Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 29 - Honnêteté


   Les hululements régnaient dans la forêt qui bordait Orenruz depuis que le soleil s'était endormi, une demi-heure plus tôt. De nouveau face à la porte au heurtoir de dragon, nous indiquâmes notre présence en toquant.

Aussitôt, Eddie, le père de Corail, nous accueillit avec un sourire :

« Entrez, entrez, je vous en prie. »

Les époux étaient assis en face de nous et nous avaient concocté du thé. La discussion commença par des banalités, mais la femme, Marguerite, dévia la conversation :

« Par ailleurs... qui sont ces personnes qui ont connu Orane ? Vous nous avez dit que vous ne l'aviez pas connue personnellement, mais que des amis à vous lui ont parlé... »

La question épineuse. Gwen et moi nous lançâmes un regard entendu.

« Il faut qu'on vous montre quelque chose de très important, commençai-je. Il faut que vous nous fassiez confiance. On a trouvé quelque chose en mer. À propos de Co-...

— Orane, termina Gwen.

— Et nous voulons vous montrer ceci. C'est très important. Nous devons vous le montrer... »

Marguerite nous lança un regard suspicieux en croisant une jambe. L'homme fronça les sourcils et bomba le torse. Ses yeux ténébreux nous dévisageaient, presque menaçants :

« Est-ce que vous nous cachez quelque chose ? Je veux dire... est-ce que vous connaissez vraiment Orane, ou ce n'est que notre richesse qui vous a attirés là ? »

Leurs doutes étaient légitimes.

« Nous la connaissons. Et nous avons trouvé quelque chose à propos de sa mort, assurai-je en les regardant droit dans les yeux. C'est peut-être la clef du mystère de son soi-disant suicide. »

Mentir à ce propos était ma seule façon d'espérer pouvoir les attirer jusqu'aux rochers que Gwen et moi avions trouvé plus tôt.

« Ce n'est pas loin, reprit mon ami. C'est à dix minutes de la ville en sortant par la porte est, du côté de la falaise.

— Qui nous dit que vous ne nous préparez pas un piège ? »

Encore une fois, c'était légitime de douter.

Je levai les mains comme une innocente :

« Nous n'avons pas d'armes pour attenter quoi que ce soit. »

Et c'était vrai : j'avais justement préféré laisser mon poignard au fond de mon sac sur notre voilier. Nous l'avions d'ailleurs emmené jusqu'à notre coin rocailleux pour que Corail puisse surveiller nos affaires durant ses retrouvailles qui me semblaient de plus en plus incertaines.

« Vous, peut-être... mais des brigands qui nous attendraient... »

L'homme soupira :

« Ce ne serait pas la première fois que l'on tente de s'en prendre à nous pour espérer nous demander une rançon derrière. L'or est le prétexte pour tout commettre, même s'en prendre à un couple endeuillé par la mort de leur fille... soupira-t-il en baissant les yeux vers nos tasses fumantes. »

Les convaincre s'avérait très compliqué.

Je comprenais qu'ils ne veuillent pas se rendre près de rochers où une glissade pouvait s'avérer mortelle si l'on tombait mal, avec des inconnus – enfin, des personnes rencontrées la veille – sorties de nulle part, le tout, en pleine nuit.

Si je leur racontais que Corail – pardon, Orane – était devenue une sirène, ils me riraient sans doute au nez.

Si je leur proposais d'être accompagnés par des gardes, mais que ceux-là apercevaient mon amie... eh bien, c'en était probablement fini pour elle qui serait considérée comme un monstre. Et pour Gwen et moi à présent : je les imaginais sans mal raconter que nous les avions attirés pour qu'ils servent de repas à Corail.

En bref, j'ignorais quelle était la bonne façon de les convaincre de nous suivre.

« Bon, souffla Gwen. J'irai droit au but. Quelqu'un veut vous rencontrer. Quelqu'un de lié à Orane, qui sait ce qu'il s'est passé au moment de sa mort.

— Qui est-ce ?

— Si je vous le disais, vous ne me croiriez pas. Mais cette personne vous éclairera. À vous de décider si vous voulez nous suivre. »

La femme se tourna vers son mari pour lui parler à voix basse, considérant peut-être la proposition de Gwen.

« Dans ce cas, nous devons être accompagnés de soldats, clama Marguerite.

— Impossible. Cette personne ne doit pas être vue par les autorités, il en va de sa survie. Je sais que ça peut paraître extrêmement louche – à votre place, je me méfierais, j'vous comprends. Mais on ne peut pas faire plus pour vous garantir que vous serez en sécurité. »

Les époux se jaugèrent.

« Nous devons prendre le temps d'en discuter. »

Ils s'éclipsèrent, nous laissant seuls installés dans le fauteuil en velours. Évidemment que les parents de Corail n'accepteraient pas de nous suivre sans poser de questions. Quand mon amie avait proposé cette idée, les yeux étoilés par leurs prochaines retrouvailles, je n'avais pas été aussi enjouée qu'elle. Il était évident que ce ne serait pas aussi simple qu'elle ne l'imaginait.

Je regardai Gwen du coin de l'œil. Il était concentré sur sa tasse. Nous n'avions pas vraiment discuté depuis tout à l'heure, comme si la brume de froid qui était tombée un peu plus tôt nous empêchait de communiquer.

Les époux revinrent, le visage fermé :

« Nous refusons tant que les soldats ne peuvent pas nous suivre. »

On n'avançait à rien avec cette discussion...

« Bon, soupira Gwen. Je vais jouer cartes sur table, quitte à ce que vous nous preniez pour des fous. C'est quitte ou double. »

Je lui lançai un regard interdit. Tout cela finirait mal !

À tous les coups, nous allions rencontrer des problèmes avec eux, puis la ville et ses gardes, puis nous serions obligés de fuir puisque Corail, en tant que sirène, représentait un danger pour les humains – enfin, si on ne nous prenait pas pour des illuminés avant – et rebelote...

« La personne qui veut vous voir... c'est Orane. »

Silence. Ils écarquillaient les yeux, la voix volée par la stupeur. Le père ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit.

« Vous n'avez jamais retrouvé son corps, je me trompe ? reprit Gwen. C'est le moment pour vous de savoir ce qu'elle est devenue. »

Il se redressa, m'invitant du regard à le suivre.

« Nous, on y va. Si vous voulez connaître la vérité, venez avec nous. On ne vous y obligera pas. »

Et Gwen sortit. Ne sachant plus où me mettre, je le suivis à pas précipités.

Au mieux, ils ne disaient rien aux autorités et nous pourrions repartir sans être appréhendés. Hormis la profonde déception de Corail, rien de grave.

Dans le pire des cas, ils se ruaient au premier poste de garde pour ordonner de nous capturer pour avoir... dit des choses étranges et improbables : le sous-entendu que leur fille décédée trois ans plus tôt voudrait leur parler. Donc... on nous traiterait d'arnaqueurs.

Il m'attendait à la base des escaliers.

Je sautai sur les marches une à une jusqu'à me tenir à ses côtés.

« Je ne sais pas si c'était une bonne idée, concédai-je.

— Tu avais mieux ? cracha-t-il. »

Face à sa voix aux teintes de nervosité, je fronçai les sourcils et détournai le regard.

« On va attendre cinq minutes, suggéra-t-il avec plus de douceur. S'ils ne viennent pas, on se barre. »

J'acquiesçai : j'avais l'impression de devoir marcher sur des œufs depuis ce matin, alors je préférais ne rien dire qui pourrait lui faire hausser le ton. Je n'avais pas envie de me disputer.

« Nous sommes là. »

Eddie et Marguerite avaient enfilé une petite veste en laine pour supporter les brises nocturnes. Ils nous regardaient depuis le pas de la porte, le regard inquiet :

« Sachez que s'il nous arrive quoi que ce soit, nous nous sommes assurés de laisser des traces pour que les soldats puissent remonter la piste jusqu'à vous. »

L'avertissement était compris, mais ils ne risquaient rien.

Dans un silence tendu, nous guidâmes les parents à l'extérieur de la ville, sous quelques œillades intriguées des habitants qui flânaient ce soir.

« C'est loin, commenta Eddie sur le sentier de terre battue.

— Nous y sommes presque. Encore quelques minutes, assura Gwen. »

Les grillons chantaient à notre passage, une musique constante qui semblait ne jamais cesser. Les hiboux les accompagnaient par des gémissements vibrants et puissants. Quelques oiseaux faisaient frémir les feuilles des arbres bercés par les bourrasques maritimes.

Arrivés aux rochers, nous ralentîmes le pas : tout était obscur, et la lune ne nous aidait guère à distinguer un trou d'un rocher. Gwen prit la tête, me tendant la main pour m'aider à poser mes pieds, mais je refusai d'un sourire poli : avec toute cette froideur emmagasinée entre nous, je me voyais difficilement.

Je chutai dans un cri.

On serra fermement mon bras, m'évitant de tomber entre deux rochers et de peut-être me briser un membre. Gwen me tira jusqu'à lui :

« T'es toujours pas douée, on dirait. »

Malgré la pénombre, je crus lire l'once d'un sourire sur ses lèvres. Un des sourires moqueurs qu'il me lançait quand je me trouvais sur Le Redoutable. Je hochai la tête et m'écartai pour me rapprocher des rochers qui étaient au plus près de la mer, face à mon voilier.

« Corail ! appelai-je. Ils sont là, tu peux venir !

— Corail ?

— Chut, murmura Gwen. »

Quelques instants plus tard, les cheveux, puis les bras de mon amie émergèrent de la mer. Elle redressa ses yeux d'argent étincelant vers ses parents, restés en arrière. Ces derniers fixaient la sirène sans un mot, la bouche entrouverte. Quelques larmes perlèrent sur les joues d'Eddie.

« Orane... c'est bien toi ? Ça ne peut pas être...

— Et si ! Enfin, je crois. J'ai... j'ai oublié ma vie d'humaine quand je suis... morte. Alors...

— Une sirène... une sirène... répétait Marguerite, les yeux écarquillés. »

Soudain, elle hurla :

« Écartez-vous ! Elle risque de vous tuer ! »

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro