Autre monde III : Troisième âge vs aliens
Ce petit texte est un défi d'écriture. Le but ? Écrire un dialogue sans aucune narration à l'exception des incises. J'ai un peu cherché la difficulté en multipliant les personnages mais, même si le résultat n'est sans doute pas parfait du fait de la contrainte, j'adore le rendu final ! Je le trouve vraiment fun ^_^
***
— Ils ont réussi à entrer, pas vrai ? demanda Georgette avec un sang-froid remarquable.
— Non, mais ils ne vont probablement pas tarder, maugréa Armand.
— Oh mon dieu... On va tous crever ! commença à paniquer Thomas.
— Oui, bon... C'est ce qui nous attend tous un jour ou l'autre, fiston, relativisa un peu Roger pour tenter de le rassurer.
— Ah ! Saletés d'aliens ! cracha Maurice en refermant, tout essoufflé, la porte derrière lui. S'ils croient qu'ils vont pouvoir nous faire la nique, ceux-là !
— Tu veux t'installer sur le lit Maurice ?
— Non, non Armand, je te le laisse. Honneur aux ancêtres, héhéhé...
— Petit con. Toi non plus t'es pas franchement ce qu'on pourrait appeler un bourgeon.
— C'est pas vrai ! Mais c'est pas vrai ! On est foutus ! se remit à geindre de plus belle Thomas en se roulant en boule dans un coin de la chambre.
— Oh le pauvre petiot ! s'exclama Georgette avec un sourire compatissant pour l'aide-soignant traumatisé.
— Pffff ! Les jeunes... Ah j'vous jure, hein ! Et que j'agite un diplôme par-ci, et un diplôme par-là ! Et patati, et patata ! Ça se croit tout droit sorti de la cuisse de Jupiter et ça nous parle comme si on était séniles... mais quand y a un vrai problème, plus rien dans les tripes.
— Ne sois pas si dur avec lui Maurice, répondit Roger pour tempérer l'énergique octogénaire. On ne peut quand même pas leur reprocher de n'avoir jamais connu la guerre.
— Pffff ! Guerre ou pas, j'avais même pas la moitié de son âge que je m'occupais des poulets de la ferme. Et la Georgette, elle aidait ses parents aux vendanges... pas vrai Georgette ?
— Oui, c'est ben vrai.
— C'est pas une question de guerre ou de paix, j'te dis que c'est une question d'é-du-ca-tion.
— Arrêtez de vous éparpiller, on se concentre ! Ce n'est pas tout ça, mais il nous faut un plan, intervint Armand pour ramener ses compagnons d'infortune au problème actuel.
— On attaque ! C'est encore la meilleure des défenses ! claironna aussitôt Maurice.
— Il faut tout de même qu'on pense à une solution de repli. On a besoin d'une base d'opérations.
— Pas bête, Roger, pas bête du tout... on sent le militaire de carrière.
— Merci Maurice.
— Pourquoi pas le rez-de-chaussée de l'aile est ? proposa Georgette. Il y a tout dans l'aile est : Les cuisines, l'infirmerie, des chambres... et on n'aura pas d'escaliers à monter et descendre en permanence.
— Et entre les portes coupe-feu et les lits en trop, on pourra même mettre en place des barricades, ajouta Roger.
— Tout le monde est d'accord ? demanda Armand. On fait comme ça alors. Il nous faudrait aussi de quoi nous défendre. Une idée Roger ?
— Hmmmm... Moi j'ai ma canne. Et on trouvera des couteaux en cuisine. Ah ! Le vieux Léon a passé l'arme à gauche la nuit dernière. Ils n'ont pas eu le temps de vider sa chambre.
— Heu... Roger ? On pense bien à la même chose ?
— Je veux, oui ! Sa bombonne d'oxygène. Ça peut faire un joli missile. Mais je ne conseillerais son utilisation qu'en dernier recours.
— Vous êtes tous cinglés ! De vrais malades !
— Ferme-la, la flipette.
— Maurice, tu crois que tu pourrais nous bidouiller un truc ? s'enquit Armand en se tournant vers le concerné.
— Bien sûr que je peux ! Les doigts dans le pif. On récupère le briquet de Jean-Jacques... et les rouleaux de scotch de l'atelier créatif... J'crois que l'petit-fils de la Marie a oublié sa planche à roulettes l'autre jour. Ce sera plus facile pour la trimballer.
— Oui, acquiesça Armand. On pourrait l'accrocher à l'arrière de mon fauteuil, et Thomas m'aidera en me poussant, s'il est d'accord...
— Bien sûr qu'il est d'accord. Il a pas l'choix de toute façon. Je pourrais aussi dévisser le panneau en plexiglas de la cantine quand on y sera.
— Pour en faire quoi ?
— Ben... Ça pourrait faire un genre de bouclier.
— Je nous imagine mal le porter à bout de bras, répliqua Armand en grimaçant. Moi je ne peux pas, en tous cas. Quant à vous autres... entre ton arthrite et le problème de hanche de Roger...
— Ce n'est pas si lourd que ça ! Mais c'est vrai que c'est encombrant.
— Oh je sais, moi ! s'exclama soudain Georgette avec enthousiasme. Maurice pourrait le fixer à l'avant de mon déambulateur !
— T'es sûre que ça ira ? Ca ne va pas trop te fatiguer ?
— Mais non ! La plupart du temps, je n'en ai pas besoin pour marcher.
— Bon. Ben si on est bon, je pense qu'on peut y aller. Thomas, pouvez-vous m'aider à m'installer dans mon fauteuil ? Premier arrêt : la chambre de Marie, puis celle de Léon. N'oubliez pas votre déambulateur Georgette.
— Bien sûr que non.
— Roger ?
— J'ai ma canne. Tu penses !
— Maurice ?
— Paré, héhéhé !
— Mais d'où vous sortez cette horreur vous ?!
— T'occupes, Thomas, t'occupes...
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro