Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 4

Il ne me reste plus qu'une semaine avant ma Décision. Plus qu'une semaine de cours ennuyeux que je m'efforcerai de sécher le plus habilement possible avant d'être officiellement le futur représentant de la Confrérie.

Au fond, je ne crois pas que ça changera grand-chose pour moi. Rien ne va changer pour moi, seulement pour l'administration. Après cette semaine les secrétaires seront forcés de rajouter mon nom sur chaque document officiel de la Confrérie, afin de signifier que je suis également possesseur de toute propriété du Nouvel Etat en cas d'accidents. Ce qui signifie que s'il arrive par exemple un accident, un incendie, je devrais être en charge d'organiser l'hébergement des personnes dont les biens ont été détruits, ainsi que de devoir reconstruire leurs logements. Quelle tâche passionnante.

Je traverse les couloirs de la deuxième branche de l'Etoile, alors même que je devrais être en cours de musique. Je ne vois vraiment pas à quoi la connaissance de la musique va me servir dans ma vie future, alors j'ai préféré épargner mon professeur Mr. Harrison de ma présence. Je suis certain que cela fera du bien à tout le monde, en particulier à ces élèves qui ne souhaitent surtout pas me voir à la tête de l'Ordre.

Abigaël m'a raconté qu'au cours d'histoire politique l'on m'avait lynché à peine avais-je refermé la porte de la salle, tous défendant avec ferveur Enora. Abigaël m'avait défendue, en rappelant que si je le désirais je n'avais qu'à lever le petit doigt pour qu'ils finissent à prendre au bout d'une corde.

C'était un demi-mensonge. Effectivement, j'étais dans mon total droit d'ordonner un ordre comme celui-ci. Mais avant que l'un d'entre eux ne finisse sur la potence, il devait d'abord y avoir un procès dans les règles, procès auquel malgré mes pouvoirs de futur Dirigeant de la Confrérie, je perdrais assurément. L'on ne pouvait condamner à mort quelqu'un pour simple cause d'irrespect, et c'était là toute notre différence avec les régimes politiques différents, du moins de ce que j'ai pu apprendre de nos générations précédentes. Naguère, ce furent des dictatures qui faisaient semer le chaos. Ceux qui avaient tous les pouvoirs.

Mais dans le Nouvel Etat, la Confrérie restait la plus égalitaire possible, et malgré tout le pouvoir qu'un Homme pouvait posséder, s'il n'était pas en règle avec la loi il devait être puni. C'est tout.

- Tim ?

Je me retourne, pour me retrouver face à la silhouette dégingandée du professeur Banner. Je souris instantanément, et m'approche de lui alors que mes pas résonnent dans le silence des couloirs. A cette heure-là, les enfants et adolescents sont en cours pendant que les adultes travaillent également. Pour leur majorité.

Banner arque un sourcil à ma venue, et je dis avant qu'il ne puisse dire quelque chose :

- Professeur, je vous cherchais justement.

- Tu sais, tu pourrais me chercher en dehors de tes heures de cours, rétorque Banner en souriant en coin.

Je dodeline de la tête.

- Vous aussi vous avez cours, et vous êtes souvent occupés.

- Tu marques un point. Tu es censé avoir musique en ce moment ?

- Comment le savez-vous ?

- Je surveille ton emploi de temps depuis que ta mère m'a chargée de te surveiller.

- Et quand était-ce ?

- Oh, il y a près d'un mois.

Je détourne le regard. Ma mère, toujours à frapper quand on ne s'y attend pas. Elle est comme une ombre planant au-dessus de ma tête, l'on ne la voit jamais mais elle on la sent toujours. Elle aime avoir le contrôle sur tout, diriger d'une main à la fois douce et ferme. Elle se doute que je n'apprécie guère d'être surveillé malgré ma condition qui l'exige de manière nécessaire, alors elle s'arrange pour confier cette tâche à des personnes que j'apprécie. Et elle sait parfaitement que je n'apprécie peu de personnes.

Je croise les bras sur ma poitrine en signe de mécontentement, et meurs soudain d'envie de retirer ma cape que je trouve trop lourde sur mes épaules trop frêles.

- Pourquoi me cherchais-tu ? S'enquit Banner qui sait habilement comment me détourner des pensées agaçantes.

Et cela fonctionnes, car je redresse la tête et sourit en répondant :

- Je voulais que tu m'emmènes un peu prendre l'air dans les jardins, pour que tu me parles du ciel.

Je le dis de ma voix que je sais mignonne, car je sais que cela fonctionne toujours lorsque je veux obtenir quelque chose en particulier. En général je l'ajoute à des battements de cils exagérés ainsi que des mains triturées dans mon dos, mais là je m'abstiens. Je sais que ce serait trop.

Banner sourit en observant mon petit manège, et passe la main dans sa tignasse châtaine pour ensuite ajuster sa petite moustache.

- Tu sais que tu n'as normalement pas le droit de sortir dans ces heures-ci.

Là, je roule des yeux blancs sans pouvoir m'en empêcher. Je resserre ma couette blonde dans un geste rageur, et rétorque :

- Comme si j'allais m'enfuir. J'osais espérer qu'on ait davantage confiance en moi.

Banner me réplique en souriant de son air doux :

- Mais comment avoir confiance en un garçon de presque dix-huit ans qui sèche presque tous les cours qu'il peut ?

Je grimace. Effectivement, il n'a pas tort.

Je n'ai pas droit de sortir à cette heure-là, environ seize heures, car ce sont les heures d'ouverture de l'Etoile. Ce sont des visites instructives pour les personnes du Nouvel Etat qui voudraient découvrir les lieux, et mes parents ont toujours pensé que m'exposer aux yeux des visiteurs était une mauvaise idée. Même si l'on ne connaît pas mon visage dans le Nouvel Etat, l'on pourrait aisément le deviner au bracelet de l'Ordre que je porte prématurément.

- S'il vous plaît, je supplie Banner. J'essaye de profiter de ma dernière semaine de liberté, après je ne serais certainement plus en mesure de sortir autant dans les jardins...

Banner semble éluder la question, tout en me jaugeant du regard, sans doute pour juger si je suis digne de confiance ou non. Il a sans doute raison de s'en faire, il me connaît assez pour savoir que je suis capable de retourner ma veste à tous moments.

Mais le professeur finit par sourire affectueusement, et puis il place ses deux mains sur ma capuche. D'un geste à la fois assuré et protecteur, il l'abaisse sur mon front, couvrant ainsi ma chevelure aux filets blancs. Seuls mes yeux aux cils interminables dépassent en haut de mon visage.

Quelques minutes plus tard, Banner et moi nous promenons dans les jardins de l'Etoile. Somptueux, gigantesques, et indéniablement bien entretenus. Les jardiniers de l'Ordre sont doués. Des sculptures taillées dans les haies ornent les jardins, et les fleurs aux jolies couleurs d'été attirent plus l'œil que jamais. Les roseraies sont flamboyantes, et les petites fontaines à l'eau claire toujours en activité.

Nous marchons sur les cailloux délimités pour créer un passage à travers la verdure, et la lumière du soleil caresse mon visage lorsque je penche celui-ci en arrière afin de m'en imprégner. J'ai si souvent l'habitude du soleil que lorsque je le vois, j'essaye de m'en nourrir.

Ma capuche tombe sur mes cheveux. Prévoyant, Banner la redresse immédiatement, en même temps que je relève la tête. Je lui souris, alors que les visiteurs de l'Etoile guidés par certains spécialistes de l'Ordre font à peine attention à moi.

Je suis un garçon comme les autres pour eux. Un garçon vêtu d'une cape de l'Ordre, aux cheveux clairs, à la peau pâle et aux yeux bleu magnétiques. Je ne suis pas ce que l'on attend de moi à l'intérieur de l'Etoile.

Banner et moi changeons d'aile du jardin, afin de rejoindre l'entrée principale. De ce côté, il y a le grand portail avec l'entrée des visiteurs. Mais à cette heure-là, il n'y a plus grand monde, la plupart des visiteurs sont déjà repartis pour s'occuper de leur famille certainement. Après tout, il est presque dix-huit heures trente et cela fait plus de deux heures que nous sommes ici avec Banner.

D'un pas tranquille et tout en discutant d'astronomie autant que d'astrologie, mon professeur m'explique que l'alignement des étoiles n'est jamais sans conséquences dans certaines croyances.

J'allais poser une question quand mon regard est attiré par quelque chose sur ma droite, en direction du grand portail. Je me tourne imperceptiblement, intrigué.

Les visiteurs sont peu, deux seulement traversent le portail dans son sens inverse, mais entre eux, deux gardes des forces de l'Ordre font leur apparition. De loin, ils me paraissent grands et forts, imposants de leur carrure.

Et puis, je vois qu'ils tiennent par le bras une silhouette, une silhouette penchée en avant et titubante, qui semblait avoir peine à se maintenir debout. Plus les trois personnes s'approchent, plus je parviens à distinguer de détails.

Les deux gardes portent l'uniforme d'or de l'Ordre, leurs visages sont à la fois durs et anxieux, comme s'ils tentaient de s'imprégner d'une émotion alors qu'ils en ressentaient une autre. La silhouette qu'ils tiennent fermement entre leurs bras avec force est celle d'un homme, que je peux désormais distinguer plus nettement.

De ma position, je vois une tignasse si brune qu'elle semble absorber les ténèbres. Ses mains rugueuses et salies par des traces noires semblent tenter de serrer les bras des gardes, sans pour autant y parvenir, et ses jambes vacillent, manœuvrant difficilement pour exécuter des pas. Son visage est baissé, comme si sa tête pendait sans force dans le vide et ne parvenait pas à se maintenir en place.

Et puis brusquement, l'homme relève la tête. Je recule, sous le choc de la frappe de son regard.

Il y a une force dans ses yeux qui me transcende. D'un vert profond, un vert sans doute proche de l'émeraude, contrastant avec la peau basanée de l'homme. Une balafre sanglante traverse son visage en diagonale, et il serre les dents. Si fort, qu'elles semblent prêtes à se briser. Il a une barbe naissante et mal rasée qui montre qu'il a au moins la trentaine, et sa bouche est tordue en une expression de douleur et de force mêlée, comme s'il se battait face à un mal que lui seul connaissait mais qu'il voulait prouver sa résistance.

Ses yeux me frappent de plus belle, et je sens dans son regard que ses pensées sont brumeuses, mais en fouillant je distingue cette lucidité, cette lucidité poignante qui après avoir éludé avec attention mon visage, se pose sur mon bracelet d'or.

D'instinct, je glisse la manche de ma cape par-dessus mon bracelet, et fais un pas en arrière alors que les gardes au contraire s'avancent.

Derrière moi, Banner pose sa main sur mon épaule, mais mes yeux ne quittent pas l'homme aux yeux d'émeraude. Je sens mes membres frémir sous la peur et la force de son regard, et je dois faire tous les efforts du monde pour me maintenir debout.

Quand les gardes passent à notre hauteur, tenant fermement l'homme entre leurs bras, le temps semble comme se figer. Le prisonnier, puisqu'il semble en être un, ne me quitte pas du regard.

Et sous mes yeux ébahis, il esquisse un sourire. Un sourire terrifiant, un sourire d'homme qui se sait condamné, mais qui cherche à sonder la pitié de quelqu'un qu'il croit connaître.

Lorsqu'enfin, les gardes s'enfoncent dans les murs de l'Etoile avec à leurs bras l'homme aux yeux d'émeraude, je réalise que j'avais arrêté de respirer.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro