Chap4 part2
Après plusieurs heures, le conseil se finit. Il n'avait pas été très utile puisque le roi refusait de revenir sur ses idées destructrices. Cependant, Béryl et Emeraude avait recueilli beaucoup d'informations qui leurs seraient très utiles dans leur plan de résistance.
Tandis que la salle se vidait et que les couloirs du palais se remplissaient, Béryl passait à l'action en allant discuter avec les personnes qu'il avait repérées. Emeraude s'apprêtait à faire de même lorsqu'elle aperçut le roi, son père et un autre homme qui venait de sortir discrètement de la salle et qui s'éloignaient en parlant d'un air grave. Elle décida donc de les suivre pour savoir ce qu'ils se disaient.
« Je suis folle de faire ça, se dit-elle. Mais mon instinct me dit que je pourrais apprendre quelques choses d'important si je pouvais entendre leur conversation. Allez Emeraude tu peux le faire ! »
Elle suivit donc les trois hommes à travers les couloirs du château. Malheureusement, elle ne pouvait pas s'approcher pour les entendre car elle risquait d'être découverte. Elle devait trouver une solution, sinon, elle prenait des risques pour rien. Et puis elle se rappela ses fragments d'émeraude brut. Chacun avait un pouvoir spécifique et elle avait pensé à les prendre. Elle en sortit un de sa poche. C'était cube parfaitement poli dont les bores semblaient aussi tranchant qu'un couteau fraichement aiguisé. La jeune elfe le pressa fort dans sa main jusqu'à percer sa peau. Alors que son sang coulait, la pierre, qui semblait l'absorber, prit une teinte très sombre. Et à mesure que sa couleur changeait, la jeune fille perdait des siennes pour devenir parfaitement invisible.
Elle rangea soigneusement la pierre dans sa poche. Son pouvoir serait réutilisable dans un mois, lorsque la Lune l'aurait rechargée, et en attendant, elle avait une heure devant elle pour recueillir des informations. A pas feutrés, elle se rapprocha donc des trois hommes. Elle les entendait enfin et prit garde de laisser une certaine distance entre elle et eux. Son cœur fit un bon dans sa poitrine : il parlait de Rubis ! Elle allait enfin en savoir plus sur la mystérieuse elfe.
« Mon roi, dit l'homme qu'elle ne connaissait pas. Nous ne pouvons pas garder cette jeune fille plus longtemps !
-Et pourquoi pas ? Elle est la cause de cette guerre ! Et puis elle est aussi une menace pour nous. Une elfe avec de tel pouvoir et sans origine, ça ne présage rien de bon.
-Je suis entièrement d'accord avec vous, mon roi, appuya le père d'Emeraude. Elle est très bien où elle est !
-Mais ce n'est qu'une enfant ! protesta l'homme qui devait être un conseiller. Elle est jeune, innocente et malade.
-Malade ? Si tu parles de sa perte de mémoire, je pense que c'est une ruse ! répliqua le roi. »
Emeraude réfléchit. Ils n'en savaient pas plus qu'elle sur Rubis, ce qui était peut-être une bonne chose. En écoutant la conversation, elle devina qu'ils l'avaient enfermée dans un cachot du palais et qu'ils ne comptaient pas la déplacer. Alors que les trois hommes commençaient à parler de l'amnésie de la jeune fille, Emeraude entendit des pas précipités dans son dos. Un jeune garde arrivait dans leur direction en courant. Elle alla se plaquer contre un mur pour qu'il ne la touche pas.
Le garde semblait paniqué. Il était évident qu'il n'était pas porteur d'une bonne nouvelle. Il inclina légèrement la tête et dit au roi, d'une voix tremblante de nervosité :
« Mon roi, il s'est échappé. Onyx s'est volatilisé ! »
Le roi devint rouge de colère. Il éclata et maudit tous les gardes de son palais. Emeraude avait l'impression de voir un fou, prêt à tuer la prochaine personne qui lui parlerait d'Onyx. Le pauvre garde fit un pas en arrière, de peur d'être frappé. Le roi continuait à hurler de colère, parlant de l'incapacité des gardes, de la dangerosité d'Onyx et n'arrêtait pas de dire que le royaume était désormais perdu. Le père d'Emeraude et le conseiller, n'arrivant pas à le calmer, réussir à l'entrainer dans une pièce. Emeraude voulut les suivre mais ils refermèrent immédiatement la porte derrière eux et la jeun fille manqua de se la prendre violemment. Ne pouvant plus ni les voir ni les entendre, elle décida de profiter du reste de son temps d'invisibilité pour suivre le garde. Celui-ci était encore blanc de peur et mit un moment avant de repartir pour rejoindre ses collègues.
Une douzaine de gardes étaient réunis devant un cachot vide. Ils semblaient tous déboussolés. Emeraude ne tarda pas à comprendre que c'était ici qu'Onyx avait été enfermé avant de se volatiliser mystérieusement.
Lorsque les gardes virent revenir leur camarade, ils le pressèrent de questions, tous très anxieux par rapport à la réaction du roi.
« Alors qu'a-t-il dit ?
-Il... il est devenu fou, bégaya le pauvre garde encore sous le choc. J'ai cru qu'il allait me tuer. J'ai peur qu'il veuille tous nous renvoyer, il avait l'air tellement furieux ! Je... »
Sa voix se brisa. Emeraude eut un élan de compassion pour ce garde, qui avait l'air bien jeune pour endosser de telle responsabilité.
« Ne pleure pas mon ami, dit le plus vieux d'entre eux. Ce n'est pas notre faute, nous n'aurions rien pu faire contre Onyx.
-Comment ça ? Tu le connais ? Il est vraiment si dangereux ? En tout cas, quand je l'ai vu, j'ai tout de suite su qu'un truc clochait... fit un autre.
-Oh, Onyx est un vieux comte qui a perdu la raison le jour où sa femme et ses enfants ont été assassinés. Un meurtre aussi cruel que mystérieux, il y a des années de cela. Après ça, il a commencé à mal utiliser ses pouvoirs et a été exilé.
-Tu penses que c'est vraiment lui ? dit alors le jeune garde qui semblait reprendre ses esprits. Le roi a dit qu'il devait être mort.
-Eh bien... Vu l'endroit où il a été envoyé, effectivement, il n'aurait pas dû vivre très longtemps. Et il avait l'air si jeune aujourd'hui... »
Emeraude était absorbée par la conversation des gardes. A tel point qu'elle ne s'était pas rendue compte qu'elle redevenait visible. Bien qu'elle soit cachée par une colonne en pierre, le jeune garde regarda dans sa direction et aperçut un bout de tissu de ses vêtements qui avait pratiquement réapparut. Il s'exclama :
« Attendez ! Il y a quelques choses derrière cette colonne ! »
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