiver.....Je...enfin Gustaf ne va pas tarder à arriver et....
- Et il ne va pas être content de te voir discuter avec un Alpha, compléta Livaï, en saisissant l'étoffe de tissu souple blanc, que le vent poussa durant quelques secondes devant son visage. Je comprends. J'imagine que ce type veut être sur que rien ne t'arrive de mal.
Sans ouvrir la bouche, ni même faire entendre le sons de sa voix, Eren hocha la tête. Sa vie de toute évidence paraissait compliqué, et indiqua clairement au militaire de ne pas se fier aux apparences, et de ne pas voir le jeune homme comme une sorte de gamin de riche. Sans chercher à le contraindre d'avantage à se confier à lui, il n'ajouta rien de plus hors mis un simple :
" Je comprends."
Le temps qu'ils avaient passé ensemble était bien trop court encore une fois pour être satisfaisant. Et à nouveau Livaï savait que son retour à son appartement allait encore être laborieux, car son âme ne se serait très certainement pas rassasié par ces quelques minutes trop fugaces...
Silencieux, comme si sa bouche avait été cousu, il observa le jeune homme quitter le chêne sous lequel ils avaient discuté, puis s'éloigner de quelques pas. Son regard dont les iris bleue nuit avaient fait baisser les yeux à plus d'un, se chargea d'une sorte de désespoir qu'il n'arriva pas à garder pour lui. Étant témoins de cela, Eren s'arrêta dans son élan, puis rebroussa chemin et retourna près du militaire. Tout en faisant cela, il regarda comme il l'avait déjà fait plusieurs fois, par dessus son épaule, avant de constater avec soulagement que la voiture n'était pas encore arrivée.
- Je passe par là trois fois par semaines, se pressa t-il de dire en enlevant le foulard de tissu qui était autour de son cou, et qu'il posa dans les mains de l'alpha. Pourquoi fit-il ça ? Aucune idée, c'était là un geste purement instinctif...Le lundi matin à 11 h...le mercredi à 18 h...et le vendredi à 18 h aussi......On pourrait..on pourrait, je sais pas...le temps que Gustaf vienne me chercher, apprendre à se connaitre ? Vous voulez bien ?
- Bien sûr, accepta immédiatement Livaï de sa voix profonde en serrant l'étoffe de tissu léger entre ses doigts. Je te l'ai dis, je veux absolument te connaitre...je...
- Ah cool, sourit avec soulagement le jeune homme même si une sorte de petite forme de stresse continuait d'imprégner son visage, car son regard ne cessez d'observer le chemin menant à l'extérieur du parc. Je..je sais pas pourquoi...Mais ça crie en moi... que je dois rester le plus possible avec toi....ça crie....là, expliqua t'il hâtivement en frappant son torse.
-Moi aussi..
- Tu as noté les jours, que je t'ai dis ? Tu t'en souviendras ? Le coupa involontairement le violoniste en passant soudainement du vouvoiement au tutoiement.
- Oui, bien sûr ! J'ai une bonne mémoire, affirma Livaï de plus en plus choqué de voir la panique prendre si soudainement possession du musicien. Hey, hey, calme toi. Pourquoi tu as l'air d'avoir si peur ?
- Je..j'ai pas peur..bredouilla en hâte Eren avant de s'éloigner à nouveau. D'un geste de la main, il pointa le foulard qui était resté dans les mains de Livaï. Tu peux la garder ....je dirais que je l'ai perdu..
Se retournant pour de bon, le jeune homme en voyant la voiture noir arrivée parti à toutes jambes, comme si le temps lui était compter. A peine le véhicule fit-il arrêté, que Gustaf en sorti pour tenir la porte arrière ouverte, afin que le jeune homme y entre aussitôt. Le vieil homme en voyant son " jeune maitre " arriver ne chercha fort heureusement pas à observer les alentours, et de se fait ne fit pas attention à la présence de Livaï qui n'avait pas bougé de place.
Pétrifié comme une statu, le caporal entendit le claquement typique de la portière de la bagnole, avant de voir cette dernière démarrer en trombe, comme si ils étaient pris par le temps.
- Il est parti...
Un peu abasourdi car tout c'était passé assez vite, Livaï eut bien du mal à remettre un peu d'ordre dans son esprit. Sans le voir réellement, ses yeux pour le moment étaient restés fixés sur le foulard blanc que par instinct le jeune homme lui avait donné. C'était comme si l'inconscient d'Eren avait cherché à lui fournir une sorte de substitue en attendant leurs prochaines rencontre.
Et sans doute cela l'aiderait à mieux supporter l'attente jusqu'à leurs prochaines rencontre.
- Je ne sais pas ce qui lui fait peur comme ça. Je ne sais pas quel est sa vie... Mais je compte bien faire en sorte qu'il fasse parti de la mienne.
A qui disait-il cela ? Peut être à son âme ? Peut être à lui même ? Dans tout les cas, il croyait en chacun de ses mots, et voulait des à présent le rendre heureux. Comme si son instinct de mâle Alpha, c'était réveillé et lui intimait l'ordre d'en prendre le plus grand soins.
- Eren... Murmura t'il en passant l'étoffe de tissu blanc sur ses épaules.
****
Et voilà pour le chapitre trois, dans lequel Livaï fait tour son possible pour revoir Eren. Comme toujours Hansi et Petra le soutiennent.
Mais même si enfin il a pu apprendre l'identité d'Eren, Livaï se pose encore bien des questions à son sujet.
J'espère que ce chapitre vous a plu. Comme toujours n'hésitez pas à laisser un commentaire, ca fait toujours plaisirs et ça m'encourage.
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