Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 13

Une journée passe.

Une journée pendant laquelle je reste enfermé dans ma chambre après avoir rendu visite à Derek. Pendant tout ce temps seul et livré à moi-même, je m'exerce et tente d'appliquer ce qu'il m'a appris. Pour reprendre ses mots, « practice makes perfect ». Il dit que c'est une expression étant fréquemment utilisée naguère dans sa famille, signifiant que plus l'on s'entraîne, plus l'on maîtrise nos compétences.

Devant les barreaux de sa cellule, j'ai écouté attentivement les conseils de l'homme aux yeux d'émeraude, celui m'a tant effrayé la première fois que je l'ai vu.

D'après lui les transformations et illusions ne sont pas des sorts très compliqués, contrairement à la guérison ils ne nécessitent pas une maîtrise parfaite de cette branche pour pouvoir les utiliser. Les bases sont à connaître, et une fois acquises il suffit de s'entraîner pour utiliser ces sorts comme bon nous semble.
Contrairement à la guérison, qui elle nécessite une connaissance sans faille de cette branche de la magie pour l'utiliser. Ce qui d'après Derek n'est pas donné à tous les Enfants de l'Aube. 

Lorsque j'ai tenté comme il me l'a indiqué de métamorphoser mon passe en un ruban noir pour cheveux, ce ne fut pas un succès immédiat. Il ne s'est d'abord rien passé, et quelques secondes après la clé a volé à travers le couloir. Lorsque j'ai recommencé, effrayé par cette énergie vibrante, la clé a grossi, puis rapetissé quand j'ai voulu rattraper mon erreur.

Après plusieurs essais dont certains où la clé s'est métamorphosée en ciseaux, en lanterne et en tasse à thé, elle a finalement pris la forme d'un ruban à cheveux. Quelle ne fut pas ma surprise ni ma joie de découvrir que le sortilège fonctionné.

Derek m'a expliqué que toutes les autres transformations venaient de penser futiles qui m'auraient traversées pendant que j'essayais de transformer la clé. L'importance de la clarté de nos pensées est de ce fait primordial, et nous ne devons apparemment ne jamais être déconcentré. Toute la solidité de nos sortilèges repose là-dessus.

Alors revenu dans ma chambre, j'ai passé la journée à refaire l'exercice. Transformer ma clé en ruban, et vice-versa. Plus je le fais, plus je maîtriserai le sort, et c'est bien là mon objectif.

Après avoir reçu mon repas du midi et transformé mon déjeuner pour que toute trace de laudanum disparaisse, j'entends toquer quelques coups à ma porte.

Je relève la tête, et transforme ma clé en ruban que je noue dans mes cheveux tout en retirant l'autre et faisant le schéma inverse. La porte s'ouvre, et Banner s'avance.
Ses traits sont tirés, il ne semble pas avoir dormi depuis quelques temps déjà. Il referme la porte et s'avance dans la pièce.

-          Tu vas bien ? Me demande-t-il.

Repensant aux paroles négatives de Derek sur le fait que peu importe l'attachement que mes proches ont pour moi, ils me tueront, je rétorque :

-          On ne peut difficilement faire mieux.

Mon ton tranchant le dissuade de répliquer. Il se contente de déglutir, grimacer et s'approcher de moi. Il s'installe sur mon lit, et semble hésiter à trop s'approcher de moi.
Comme si j'étais devenu un étranger.

-          Je ne vais pas y aller par quatre chemins, annonce Banner sans me regarder. Tes parents m'envoient pour réquisitionner ta clé.

Prévisible. Derek m'avait prévenu, il avait visiblement anticipé les mouvements de l'Ordre. Mais je ne suis pas censé avoir rencontré l'homme aux yeux d'émeraude, et encore moins avoir appris avec lui des tours de passe-passe spécialement enseignés pour cette occasion.

Je dois feindre la surprise, l'indignation. Comme si je n'avais aucune idée de ce qui m'attend, alors qu'il en est tout autre. Derek m'a bien mis en garde, la Confrérie est plus puissante que nous et il ne sert à rien de nous voiler la face.

Notre avance, c'est leur ignorance.

Je lève mon regard foudroyant sur son visage, ostensiblement tourné sur le côté.

-          Alors on en est là ? Je crache.

Le silence de mon professeur, celui qui m'a presque élevé quand mes parents manquaient de temps, est plus équivoque que nécessaire.

J'enchaîne en laissant tomber ma capuche sur mes épaules :

-          La confiance que vous m'accordez s'est donc effritée en si peu de temps !?

Ironique de ma part, étant donné que je viens régulièrement rendre visite au prisonnier le plus dangereux de l'Etoile.

-          Tim...

Cela fait si longtemps que je n'ai pas entendu mon prénom à voix haute que j'ai presque un choc. Depuis combien de temps n'ai-je pas été en contact avec l'extérieur ?

Bien sûr il y a Derek, mais lui croit visiblement que je m'appelle « petit »... Bien qu'il connaisse forcément mon nom, je ne sais d'ailleurs pas comment il est arrivé si vite à ses conclusions.

Tim. Est-ce toujours mon nom ? Suis-je toujours le Tim que je connais, celui avec qui j'ai grandis, ou bien l'ai-je abandonné dans la Cathédrale et suis-je maintenant quelqu'un d'autre ?

-          Nous n'avons pas le choix, explique Banner. Je ne le ferai pas si ce n'était pas pour notre nécessaire et pour notre sécurité à tous.

-          Donc le fait que je sois un Enfant de l'Aube me change totalement à vos yeux ? Je ne suis plus Tim, celui que vous avez presque élevé, celui que vous avez emmené dans les jardins pour lui apprendre la signification des étoiles ?

C'est imperceptible, mais je sens autour de moi les objets trembler. Ils tanguent, et du coin de l'œil je repère mon armoire vaciller, prête à tomber. Derek m'a prévenu, les émotions des jeunes Enfants de l'Aube sont transmises par leurs pouvoirs, et de ce fait incontrôlable.

Si je ne les maîtrise pas, je donnerai raison à la Confrérie.

-          Bien sûr que si Tim, me répond Banner en levant ses yeux sombres sur les miens. Mais je suis aussi professeur de Sécurité et de Défense. Je sais bien mieux que toi ce qu'il va t'arriver, et je n'ai pas le choix que de protéger le Nouvel Etat de... Ton instabilité.

-          Alors vous préférez privilégier ces gens qui vous sont inconnus plutôt que moi.

-          Essaye de me comprendre Tim.

Je serre les dents, et foudroie mon professeur du regard. Quelques secondes passent en silence, durant lesquelles l'on entend simplement nos souffles.

Et puis, je glisse ma main dans la poche de mon pantalon, et en saisit mon ruban noir, transformé en fausse clé.

Je l'observe une seconde, en priant pour que le sortilège fonctionne tant que j'en aurais besoin.

D'un geste résigné, je tends la clé en direction de Banner. Celui-ci l'observe une seconde.

Et pendant cet instant de flottement, je me demande s'il a compris.

L'estime que j'ai pour lui a beau faillir, je le connais toujours aussi bien. C'est un homme brillant, qui a tout étudié avant d'obtenir son poste haut placé.

Va-t-il anticiper mes actions ? Va-t-il comprendre que j'ai usé d'un sortilège pour le duper ?

Banner sait que je n'aurais pas pu apprendre un sortilège seul. Je suis comme un nouveau-né, inculte et incontrôlable. Et il le sait.

Peut-il imaginer que je suis allé chercher l'aide du seul autre Enfant de l'Aube présent entre ces murs ? Ou bien a-t-il encore assez confiance en moi pour ne pas y penser ?
Banner finit par saisir la clé, d'un geste hésitant.

-          Je suis désolé que tu aies à subir ça, finit-il par me dire en m'observant.

Je lis dans ses yeux sa sincérité. Et c'est peut-être affreux, mais j'en suis rassuré, car je comprends qu'il a assez confiance en moi pour ne pas me soupçonner de le duper.

Banner est intelligent, mais il est de ceux qui s'en servent avec gentillesse et bienveillance. Jamais il ne manipulerait autrui via sa réflexion.

Contrairement à Derek, si je l'ai bien analysé.

Je ne réponds pas à ses paroles, et me contente de laisser mon regard vide flotter dans le vague.

Dans une tentative d'apaisement, Banner pose sa main sur mon épaule. Je ne le rejette pas, conscient que la confiance qu'il m'accorde est ma clé de sortie.

***


Plus tard dans l'après-midi, je pose les pieds hors de ma chambre. Mais sous l'apparence d'un garde, comme me l'a enseigné Derek.

Le plan était clair. Sortir de ma chambre sous l'apparence d'un garde, patrouiller de la quatrième branche à la deuxième qui est celle des cuisines, puis prendre l'apparence d'un cuistot.

J'ai passé tant de temps à m'exercer de l'autre côté des barreaux que maintenant, je m'en sens capable.

L'armure pèse lourd sur mes épaules, et lorsque je traverse les couloirs sous l'apparence d'un garde lambda je dois faire attention à ne pas tomber. Je ne suis pas spécialement maladroit mais je peux facilement m'emmêler les pinceaux si je me perds dans mes pensées.

Je croise certains membres de l' Ordre pendant ma promenade, et il m'est étrange de constater qu'aucun ne me salue, comme j'en ai l'habitude.

Je me plante contre un mur soudain, lance tendue, lorsque je croise un petit groupe de ma classe composé d'Abigaël, Enora, Guillaume et d'autres.

Mimant mon travail de garde, je garde les yeux rivés droit devant moi et tend l'oreille afin d'entendre leur conversation.

-          On a quoi maintenant ? Demande l'un.

-          Anatomie avec Austère ! S'exclame Guillaume.

-          Cela fait longtemps qu'on ne l'a pas vu lui, sourit Abigaël. La dernière fois que je l'ai vu c'était quand...

Elle s'interrompt, et je semble intercepter ses pensées. La dernière fois qu'elle l'a vu, ce devait être avec moi.

-          C'était ? S'enquit Enora, curieuse.

Abigaël semble pensive, alors elle répond d'un geste évasif :

-          C'était avec Tim. Il s'était caché dans le placard pour ne pas aller en cours.

Je distingue clairement la plupart des élèves du groupe lever les yeux au ciel, mais je reste de marbre.

-          Ahah, lui. Je ne l'ai jamais aimé, dit Quentin.

-          Carrément, renchérit Dana. Avec ses airs sérieux de celui qui sait tout et ses paroles condescendantes... On avait toujours l'impression d'être inférieur à lui. 

-          Peut-être, répond Maëlie. Mais je pense qu'il pouvait se le permettre vu son rang... Et puis, vous n'avez jamais regardé ses yeux ?

Je m'empêche de sourire. Que l'on me critique ne m'atteint guère. J'ai l'habitude, et ce depuis ma naissance. Mais que l'on complimente mes yeux ? C'était inattendu. Comme quoi les gens les moins appréciés sont peut-être les plus jalousés. 

A l'époque, Abigaël ne se serait pas retenue de signifier clairement que je lui appartenais à Maëlie. Mais aujourd'hui, elle se contente de se mordre la lèvre d'un air gêné.

-          Beaux yeux ou non, le bellâtre se retrouvera bientôt la corde au cou, rétorque Guillaume.

-          N'empêche, qui aurait cru que le prochain Enfant de l'Aube serait lui ?

-          Quand on y réfléchit, ce n'est pas si surprenant, répond Enora. Il a toujours été méchant.

-          Non, tente de protester Abigaël. Il n'a pas de mauvais fond... Enfin, il n'en avait pas. Seulement, il aimait bien provoquer quand il en avait l'occasion.

-          Peu importe, renchérit Quentin. Il ne sera bientôt plus qu'un souvenir.

Je frémis intérieurement. Leurs critiques ne me font ni chaud ni froid, même le peu de défense que Abigaël m'accorde me touche à peine.

Ce qui m'attend en revanche, c'est la désinvolture avec laquelle ils parlent de ma mort.

Peu importe qu'ils m'aiment ou non, nous parlons d'une vie. Ce n'est pas n'importe quoi, si ?

Etais-je du même bord avant ?

Parlais-je du sort des Enfants de l'Aube de la même manière, comme s'ils étaient tous de la vermine à abattre ?

Mais dans ce cas... Qui sont les monstres ?

Les Enfants de l'Aube... Ou bien ceux qui les pourchassent ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro