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Liam (Chapitre 65)

Le rapide filait à une vitesse supersonique sur les fins rails d'acier et Liam, assis dans son wagon, se servit tranquillement un verre d'alcool avant de porter la boisson à ses lèvres et de relever les yeux vers Tilgrat qui venait d'entrer.

— Alors ? Une fois que vous lui avez arraché son masque, quel était son visage ?

Le commandant fit une grimace de dégoût avant de répondre.

— Un homme de quarante ans, cheveux blancs, fort physiquement. Un vulgaire petit chef de mercenaires, Alain Radif, qui a réussi à prendre leur tête en assassinant tous les autres prétendants au poste.

Liam avala une gorgée de liquide avant de reposer son verre sur la table à côté de lui. Le train était si confortable que même à cette vitesse on n'avait pas la sensation du mouvement.

— Cela se passe toujours ainsi à Derbos. Il faut à tout prix les empêcher de se réorganiser...

Eléonore, restée jusque là silencieuse sur sa chaise longue, revêtue d'une de ses combinaisons noires moulantes, rétorqua :

— Je maintiens que c'est une mauvaise idée de nous précipiter comme ça dans la partie de la planète qu'ils pensent contrôler.

Liam et Tilgrat étaient d'accord sur ce point-là et le commandant répondit à la jeune femme d'une voix chargée de respect :

— Le train est bondé de soldats. Vous ne risquez rien.

Eléonore le fusilla des yeux avant de se relever de sa chaise et de faire quelques pas dans la pièce.

— Je n'ai peur de rien. Ce n'est pas pour notre sécurité que je m'inquiète mais pour notre avenir ici.

Elle se retourna ensuite vers Tilgrat et demanda :

— Quel est l'avis de la population sur nous ?

Le commandant répondit avec franchise tandis que Liam suivait la conversation avec un intérêt marqué.

— Ils ont une peur bleue d'Aileen qu'ils voient comme l'héritière de ceux qui ont dirigé les massacres de l'Assa. Ils pensent que c'est grâce à vous, son altesse Liam et la présence des mercenaires qu'ils sont encore en vie...

Un sourire éclaira les traits du prince qui laissa même échapper un rire amusé.

— Ooh ? Je serais presque populaire ? Les eriquiens me détestaient pourtant... Tilgrat, envoie des hommes devant nous. Débrouille-toi pour propager la rumeur que nous arrivons avec la volonté de reconstruire les ruines et de mettre en place des politiques d'aide sociale.

Eléonore haussa un sourcil plus haut que l'autre et dévisagea son amant d'un regard nettement intrigué.

— Depuis quand te soucies-tu des conditions de vie de ces moins-que-rien ?

— Depuis que je veux tenir la planète et que je projette de me débarrasser de notre ami le masque, chérie. Ça te va ? Ce n'est pas toi qui voulait une couronne ?

Un sourire vint alors étirer ses lèvres à elle aussi et elle hocha la tête. Tilgrat s'inclina pour sa part sérieusement, claqua des talons puis répondit avant de se retourner pour quitter le compartiment et rejoindre les autres soldats :

— Vos ordres seront exécutés à la lettre, votre altesse.

— J'espère bien.

Le jeune homme regarda la porte se claquer sans manifester la moindre émotion. Il resta quelques secondes immobiles, pensif, songeant au pari risqué que représentait ce déplacement sans accord au préalable d'Aileen bien sûr, il eut détesté lui demander une permission, avant de se décider à vider d'un trait ce qui restait de son verre.

Il le reposa ensuite sur la table près de lui et se tourna vers Eléonore qui s'était rassise et le regardait.

— Tu as fait des examens ? Je me fiche du gamin mais je préférerai que tu restes un minimum en bonne santé.

Elle ne parut pas attacher d'importance à son ton sec, froid, et elle se contenta de hausser les épaules avant de répondre :

— J'attends un garçon. La naissance est prévue dans six mois environ et à priori il ne devrait pas y avoir de complication. Rassuré ?

Elle avait laissé échapper une grimace ironique sur sa dernière question à laquelle Liam ne prit même pas le temps de répondre.

Il resta un instant silencieux avant de lâcher :

— Le parrain sera mon frère, Edward. Tel que je le connais, il devrait adorer ça...

Eléonore ne chercha même pas à discuter. Il savait qu'elle connaissait parfaitement l'amitié et l'estime qu'il portait à son jumeau, deux sentiments qu'il n'éprouvait pour personne d'autre avec une telle ampleur.

La mère de son fils savait lui plaire, le rendre attentif à son sort, et il aurait vengé sa mort si on la lui avait assassinée. L'aimait-il ? Certainement pas comme dans les grands romans d'amour ou comme sa sœur Aileen devait se figurer ce sentiment.

Mais il attachait tout de même une certaine importance à Eléonore qu'il cachait derrière sa froideur et ses persifflages. Il aurait détesté montrer ce qu'il éprouvait pour elle ou simplement donner l'impression de l'aimer réellement... Liam préférait être craint, redouté, et il gardait de son enfance une envie de ne s'attacher à personne parce que la seule amitié qu'il eut réellement désiré et qu'il n'avait pas eu l'impression d'avoir, c'était celle de son père, Orys.

Mais cela, il n'en avait jamais eu conscience.

Eléonore demanda alors en posant une main sur son ventre d'un geste devenu instinctif ces derniers temps :

— Et pour le prénom ? Il y en a un qui te tente ?

Liam sortit de ses songeries sombres pour lui jeter un coup d'œil agacé avant d'attraper de nouveau son verre dans l'optique de le remplir de nouveau.

— Ça m'est égal ça El'. Tu te débrouilles.

— Très bien. Il s'appellera Ivan...

Il songea en la regardant qu'elle tenait visiblement au prénom et que son refus d'en choisir un lui allait très bien. Un début de curiosité le traversa et après avoir jeté un coup d'œil au paysage qui défilait à toute allure derrière la vitre il se retourna vers elle pour demander :

— Pourquoi ce prénom ?

— Mon frère s'appelait comme ça.

— Tu avais un frère toi ?

Elle baissa la tête, avant de répondre enfin :

— Il est mort dans un bombardement, j'avais douze ans lui quatorze. N'aies pas pitié de moi ! Je m'en suis parfaitement remise...

Pour une fois Liam ne releva pas. Il sentit instinctivement qu'il venait de découvrir par hasard un détail sensible chez la jeune femme... Ne la connaissait-il pas depuis plus de quatre ans maintenant ? Et avant ce jour il avait tout ignoré de l'existence de ce frère... Il laissa passer un instant pour lui permettre de reprendre ses esprits puis demanda :

— Où se trouvait-il au moment de l'accident ?

— Dans une ambulance de volontaires pour aller secourir les blessés. J'en ai voulu à tout le monde après ça et... je me suis dit que Dieu ne récompensait pas la bonté.

Un détail qui avait toujours amusé Liam... Eléonore venait d'une famille extrêmement chrétienne. Mais aujourd'hui ce détail ne le faisait pas rire. Il demanda sans sourire :

— Et toi tu t'es jurée de n'être gentille pour personne, c'est bien ça ?

Elle sembla alors se reprendre mais son silence était en soi un aveu. Tout en lui décochant un regard noir, elle lâcha :

— Ne parlons plus de mon frère, je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris.

Elle fit une pause puis termina après un coup d'œil à la fenêtre :

— De toute façon on est arrivé.

Liam se leva immédiatement pour venir se positionner devant la vitre. C'était vrai... Il ne s'était même pas rendu compte que le train s'était immobilisé.

De l'autre côté de la baie vitrée, il pouvait voir et deviner une foule grondante qui brandissait le poing, sans pourtant oser crier, retenue encore par la peur mais poussée par la haine dans la rue...

Il ne manquait qu'une toute petite étincelle pour faire exploser la poudrière. Ou l'action de la promesse miraculeuse de ces aides sociales...

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