Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 20 - Cohabitation

   Notre voilier tangua violemment avant de prendre de la vitesse. Gwen attrapa ma main et me tira vers le mât auquel je m'accrochai. Il nous entoura de ma couverture, passant son bras chaud autour de mes épaules :

« Réchauffe-toi un peu pendant que Corail nous tire. »

J'acquiesçai, laissant tomber mon poignard ensanglanté sur mes cuisses. Je n'aurais jamais cru être capable de me défendre. Moi, Cerise, planter un couteau dans le bras d'un homme qui avait bien deux têtes de plus que moi minimum ? Impossible à croire. Et je comprenais : entre ma timidité et mon manque de force, je n'étais pas née guerrière...

Un frisson serpenta dans mon dos à la chaleur du bras de Gwen. Je m'écartai : oui, il nous avait aidées, oui nous le remercierions, mais jusque-là, il ne nous avait apporté que des problèmes ! Sans parler de sa grande amabilité à mon égard : il se foutait de moi dès qu'il le pouvait !

« Corail ! Où on va ?

— Je sais pas ! Le plus loin possible ! Lève les voiles ! me cria-t-elle entre deux inspirations. »

Aussitôt, je me dressai et travaillai avec les cordages qui nouaient les voiles, sous le regard curieux de Gwen.

« Quoi ? grognai-je à ce dernier.

— Rien, rien. »

S'il restait où il était, les voiles lui tomberaient sur le crâne...

Même si une petite voix me disait que se prendre un bleu sur la tête serait bien mérité, je murmurai :

« Écarte-toi le temps que je termine.

— T'es sûre que tu sais...

— Oui ! Tu es sur mon navire, tu ne crois pas que je sais me débrouill-...

— Cerise, dépêche-toi au lieu de causer ! grogna Corail. »

Alors que je me hâtais de terminer de libérer les voiles, la voix de la sirène reprit :

« Et toi, t'avises pas de l'embêter ou je te jette à l'eau ! »

Le jeune homme préféra se taire, à notre grand soulagement.

Le voilier naviguait à plus grande vitesse, Corail étant aidée par les vents qui gonflaient nos voiles de tissu. La longue-vue en main, je surveillais derrière nous, mais pas de navires à l'horizon. Les capacités de Corail les surpassaient, sans aucun doute.

« Je commence à fatiguer ! tonna cette dernière, essoufflée. Il faut...

— Qu'on trouve un coin pour se reposer ! Une grotte, peut-être ?

— Bonne idée ! »

Néanmoins, j'ignorais où nous nous trouvions exactement. Corail avait évité la Fosse des Tourments pour ne pas replonger dans les ténèbres des abysses et leur étrange attraction. Je supposais que les terres que nous longions depuis plus d'une demi-journée appartenaient au continent de Cecrune. Gwen, lui, n'avait rien dit. Si c'était pour déblatérer des idioties, de toute façon...

Le voilier ralentissait peu à peu, mais Corail ne s'arrêta que lorsqu'elle aperçut une petite grotte au niveau de falaises escarpées.

« Par là ! souffla-t-elle en nous tirant à bout de bras vers les ténèbres. »

Quelques instants plus tard, nous étions dans la pénombre de la grotte, bien plus grande que ce que l'ouverture suggérait.

Essoufflée, mon amie se laissa couler dans les profondeurs pour sans doute piquer un somme bien mérité. Elle en avait bien besoin après tout ce trajet ! Sans parler de la torture subie peu avant qui l'avait sans doute affaiblie...

Ayant la désagréable sensation d'être observée, je jetai un rapide coup d'œil vers Gwen qui confirma mes doutes. Je détournai le regard. Drôle de silence que seule la mer qui clapotait brisait.

« Merci de nous avoir aidées, soufflai-je en fixant l'horizon qui sombrait peu à peu.

— Pas d'quoi. »

Nous n'osions pas parler. Pour dire quoi de toute façon ?

À vrai dire, je n'y avais pas vraiment réfléchi jusque-là... mais qu'allions-nous en faire ? Il était un Chasseur de Sirènes ! Qui nous avait aidées – certes – mais qui redeviendrait probablement notre ennemi une fois retourné auprès de son oncle.

Peut-être pourrions-nous le laisser à un village dans les parages ? Oui, c'était une bonne solution. On le dégageait quelque part sur terre pour qu'il puisse retrouver les siens, et nous, nous partions pour... pour aller où, au juste ?

Nous ne pouvions pas nous approcher de la Fosse des Tourments au risque que Corail ne perde la tête, et je n'avais récolté aucune information sur ma mère. Je tâtai ma poche. Le collier ! Elle avait dit s'être rappelée de certaines choses ! Avec un peu de chance, elle se souvenait d'où elle habitait !

« On dort comment au juste ? »

Je roulai des yeux.

« Je sais pas, comme tu le fais d'habitude ? »

Il soupira :

« On a qu'une couverture. C'est plus ça que...

— Oui, ma couverture. »

Aussitôt, j'attrapai cette dernière et m'enroulai dedans :

« Il ne fait pas froid, on est en été. »

Gwen soupira :

« Ouais, et les rafales de vent, j'fais comment ?

— Tu te débrouilles, rétorquai-je en m'allongeant. Tu vas bien trouver une solution, toi qui es si intelligent et perspicace. Tu nous as même sauvé la vie ! »

Le voilier tangua lorsqu'il se leva :

« J'sais pas pourquoi tu es si désagréable. J'veux juste dormir à peu près confortablement. Pas te causer plus que ça, t'inquiète pas, j'ai bien compris que tu m'aimais pas. »

J'avais envie de penser qu'il pouvait toujours courir pour avoir un bout de couverture...

Je ronchonnai malgré moi en étendant le drap pour qu'il ait une place au chaud : il m'avait bien laissé sa chambre sur Le Redoutable – même si c'était pour me piéger – alors on pouvait partager, aussi lointainement que possible, une couverture, je supposais.

Mais pourquoi étais-je désagréable ? C'est vrai, ça. Ce n'était pas dans mon tempérament. Et rien ne l'avait obligé à nous aider, au départ... Il m'avait même réconfortée quand j'avais... tué. Il en avait été encore moins obligé. Je n'étais pas si garce, pourtant ?

Néanmoins, peut-être que... peut-être qu'il voulait faire peser la balance du côté de son oncle vis-à-vis de la Chasse aux Sirènes. Peut-être était-ce encore une de ses manigances. Mais il aurait agi depuis longtemps si c'était le cas. Me prendre en otage avec mon couteau que j'avais rangé dans un coin ? Facile. Il lui aurait suffi de patienter jusqu'à ce que Le Redoutable arrive pour cueillir Corail.

En fait, peut-être que ce qui me dérangeait dans sa présence était la raison de cette dernière, que je ne comprenais pas. Et souvent, quand les gens ne comprennent pas quelque chose, ils en ont peur. Je me pensais au-dessus de tout cela puisque j'avais réussi à tendre la main vers Corail... mais la peur est tellement naturelle qu'il est difficile de la détacher de nos incertitudes.

Sur le point de le questionner, je me ravisai : j'étais trop fatiguée par cette journée mouvementée. Et maintenant que j'avais repensé à ce que j'avais commis aujourd'hui... cet homme tué de mes mains... je n'étais même plus sûre de pouvoir trouver le sommeil.

Certes, il était un Chasseur de Sirènes qui avait participé à ma capture qui avait précipité ma torture... mais il n'avait pas mérité la mort pour autant. Certes, il capturait et récoltait les écailles de sirènes... mais il n'avait pas semblé faire du mal par plaisir, contrairement à leur chef...

Il avait peut-être une famille... une femme ou un homme qu'il aimait... des enfants ? Des parents, même... et...

Il était mort.

Mais comme l'avaient suggéré Gwen et Neven... ça aurait pu être moi, la personne passée au fil de l'épée. Ou bien, peut-être qu'il ne m'aurait jamais tuée. On ne saurait jamais... mais je regrettais affreusement d'avoir trébuché. Avec ma maladresse, j'étais un danger ambulant... c'était même étonnant que Gwen ne se soit pas foutu de moi à ce propos, d'ailleurs.

Dans tous les cas, la mort de ce type n'avait probablement pas été nécessaire... et je détestais en être l'auteure. On m'avait raconté que les criminels étaient jugés par un groupe d'hommes... mais il y avait tellement d'aspects à prendre en compte dans le jugement de quelqu'un. Qui pouvait s'estimer suffisamment juste pour attribuer ou non une peine de mort ? Certainement pas moi.


La nuit fut agitée. J'avais essayé de ne pas y penser. Comme la mort de mon père, je ne pouvais pas m'attarder dessus, c'était un fait. Un fait affreux, mais un fait ancré dans le temps. Or, le temps est immuable, et rien ne dérogerait jamais ces morts de cette temporalité.

« T'es vraiment qu'un sale gamin ! cria une voix. »

Je sursautai et me redressai, fixant des formes s'agiter dans la pénombre de la grotte.

« Un sale gamin ? Mais j'ai rien fait ! s'insurgea Gwen.

— Ouais, ouais, et la couverture qui ne couvre que toi, tu crois que je suis bête ? »

Le jeune homme se redressa dans un bruit sourd et soupira :

« Ce n'est pas moi qui l'ai tiré de mon côté ! Elle a dû avoir chaud dans la nuit, mais c'est pas ma faute ! Tu dis que j'suis un gamin, mais t'es pas mieux à accuser les autres à tort !

— Nom d'un escargot, je vais te...

— Oh, tout doux, s'il vous plaît, quémandai-je. »

Un mal de crâne fulgurant m'assommait de bon matin. Entre le sommeil fort réparateur et ces cris qui m'en avaient tirée quand j'étais tombée dedans...

Corail plaqua ses avant-bras près de moi :

« Tu vas bien ? Il t'a pris la couverture, alors ? On peut le jeter à l'eau, tu sais ! »

Ce ne serait pas une mauvaise idée en soi... mais je n'avais pas envie de causer la mort de quelqu'un d'autre :

« Je n'en sais rien, je dormais. Je ne vois pas pourquoi il aurait fait ça, concédai-je malgré moi. Mieux vaut le débarquer sur une terre dans un village...

— Je vous ai aidées, et c'est comme ça que vous me remerciez ? Vous voulez me foutre à la flotte ?

— On n'a pas dit ça... repris-je pour essayer d'apaiser les tensions.

— Moi, si. »

Je lançai un regard assassin à Corail : ce n'était pas le moment d'envenimer la situation.

« Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ? Tu m'as dit que ce gars t'a mis la misère sur ce foutu bateau de Chasseurs ! Qu'il a fait exprès de te faire monter à bord pour te piéger ! Il nous a peut-être aidées, mais c'est drôlement louche à mon goût ! Il n'y gagnait strictement rien ! »

Comme j'aimais Corail. Elle avait dit tout haut ce que je pensais tout bas. Elle était l'amie parfaite pour une timide comme moi.

« Vous parlez de moi comme si j'avais pas de cœur ! J'ressens des émotions aussi ! Cerise a pas l'air méchante, et j'me sentais mal de l'avoir liée à toute cette histoire, c'est tout...

— Tu te sentais mal pour elle ? réattaqua Corail. Alors qu'il y a deux semaines, tu l'as carrément enfermée dans ta cabine pour qu'elle ne s'enfuie pas ? Tu crois que je suis stupide ? Je suis peut-être à moitié poisson, mais j'ai le cerveau d'une humaine ! »

Au visage crispé et ébahi de Gwen, mon amie avait réussi à lui faire fermer son clapet.

« Bon, d'accord. Ce n'était pas totalement de bon cœur que je l'ai aidée... »

J'écarquillai les yeux : encore un mensonge ! Et moi qui avais cru qu'il était un semblant humain ! Mais non ! C'était définitivement un imbécile fini !

« Qu'est-ce que tu voulais cette fois ? »

Gwen soupira :

« Bon, mon oncle s'est rendu compte que... »

Il détourna le regard :

« Que Corail allait lui filer sous le nez et revenir aux autres Chasseurs, et ça ne lui a pas plu du tout... donc il préférait qu'elle retourne à l'eau pour qu'ils aient une chance de l'attraper plus tard... mais il a aussi eu de la peine pour toi, Cerise. Quand ils t'ont attachée pour t'utiliser comme appât... »

Il bredouilla en regardant à notre opposé, les sourcils froncés :

« Et moi aussi... T'es pas une méchante fille, tu méritais pas tout ça... les sirènes, c'est pas pareil, mais toi, t'es hum-... »

De grandes éclaboussures atterrirent sur le navire :

« Ta discrimination à peine cachée, tu peux te la garder ! Raison de plus pour le dégager d'ici ! Pas vrai, Cerise ? »

Je hochai la tête :

« On va te déposer quelque part pour que ton oncle puisse te récupérer...

— Vous voulez m'abandonner comme si j'étais un vulgaire sac d'ordures ? »

Si je n'avais pas osé répondre, Corail ne s'était pas gênée :

« C'est l'idée ! »

Le jeune homme soupira :

« C'est pas dit que mon oncle passe dans le coin. J'vous avoue que je préfère encore passer du temps avec vous que d'être laissé quelque part avec la possibilité que je ne retrouve jamais Le Redoutable.

— Je refuse ! rétorqua mon amie. Tu utilises toutes les provisions de Cerise ! Deux bouches à nourrir ? On va devoir faire le plein plus vite que prévu !

— Mais il me reste tout l'or de Neven, rappelai-je. On ne devrait pas avoir de soucis à ce propos.

— Attends... tu veux qu'on le garde avec nous ?

— Si vous voulez m'donner l'impression que je suis un animal dont on ne sait plus quoi faire et qu'on hésite à abandonner au bord de la route, vous avez réussi, soupira Gwen.

— On t'a pas causé ! cracha la sirène. Donc tu veux qu'on garde ce type avec nous ? Il va ne nous attirer que des ennuis ! »

Je haussai les épaules : elle n'avait pas tort. Pire encore, les Chasseurs pourraient nous poursuivre pour le récupérer...

« On le déposera dans une ville, tranchai-je. Tu sais où on est ? »

Elle me demanda la carte du regard. Après quelques observations, elle supposa :

« Pas trop loin de Febiran, normalement. Je suis allée dans cette direction, en tout cas.

— Eh bien, on a notre solution. »

Corail posa son menton dans sa paume :

« Mais on ne va peut-être pas aller par là...

— D'ailleurs, justement. Tu peux me raconter ce dont tu te souviens grâce au collier ? quémandai-je en lui montrant la goutte bleue. Ça nous permettra peut-être de savoir où nous devons aller. On pourrait même retrouver ta ville natale ! »

Ses yeux gris pétillèrent et elle se hissa sur le voilier à nos côtés :

« Bonne idée ! Alors, voilà... »

Me revoilà ! :)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro