[Le lendemain, 10h20]

-Lyoco

Des minutes ignorées, que le prisonnier tente de briser les chaînes qui le retiennent, mais sa force est bien plus faible que jadis, n'arrivant même pas à briser les chaînes maintenant ses bras.

-{Je n'ai plus qu'un seul espoir auquel me raccrocher...}

A sa pensée, l'homme ferme ses paupières lentement, pour que de son corps émane une magie violette, sortant de chacune des parties de son corps. Derrière ses lèvres fermées, ses dents se resserrent car appeler une quantité très grande de magie, avec sa condition physique réduite, est à la limite du suicide... Mais c'est la seule issue capable de briser ces chaînes.

Notre homme se coupe de toutes interactions avec son corps, pour s'associer à son propre esprit. Au plus profond de son fort intérieur, il appelle quelqu'un, la seule personne capable de le tirer ce ces chaînes qui entourent ses bras, comme une camisole de détenus pour l'empêcher d'utiliser ses bras.

-Les ténèbres obscurcissent la vue, mes bras sont figés par le métal, mes jambes prisonniers de la pierre, mon mental fissuré des années écoulées. Alors, je suis prêt à sacrifier mon corps et reforger le lien avec mon compagnon le plus fidèle...

Dans son esprit, Lyoco apparaît, sous une forme fantôme dépourvu de matières, ses pieds pataugeant dans de l'eau de seulement quelques centimètres, un ciel blanc s'étendant vers l'horizon, aucun nuage et aucun soleil. L'homme s'entoure de sa magie violette et ferme les yeux pour répéter les mots qu'il a prononcés il y a quelques secondes, encore, et encore, attendant la réponse qu'il veut entendre, ignorant s' il prononce également dans le monde réel.

Un cri d'oiseau résonne dans le vide absolu, des ondes se présentent à la surface de l'eau, un vent hurlant atteint Lyoco face à lui, provoquant davantage d'ondes. S'ensuit un tremblement qui fait tomber notre homme, un début de vagues au lointain horizon, alors que le guerrier cherche du regard la source du bruit, et il ne tarde pas à connaître la réponse.

A sa gauche, un animal, de presque trois mètres de haut. Deux ailes d'un orange éclatant, reflétant le ciel vide de cet univers mental artificiel. Quatres pattes, celles à l'avant sont des serres et celles à l'arrière des pattes de tigre. Une queue en forme de feuilles, une tête d'oiseau avec un bec capable de briser les os. Le corps lui-même mélange celui d'un lion et d'un oiseau.

Notre homme se remet droit, faisant face à l'animal se présentant à lui, tout le corps de l'oiseau majestueux se teint de nuances de violet. Les deux êtres s'avancent l'un vers l'autre, leurs yeux ne quittant pas ceux de l'autre, leurs pas sont parfaitement synchronisés. Les ondes qu'ils provoquent dans l'eau se croisent, à chacun des moments où les pieds de Lyoco et des pattes du griffon sortent et replongent dans l'eau.

Un seul mètre les sépare désormais, le bec du griffon occupant presque toute la vue de Lyoco. L'homme amène sa main sur le bec de l'oiseau pour le caresser lentement, l'animal fermant ses paupières pour apprécier ce moment qui n'a pas eu lieu depuis 10 ans.

-Aucun mot ne peut définir l'étincelle de joie qui brille en moi à la vue de ton retour, Sutek.

Sutek, le nom du griffon, pousse un petit cri aigu en guise de réponse. Lyoco et l'animal se retrouvent entourés d'une seule et même aura violette, les yeux des deux personnes luisants. L'homme affiche un fin sourire, car il tient enfin sa chance de briser les chaînes retenant son corps.

-Fusion Animal !

Les deux corps s'illuminent de blanc, si aveuglant qu'ils ne peuvent même plus voir leur corps, ou même ce qu'il se passe autour d'eux, car l'univers mental prend fin. Dans le monde réel, le corps de Lyoco se retrouve entouré de plusieurs vents violents de couleur violet tournant autour des différentes parties de son corps.

Les bras de l'homme subissent une croissance, par-dessus ses mains se forment de manière magique et transparente des pattes d'oiseaux, où l'extrémité des doigts deviennent des serres. Les jambes de Lyoco et ses pieds subissent un effet semblable, mais avec des pattes de tigre. Dans son dos, deux ailes violettes se matérialisent, dans un grand bruit violent qui augmente considérablement la force de l'homme. Cette apparence, permet à Lyoco de récupérer son niveau originel, et même après que sa métamorphose prend fin, ses yeux prenant l'apparence de yeux d'oiseau.

-{Je ne dois pas m'éterniser, je ne peux tenir que deux minutes dans cette forme.}

Lyoco commence par exercer une forte puissance au niveau de ses jambes pour détruire les anneaux de pierres, ce qu'il réussit sans le moindre effort, mais la destruction de ces anneaux enclenche une alarme dans la cellule.

-{Merde !}

Ses jambes étaient libres, mais pas ses bras. Il plaque ses pieds à plat contre le mur derrière lui, et s'en sert d'appui pour se propulser vers l'avant, tout en concentrant sa force dans ses bras et détruire les chaînes qui le maintenaient. L'homme tombe au sol, dans un bruit sourd, une onde de choc violette se répandant dans une bonne moitié de la cellule, sans faire de dégâts.

La double porte renforcée, le seul accès vers la cellule de Lyoco, est brusquement ouverte. Un groupe de soldats arcaniques, deux avec une armure vêtue de signes étranges et de lignes rouges luisantes, une lame d'énergie sortant de leur bras gauche via une bande lumineuse, un casque avec 3 yeux également rouge. Quant aux trois autres soldats, ce sont des artilleurs avec une armure blanche possédant des lignes verticales vertes, avec chacun un fusil à énergie. L'un d'eux se différencie par une triple ligne orange sur son casque, sans doute le chef.

-Utilisez des balles de grâce, artilleurs. Ninjas, immobilisez-le !

-{1 520, 1 520, 2 100 pour le chef, 1 600 et 1 580, de gauche à droite... Bande d'idiots}

Lyoco utilise ses ailes de griffon pour se propulser vers les soldats arcaniques, cependant tous viennent prendre une impulsion dans une direction différente, ce qui étonne l'homme. Il arrête sa course, l'un des ninjas arcaniques lui bondit dessus, mais se fait repousser par un coup de pied de l'autre ninja qui l'envoie contre un mur. Un des artilleurs tire une balle avec une traînée blanche dans le sillage, qui se fait déviée par l'aile gauche de la cible.

-Vous êtes faibles, soldats arc...

"Ne jamais parler pendant un combat", voilà une règle qu'il a oubliée. Un tir d'arbalète coupe les mots de Lyoco, lui qui n'avait vu aucun soldat avec ce type d'arme, renforçant sa panique du propriétaire de cette arme qu'il cherche du regard. Alors que ses yeux allaient voir la porte d'entrée de sa cellule, un carreau arcanique teinté de bleu se plante dans sa poitrine, un projectile gorgé de magie bleue, qui ne transperce pas la peau de la cible, mais est bien dedans par dématérialisation physique.

La respiration de Lyoco se fait de plus en plus fréquente, et bien plus audible. La composition magique des membres de son griffon sur ses propres membres du corps deviennent transparents au fil des secondes, lentement drainé par ce carreau dont la magie brille.

-Une...

La force physique, mentale, l'énergie, tout ce qui permet à Lyoco de rester debout se fait absorber par ce projectile. Les jambes de l'homme se plient, jusqu'à ce que ses genoux tombent au sol, dans un bruit sourd, s'en suit tout le haut du corps, synchroniquement avec les paupières du prisonnier qui se ferment, jusqu'au sommeil total.