Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 5 - Interrogatoire

   Je lançai un regard effaré à Corail :

« Cache-toi ! Vite ! »

Ni une ni deux, la sirène disparut sous l'eau comme si elle n'avait jamais existé.

J'espérais qu'ils n'avaient rien vu. Dans le pire des cas, je pourrais toujours simuler le fait qu'elle essayait de faire chavirer mon navire pour me dévorer ?

Mais j'avais l'air de quoi, moi, avec tout ce sang ?

Ils pourraient croire que je l'aidais à tuer des humains pour me nourrir de chair avec elle ?

Plus rien ne m'étonnait de la part des croyants. Après tout, ils n'étaient satisfaits que lorsque tout ce qui était lié de près ou de loin aux sirènes était incriminé.

Dans quoi m'étais-je embourbée ?

« Ohé ! Du bateau ! Tu vas bien, petite ? »

Ils n'avaient pas vu Corail ?

Je plissai à nouveau les yeux. Une silhouette me faisait signe depuis la proue. Il s'agissait d'un homme d'au moins quarante ans qui portait un large pantalon bleu foncé, une épaisse veste de la même couleur, et des bottes noires qui remontaient jusqu'à ses genoux. Des stries mauves teintaient ses vêtements. Cette couleur, c'était assurément celle du gouvernement.

« Euh... oui ! »

Mon sourire mal à l'aise et ma voix hésitante n'étaient pas vraiment convaincants. Le navire approchait, et une silhouette moins bourrue rejoignit la première, s'accoudant aux bastingages. Il s'agissait d'un jeune homme aux cheveux noirs, assez courts, dont des mèches barraient la partie droite de son visage. Il était habillé de la même façon que l'adulte, mais il semblait flotter dans ses vêtements.

Ce garçon me pointa du doigt en parlant à l'adulte. J'avais la désagréable impression d'être un animal en cage et que l'on se demandait ce qu'on ferait de moi.

« Tu es blessée ? Tu as du sang partout ! relança l'homme.

— Quelques soucis ! À cause de pirates ! J'ai dû fuir mon village ! »

Au moins, ça, ce n'était pas un mensonge.

« Tu as besoin de soins, alors ?

— Euh... c'est pas mon sang ! »

Suspect, un peu, non ?

Au vu de son froncement de sourcils, oui, c'était suspect.

« Pas ton sang ?

— C'est Neven l'Écarlate qui nous a attaqués ! Elle s'en est prise à des hommes de notre village... et... voilà. »

Son regard brun me jaugeait. Il massa son bouc pendant un moment. Le jeune homme à ses côtés finit par clamer :

« Allez, tonton, on la récupère ! Regarde, elle a pas d'eau ni de nourriture ! »

Oh, non. Je n'avais pas donné mon accord, moi !

« Je... je sais où je dois aller ! Vous en faites pas ! »

Ça aussi, c'était suspect.

« Tu n'as pas de carte ! rétorqua le jeune homme. »

Il avait sans doute mon âge, et il était déjà un peu trop perspicace.

« Et tu dois aller où ? On peut peut-être te déposer sur le chemin ! »

L'idée me plaisait. Seulement, je ne devais pas être trop précise vis-à-vis de la zone où je devais me rendre : La Fosse des Tourments était un endroit détesté des marins. Tourbillons, courants violents... beaucoup de navires y sombraient, souvent sans rescapés. Il s'agissait peut-être du sort de ma mère...

« Au niveau de la tête de l'Île du Poisson ! »

C'était l'endroit où on avait retrouvé les survivants.

« Oh là, on n'y passe pas ! On est en route pour la capitale, Isda ! On peut peut-être te déposer là-bas ? Tu pourrais trouver un bateau pour t'y emmener, sans aucun doute ! »

La proposition était alléchante, seulement... cela reviendrait à me déplacer sans Corail à mes côtés.

« Non, c'est bon, je vais m'en sortir, merci ! souris-je. »

Le jeune homme secoua la tête de droite à gauche :

« Mais tu veux crever, ou quoi ? T'as rien pour survivre ! T'as déjà l'air épuisée ! Allez, tonton ! On la remonte sur Le Redoutable ! Je m'en voudrais à vie si cette fille mourrait car on n'a rien fait pour l'aider ! »

Mais qu'il était agaçant ! Il ne me connaissait même pas !

Laisse-moi mourir en mer si j'en ai envie !

Pourtant... je devrais peut-être accepter ? Ces Chasseurs de Sirènes pourraient trouver que j'étais étrange... entre tout ce sang et mon désir de me rendre près de cette zone, sans vivres...

« Bon, d'accord. J'accepte votre aide. On se rend à Isda, c'est ça ? tonnai-je assez fort pour que Corail puisse m'entendre sous l'eau. »

Elle devrait pouvoir suivre le navire. J'espérais qu'elle ferait attention au filet que ces chasseurs tiraient pour sans doute espérer attraper des sirènes.

« Tout à fait ! Allez, lancez-lui une échelle ! »

J'attrapai les pagaies et me démenai pour avancer jusqu'aux cordes balancées. Mes bras avaient tremblé et manqué de lâcher mes avirons à plusieurs reprises. Chaque coup dans l'eau me demanda une force que je peinais à trouver au fond de mon être. Une fois assez proche, je me redressai et retombai, les jambes frêles. Je me démenai pour me remettre debout et saisir le chanvre rugueux pour entreprendre ma montée.

« Aide-moi à remonter l'échelle ! La petite arrivera pas à grimper seule ! Allez ! Oh hisse ! »

L'instant d'après, j'atterris sur le pont dans un grommellement de douleur.

« Eh beh, elle a dû en faire couler, du sang, la pirate, pour que tu en sois couverte autant... »

L'homme à la barbiche me lança un regard peiné. Le jeune, lui, me regardait sans émotions. Derrière son épaisse mèche noire, ses yeux bruns semblaient m'analyser des pieds à la tête. Je frissonnai et détournai le regard. Je détestais être détaillée ainsi. Pourquoi avait-il absolument voulu m'aider ?

« Allez, Gwen, occupe-toi donc de la jeune fille que tu voulais tant aider. Donne-lui quelque chose à boire et à manger. Comment tu t'appelles ? Moi, c'est Thierry, sourit le bonhomme.

— Cerise. Merci de m'accueillir sur votre bateau, répondis-je poliment. »

Quelques instants plus tard, le jeune garçon me tendit une gourde et des biscuits. L'eau fraîche me surprit, mais elle fut tellement agréable que je la terminai cul sec. Je dévorai ensuite quelques biscuits aux fruits confits, appréciant le sucre qui se déposait sur ma langue. Mon estomac criait famine, comme si manger l'avait encore plus affamé. Comme c'était bon, de manger et boire. Et dire que cela ne faisait qu'une journée que je n'avais pas pu en profiter !

L'homme s'accroupit devant moi, doué d'un équilibre à toute épreuve:

« Alors, qu'est-ce qui t'est arrivé exactement, petite ? Tu viens d'où ? »

Il fallait que je fasse attention à ce que je dise. Je ne devais pas les laisser soupçonner quoi que ce soit d'étrange à mon égard qui pourrait les faire pencher du côté des sirènes.

« Je viens d'Iridieu.

— Ah, le rhum ! »

Oui, notre village n'était définitivement connu que pour ça.

« Elle est venue pour le rhum ? »

Je ne parvins pas à retenir le sourire triste de flotter sur mes lèvres. J'aurais préféré. Il y aurait eu moins de morts.

« Non, je pense qu'elle avait des comptes à régler. Elle s'en est prise à des hommes dans mon village. Pas tous. »

Il hocha la tête, l'air grave :

« Il paraît qu'elle décuple les attaques depuis l'incident d'Isda... »

J'avais vaguement entendu parler du fait que Neven l'Écarlate avait encore fait des siennes au beau milieu de la capitale.

« Et pourquoi tu as fui ? Et tout ce sang ? »

Je baissai les yeux :

« Mon père était le chef d'Iridieu. Il y a eu des différends entre lui et un villageois. Mon père en est mort. Et il voulait s'en prendre à moi aussi. Alors, j'ai fui. »

Comme papa me l'a demandé.

« Je suis tombée dans la boucherie qu'avait causé la pirate en courant, c'est tout... »

Cela ressemblait à un mensonge grotesque, mais il s'agissait pourtant de la vérité.

« Tu n'as pas vécu des jours faciles, dis donc... Qu'est-ce que tu vas faire, à présent ?

— J'ai peut-être de la famille au niveau de la tête de l'Île du Poisson. C'est pour ça que je veux m'y rendre. Et sinon... je ne sais pas. Je trouverai bien. »

Mon récit me paraissait cohérent.

« Et ta mère ? railla une voix dans mon dos.

— Elle est morte il y a six ans dans un naufrage. »

J'avais répondu d'une façon froide. Je n'aimais pas vraiment me soumettre à cet interrogatoire, mais ils me recueillaient le temps du trajet, alors j'allais obtempérer un minimum.

En me tournant, je remarquai que le jeune homme écarquillait les yeux. Oui, ma vie était parsemée de tragédies, et alors ?

« Tu sais, normalement, on n'accepte pas les femmes à bord, reprit Thierry. À cause de la malédiction des sirènes. D'autant plus qu'on est des Chasseurs, c'est le comble ! Donc, j'avoue que je ne suis pas vraiment à l'aise à l'idée que tu sois là, et je pense que le reste de l'équipage ne sera guère plus enclin à accepter ta présence... mais tu m'as fait tellement de peine dans ton petit bateau, là... je me suis dit que ce serait pas humain de te laisser seule. Ils devraient comprendre. Et puis, mon p'tit Gwen a bien aidé, hein ? »

Il ébouriffa ses cheveux en riant, mais le jeune garçon s'ébroua en s'écartant de son oncle. Je souris, mal à l'aise :

« Je vous remercie. Je ne vous causerai pas de soucis à bord, je me ferai toute petite. »

Comme toujours. Ils n'avaient pas à s'inquiéter.

J'éternuai.

« Ah, t'es malade... Gwen, donne-lui de quoi se couvrir et laisse-lui ta cabine pour qu'elle se repose. On dormira ensemble pour quelques jours. »

Il acquiesça et disparut de mon champ de vision.

« Au moins, tu n'as pas à t'inquiéter ! s'esclaffa l'homme. Tu es en sécurité contre les sirènes, ici ! »

Oh, ce n'était pas un problème pour moi, croyez-moi. Je souris poliment.

« Ton village était pieux, non ?

— Oh, euh... oui, tout à fait. »

J'allais devoir jouer la croyante, à présent ? Pétoncle !

« Tu vas peut-être pouvoir nous réciter quelques prières ou bénédictions ! s'esclaffa-t-il. »

Mais je n'y connaissais rien !

« Oh, euh... je ne suis pas sûre d'être autorisée à ça, vous savez... je ne suis qu'une croyante, ahah... je ne suis pas une Maître des Marées...

— On m'a toujours dit que vous pouviez réciter des petites phrases par-ci par-là pour nous souhaiter la bonne chance ! »

Oh, là, là, qu'il était agaçant ! C'était sans doute vrai, mais je n'y connaissais rien !

« Car, bon... on travaille pour le gouvernement. On est une section spéciale de la Marine. On a beau chasser les sirènes, on n'a aucune personne vraiment croyante en Nelone sur le bateau ! Ironique, non ? »

Les récits à propos des sirènes, même s'ils venaient du Nelonisme, avaient été étendus à toute la population, même non croyante, alors cela ne m'étonnait pas. Je m'efforçai de sourire :

« Mais ce travail reste tout à votre honneur... les sirènes sont dangereuses et avides de sang, après tout... c'est très courageux de votre part de vous être engagé dans cette voie, assurai-je. »

Son regard s'éclaira. Les flatteries fonctionnaient, parfait.

« Tu devais avoir peur, nan, quand t'étais toute seule sur ton bateau ? »

Je tournai la tête vers Gwen qui venait d'arriver, une épaisse couverture entre les bras. Je m'entourai du drap rêche, bien que chaleureux, et acquiesçai :

« Oh, oui. Je n'ai heureusement passé qu'une nuit en mer, mais j'étais inquiète. On ignore exactement de quoi sont capables les sirènes, mais selon le Nel, elles auraient pu m'attraper et me dévorer toute crue sans soucis... »

Il fronça un sourcil :

« Dans ce cas, pourquoi tu voulais pas qu'on t'aide ? »

Il était casse-pieds avec ces questions, celui-là !

« Je voulais rejoindre l'Île du Poisson au plus vite, assurai-je.

— Mais t'aurais jamais survécu ! T'avais ni nourriture ni eau ni carte ! »

Oh, il m'agaçait ! Que dire ? Il avait raison, c'était ça, le pire !

« Je t'avoue que j'étais totalement déboussolée, je ne savais plus trop où j'en étais... je n'avais même plus la notion du temps...

— Pourtant t'as été capable de me dire que tu as passé exactement une nuit en mer ! »

C'était un soldat chargé d'interroger des suspects ou un Chasseur de Sirènes, celui-là ?

« Allez, Gwen, laisse Cerise tranquille. Elle a besoin de se reposer, elle a vécu des moments difficiles. »

Je souris aimablement à Thierry.

« Montre-lui ta cabine pour qu'elle puisse se reposer, ajouta-t-il. »

Il soupira et acquiesça.

« Tu peux te lever seule ? »

Je me redressai avec toute la peine du monde, m'aidant de la rambarde qui se tenait à mes côtés. La couverture sur les épaules, je suivais Gwen qui avançait trop vite pour moi. Mes jambes lourdes de mes aventures ne parvenaient pas à tenir la même cadence. Plusieurs hommes froncèrent les sourcils en me découvrant, mais mon guide leur expliqua sèchement que j'étais perdue en mer et que son oncle avait décidé de me sauver la vie.

Il ouvrit l'écoutille et m'invita à passer la première d'un signe de main, le regard toujours froid. Je pris le temps de me placer et de descendre, barreau après barreau. Je grommelai quand mon pied s'emmêla dans la corde. Je commençai à me démener pour me libérer, en vain. Comment avais-je pu me coincer ici ?

« T'as un souci ?

— Rien, rien ! souris-je, mal à l'aise. »

Je passai mon pied libre sur le barreau d'en-dessous pour donner l'illusion de continuer de descendre, et je tendis la main pour tenter de détacher mon prisonnier. Comment avais-je pu m'emmêler là-dedans ?

« Eh ? T'es sûre que ça va ?

— Oui ! assurai-je. »

Allez, saleté ! Enlève-toi de mon pied !

Tellement impliquée dans l'émancipation de mon soulier, je lâchai la corde de l'autre main... ce qui conduisit, inéluctablement, à ma chute dans un cri de surprise. Heureusement, plus de peur que de mal, j'étais tombée à trente centimètres du sol.

« Ça va ?

— Oui, oui ! »

Je venais juste d'à nouveau prouver ma maladresse devant des inconnus, dont ce petit inspecteur à la noix.

Je parvins au moins à me débarrasser du cordage qui piégeait mon pied et je pus me redresser en titubant.

« Eh ben, t'as pas l'air douée, toi... murmura-t-il en me passant devant. »

Et toi, t'étais très fin pour parler ainsi à une personne qui venait de tout perdre.

Je me contentai de lui sourire, crispée.

Je le suivis à travers un long couloir ténébreux qu'il semblait connaître par cœur. Il était si bas qu'il devait se pencher pour ne pas heurter le plafond. Pour ma part, mes cheveux frôlaient tout...

« Pétoncle ! grognai-je en massant mon front.

— Ha, ouais, pardon, je t'ai pas prévenue. Ça descend un peu, ici. »

Au vu du dédain que je lisais dans son œil visible, il avait sûrement fait exprès et savourait sans aucun doute ma nouvelle mésaventure.

« C'est pas grave, soufflai-je, les mâchoires serrées. »

Tu parles d'un accueil...

Lorsque nous arrivâmes à la porte de la dernière cabine, Gwen ouvrit et me laissa entrer :

« Voilà mon humble chez moi. »

Un matelas posé à même le sol, un oreiller, et un sac dans un coin. Oui, très humble, mais je n'allais pas m'en plaindre : je pourrais dormir sur quelque chose de plus confortable que du bois, au sec, et dans la chaleur.

« Merci de me prêter ta cabine, c'est sympa. »

Il répondit par un simple hochement de tête. Je quittai mes souliers sales et me laissai tomber sur le matelas dans un soupir. Mon dos se détendit immédiatement. C'était ferme, agréable. Et l'oreiller qui permettait enfin à ma nuque noueuse de se reposer... ha, tous mes muscles se relâchaient. Que ça faisait du bien, un vrai matelas !

La porte se referma derrière Gwen.

« Bon, ne faisons pas durer le suspense plus longtemps, pourquoi tu mens ? »

Mentir à quel propos ? 'o'

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro