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- Ambre -

FERVEUR DE L'AMBRE SENTAIT LE VENT sur son chaud pelage lorsqu'elle se mit à courir sous la pluie battante. Ignorant la morsure aiguë des ronces, elle se jetait dans les fourrés, espérant échapper ainsi à son prédateur.

Jamais elle n'avait ressenti pareille terreur que lorsqu'elle avait croisé les froides billes noires qui servaient d'yeux à cette créature. Elle voyait encore la queue touffue du renard s'agiter d'excitation à la vision d'une nouvelle proie, et ça la fit courir d'autant plus vite. Encore un peu, et elle arriverait au campement. Elle allait revoir son fils, son fils adoré, sa seule merveille, son monde entier, sa belle étoile, et tout irait bien.

Elle huma l'air tout en courant et, ne sentant pas l'odeur putride du goupil, Ferveur de l'Ambre se mit à ralentir, et soupira en sentant ses muscles tendus à l'extrême.

Déjà, elle apercevait la combe mousseuse, là où son mentor lui avait tout appris. Elle ralentit encore un peu, parvenant au petit trot. Le fumet de la mousse, encore un peu humide de la légère bruine ayant parcouru la forêt d'un doux remous aux sonorités féériques, lui évoqua ce jour où elle avait mit au monde le plus bel être de son monde; ce jour où elle était devenue mère universelle au travers de ce petit bout d'âme. Ce jour, où cette terre ingrate avait accueilli son fils avec une pluie printanière.

Et soudain, un poids la fit basculer par terre sans crier gare. Se retrouvant sur le dos, elle ne put que constater sa défaite imminente. Elle n'avait plus aucune chance de salut, et le monstre roux le savait tout aussi bien qu'elle.

Elle le regarda et comprit, trop tard, que ce renard était ce bébé qu'elle avait chassé, lorsqu'elle était apprentie, pendant que son mentor et les autres guerriers s'occupaient de la mère.

Elle se noya dans les globes oculaires de la créature au-dessus d'elle, commença à suffoquer. Était-ce parce que l'océan noir de ces yeux l'étouffaient, parce que les flammes infernales de sa fourrure ramenaient ses propres démons à la vie, ou bien était-ce à cause du poids de la créature sur sa poitrine et sur son cœur battant?

Les yeux de la belle chatte parcoururent chaque courbe de l'animal, jusque dans ses moindres détails. Mais plus que tout, c'étaient ces yeux noirs qui la fascinaient. Ces deux orbes couleur néant. Elle put se voir à travers eux. Le reflet de son visage déformé par la terreur était hideux, elle qui pourtant était l'une des plus jolies minettes des clans. Mais, malgré cet air effrayé, Ferveur de l'Ambre n'avait plus peur. Son rythme cardiaque ralentissait légèrement dans la patte du renard et leurs regards se rencontrèrent. C'était œil pour œil, dent pour dent. La féline avait tué sa mère; il tuerait la mère qu'elle était.

Ces yeux noirs furent les dernières choses qu'elle put contempler, car bientôt la patte du goupil vint lui embrasser la gorge, lui faisant une cruelle déclaration d'amour. Ce geste sensuel, empli de beauté et de violence, eût l'effet d'un sacre impérial, d'une paix au parfum suprême de fer. Car de cette union soudaine naquit une douleur, éphémère mais infinie, et du sang. Beaucoup. Bien trop.

Au moment où elle sentit qu'elle allait partir, juste avant de franchir la barrière de la morts, elle crut voir un regard chaud comme un soleil la contempler.

Était-ce le célèbre Cœur du Soleil qui était venu la sauver ? Ce chat défendant la veuve et l'orphelin des histoires de pouponnière, ce même chat dont elle avait aux débuts de sa vie écouté et chanté les louanges. Venait-il la chercher maintenant ?

Lorsque plus tard, on découvrit le corps sans vie de la reine, tout le monde s'accorda à dire que quelque chose clochait. Ce fut le guérisseur qui comprit le premier: son ombre avait disparu...

Et la forêt venait de perdre un peu de couleurs.

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- Avoine -

« Flocon d'Avoine ! Flocon d'Avoine ! »

Une nuée de chatons -trois, à vrai dire...- entra dans le large, beau et lumineux creux des anciens. Ils venaient pêcher des histoires auprès d'elle, et hormis son ami Lande Crépusculaire, qui était malheureusement défendu de réciter ses contes morbides, elle était la seule à posséder l'habilité à manier les mots de main de maître.

« Vous passerez votre chemin car Flocon d'Avoine dort, graines d'imbéciles, fit le terrifiant mâle noir.
- Crépuscule, elle ne dort pas, intervint un vieux mâle bicolore.
- Elle essaye de dormir, imbécile!
- Crépuscule enfin, ne parle pas comme ça à ton ancien chef! S'exclama alors la vieille silhouette couleur sable, qui jusque là avait les yeux clos.
- Flocon d'Avoine ! s'exclamèrent les chatons, ravis de voir que leur héroïne du jour était levée.
- Mais enfin, tu sais bien qu'il n'a plus de chef que le nom ! répliqua quant à lui Lande Crépusculaire.
- C'était une manière de te dire d'être plus gentil avec Étoile Gelée.
- Flocon d'Avoine !
- Oui, mes petits?
- On veut une histoire! »

Celle-ci sourit tristement, résignée à abandonner cette sieste qu'elle ne parvenait pas à faire. Son pelage mélangé à celui de son compagnon au pelage bicolore, elle commença, sous les yeux déjà médusés des chats présents.

« Tout a commencé un jour. Un jour où aucun de nous étions nés. Le jour de la connerie de Moustache Grise. »

Et l'on ne fit même pas attention à ce gros mot que les chatons répéteraient sans cesse pendant une demi-lune avant de se faire sévèrement réprimander, car les yeux jaunes de Flocon d'Avoine brillaient d'une telle lueur qu'on ne voulut jamais que ses mots ne se tarissent. Les autres aînés comprirent qu'elle avait choisi cette portée pour perpétuer l'histoire.

Elle n'allait pas raconter une de Cœur du Soleil, non.

Elle allait raconter son récit, leur récit à tous, les anciens.

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Coucou!

Fanfic que l'on n'attendait plus, tant elle a tardé...
Alors.

Des théories ? Même si à ce stade de l'histoire c'est difficile d'en avoir

Des questions ?

Des conseils ?

Des observations ??
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Gros bizz