Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Rodolphe (Chapitre 5)

Rodolphe se pencha pour regarder par la fenêtre de l'appartement. Ils étaient dans une tour d'apparence neuve, peu haute, et le vieil homme avait dit :

— L'une de vos fichues bombes qu'a mis tout ça par terre avant ! L'a fallu reconstruire en quatrième vitesse pour nous reloger et c'est ni beau ni solide mais ça nous fait un toit... C'est déjà bien pas vrai ?

Rodolphe avait acquiescé. À ce souvenir, il se redressa, se décala de la fenêtre et revint dans le salon. L'homme arrivait déjà avec deux tasses d'un liquide fumant et ils s'assirent dans deux fauteuils.

Quelque chose qui intriguait le garçon lui fit demander au bout d'un instant, tandis qu'il posait ses mains autour de la tasse brûlante sans en ressentir la chaleur :

— Pourquoi parlez-vous ma langue ?

L'autre lui jeta un regard de biais, gêné soudain, et le silence se fit. Rodolphe en profita pour observer ce qui l'entourait. Une grande pièce carrée, un distributeur de nourritures dans l'un des murs derrière un bar qui délimitait la cuisine de la pièce principale, et une porte qui menait à deux chambres et une salle de bain.

Vétuste, mais ça n'était pas important. Les meubles étaient neufs eux, confortables, même s'il y en avait peu, et ce qui tentait le plus Rodolphe pour le moment était l'instant où il pourrait enfin se pelotonner sur une couchette et dormir tout son saoul...

Voyant que l'homme ne répondait toujours pas, Rodolphe demanda de nouveau :

— Pourquoi m'avoir adopté ?

Adopté ! Un mot qui le faisait rire et grincer des dents. Mais il ne fallait pas le montrer, surtout pas... la réponse du vieux le surprit pourtant.

— Parce que personne d'autre ne se serait mis sur le dos un gamin pareil. Tu respires la révolte petit...

— Ne m'appelez pas comme ça ! Et c'est faux...

Il était pourtant malgré lui sur la défensive. L'autre sourit de toutes ses dents avant de continuer.

— Peu importe ce que tu veux, ça m'est égal. Et tutoies-moi. Je m'appelle Lint. Quant à ton adoption... J'avais un fils et une femme il a quelques années de cela. Elle est partie avec le gamin après une violente dispute... il doit bien avoir ton âge maintenant. Je me suis laissé rattraper par le temps tu vois... je n'ai pas fait de soins, je me suis laissé dépérir... et j'ai l'air d'un vieux maintenant. Mon visage dans le miroir me rappelle chaque matin mes regrets. Je ne sais pas ce qui m'a pris quand je t'ai vu... Un coup de tête je crois.

Rodolphe ne répondit pas tout de suite. Quelque chose dans le ton et les manières de Lint lui plut tout à coup. Mais il se garda de le montrer et se contenta de demander :

— Qu'allez-vous faire de moi ?

— Je sais qu'à Astra il n'y a plus de lycées depuis des siècles. Votre système éducatif est totalement différent... Mais dans le notre, la scolarité dure cinq ans. Et d'après les rapports que j'ai reçu, tu vas devoir en faire minimum 3. En tâchant de rattraper ton retard...

Rodolphe se releva de nouveau de son siège, croisa les bras sur sa poitrine, et son tee-shirt en lambeaux révéla soudain sur sa nuque et le haut de ses bras le tatouage. L'homme s'y attarda un instant, tandis que le jeune garçon reculait précipitamment avant de demander d'un ton bourru :

— Où est ma chambre ?

— La deuxième au fond.

Rodolphe n'attendit pas plus pour déjà commencer à s'éloigner mais Lint le retint et tendit le bras vers la table en complétant :

— Si tu veux pouvoir circuler...

Rodolphe contempla quelques secondes l'implantateur, finit par s'en saisir d'un mouvement brusque, tourna le poignet et en un instant il s'était entaillé la chair et mis la puce électronique. Quelques gouttes de sang perlèrent de son bras tandis qu'il lâchait d'un ton neutre :

— C'est fait. Rien d'autre ?

Lint lui tendit en silence un mince écran-bracelet que le jeune homme attrapa rapidement avant de rejoindre sa chambre.

Le vieux resta seul dans la pièce principale, triste soudain, songeant à ce coup de tête qui lui avait fait prendre ce jeune homme sous son aile. Peut-être qu'il allait lui briser le cœur comme son fils... Ne jamais l'aimer, partir...

Il refusa cette éventualité, secoua la tête, avant de se lever d'un pas pesant à son tour pour gagner sa propre chambre.

De son côté, Rodolphe s'était enfermé dans la sienne et était tombé à même le sol. Il inspirait, expirait, ses yeux le piquaient de larmes contenues.

Il ne savait même pas ce qui le mettait dans cet état. Toute cette situation probablement... Il revoyait le jour où son oncle les avait fait venir, lui et sa sœur.

« Vous êtes les éléments principaux de mon plan. Ne l'oubliez pas. Tu te souviens de tout ce que tu as à faire Sibylle ? Oui, mon oncle. Et toi Rodolphe ? »

Le jeune homme ferma les yeux. Il repensa à ce qu'il avait répondu. Il se revit, et les mêmes tourments qu'alors s'emparèrent de lui.

« Je peux tout faire. Tout. Mais pas votre dernière mesure... »

« Pourquoi cela ? Tu y arriveras au contraire, c'est notre seule chance. Approche la princesse d'AM.Erica par n'importe quel moyen, devient son plus proche ami, celui sur lequel elle comptera plus que tout... Et trahis-la le moment venu. Il n'y a... Il n'y a pas d'autre choix. »

Rodolphe rouvrit les yeux. Il était agité de convulsions, et il sentait une nouvelle fois son corps lui échapper.

Il grinça des dents, crachant pour lui même :

— Maudites mutations, maudites...

Il ne put finir. Ses muscles se modifièrent, ses sens s'aiguisèrent un bref instant, avant qu'il ne reprenne le contrôle.

La voix de Lint résonna alors derrière la porte :

— Ça va gamin ?

— Allez-vous-en ! Ça va très bien !

Rodolphe se mordit alors violemment les joues. Ce n'était pas ainsi qu'il allait s'intégrer.

Il reprit donc :

— Pardon. Désolé Lint. Oui, ça va.

Mais le vieux répliqua :

— Pas de ça avec moi gamin. Dis ce que tu penses, rien d'autre...

Résister devenait plus difficile. Tout son corps lui échappait. Alors Rodolphe se contenta de lâcher :

— Alors va-t-en Lint.

Et il tomba sur le sol dans un bruit mat. Il releva des yeux qui avaient changé de couleur, mordorés maintenant, et inspecta un instant des yeux ce qui l'entourait. Sa chambre était jolie. Les murs blancs et verts, la couchettes spacieuse et réglable, les murs occupés par des casiers de rangements et un panneau numérique de décors. Il était réglé pour l'heure sur une vue d'Astra.

D'Astra, avant les destructions. D'Astra, avant que le prince héritier qu'il était ne soit obligé de se cacher...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro