Le lendemain, je sortais doucement de mon sommeil dû à mon téléphone qui sonnait. C'était l'heure de se lever pour une nouvelle journée à l'école. Et même si je n'avais rien contre l'école, j'étais comme tous les adolescents du monde : A force, c'était agaçant.

Mais je n'avais pas le choix. Premièrement car Aisu avait prit la place de Papa concernant la surveillance de mon éducation scolaire. Puis nous devions surveiller Enerugi... Pour cette soi-disant "protection" contre l'esprit élémentaire de la mort Kameitsu, mais aussi pour éviter qu'il fasse des bêtises.

Mais je ne m'attendais vraiment pas à la suite de la journée, surtout au réveil.

Comme à mon habitude, après avoir éteint l'alarme de mon portable, je mis un temps à ouvrir entièrement les yeux. J'ai l'habitude de marmonner, me tourner dans mon lit pour finalement sortir de mon sommeil tout doucement.

Et c'est ce que je fais ce matin-là également. Je marmonnais après avoir fait taire mon réveil, je me retournais à l'opposé...

Et avant d'ouvrir les yeux, je ressentais quelque chose d'étrange. Une sensation que je n'avais pas habituellement le matin. J'en fronçais des sourcils avant d'ouvrir finalement mes paupières.

Et bien que normalement je prenais mon temps pour me réveiller, pas ce matin-là. A peine ma vue fut éclairée par la luminosité de ma chambre, je trouvais une surprise allongé juste à coté de moi dans mon lit.

Une surprise...? Tu parles. J'ai immédiatement reconnu la chevelure rousse et violette et ce visage qui était très proche. Enerugi était allongé là et dormait !

Bien sûr, voilà ma réaction : J'ai poussée un gros cri suite à la surprise en reculant suffisamment pour tomber de l'autre coté ! Le "boom" le réveilla alors.

Et immédiatement, à peine par terre, je me relevais dans un bon et mon comportement fut bien agressif... En tout cas, j'étais bien réveillée.

"MAIS QU'EST-CE QUE TU FAIS LA ?!" hurlais-je en le pointant du doigt et en écarquillant des yeux.

Le garçon se redressa et me regardait comme si ma réaction n'avait pas lieu d'être. Il avait l'air innocent au visage.

"Hein....?" fit-il en se frottant l'œil d'un air encore endormi. "Qu'est-ce qui se passe...?"

-Il SE PASSE que tu es dans mon lit ! Comment tu es entré ici ?! Et POURQUOI tu es là ?!

Je montais tellement la voix qu'elle partait en cacahuète. Enerugi se redressait, secoué par mon ton gueulant, et avait l'air complètement perdu.

Sauf qu'il n'avait pas eu le temps de me répondre quand une voix provenant de l'autre coté de ma porte apparu, me retournant dans sa direction :

"Mizu ? Ca va ?"

C'était la voix de mon frère, accompagné de bruit de pas et de grincement des escaliers. A ce moment j'étais prise d'une soudaine panique à tel point que mon visage devenait pâle. Esprit élémentaire ou pas, il y avait un garçon dans ma chambre. Et Aisu allait le découvrir si il restait là.

Je me précipitais alors en direction d'Enerugi et je lui attrapais le bras avant de le faire sortir du lit et de le traîner en direction de mon placard.

"H-hey ! M-mais attends !" fit-il.

-Tais-toi ! Il ne faut pas que mon frère te voit ! Tu rentres là-dedans et tu te tais !

Et sur ses mots je le poussais dans mon dressing et je fermais la porte. A trois secondes d'intervalle, la poignée de la porte de ma chambre bougea et s'ouvrit. Je tournais sur mes talons nus vers mon frère qui entra.

"Ca va ?" me demanda-t-il en levant les sourcils. "Je t'ai entendu crier."

-Euh oui oui ! M'exclamais-je en faisant un gros faux sourire. J'ai... euh... Un oiseau était entré dans ma chambre !

-Un oiseau est entré dans ta chambre... Euh... Il est où ?

-Dehors ! Je... Je viens de le faire sortir ! Oui, c'est ça ! J'avais laissée ma fenêtre ouverte, mais maintenant je l'ai refermée !

Heureusement, il n'y avait aucun bruit provenant de mon placard. Aisu me regardait bizarrement à tel point que je savais qu'il ne me croyait pas. Mais il prit un air blasé, haussa des épaules et referma la porte.

De nouveau seule, je poussais un énorme soupir. J'étais horriblement soulagée. Puis je me redressais, je rouvris le placard et je fis sortir Enerugi de l'intérieur.

"Bon." forçais-je sur une voix basse. "Réponds-moi. Qu'est-ce que tu fais là ? Et parles doucement sinon je t'enferme pour de bon dans mon placard."

-D'accord, d'accord. Ne t'énerves plus, s'il te plaît...

Il secoua de la tête en prenant une grimace coupable. Il se frotta le bras, touchant donc son uniforme, puis répondit calmement :

"En fait je pensais rester au lycée cette nuit, mais la fille au pendentif rouge a raison. Je ne pouvais pas. Quand il n'y avait plus personne, il a commencé à faire nuit... à faire froid... J'avais peur. Et en plus je n'étais pas en sécurité. Alors je suis partie et je suis venu ici ! J'ai voulu te demander mais tu dormais profondément. Alors... Bah je suis resté."

-Mais pourquoi chez moi et pas chez Shoku ou quelqu'un d'autre ? lui demandais-je en haussant des épaules.

-J'ai juste suivi mon instinct, fut sa réponse. Et il m'a conduit ici.

-Mais... Tu ne peux pas rester ici. Si ma mère ou mon frère te voit, ils ne vont pas apprécier. Tu ne vas pas emménager dans mon placard, quand même.

Enerugi baissa la tête à en regarder ses pieds et mettre ses mains derrière le dos. On aurait dit un enfant qui venait de faire une bêtise.

J'étais en colère, mais je me rendis compte qu'on n'avait pas pensé à ce détail. C'était comme un enfant qui découvrait. Normal qu'il avait peur dans un bâtiment scolaire sombre et vide.

Je finis par légèrement secouer ma tête et à prononcer plus gentiment :

"Désolée. On aurait du penser à ça. Mais tu ne peux quand même pas rester ici. Ecoutes, on va en parler avec les autres, d'accord ?"

Enerugi releva sa tête, posa son regard bleuté en ma direction et finit par acquiescer en esquissant un sourire bien plus léger.

A la suite, j'ai pu le faire sortir sans que mon frère, qui était encore à la maison, puisse le voir. Et direction le lycée !

Shoku et Kazeshi étaient surpris de nous voir arriver ensemble, donc aussitôt j'ai dû expliquer la situation. Ceux à quoi Kazeshi proposa qu'on en parle au repas de midi... si il arrivait à rassembler Reidena et Feiya.

Hélas, seule Feiya était présente pour le déjeuner. Apparemment, Rei ne pouvait pas venir.

Pendant le repas, on a commencé à parler de Shoku qui a réveillée ses pouvoirs. Elle était si contente de nous le raconter qu'elle voulait nous faire une démonstration. Mais n'a pas réussi...

"Le contrôle de tes pouvoirs arriveront plus tard !" prononça Enerugi d'un ton sage. "Il faut prendre ton mal en patience."

-C'est nul, marmonna Shoku en croisant des bras.

-Moi j'aimerai bien que ça arrive, ajouta Kazeshi en regardant Shoku, je ne veux pas être le dernier !

-Toi aussi, tu dois être patient !

-Comme moi je le suis, soupira Feiya à Shoku.

A la suite, nous discutions du problème d'hébergement d'Enerugi. On a conclu que si il était seul, son démon de la mort pourrait venir l'attaquer à tout moment. Le problème était qu'on ne pouvait pas risquer qu'il vienne chez nous. Kazeshi avait pensé à ce qu'il vienne chez lui en tant que "correspondant étranger" mais Feiya lui a rappelé que leurs parents n'étaient pas du genre à accepter n'importe qui sans réelle preuve...

J'avais oubliée que les parents des jumeaux étaient très stricts. Et apparemment, bien plus qu'il y a cinq ans.

 C'est alors que...

"Je pense avoir une idée !" s'exclame Shoku en tapant son poing gauche dans sa main droite. "Mizu-chan, tu te souviens de la cabane dans l'arbre de mon voisin ?"

-Bien sûr que je m'en souviens, répondis-je, c'est l'arbre qui est entre ton jardin et celui de ton voisin, non ? On adorait allez dans cette cabane !

-Oui ! Il se trouve qu'il y a deux ans, mes voisins ont déménagés après que leur fils soit parti à la fac. Le terrain est abandonné, ils ont détruit leur maison mais la cabane est toujours dans l'arbre ! Je m'en serre pour protéger mes plantes du froid d'hiver. Enerugi peut s'installer dedans !

Suite à l'idée de Shoku, nous nous regardions et nous trouvions que c'était une bonne idée. Enerugi, le concerné, était visiblement content.

Et le soir même, après l'école et les activités, nous nous rendions chez Shoku. Elle nous montrait un trou dans le grillage pour accéder au terrain abandonné et se rendre dans la cabane qui était pile au dessus de la limite de son terrain. Des tas de souvenirs me remontaient en mémoire en voyait qu'elle n'avait pas changer.

C'était une petite cabane assez grande qui à l'époque, était bien emménagée. Kazeshi rasait le plafond avec sa tête, mais en l'aménagement ça pouvait être habitable avec des rideaux pour cacher et des souvertures.

"Comme ça si il y a un soucis, tu toques à la fenêtre de ma chambre qui est juste à coté ! Et pour sortir, tu passes par le grillage abimé !" conclue Shoku en souriant.

Comme quoi, c'était une affaire réglée.