Chère Illyana,

         A l'heure où je t'écris cette lettre, la nuit jette un dernier regard sur la ville endormie. Je regarde les étoiles, et je pense à toi. Je suis comme attiré par elles : elles m'apportent l'espoir que je n'ai pas trouvé ici.

       Je dois partir ce soir, pardonne-moi. Les étoiles m'appellent, me tendent la main : il me faut les rejoindre. Je suis désolé, mais j'ai trop mal : j'en peux plus de tous ces coups, de toutes ces moqueries, j'en peux plus. J'ai souffert, j'ai subi, j'ai encaissé... Je me suis tu, j'ai essayé d'oublier, j'ai essayé, mais je suis exténué : trop de larmes, trop de cris, trop de sang... j'ai essayé de résister, pour toi, mais je suis trop faible, je ne suis pas comme toi, Illyana. Toi, malgré ce que nous inflige nos parents, tu gardes le sourire, tu sais être heureuse. Toi, tu n'es pas seule, tu as des amis sur qui compter. Moi, je n'ai que toi . A quoi bon continuer ? Je ne vis déjà plus : mon petit cœur est brisé , je ne suis qu'une coquille vide, remplie de désespoir. J'ai essayé, je te jure, de m'accrocher à la vie, mais quelque chose là-haut m'appelle, et me promet un avenir radieux. Tu sais, Illyana, il vaut mieux que je parte, le monde sera meilleur sans moi : il y a déjà assez de malheurs sur cette terre, alors pas besoin d'y ajouter un jeune homme dépressif qui n'a plus goût à la vie. Tu ne le sais sans doute pas, mais je me suis noyé dans l'alcool pour oublier, et je me suis mutiler pour me soulager.

     Illyana... J'espère que tu me pardonneras pour ce que je m'apprête à faire ; je suis désolé... S'il te plaît ne fait pas la même erreur que moi, je mérite de mourir, pas toi. Avant de te quitter, je dois te dire une chose : je t'aime, tu es la seule personne qui est vraiment comptée, alors je t'en pries : vis, si tu ne le fait pas pour toi, fait le au moins pour moi.

Adieu,

Alex, ton grand frère qui t'aime.