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Chapitre 6 - Larmes

   Je hoquetai de surprise et me redressai, les yeux écarquillés.

« Mentir ?

— Tu mens comme tu respires. Tu crois que je l'ai pas remarqué ? »

Gwen s'accroupit devant moi, les bras croisés sur les genoux.

À quoi faisait-il allusion ?

J'allais devoir être maligne :

« La seule chose sur laquelle j'ai menti, c'est à propos du Nelonisme... je n'y connais rien, mais ton oncle avait l'air si heureux que je n'ai pas osé lui dire que je ne pourrais pas les bénir... »

Je baissai les yeux, comme si je me repentais.

« Ouais, et pour la nuit que tu as passé, mais en fait tu n'as pas de notion du temps ?

— Je suis fatiguée et perturbée par les récents événements, murmurai-je en relevant la tête. Mon père est mort sous mes yeux. J'ai retrouvé les cadavres mutilés de personnes que je connaissais. Je suis épuisée, d'accord ? »

J'avais terminé par un ton plus ferme. Ce n'était pas mon genre, mais ses questions m'angoissaient et j'étais réellement éreintée par ces derniers jours.

« C'est pas un mensonge aussi, plutôt ? »

Mes yeux brillèrent. La mort de mon père, un mensonge ? Pourquoi personne ne me croyait jamais ? Pourquoi personne ne m'écoutait ? Pourquoi étais-je toujours la petite menteuse, incapable et stupide aux yeux des autres ?

« Eh, pleure pas... »

En sanglots, je soufflai :

« Je suis crevée, d'accord ? J'ai vu des meurtres sous mes yeux ! Des gens que je connaissais, parfois que j'aimais ! Mon village a été dévasté par cette pirate ! Mon père est mort devant moi ! Il m'a sauvé la vie ! Il est mort par ma faute, car je n'ai pas été capable de parler avec un villageois, et j'ai ça dans la tête depuis des jours ! J'ai passé une traversée affreuse ! J'étais perdue, je ne savais pas où j'allais, j'avais faim, soif, je n'ai pas pu dormir à cause du froid ! Là, je monte sur le navire car TU m'as forcée à monter, et tu me harcèles de questions ! hurlai-je. Et en plus, tu ne me crois même pas ! Tu crois que ça m'amuserait, d'inventer que mon père est mort, hein ? soupirai-je. Tu crois que ça me fait plaisir d'en parler alors que c'est tout frais ? Je crois que je n'arrive même pas encore à réaliser qu'il est mort et que je ne le reverrai plus jamais ! »

J'avais déblatéré tous ces mots à grande vitesse, entrecoupés de sanglots, de reniflements et de soupirs. Je toussai, sans pouvoir cesser de pleurer.

« Eh... je suis désolé, je pensais pas... »

Il s'approcha et posa une main hésitante sur mon épaule. Je tournai la tête. Comme si j'avais envie que ce satané gamin me réconforte !

« Pleure pas, je suis désolé... je me suis trompé sur ton compte, je suis désolé... »

Les joues trempées, j'essuyai mon visage brûlant avec mes bras pleins de sang.

« Tiens, un chiffon, tenta-t-il en me tendant un tissu blanc. »

Je me tournai et me mouchai.

« Je voulais pas te faire pleurer, je suis désolé, répéta-t-il. Je... je vais te chercher de l'eau et des trucs à manger. »

Il se précipita à l'extérieur. Quel imbécile, ce garçon...

Néanmoins, pleurer et vider tout ce qui me pesait sur la poitrine m'avait fait du bien. Je n'étais pas du genre à m'exprimer et à me lâcher, mais que c'était agréable de sentir tout un pan d'anxiété se libérer de nos épaules et de notre cœur.

Cet état d'angoisse et de crise m'avait cependant épuisée. Un vrai coup de fatigue dans la poitrine. Je me couchai, la tête prise entre deux étaux. Je toussai à nouveau, ma gorge était en train de s'irriter. Tout en reniflant, je fermai les yeux, serrant le chiffon entre mes doigts.


Je me réveillai dans les ténèbres. Je regardai autour de moi. Je ne distinguais rien. Mon cœur battait vite. Je tâtai autour de moi. Ce n'était pas mon lit. Mon lit n'était pas à même le sol. Oh, une gourde... et des biscuits.

Ah oui, c'était vrai. Je me trouvais à bord du Redoutable. Je poussai sur mes bras, sentant que j'avais déjà repris des forces. Je baillai longuement en massant ma nuque. Je me sentais tout de même toujours fatiguée. En même temps, au vu de ces derniers jours, c'était compréhensible.

Je m'efforçai de manger tout ce que Gwen avait apporté sur une assiette, puis je bus plusieurs grandes gorgées d'eau. C'était quand on manquait de quelque chose que l'on appréciait la valeur en la retrouvant. Et cette eau, comme je l'aimais. Ça m'avait manqué.

J'inspirai un moment et je me recouchai. Je sombrai tout aussi vite que la première fois.


« Tu penses qu'elle est réveillée ?

— On n'a qu'à ouvrir, pff...

— C'est une fille, elle n'est peut-être pas habillée ! On ne peut pas entrer comme ça, Gwen, enfin ! »

Je fronçai les sourcils, la couverture remontée jusqu'au menton. S'ils voulaient me réveiller, oui, ils avaient réussi. Je m'installai sur le matelas et murmurai :

« Vous pouvez entrer...

— Tu vois ! tonna le jeune homme.

— Ça aurait pu ne pas être le cas ! gronda Thierry. »

La porte s'ouvrit sur mes deux sauveurs.

« Tu as passé une bonne nuit ? sourit l'adulte.

— Oui, merci beaucoup. Je me sens beaucoup plus reposée. »

Et c'était vrai. Mon corps semblait revigoré. Je me sentais beaucoup plus apaisée et sereine à l'idée de commencer la journée. Mes membres étaient toujours un peu crispés avec quelques courbatures, mais beaucoup plus détendus.

« Bon, tant mieux, s'esclaffa Thierry. Tu aurais peut-être besoin de te laver ? On a vérifié, et on a suffisamment d'eau pour tenir jusqu'à Isda. On pourrait également te prêter des vêtements propres.

— Oh... oui, s'il vous plaît...

— Ramène-lui une bassine, demanda-t-il à son neveu. »

L'homme se tourna ensuite vers moi en jouant avec sa barbiche :

« Il a pas bon caractère, mais lui en veux pas trop, d'accord ? On bossait avec son père jusque-là, et il s'est fait choper par une de ces saloperies de sirènes ! »

Lui aussi, il avait perdu son père ? Ma poitrine se serra.

« Mon frère a beaucoup souffert. Elle lui a déchiré les entrailles, la saloperie... »

Son œil se teinta de noir. Ses mots étaient terrifiants. Dire que j'étais amie avec Corail depuis deux mois...

« On n'a même pas pu l'avoir... grogna-t-il dans sa barbe. »

Je ne répondis que par un sourire crispé et désolé.

« C'est récent, ça fait un an, à peine. Gwen n'aime pas trop en parler, donc...

— Qu'est-ce que tu racontes, encore ? grogna l'intéressé en arrivant, armé d'une bassine en bois.

— Rien, rien. Allez, file lui des vêtements, à la pauvre petite. Pas de robe, ça te dérangera pas ?

— Oh, euh, non, ça ira... »

À vrai dire, je ne voulais plus porter cette robe pleine de sang. N'importe quoi d'autre ferait l'affaire.

« Bon, tiens, souffla le jeune homme en posant la bassine sur le sol. Une serviette pour te sécher, et des vêtements propres.

— Prends ton temps, affirma l'oncle en refermant derrière lui. »

Je retirai ma robe sale, mes bas, et je glissai la pointe de mon pied droit dans l'eau froide. Mes épaules se soulevèrent dans un frisson. Je m'efforçai de le poser au fond, et je suivis avec l'autre. Je m'encourageai en soufflant, puis je m'installai dans l'eau. Je me dépêchai de plonger ma tête sous l'eau en nettoyant mon visage pour retirer les éventuelles traces de sang. Je m'occupai ensuite du reste de mon corps, constatant qu'elles avaient séché et collé, nécessitant d'être frottées pour disparaître.

J'aimerais que ce soit aussi facile pour ce qui marquait désormais mon cœur à vie. Je n'y avais pas vraiment repensé depuis mon arrivée sur Le Redoutable, mais je savais que je n'oublierais jamais ce qui était arrivé à mon père, et même à tout le village.

Recroquevillée, le menton immergé dans l'eau, mes yeux brillaient.

Cette pirate avait tout gâché. Si elle n'était pas venue... tout irait encore pas trop mal. Certes, j'aurais été punie... mais ces hommes n'auraient pas été torturés. Le père d'Alexandre n'aurait pas été tué. Le mien serait encore en vie.

Si seulement j'avais parlé correctement à cet homme.

Si seulement je n'avais pas lâché le couteau.

Si seulement j'avais été meilleure...

Je pleurai un peu. Beaucoup. Passionnément. À la folie. Mais le « pas du tout » ne vint pas tout de suite. J'avais besoin de sangloter et de lâcher toutes mes larmes. Comme si j'espérais que ces flots essuient la terrible image de papa en train de me dire de fuir, couché sur le sol, le cœur poignardé.

Dire qu'il avait donné son dernier souffle pour ma vie.

Je ne savais même pas si j'en valais vraiment la peine... jusque-là, je n'avais pas été capable de grand-chose. Je ne l'avais sans doute jamais rendu fier de quoi que ce soit. J'avais appris à lire, commencé à me tourner vers la religion, avant de brusquement m'en détourner. Je m'étais muée dans le silence, devenant une drôle de bestiole pour le village. J'avais même communiqué avec une sirène pendant plusieurs mois sans le prévenir.

Je plongeai un peu plus ma tête, ne laissant que mes yeux larmoyants dépasser.

Lorsque j'entendis des pas dans le couloir, mes geignements se calmèrent. Je soufflai sous l'eau, produisant quelques bulles qui pétillèrent à la surface. Je devais me calmer. J'étais en vie, c'était un fait. Papa avait sacrifié sa vie pour la mienne. Je devais donc vivre, au moins pour lui. Tant pis pour les questions existentielles. Il fallait que j'aille de l'avant, que je ne gâche pas son dernier soupir.

Je séchai mes yeux brûlants et irrités avec la serviette, puis je me redressai et sortis. Je glissai et m'effondrai sur le sol dans un grognement incompréhensible qui se trouvait être un « pétoncle ».

« Tu vas bien ? tonna Gwen qui commençait à appuyer sur la poignée.

— N'entre pas ! criai-je. »

La serviette couvrait à peine mes jambes ! Puis, j'allais bien. J'étais en partie tombée sur le matelas, alors il avait amorti ma chute.

« Je vais bien, rajoutai-je d'une voix plus morne.

— T'es encore tombée ? devina-t-il. »

Et toi, tu m'espionnes, ou bien ?

« Oui, oui. »

Un rire simple, sec, et suffisant. À croire qu'il était toujours là dès qu'il avait la possibilité de se moquer.

Je me redressai avec une douleur sourde au niveau du dos. Rien d'insurmontable, mais suffisamment désagréable pour me faire grimacer. Je me séchai avec la serviette âpre, rattachai mes cheveux, sans oublier de couvrir ma tête de mon bandana vert, puis je me penchai vers les vêtements que m'avait apportés Gwen.

Une chemise blanche, épaisse et opaque, ainsi qu'un pantalon bleu marine aux stries mauves. Je devenais donc une Chasseuse de Sirènes. Super.

Par ailleurs, ce que m'avait raconté Thierry m'avait interpellée. J'avais l'impression que Corail était la seule qui ne charcutait pas les humains. À vrai dire, je ne l'avais pas encore questionnée à propos des éventuelles autres sirènes qu'elle aurait rencontrées. Or, de tout ce que j'entendais, elles n'étaient jamais clémentes comme mon amie. Toujours des monstres qui dévoraient et déchiquetaient.

Quelle était la vérité à propos des sirènes ?

« Bon, t'as fini ? J'ai besoin de l'eau...

— Oui, oui, c'est bon. »

Heureusement que son oncle m'avait dit de prendre mon temps. La porte s'ouvrit immédiatement et il lorgna sur moi.

Il finit par pouffer et s'écarter, la bassine dans les bras. Je le regardai de travers.

Il me cherchait... j'aimerais dire qu'il allait me trouver, mais je n'étais pas sûre d'être capable de laisser mes pensées les plus colériques à son propos s'exprimer.

« Tu ressembles à rien avec tes cheveux. »

Je levai les yeux au ciel. Il se croyait mieux, avec la moitié du visage cachée ? Je décidai de l'ignorer : il jouait au gamin. J'avais eu un peu de compassion en entendant parler de son père, mais il se comportait comme un enfant. Même Alexandre était plus mature que ce type.

« Non mais, je veux dire, ils sont tout emmêlés. »

Je t'en faisais des remarques, moi ? Il se croyait tout permis !

« Bravo, tu as des yeux, grognai-je dans ma barbe. »

Il haussa les sourcils, visiblement surpris par mon répondant. Il me tapait sur les nerfs et parvenait a priori à me faire réagir.

« Il y a une brosse à côté, si tu veux, souffla-t-il finalement avant de définitivement s'en aller. »

Il n'aurait pas pu me le communiquer ainsi ? Il avait vraiment fallu qu'il soit désagréable afin de me donner cette information ?

Je détachai ma cheveux pour les brosser tandis qu'il partait, la bassine d'eau dans les mains.

Il avait dit hier qu'il s'était trompé sur mon compte... qu'avait-il imaginé ? Cela avait-il un lien avec les sirènes ? Je supposais qu'il leur vouait une certaine haine à cause de son passif. Il était à garder à l'œil.

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