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Chapitre 21 - Réminiscences

   En prenant le pendentif, le regard de Corail s'adoucit dans la clarté malgré la pénombre de la grotte :

« Je me souviens d'un homme. Un jeune homme. Sans doute mon âge ? La vingtaine ? Il avait les cheveux noirs et les yeux gris.

— Gris ? répéta Gwen, abasourdi. »

Elle lui fit signe de se taire en lui montrant des crocs menaçants. Elle toussota et reprit :

« Il avait toujours un grand sourire. Plein de malice. Et il était bien habillé. Toujours en costume. »

Elle attrapa sa queue pour la retenir contre elle :

« Je ressens... beaucoup d'émotions contraires quand je pense à lui. D'un côté, j'ai envie de rire et j'ai le cœur qui bat très vite. De l'autre, je suis triste et en colère... je ne me souviens pas de son nom, ni même du mien... mais lui, j'ai envie de le traiter de crétin ! C'est tellement naturel quand je vois sa tête ! »

Derrière la colère palpable qui marquait ses mâchoires pressées, un voile de mélancolie couvrait les traits de son visage.

« C'était sûrement quelqu'un à qui tu tenais, commenta Gwen. Tu t'souviens de rien d'autre ? »

Elle soupira :

« Hum... je me souviens du jour où il m'a offert ce collier... »

Ses yeux s'illuminèrent. Elle me le prit précipitamment des mains et le retourna dans tous les sens. Elle le leva ensuite à la faible lumière du jour qui faisait étinceler le bijou.

« Il y a nos initiales ici ! Regardez ! »

« C & O » étaient gravées sur la partie dorée qui faisait jonction entre le pendentif et la chaîne.

« Est-ce que tu as des idées pour les initiales ? demandai-je à mon amie.

— Euh... pas vraiment. Je ne sais même pas laquelle m'appartient.

— Ce serait drôle que j'ai retrouvé ton prénom et que tu t'appelles vraiment Corail ! »

Mon amie sourit tristement :

« Effectivement... mais c'est trop beau pour être vrai, reprit-elle dans un soupir.

— Tu t'appelles peut-être Cabillaud, lança Gwen d'un ton moqueur. »

La sirène le dévisagea :

« Traite-moi encore de poisson... »

Il leva les mains en l'air :

« C'est bon, c'est bon, désolé. Mais ton histoire, elle est bien belle, mais ça nous dit pas où tu habitais. »

Corail grommela :

« Oui, eh bien, perds la mémoire, tu verras comme c'est facile ! »

Si je le trouvais déjà insupportablement moqueur, Corail devait le détester encore plus... Je toussotai pour les ramener à la raison :

« Tu ne te souviens de rien d'autre ? »

Corail se remit à réfléchir, concentrée sur les effluves de ses souvenirs.

« Même des détails qui te semblent inutiles, rajouta Gwen. Sait-on jamais, ce sont peut-être des éléments cruciaux !

— Je sais, grogna-t-elle. »

J'avais la sensation qu'elle détestait perdre la face contre lui. Comme si elle refusait qu'il lui apprenne ou ne l'aide dans quoi que ce soit – un peu de mauvaise foi, sans doute. J'ignorais quand nous pourrions débarquer Gwen, mais vivement que cela arrive : les deux étaient mal partis pour s'entendre.

« Hum... l'homme que j'ai vu dans mon rêve... il avait un petit symbole accroché à son costume. Hum... un marteau. »

Je fronçai les sourcils :

« Un marteau ? Mais... pourquoi ?

— Quel type de marteau ?

— Pour un juge, bien sûr, assura-t-elle. »

J'écarquillai les yeux :

« Oh... je n'en ai jamais vu, il n'y avait pas ça dans mon village...

— En même temps, il est paumé, rétorqua Gwen. »

Je me contentai de soupirer : à quoi bon répondre à cet imbécile sur jambes ?

« Il travaillait peut-être avec la justice... suggérai-je.

— Et en quoi ça nous aide ?

— Mais... Et puis, bredouilla-t-elle, comment ça « nous » ? Tu te crois impliqué maintenant ?

— J'peux faire que ça, grogna-t-il. Pour une fois que j'suis sympa...

— Oui, pour une fois, soufflai-je. »

Gwen haussa les sourcils. Oui, je n'étais pas aussi muette que ça. Peut-être que oui, il y a quelques temps, mais maintenant... je n'avais pas trop le choix.

« Bon, et quoi d'autre ? repris-je.

— Oui, car la justice est présente sur les îles les plus prospères de l'Archipel, alors tu parles d'une aide... »

Corail grommela, mais se reconcentra sur ses souvenirs en fermant les yeux.

« Il y avait... une rose, avec. Une rose orange. Les deux étaient croisés. »

Je ne connaissais rien de l'Archipel, alors j'étais mal partie pour les aider.

« Je sais où c'est, affirma Gwen.

— Où ? »

Il croisa ses bras :

« Vous comptez me lâcher au milieu de nulle part, alors je ne dirai rien.

— Si c'est un caprice inutile, je te conseille de tout de suite l'arrêter, souffla Corail dans une menace.

— Ce n'est pas un caprice. Je n'ai pas envie d'être abandonné dans un village où mon oncle ne passera peut-être jamais. Alors laissez-moi vous guider jusqu'à cette ville.

— Et si c'est un piège ? grogna mon amie. »

Je n'y avais même pas pensé... si tel était le cas, alors il avait bien choisi son moment.

« Pff, j'savais que vous me feriez pas confiance.

— Et ça te surprend ? Deux fois que tu n'as pas agi de bon cœur envers nous ! Qui nous dit que ce n'est pas l'endroit où ton oncle t'attend, hein ? Et ça expliquerait pourquoi tu refuses qu'on te laisse ailleurs ! »

Corail analysait tout tellement plus vite que moi ! Gwen se contenta de soupirer :

« J'ai juste pas envie d'être lâché dans un endroit que j'connais pas. Vous pouvez bien comprendre ça, nan ?

— Ou alors tu nous veux du mal !

— Bon, écoutez. Je vous guide jusqu'à la ville. Si jamais il s'avère que c'est un piège, vous m'aurez en otage, alors personne ne pourra rien faire contre vous. Qu'est-ce que vous en dites ? »

Corail et moi échangeâmes un regard en coin. Il avait donné une solution... correcte qui ne nous mettait pas en danger. Dans le pire des cas, on perdait du temps, mais nous n'étions pas à ça près : on n'avait aucune idée d'où chercher, après tout.

« Je suis sûre qu'on peut savoir où se trouve la ville en demandant à des voyageurs, soupira Corail. Je n'ai vraiment aucune envie de t'avoir dans... »

Son regard se renfrogna :

« Dans mes nageoires. »

Gwen soupira :

« D'accord, je suis pas le plus agréable, mais j'pensais pas être détesté à ce point...

— Corail, on pourrait amarrer quelque part pour nous ravitailler, et au passage demander des renseignements, peut-être ?

— Et surtout l'abandonner sur terre. »

Gwen leva les mains :

« Soit, allons-y. J'espère que vous vous perdrez en cours de route, grommela-t-il en se calant contre le mât.

— J'espère que tu vas avaler ta langue, répondit Corail du tac-au-tac. »

Au moins, Gwen serait bientôt débarqué et nous serions en paix. Mon amie s'éclipsa sous l'eau pour observer les horizons : nous ignorions où se trouvaient les Chasseurs. Ils avaient sans doute progressé durant la nuit, contrairement à nous. Corail avait beau être rapide, je supposais qu'ils nous avaient tout de même dépassés.

La tête de Corail émergea brusquement de l'eau :

« Ils sont encore derrière nous, je dirais à une ou deux heures de trajet. Si on part maintenant, il faudra s'assurer d'être rapide quand nous ferons notre escale.

— C'est jouable ?

— Je pense. Surtout si je les dépasse à nouveau avec ma vitesse...

— On y va, alors ?

— Oui ! Lève les voiles ! s'exclama-t-elle en plongeant, un cordage à la main. »

Le voilier émergea des profondeurs de la grotte dont les voiles furent colorées par les rayons orangés du matin. Aussitôt, l'embarcation fila à toute vitesse vers le nord. Réinstallée contre le mât, dos à Gwen, nous patientions en silence.

Le vent fouettait mes cheveux qui balayaient mon visage comme si les épines d'une branche s'agitaient contre ma peau. En tentant de les ramener en arrière pour les attacher, j'écarquillai les yeux : le chasseur me les avait coupés plus tôt. Je soupirai et réarrangeai mon bandeau pour essayer de plaquer ma chevelure qui tombait à peine plus haut que mes épaules.

« Tiens, souffla Gwen en me tendant la main. »

Il laissa tomber un ruban bleu entre mes doigts.

Il vient de m'aider ?

Certes, ce n'est pas un monstre... bien qu'il n'ait jamais vraiment agi de bon cœur envers nous... mais je l'aurais plutôt imaginé se moquer de ma nouvelle coupe.

« Merci. »

Je canalisai ma chevelure et je pus enfin profiter des vents matinaux sans être agressée par mes mèches batailleuses.

Les heures se déroulèrent d'abord dans le silence. Gwen n'osait pas parler, et moi non plus. Pour dire quoi, de toute façon ? On allait bientôt le laisser sur terre, et Corail et moi nous sentirions tout de suite plus à l'aise ! Néanmoins, je me posais la question... connaissait-il vraiment la ville où habitait Corail ? Ou était-ce un énième piège de sa part ? Cela ne m'étonnerait pas de sa part...

Je pourrais peut-être le savoir en le questionnant ?

« Pourquoi vous chassez les sirènes, exactement ? »

Il tourna la tête vers moi, les sourcils froncés derrière ses mèches noires.

« Depuis quand ça t'intéresse ? Tu veux te reconvertir ? »

Il se croyait drôle ? En constatant que mon visage restait de marbre, il se rembrunit :

« Pour les écailles. Ça se vend bien. Enfin, ça c'est le bonus, comme dit mon oncle. Heureusement qu'on a ce bonus, d'ailleurs, sinon on pourrait pas en vivre. Pis, le gouvernement nous file de l'or pour nos expéditions. Nan, à la base, nous, on a commencé pour sécuriser les mers. »

Il prit le temps de réfléchir à ses mots :

« Te vexe pas, hein. Mais pour nous, les sirènes... ce sont des prédateurs à chasser. Après avoir rencontré Corail, j'vois bien qu'elles sont pas toutes comme ça... mais jusque-là, c'est ce qu'on a toujours appris. Qu'il fallait se méfier de ces mangeuses d'hommes.

— Et c'est le Roi qui vous engage ?

— Il y a une branche spécialement pour les Chasseurs de Sirènes, ouais. Mais les types, là... les Nelistes. Ils travaillent pour eux-mêmes. Pour les écailles, visiblement... et peut-être le plaisir de tuer. »

J'avalai ma salive de travers.

« Mais... comment dire... tout le monde ne croit pas aux Sirènes.

— Hm ?

— Et j'ai cru comprendre que vous vendiez les écailles... voire les corps ? Donc pourquoi une partie des gens n'y croient pas ? J'ai même l'impression que c'est de plus en plus relégué aux légendes... »

Il haussa les épaules :

« Quand on en attrape, on fournit juste les sirènes au gouvernement, en catimini. Après, c'qu'ils en font, on n'en sait rien... mais on est plus ou moins bien payé selon le nombre d'écailles et leur qualité, alors j'ai supposé que c'était ce qui était important quand on en ramenait.

— Donc les écailles ne sont pas vendues aux citoyens ?

— Nan, j'en ai jamais vues. J'sais pas ce qu'ils en font, mais c'est pas pour les civils ordinaires, c'est certain. »

Intéressant... et curieux. On m'avait appris que le Roi et la religion neliste étaient étroitement liés, notamment par l'intégration d'un Maître des Marées dans le gouvernement... pourraient-ils leur fournir des écailles en échange de quelque chose ? De quoi ? De l'or, peut-être. Ou des bénédictions ? Qui sait ?

Je me reconcentrai sur ce que je voulais savoir : son piège.

« Et vous voyagez beaucoup dans l'Archipel ?

— Plutôt, mais on reste aux abords de la Fosse des Tourments. Pas mal de sirènes là-bas. »

En tout cas, il ne cillait pas et ne détournait pas le regard en me répondant. Pour l'instant, il disait sûrement la vérité.

« Tu livrerais Corail à ton oncle ? »

Il fronça les sourcils :

« Comment ça ?

— Est-ce que tu la livrerais toujours en sachant... qu'elle est plus humaine que ce que vous croyez ? »

Il haussa les épaules :

« C'pas comme si j'avais la force et la possibilité de l'attraper... »

Je le fixai, un brin accusateur :

« Donc si tu pouvais...

— J'pense pas. Mais toi... tu as vraiment confiance en elle ? »

Ses yeux glissèrent de mon visage pour tomber sur le haut de ma poitrine couvert de blessures en train de cicatriser. Je détournai le regard :

« C'était un accident...

— Ouais, pour le cabot d'un pote aussi, c'était un accident. Un amour, la plupart du temps. Mais il devenait de plus en plus agressif... et un jour... »

Il tapa dans ses mains :

« Clac ! Il l'a mordu au sang ! Obligé de se défendre ! »

Je déglutis.

« Tu sous-entends que...

— Bah, qu'est-ce qui l'empêcherait d'recommencer ? »

Le collier lui avait permis de retrouver ses esprits... mais serait-ce toujours suffisant ? Néanmoins :

« Mais c'est différent pour Corail. Le chien était peut-être malade. On m'a dit que ça pouvait arriver, qu'ils perdent la tête. Corail, elle... c'est quand elle s'est approchée de la Fosse des Tourments. Sinon, elle n'a jamais levé une griffe sur moi ! »

Et qu'essayait-il de faire, d'ailleurs ? Me monter contre elle ?

« Je dis pas ça pour t'embêter, mais parce que je m'inquiète pour toi. Je sais très bien de quoi elles sont capables, et toi aussi, avec des blessures pareilles... »

Gwen me jaugeait derrière ses mèches ténébreuses. Il était peut-être sincère... ou encore une fois un menteur qui essayait de me manipuler.

Il s'approcha, et par réflexe, je m'écartai en fronçant les sourcils. Il grommela et me tira vers lui. Son souffle chaleureux chatouilla mon cou, puis mon oreille dans un chuchotement :

« Si, par tout hasard, tu as besoin d'aide... fais-moi signe... genre, montre-moi ton index et ton pouce... d'accord ? »

Je fronçai les sourcils :

« Le sous-entendu ?

— Ben... peut-être qu'elle te tient en ota-...

— Dans ce cas, pourquoi je l'aurais sauvée des Chasseurs alors que j'aurais pu fuir ? Imbécile. »

Il esquissa un sourire gêné et préféra détourner les yeux.

Alors que je me reconcentrais sur le trajet, il ne put s'empêcher de rajouter :

« Il paraît que les filles sont du genre naïves, alors... »

Bah bien sûr, tu joues ton rôle d'homme protecteur puisqu'une fille est forcément faible et stupide. Imbécile.

Plusieurs heures plus tard, de l'agitation s'élevait en mer. Des hommes habillés en uniformes blancs faisaient des rondes sur les vaisseaux aux alentours d'une ville côtière.

« C'est Febiran, informa Gwen. Ils sont très méfiants envers les étrangers. Tu devrais prendre la barre sinon on risque de nous trouver suspects. »

J'acquiesçai et m'exécutai tandis que Corail lâchait son cordage, nous suivant sans doute sous l'eau. Tout en maniant le gouvernail, je m'efforçais de paraître normale. Je n'avais rien à me reprocher de toute façon, n'est-ce pas ? Enfin... j'étais une femme sur un navire. Ce n'était pas courant et pas trop apprécié, mais ils ne devraient pas me faire des misères à cause de ça... Enfin, j'espère.

Je balayai le port et les navires des yeux, à la recherche d'un endroit pour accoster. Il suffisait que l'on se ravitaille, que je demande des renseignements sur les maigres souvenirs de Corail, et qu'on laisse Gwen et ses imbécilités à quai. Une pléthore de bonnes nouvelles !

J'évitai soigneusement les navires qui sillonnaient la mer pour dévier peu à peu vers le port. Nous nous rapprochâmes du quai, je carguai les voiles, récupérai ma bourse, et je grimpai avec quelques difficultés sur le quai en bois, m'écorchant – encore – les genoux. Gwen me suivit, et alors que je commençais à chercher des boutiques du regard, on toussota derrière nous :

« Vos papiers, s'il vous plaît. »

Des papiers ? Quels papiers ? Je jetai un regard en coin à Gwen qui fronça les sourcils avec une moue perplexe.

« Euh... pardon, des papiers de quoi ? soufflai-je en me tournant vers un homme en uniforme blanc. »

Deux longues bandes de tissu mauves voletaient dans son dos. Il fronça les sourcils :

« Eh bien, de votre embarcation. »

Comment lui expliquer que ce navire... ne m'appartenait pas ?

Quelques souvenirs de Corail lui sont revenus ! Des idées ? :3 Encore trop flou peut-être ? :)

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