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Chapitre 3

Le lendemain, je n'y échappe malheureusement pas.
Assis au fond de la classe, mon menton à moitié enfoncé dans ma paume et les paupières à demi clauses, j'entends le flot de paroles de Miss Stephenson, notre professeure d'histoire politique, nous raconter la suite de l'histoire des chevaliers de l'Ordre.

- C'est le chevalier Alistair Bellforde, un français, qui dirigea l'Ordre pendant huit années alors. Il est l'inventeur de la Décision, afin d'amener un peu plus de règles dans notre société. C'est après avoir combattu l'un des Enfants de l'Aube les plus coriaces, William, qu'il décida que toute personne suspectée d'être de sa suite devait impérativement répondre de ses actes devant un tribunal.

Miss Stephenson allait continuer son cours lorsque la voix fluette d'Enora l'interrompit :

- Mais hormis leurs pouvoirs, à quoi reconnaît-on un Enfant de l'Aube madame ?

Je me retiens de lever les yeux au ciel en soupirant. Tout le monde connait parfaitement la réponse, Enora prend simplement plaisir à poser des questions pour nous faire perdre du temps à tous et paraître plus sérieuse que les autres aux yeux de notre professeure. Ce comportement m'agace, même si je dois avouer que cela m'arrange de perdre du temps de cours puisque dans tous les cas, je m'ennuie.

- Nous ne le pouvons pas, répond sans surprises Miss Stephenson. Ils ressemblent à tout le monde et n'importe qui, c'est pour ça qu'il est si difficile de les reconnaître. Et que les forces de l'Ordre n'ont pas pu arrêter William dans l'immédiat.

J'attends qu'évidemment, quelqu'un demande ce que cet acte a impliqué, et ça ne loupe pas.

- Et qu'est-il arrivé ? S'enquit Guillaume.

Je pousse un soupir agacé. Je ne devrais pas, évidemment. Je suis au courant de toutes ces choses dans les moindres détails depuis que j'ai treize ans, les cours particuliers que je suis depuis ma naissance m'ont permis d'acquérir plus de connaissance et de culture sur notre pays que n'importe quel adolescent de mon âge, et même parfois d'adultes. Alors, ce n'est pas la faute des élèves de cette classe s'ils n'ont pas connaissance de choses que j'ai acquises il y a bien longtemps.

- William était puissant. Nos études ont permis de découvrir que les Enfants de l'Aube sont plus puissants de génération en génération, et William était donc bien plus puissant que les anciens Enfants de l'Aube auxquels la Confrérie a eu affaire. William avait une telle maîtrise de ses pouvoirs qu'il était capable de se soulever des airs, lui ainsi que toutes les personnes qu'il avait décidées. Il pouvait faire démarrer un immense incendie à partir de simples braises, déchaîner les éléments pour créer des tornades et des tsunamis. Il y a eu des millions de morts à cette époque. Le plus difficile était de l'attraper, car comme vous devez le savoir, les Enfants de l'Aube sont capables d'illusions. Il changeait son apparence en permanence. L'on pouvait ne jamais le reconnaître, il ne possédait aucun signe distinctif. Mais... Ce n'était pas le plus inquiétant.
Les élèves font silence, attendant avec un semblant d'appréhension. Je vois du coin de l'œil les adolescents fixer notre professeure avec appréhension, curieux d'en savoir plus. La moitié d'entre eux connaît déjà la suite, mais ils ne se lassent pas d'entendre la suite. Les Enfants de l'Aube ont toujours été l'allégorie de nos pires cauchemars quand nous étions petits.

- En réalité, les Enfants de l'Aube les plus puissants étaient capable de s'infiltrer dans l'esprit d'autrui, d'effacer des souvenirs ou bien de prendre possession des cerveaux de leurs victimes. A l'époque, nos études nous ont montré que les Enfants de l'Aube n'en étaient pas capables, mais William était le premier d'entre eux à le pouvoir. C'est pour ça que ce fut lui qui causa la Première Terreur, celle qui causa des millions de morts. Et nos plus récentes études ont montré que désormais, tous les Enfants de l'Aube sont capables de s'infiltrer dans l'esprit d'autrui.

C'est vrai que raconté comme ça, cela fait froid dans le dos. Imaginer que ces gens soient capables de s'infiltrer dans mon esprit... De me contrôler... Même après avoir entendu l'histoire des dizaines de fois, l'imaginer me fait toujours autant frémir d'horreur.

- Tu as peur ? Me chuchote une voix à mes côtés.

Je me redresse, pour observer le visage rond d'Abigaël. Elle me sourit, les joues toutes rosies par le maquillage de Miss Pommeliez, et glisse l'une de ses mèches brunes derrière son oreille.

Elle aussi, suit les mêmes cours que moi depuis sa naissance. En fait, on nous fait classe à deux la plupart du temps. Et nos professeurs particuliers s'occupent beaucoup de nous. Comme Abigaël est ma fiancée, elle sera destinée à régner au même titre que moi. Je suis prioritaire sur le pouvoir puisqu'il m'est transmis de sang par mes parents, mais si je venais à mourir ce serait Abigaël qui règnerait. On lui enseigne donc des cours de soutient au Dirigeant de l'Ordre, le poste qu'occupent en ce moment mes propres parents.

Miss Stephenson nous a apprit qu'il y a quelques décennies, avant que les Enfants de l'Aube n'apparaissent, il existait un réel fossé entre les hommes et les femmes. Celles-ci étaient réduites à de maigres conditions, et discriminées à cause de leur faiblesse physique en comparaison aux hommes. Ceux-ci régnaient donc et avaient l'ascendant sur elles, et pouvaient parfois même abuser d'elle.

Mais dans le Nouvel Etat, cela est impensable. Cela fait presque cent cinquante ans que nous vivons en harmonie à l'intérieur du pays, et que tous les hommes et les femmes sont égaux. Jamais l'un n'a l'ascendant par rapport à l'autre, et cela nous paraît normal à tous. C'est pour cette raison que les personnes qui dirigent l'Ordre sont toujours un homme et une femme. Nous tenons à être égalitaires.

Abigaël a donc toujours tout su des règles et de notre histoire, elle est elle aussi destinée à diriger la Confrérie à un certain moment. Elle est même mon plus grand soutient, nous sommes entre guillemets dans la même galère tous les deux depuis le berceau.

Cela paraissait étrange aux autres élèves de cette classe quand nous avons rejoint cette classe, Abigaël et moi. Ils nous regardaient à chaque fois qu'ils en avaient l'occasion, et toute cette attention n'a jamais dérangé ni moi ni Abigaël. Leur regard était souvent attiré par nos bracelets de l'Ordre, que l'on porte normalement seulement une fois que l'on a rejoint la Confrérie à part entière après une grande cérémonie. Mais ces règles ne s'appliquent pas à Abigaël et moi, qui sommes membres à part entière de la Confrérie depuis que nos mères sont tombées enceintes de nous.

- Disons que j'apprécierais fort peu de me trouver face à un Enfant de l'Aube, je rétorque à Abigaël.
La petite brune dodeline de la tête, et elle replace ses cheveux noir corbeau or de son capuchon vert. Cette couleur lui va bien, il rehausse son teint de porcelaine et s'accorde bien avec sa chevelure, mélange de pureté et d'abysse. Elle ferait un mélange de couleur harmonieux si elle s'allongeait dans la neige vêtue de sa cape.

- Moi non plus, avoue-t-elle. Mais la Confrérie nous protège. Je crois savoir que de tous les adolescents de notre âge, tous deux somment sans doute les plus protégés d'entre eux.

- C'est certainement l'un des nombreux avantages de faire partie de l'Ordre avant l'heure.

Abigaël me sourit affectueusement. Elle a toujours été caractérisée par sa douceur. Elle n'est pas spécialement courageuse, ni peureuse. Elle a toujours été d'une neutralité exemplaire, jamais un mot plus haut que l'autre sauf dans certain cas quand je la cherche, mais jamais trop docile non plus. Elle est souvent un exemple pour les petites filles de l'Ordre, les professeurs aiment la prendre pour modèle. Sérieuse et disciplinée, Abigaël a toujours récolté les meilleures notes de toute l'éducation de l'Ordre. Contrairement à moi, réputé pour les nombreuses classes que je sèche.

- Mais ne vous en faîtes pas, rassura soudain Miss Stephenson. La Confrérie nous protège d'eux. William a trépassé sous la main d'Alistair Bellforde, qui l'a assassiné pendant son sommeil alors qu'il venait de forcer un enfant à s'égorger sous les yeux de sa propre mère.

- Mais comment la Confrérie a fait pour trouver tous les Enfants de l'Aube après William ? Demande Lexie, une fille timide qui élève rarement la voix. Vous nous avez dit qu'aucun Enfant de l'Aube s'était retrouvé en liberté depuis William... Comment la Confrérie a fait pour les attraper avant qu'ils ne... Deviennent comme William ?

- C'est simple, répondit Miss Stephenson alors que des rides se forment au coin de ses yeux. Le Nouvel Etat tout entier surveille n'importe quel adolescent qui présenterait des signes suspects, comme des pouvoirs non contrôlés.

- Que voulez-vous dire par là ? S'enquit Carter.

- Nous savons que les Enfants de l'Aube apparaissent une fois tous les vingt ans. Alors la Confrérie calcule la naissance de chaque Enfant de l'Aube en fonction du précédent.

Le silence accueillit la réponse de Miss Stephenson. Je pense pendant un instant que la petite horloge fixée au mur de la classe va bientôt afficher l'heure de fin de cours et que je vais pouvoir être libre, mais c'était sans compter les manières de lèche-bottes d'Enora.

- Mais... Miss Stephenson... J'ai entendu dire que l'un des Enfants de l'Aube mort il y a quelques années devrait avoir cette année cinquante-huit ans... Ce qui veut dire que celui d'avant devrait avoir trente-huit ans, et donc celui d'avant...

Dix-huit ans. Bravo, tu sais compter ma grande. Qu'est-ce qu'elle m'agace celle-ci, à toujours vouloir montrer qu'elle est la meilleure. Qu'est-ce qu'elle cherche à prouver en disant cela ? Qu'elle sache calculer par vingtaine ou que le prochain Enfant de l'Aube doit avoir notre âge ? Parce que quel que soit son objectif, nous n'avions pas besoin de ses lumières pour le comprendre.

- C'est exact, répondit notre professeure.

Je vois Enora pâlir, comme effrayée par sa propre ombre. Sous sa cape virant au rose abîmé, ses genoux tremblotent.

Esquissant un sourire en coin, je ne laisse pas cette occasion filer et lance d'un air condescendant :

- Tu as peur d'être une Enfant de l'Aube Enora ?

Les élèves sursautent en entendant ma voix. Ils avaient sans doute oublié que j'en avais une, je parle si peu. On se retourne face à moi, sans vraiment comprendre mon intervention.

Enora m'observe à travers ses mèches d'un châtain terne, trop fines pour tenir entre ses nattes serrées. Elle réajuste ses gants de cuir d'un geste fébrile, et alors que pas un de ces détails n'échappe à mon attention, je continue en me redressant sur ma chaise cette fois :

- Tu as raison de t'en faire, tu es aussi agaçante qu'ils puissent l'être.

Enora faillit lâcher le stylo qu'elle tenait entre ses mains, et elle se tourne face à moi d'un air stupéfait. Elle me regarde, comme si je n'avais pas pu oser dire ce que je viens de dire. Les autres élèves semblent en faire de même, mais évidemment, personne ne peut rien dire.

Après tout, ils sont face à la personne qui sera probablement un jour à la tête de la Confrérie.

Miss Stephenson pince ses lèvres déjà trop minces, et lâche dans ma direction :

- Tim, tu peux sortir de la classe. Je te dispense de cours jusqu'à demain.

Eh bien, enfin. Heureux que mon stratagème ait fonctionné, j'offre un grand sourire à ma professeure en rassemblant mes manuels d'histoire sous mon bras. Je croise le regard pincé d'Abigaël qui me connaît assez pour avoir compris ma manœuvre, et je lui souris en retour, fier de mon coup.

Ma longue cape noire ondulant dans mon dos et recouvrant mes bras, je traverse la salle de classe le menton haut, ma petite couette caressant doucereusement ma nuque. Je pose la main sur la poignée, et alors que je sors de la classe, j'entends quelqu'un marmonner :

- J'espère qu'il ne dirigera jamais la Confrérie.

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