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Rodolphe (Chapitre 86)

Rodolphe avait rarement assisté à une réunion des enfants d'Astra plus spéciale que celle de ce soir.

Il savait que des dizaines de jeunes patrouillaient dans les rues le plus discrètement possible, veillant à ce que personne de suspect et surtout pas des soldats n'approche de la salle où Rodolphe et Sibylle se tenaient à l'heure actuelle.

La première chose que l'on avait dit au jeune homme lorsqu'il avait franchi le seuil de la pièce (une adolescente les avait conduit ici après les avoir trouvé dans une rue proche de l'endroit où ils avaient fui les toits, visiblement cela aussi était prévu) avait été de lui fournir un plan des bâtiments au cas où des gardes feraient brusquement irruption.

De quoi mettre tout de suite dans l'ambiance...

Et la petite foule assemblée ne les regardait pas de la même façon que d'habitude. Il n'y avait pas la franche camaraderie présente des autres jours, les enfants d'Astra étant simplement heureux de se retrouver entre eux et de discuter dans leur langue...

Non, la tension présente dans l'atmosphère se distinguait sur tous les visages, de même que personne n'osait parler fort en leur présence mais les chuchotements parvenaient jusqu'aux oreilles du jeune homme, désagréables.

— On dit qu'ils sont mutants...

— Des monstres. Des fauves de deux mètres...

— Ça n'est pas possible...

— Mais les écrans de recherche le disent...

Rodolphe sentait que si la réunion se poursuivait dans une telle atmosphère, il n'allait jamais réussi à se contenir et risquait bien de se transformer effectivement.

Ce qu'il ne désirait pas le moins du monde, ayant rarement eu aussi peur d'être rejeté alors même qu'il n'avait plus d'autre but devant lui que le plan...

— Sibylle, qu'est-ce qu'on fait ?

Sa sœur esquissa un léger sourire, l'impressionnant toujours par son don pour apparaître à son avantage en public alors même qu'elle souffrait toujours affreusement, l'appareil de sa gorge cachée sous un léger foulard coloré.

— On va se calmer déjà. Normalement ils ne devraient pas nous manger, Rodolphe... Il n'est que huit heures, tout le monde n'est pas encore là, mais on prendra la parole dans quelques minutes. Je suppose que c'est ce qu'ont prévu les organisateurs...

Elle avait même rit sur quelques mots, comme si elle savait que de toute façon elle était forcément plus à l'aise que lui dans une telle situation. Seul le léger tic de nervosité qui agitait sa joue gauche laissait deviner qu'elle n'était pas aussi tranquille qu'elle voulait le faire croire.

Répondant au salut de deux adolescents de seize ans peut-être, Rodolphe entraîna un peu à l'écart sa sœur pour pouvoir continuer un peu la discussion et tâcher de se détendre.

— Mmm... On va dire que je te laisse t'exprimer pour nous deux, ça te va ?

Mais Sibylle tourna la tête vivement vers lui pour plonger ses yeux gris-verts dans les siens.

— Je suis désolée pour toi mais je crains que tu ne t'en sortes pas si bien ce soir Rodolphe. Il va falloir absolument qu'on arrive à les convaincre que nous sommes... Disons presque normaux et aptes à diriger.

— Au pire que feraient-ils ? S'ils ne m'obéissaient plus ce ne serait pas non plus si terrible... Le plan pourrait se poursuivre.

Le jeune homme avait besoin d'entendre la réponse de sa sœur. D'autant que malgré lui, malgré sa colère et sa haine, ses résolutions qui ne dataient même pas de quelques minutes, le visage d'Aileen reparaissait devant ses yeux accompagné des mots qu'il lui avait dit. "Un monde nous sépare".

Une partie de lui avait toujours envie d'apprendre que ce n'était pas le cas... Et il aurait rêvé d'être totalement déchargé de ce rôle d'Empereur qui pesait lourd sur ses épaules depuis toujours. Mais Sibylle se chargea bien vite de mettre fin à ses illusions.

— Arrête de dire des choses pareilles Rodolphe. Si nous perdons notre statut c'est toute la révolution qui s'écroule. Il faut des chefs d'accord ? En l'occurrence c'est nous. Je ne te laisserais pas ruiner ma revanche, grand frère adoré.

Elle avait dit cela avec un sourire amusé mais derrière son ton de plaisanterie, le jeune homme devina qu'elle était très sérieuse. Que pouvait-il répliquer à cela ? Au fond, il savait parfaitement que c'était la vérité.

Mais une voix rompit alors le silence qui s'était installé sur la petite foule et Rodolphe releva vivement les yeux vers la petite estrade montée en bout de salle comme pour toutes les réunions des enfants d'Astra. Une fille de vingt ans peut-être, il était toujours difficile de donner un âge exact, s'adressait visiblement directement à eux d'une voix forte et tous les regards s'étaient tournés dans leur direction.

Rodolphe sentit dans son dos quelques gouttes de sueur couler tandis qu'il écoutait, la gorge sèche.

— Je crois que tout le monde connaît le sujet de cette réunion. Les avis de recherche au sujet de notre empereur et de sa sœur mentionnent une possible particularité dont jusqu'ici personne n'imaginait seulement la possibilité. Votre majesté, Altesse, est-ce vrai que vous souffrez d'une... mutation ?

Oh, ce mot maudit ! Sa sœur, plus réactive que lui toujours face à des questions si frontales, commença à se frayer un chemin en silence dans la petite foule jusqu'à rejoindre l'organisatrice qui avait parlé de l'estrade. Rodolphe la suivit en tentant d'afficher un calme neutre, opposé à la tempête de sentiments qui sévissait en lui.

Saedor lui-même n'avait-il pas désiré que ce secret-là reste toujours caché ? Mais il était trop tard pour revenir en arrière et réparer leurs éventuelles erreurs comme l'envoi de Sibylle comme ambassadrice, ce qui l'avait conduite à se faire capturer.

Pour l'heure, sa sœur s'avançait devant lui sur l'estrade et commençait à prendre la parole, s'adressant à toute personne présente et non simplement à l'organisatrice.

— C'est vrai. Mon frère et moi-même sommes porteur du gène GZ-12. Un gène mutant qui nous permet de nous métamorphoser régulièrement en une forme animale ressemblant à un loup sans en être tout à fait un.

Plusieurs cris de surprise ou de dégoût fusèrent de l'assistance mais Sibylle leva les mains en l'air, réclamant le silence, et son foulard glissa légèrement, révélant l'éclat argenté du boîtier à son cou que Rodolphe fut seul à remarquer. Il ne put qu'une fois de plus admirer sa sœur de supporter la douleur en la cachant si bien. Mais elle reprenait déjà la parole pour les défendre.

— Selon les critères communs... Nous sommes des monstres. Notre mère était atteinte de la même malédiction, à cause de radiation auxquelles elle avait été exposée. Je sais que nous pouvons effrayer, dégoûter et bien d'autres choses encore... Mais je vous le demande à vous. Est-ce qu'un jour, un seul, quelqu'un s'est senti en danger à nos côtés ? Cette mutation qui nous affecte est un handicap... mais une chance aussi. Elle nous rend plus fort. Et ce qui rend plus fort l'empereur ne rend-il pas plus fort la nation ? C'est à vous de choisir si vous voulez encore de nous comme dirigeants... Choisissez en tout état de conscience, en vous demandant quelle est la définition exacte d'un monstre. Nous vous sommes dévoués comme vous l'êtes à nous-même. Il y a quelques heures à peine votre mobilisation a permis de nous sauver la vie... Les monstres sont-ils les assassins de nos frères ou nous-mêmes, que VOUS avez choisis de sauver ? Nous sommes des enfants d'Astra...

Et Rodolphe sentit quelque chose changer sur tous les visages, s'adoucir devant cette évidence et devant les paroles qu'elle n'allait pas tarder à dire et que tout le monde connaissaient.

Le discours de Saedor le jour de l'ouverture des souterrains et de l'ordre strict à tous les enfants de les rejoindre et à aucun adulte de les en empêcher. Sibylle ferma les yeux avant de terminer gravement, répétant les mots même de leur oncle gravés dans toutes les mémoires au fer rouge indélébile :

— ... « Ils sont les enfants d'Astra. Tous ont droit à la protection de la nation au même titre. Qu'ils soient des bébés de deux mois, des adolescents de dix-neuf ans, des infirmes, des malades a priori inutiles, des handicapés... Tous les enfants d'Astra seront sauvés si Dieu le veut, parce que nous les aimons au même titre. Même si certains ne serviront jamais le plan 439. D'autres le feront, pour eux, derrière l'empereur à venir...! Sacrifiez-vous pour les enfants de demain, pour ceux d'Astra, sans choix aucun... »

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