Avec ma magie ténébreuse, j'effectue un mouvement de bras dans la direction du garde encore vivant, le faisant repousser si violemment en arrière qu'il se cogne la tête contre le mur, combiné au poids de son casque, il finit inconscient.

Cependant, notre prochain objectif est de secourir l'aigle écarlate... Le souci est le suivant : Jamais un membre des 4 Bêtes n'a dévoilé son visage aux capitaines, ni aux lieutenants, ni même aux soldats normaux... Dans une situation comme celle-ci, comment allons-nous la reconnaître ?

-Youmi, sais-tu comment est fait la prison ? me demande Lucie

Je tourne la tête vers mon ami, répondant :

-Non, aucunement.

-Alors laisse moi te dire que la cellule de la chef n'est pas très loin de la nôtre.

A ses mots, elle ne dit plus rien et monte sur son corbeau, sous mon regard surpris qu'elle connaisse cette information. Elle me tend sa main pour me faire comprendre de la rejoindre, je cours vers elle et la saisit, montant sur son animal de fumée.

-Bien, alors écoute bien : Avec ta magie tu vas détruire le plafond au-dessus de nous, il mène à une cellule vide. Là où est enfermée notre chef se trouvera tout de suite après à droite.

-Compris.

Dans chacune de mes mains, je rassemble ma magie des ténèbres sous forme de boules d'éclairs que je charge de plus en plus vite tout en regardant en direction du plafond au-dessus de nous, avec le bruit des ailes battantes du corbeau.

-Ils sont là, arrêtez-les !

Cria un nouveau groupe de gardes, alors que la sirène d'alarme d'évasion retentit dans la prison. Je tire la première boule d'éclairs vers le plafond, le choc détruisant une partie du plafond dans le rugissement des éclairs et sous les décombres du plafond frappant le sol, soulevant un nuage de poussière nous séparant de la vue des gardes.

-Allez, Fune !

Sous un cri de réponse du corbeau, on vole pour franchir le trou que j'ai produit, passant dans la poussière de l'attaque, on arrive dans une cellule vide dépourvue de prisonniers. Lucie me montre le mur à briser, ce à quoi j'envoie la seconde boule de foudre droit dedans, provoquant une nouvelle explosion, bien plus forte que la première.

Deux battements d'ailes de Fune nous suffisent pour atteindre la présumée cellule de l'aigle écarlate, mais ce que l'on trouve, était une autre cellule vide, 4 chaînes détruites en morceaux, les anneaux au sols, et une double porte de cellule grande ouverte.

-Qu'est-ce qu'on fait ? demandais-je à Lucie.

Mon amie baisse la tête, ainsi que ses deux bras, Fune restant immobile, battant seulement des ailes.

-Honnêtement, je ne sais pas...

Sans prévenir, une explosion retentit, faisant secouer la cellule où on se trouve, et allant même faire s'écrouler le mur que j'ai détruit avec ma boule, un message du quartier général retentit :

-Que tous les soldats se rassemblent dans la cour principale ! Ceci est une alerte Alpha ! Je répète, ceci est une alerte Alpha ! Ce n'est pas un exercice !

-Ça doit être la chef ! déclare Lucie.

-Je ne vois pas qui ça peut être d'autres !

D'un mouvement de chaînes, le corbeau passe la porte et nous volons en repoussant les gardes sur notre chemin dans la course jusqu'à la cour principale située à la surface. Là où j'alternais entre les attaques de ténèbres sous formes de projection de mouvement, Lucie couvrait l'avant avec le bec et les griffes de son corbeau. Après être arrivée au rez-de-chaussée, on franchit la première porte donnant à l'extérieur, et nous voilà aveuglé par la lumière du jour qu'on n'a pas revu depuis des années.

Cependant, cet aveuglement involontaire du jour éternel n'a pas permis à Lucie de remarquer quelque chose : Un tir, une bille noire devant une traînée jaune frappant son corbeau directement à la tête, le faisant crier pour qu'à la fin ils disparaissent, nous provoquant une chute tous les deux des 5 mètres du sol où on était il y a quelques instants. L'atterrissage est presque inoffensif, mais la douleur est tout de même ressentie par mon corps ayant rencontré le sol.

-Le plan a marché, encerclez-les !

Sous le son désagréable des bottes métalliques des gardes de la prison tout autour de nous, je plaque mes mains au sol pour lever ma jambe droite et parvenir à me relever... Je n'ai pas assez de doigts pour compter la dizaine de gardes que je peux distinguer au fil des secondes où je tourne la tête, mais il n'y en a pas que au sol, également en haut des murs délimitant la cour intérieure, et même sur des petits balcons circulaire. Entre les épées des gardes au sol avec nous, et les armes à feu technologiques des tireurs au-dessus de nous, on s'est vraiment fait avoir, j'aide Lucie à se relever.

-Il semble que même les Enfants Sombres peuvent se faire manipuler, de leur faire croire qu'un de leurs alliés soit en difficulté. Pourtant, c'est ça qui me surprend chez vous deux, enfants corrompus, vous avez l'habitude de laisser tomber les membres moins forts que vous pour parvenir à vos fins... Tel fut le discours de l'officier supérieur avec deux épées, protégé par au moins 3 soldats.

-Où est l'Aigle écarlate ? demandais-je en gardant mon calme.

-Aucune idée. Quand on a découvert les corps dans ta cellule, Tigre du jugement, une division est allée dans celle de l'aigle, mais elle était déjà partie. On a tout de même utilisé ce détail pour vous amener ici.

Les corps de ma cellule... Les deux types que j'ai tué en me réveillant, j'avais donc moins de temps que je le pensais pour libérer Lucie, et par ma faute, on va y rester ici... Mais, une main vient agripper la mienne, une peau douce, celle de Lucie, on se regarde mutuellement et son sourire qu'elle m'affiche me déconcentre rapidement.

-Youmi, tu n'as rien à craindre.

Si je ne la connaissais pas depuis toutes ces années, je serais dans la confusion, mais pour me dire ça c'est qu'elle est au courant de quelque chose que j'ignore.

-Tigre du jugement. Corbeau funèbre. Malgré votre puissance de 4 400 chacun, nos armes offertes par l'Empire auront raison de vous.

a ses mots, il lève son bras droit vers le ciel, les tireurs nous mettant dans leurs viseurs

-Préparez-vous à mourir !

-Les Enfants Sombres ! hurla subitement un tireur

Dans le sol sous nos pieds, une ombre gigantesque apparaît, recouvrant presque tout le sol, une ombre d'aigle. Alors que mes yeux se tournent vers l'animal, c'est un aigle rouge deux fois plus grand que le corbeau de Lucie qui se présente dans la prison. Un guerrier en tenue sombre, tenant entre ses mains une double épée en pierre noire descend de l'aigle et neutralise un des tireurs...

Le mur à gauche de nous explose, et plusieurs guerriers portant la tenue de notre rébellion se dévoilent de la fumée, équipés de différentes armes, des épées aux haches lourdes en passant par les arbalètes. Tous viennent chacun s'opposer à la rébellion, pour nous sauver moi et Lucie.

L'aigle rouge fonce en piqué vers nous, alors que sa taille se réduit pour passer dans la cour intérieure. Il replie ses ailes et tourne sur lui-même afin de tirer des plumes rouges d'énergies explosant en rencontrant soit un obstacle, soit un soldat, neutralisant les gardes nous tenant en joue...

Sur le dos de l'aigle, une seule silhouette se devine, dégageant quelque chose de très fort, elle prend appuie sur son aigle et bondit pour nous rejoindre... Une armure ténébreuse recouvrant tout son buste jusqu'à sa taille, avec un contour au niveau du cou formant des ailes allant vers les côtés. Un casque avec un motif d'aigle présent sur le front de ce dernier, des gants métalliques allant des doigts jusqu'aux coudes, avec entre ses doigts des dagues en métal pur. Des bottes aussi légères que durables couvrent ses pieds jusqu'à ses genoux, avec des collants sombres abordant une ligne d'un rouge sanglant.

Elle atterrit face à nous, ses bottes amortissant la chute laissent résonner un bruit de choc soudain, l'aigle rouge fonce vers l'officier aux doubles lames et le projette contre le mur derrière lui. Avec Lucie on fait face à la dresseuse d'aigle, dont je sentais sa puissance supérieure à la mienne.

-Les ombres m'ont dit que nos frères et sœurs s'apprêtaient à venir nous délivrer, alors j'ai brisé les chaînes de mes mains pour les rejoindre, mais vous voir vivant après toutes ces années n'étaient pas ce que j'avais anticipé.

Cette façon de s'exprimer, savoir qu'elle nous connaît... Sous les bruits des épées de nos compagnons affrontant les gardes de la prison, je demande :

-Vous êtes... ?

-Aigle écarlate ! hurle une personne autre que nous

On tourne tous les trois le regard vers la source de la voix, et c'est encore cet officier qui a entrepris une course rapide, les lames dégainées, pour tenir tête à l'Aigle écarlate. Mais en même pas une seconde, l'aigle se trouve face à l'officier, une magie rouge dans ses poings fermés. En un seul coup de poing placé au ventre de l'ennemi, ce dernier vole en l'air, sous le bruit d'une onde de choc

-Dans le sang de ma ville natale, j'ai dormi. prononce la jeune femme, comme une incantation

L'officier était si haut dans les airs qu'il dépasse la hauteur des murs de la prison, l'aigle rouge géant réapparaît et effectue un battement d'ailes vers l'officier, le mouvement libérant un effet violent.

-Des armes de l'Empire, ma famille est morte.

Tandis que l'officier effectue une chute très rapide, la jeune femme charge ses dagues de magie rouge, en plus de reculer de deux pas.

-Pour tous ceux qui ont péri de la fausse lumière de l'Empereur.

Sa magie qui se concentre dans ses armes... Elle est si forte... Mon évaluateur à ma ceinture vibre fortement, je le prends et l'allume pour savoir le niveau de l'Aigle écarlate... Et le résultat qui y apparaît me laisse sans voix.

-Que le sang de l'Empire puisse atténuer ma colère ! Plumes faucheuses !

-{Un niveau... de 7 000...}

Après un tour sur elle-même, la jeune femme envoie ses dagues droit devant elle, qui avec une précision et un timing parfait, frappent l'officier au moment même où il allait toucher le sol. Le contact libère un souffle magique, sous l'aspect d'un rayon d'énergie rouge allant jusqu'au mur derrière l'officier, entraînant ce dernier dans le souffle. Le bruit est tel que les oreilles fragiles peuvent devenir sourds en entendant ça, on peut entendre plusieurs bruits de mur se détruisant, l'attaque est si forte et son souffle si puissant que le casque de la jeune femme se libère, laissant apparent des cheveux d'un rouge pâle... Ainsi qu'un accessoire dans ses cheveux, comme une aile.

La jeune femme se redresse, l'attaque prend fin, on peut voir 6 murs détruits, et l'officier au fond meurtri par l'attaque... La jeune femme déclare :

-Je suis l'Aigle écarlate des 4 Bêtes, redoutée sous le nom de... Auréa la sanglante.

Elle tourne sa tête vers nous, laissant apparent ses yeux rouges glaçants, son aigle rouge venant le rejoindre derrière elle et atterrir sur ses pattes.

-Vous m'avez trouvé.

Avec Lucie, on pose un genou au sol et baissons la tête en signe de gratitude, mais Auréa nous fait signe de nous relever, elle appelle nos alliés venus avec elle se rassembler autour de nous.

-Les Enfants Sombres ont peut-être perdu la guerre d'il y a 10 ans, mais à compter d'aujourd'hui, nous sommes prêts pour libérer le peuple corrompu par l'Empire !

Tous nos alliés lèvent leurs armes et hurlent en harmonie en réponse à Auréa. L'aigle s'envole et crée une boule lumineuse autour de nous, il passe sur chacun de nous pour nous englober dedans et partir vers le Sud.

-???

Une bulle rouge allant vers le sud, le pays des humains. La jeune femme, aux cheveux bleus cristallins, avec un sabre à la taille, ses yeux brillants comme le saphyr, une tenue blanche avec quelques bords noirs laissant ses épaules dénudées. Elle retire les jumelles de ses yeux, concluant son rapport dans sa tête

-Il m'aura bien fait attendre...

Alors que la jeune femme abaisse ses jumelles, elle utilise son autre bras pour sortir un objet à l'apparence d'un téléphone. Après un appui sur l'écran, un autre écran mais holographique apparaît face à elle. Dans cet écran, apparaît le visage de Madja

-Bonjour, Dame Madja.

-Pourquoi m'appelles-tu, chère Yvel ?

-Rapport de niveau 4, en présence de la prison de Deephold... Ils se sont échappés.

A l'écoute des mots de la guerrière, Madja eut un sourire amusé mélangé à un regard de surprise.

-Enfin... la mage repose son regard sur l'écran de communication. Merci de cette information, je vais en informer Sa Majesté.

- Dame Madja, il y a quelque chose que je voudrais savoir.

-Que veux-tu savoir, Yvel ?

Yvel reste silencieuse, baissant la tête, cherchant d'abord une réponse par elle-même, mais... Elle se sent obligée de la demander, elle déclare d'une voix hésitante :

-Ce que les gardes avaient injecté pendant 10 ans dans le corps des Enfants Sombres prisonniers... Ce n'était pas du tranquillisant, n'est-ce pas ?