Chapitre 1
Un soir parmi tant d'autres, où l'insomnie est là, je suis dans mon salon simple aux couleurs pastels et au décor un peu particulier. J'y collectionne divers objets, souvenirs de mes voyages dans différents mondes, comme par exemple une statuette d'Elias, prince du royaume des Opaline, ainsi qu'une flèche de cuivre du royaume d'Election qui peut toucher sa cible à chaque tir sans jamais la manquer, un portrait d'un couple de loups et de leurs enfants et encore plein d'autres petites choses qui me prennent beaucoup de temps à dépoussiérer mais qui me sont chères car toutes offertes avec le cœur.
Je m'appelle Sorenza, j'ai vingt-cinq ans, un mètre soixante-quinze, des cheveux châtains, un visage très fin qui me rajeunit, plutôt bien physiquement du moins c'est ce qu'on me dit.
Les gens remarquent souvent, en premier, mes yeux qui sont d'un violet très particulier. Ils définissent qui je suis, à savoir une thérianthrope hybride moitié mage, moitié louve, enfin plutôt loup, mais nous verrons ce détail plus tard.
Intriguant, n'est-ce pas ?
Bon assez parlé de moi, je dois encore me concentrer sur mon prochain travail qui est d'enquêter sur des disparitions dans le royaume d'Ectarare. Ce pays est sombre, sans âme et surtout sans souvenir et ça ne me plaît guère.
Ce royaume est très ancien, imprégné de beaucoup de magie donc je ressens tous les courants et surtout leurs effets indésirables comme des maux de tête ainsi que des douleurs dans les muscles et surtout cette odeur de souffre qui dérange Ambre.
Ma louve ne me laissera jamais passer plus de temps qu'il n'en faut sur ces terres viciées. Il vaut donc mieux avoir un bon plan et la localisation exacte des endroits à visiter ou à fouiller.
D'ailleurs en parlant d'elle...
– Soren, ne me dis pas qu'on retourne là-bas, tu sais que je déteste ce monde .
C'est elle, Ambre, mon familier. C'est une splendide louve au pelage sombre, pour ne pas dire noir. Elle est de grande taille et son museau à une tache blanche qui monte jusqu'à son œil gauche et, étrangement, elle a les mêmes yeux violets que moi.
Comme elle est mon animal totem, dû à mon ADN de mage, nous avons la capacité de communiquer ensemble et nous l'utilisons très régulièrement.
– Je sais mais nous avons un nouveau travail au cas où tu l'aurais oublié. Je ne peux pas me permettre de laisser ces disparitions continuer tu sais comme moi qui est visé : les victimes sont toutes des nouveau-nés.
– Oui... Bon d'accord ! Mais dès que je te dis "on part", tu ne discutes pas et on décampe. Je ne veux pas revivre la même mésaventure que la dernière fois. Je n'apprécie pas spécialement de me voir suffoquer et encore moins de me faire ramener ici par Davios. Ce loup est... particulier il sait toujours où nous nous trouvons. Ce qui, soit dit en passant, peut se montrer pratique suivant les situations.
– Ne dis pas que ça ne t'a pas plu, tu étais complètement sous son charme. C'est plutôt que ça t'a mis un coup dans ta fierté de louve. Bon je dois t'avouer que quand je me suis réveillée avec Bastien qui dormait nu à côté de moi, ça m'a fait un choc.
– Alors tu vois ce que ça fait ! Mais cette fois je ne veux pas de lui, il est arrogant et en plus il empeste l'odeur de ses conquêtes. Grrr ! Ça me rend dingue toutes ces chiennes qui tombent dans sa niche comme des puces.
Je me mets la main devant la bouche pour éviter d'éclater de rire. J'essaie de me calmer, je respire lentement avant de la reprendre.
– Je crois que tu voulais dire comme des mouches, non ?
Je souris car elle a toujours du mal avec les expressions humaines, mais il faut dire que c'est drôle quand elle me sort des choses comme ça.
– Ouais... Bon ! On ne va pas s'arrêter à ça, si ? Bon sinon tu avances dans tes recherches car ce serait bien que tu ailles te coucher pour qu'on puisse être un minimum en forme. Tu ne crois pas ?
– Oui maman ! Je finis et je vais y aller.
Ambre a raison, ça fait soixante-douze heures que je n'ai pas fermé l'œil. Non pas que ça me dérange, mon corps en a vraiment besoin et puis il faut que je recharge mes artefacts.
Au moins une fois par semaine, je dois, tout d'abord, créer un cercle de pouvoir pour ensuite mettre en son centre mes bijoux et mes armes afin qu'ils se gorgent de magie, ce qui les rendra opérationnels.
Si j'oublie, je risque de perdre en puissance et de devoir puiser dans mes propres réserves pour être en mesure de les utiliser, ce qui m'affaiblit plus rapidement .
Je ne possède pas grand-chose en équipement, comparé à mes pairs. En tout et pour tout, j'ai cinq bagues : deux spéciales soins et antipoison et trois qui sont des réservoirs de magie pour me permettre de lancer des sorts à très grande distance ; auxquelles on ajoute deux bracelets de protection contre les sorts. J'ai également une baguette, deux pistoles et des armes de poing dites normales.
Mon côté hybride lycanthrope me permet d'utiliser les armes humaines, puisque je ne suis vulnérable à l'argent
J'ai déjà testé une fois. Je n'étais pas gravement blessée, pourtant je m'en souviens encore.
Ça ressemble à des brûlures et à des coups de couteaux reçus en même temps c'est insoutenable, ma peau devient bleue, je transpire à grosses gouttes à cause de la fièvre qui monte au dessus de quarante-cinq degrés, ce qui pourrait m'être fatal si j'étais totalement humain, mais comme ma température normale avoisine les quarante degrés, c'est beaucoup moins grave qu'il n'y paraît.
Après une bonne douche, les armes et bijoux à leur place, je vais prendre place dans ma chambre ou je me sens en paix.
J'ai décoré cette pièce pour être totalement en harmonie avec la nature. Les murs sont de couleur vert pastel avec des dessins de forêt de lacs et rivières, le lit est suffisamment large pour accueiller des tas de coussins, me permettant de me créer une tanière où je peux me lover au milieu, le tout recouvert d'une couverture blanche comme la neige d'une douceur incomparable, impossible à trouver dans le monde des humains puisqu'elle a été confectionnée à partir d'une laine de mouton nain.
Cette race a une toison plus dense que les autres. On dirait une énorme boule de neige sur pattes ou une grosse fleur de coton. On les appelle les Molleneux .
Le reste de mon mobilier est semblable à toutes les autres chambres d'humain, hormis peut-être mon autel de recueil où se trouvent mes bougies, mes cahiers de sorts, et les photos de mes proches, disparus trop tôt, tués durant l'une des grandes guerres de pouvoir entre les humains et notre peuple magique.
Nos adversaires avaient réussi à créer des armes de destruction absolue : ils ont ajouté aux balles en argent, déjà mortelles pour notre espèce, des crochets ressemblant à des petits grappins d'alpiniste, qui une fois leur cible atteinte, s'ouvrent pour s'accrocher à nos chairs et y rester ancrés jusqu'à la mort, et même après.
J'y ai perdu toute ma famille. Mes parents, arrière-grands-parents, mes tantes et mes cousines ne s'en sont pas sortis.
J'étais trop jeune, à l'époque, et on m'avait confié à ma nounou, Electrabelle. Avec d'autres enfants, elle nous a conduits à l'abri dans des cavernes d'un autre monde qui faisait la passerelle entre les deux royaumes.
Je me souviens des pleurs, des cris, des détonations des armes de La Carasade et de l'armée humaine. Ils ont bien failli nous trouver.
Il ne resterait pas grand-chose si les sorciers n'avaient pas fait exploser l'entrée.
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