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Temps et dépendances

/!\ Je ne suis pas chirurgienne ou urgentiste et il est probable que ce texte comporte des incohérences. Si vous vous y connaissez en la matière, je serais ravie de recevoir vos rectifications.

D'un côté, un chanteur engagé, célèbre et adulé. Des millions de fans à travers le monde, une renommée internationale et des paroles justes, avec un impact. De l'autre, un petit garçon ordinaire. Le premier était arrivé aux urgences à 14:56, le second à 14:52. Premier arrivé, premier servi, dit-on ?

La chirurgienne urgentiste avait été convoquée de nuit. Cela faisait certes partie de son contrat avec l'hôpital dans lequel elle travaillait, néanmoins ces appels nocturnes, en-dehors de ses horaires fixes, restaient extrêmement rares. Précieuse pour ses compétences dans le domaine des greffes d'organes, elle était ménagée par les infirmiers et le personnel hospitalier qui prenaient garde de lui laisser suffisamment de repos. Or ici, les soignants faisaient face à un dilemme de taille, qui plus est dans une situation fort délicate.

La médecin arriva bien vite, d'épais cernes mauves lui maculant le dessous des yeux.

– Où sont-ils ? s'empressa-t-elle de demander sitôt arrivée dans son service.

Une infirmière se présenta et expliqua :

– En salle de réanimation. Venez, nous les avons placés sous assistance respiratoire mais plus le temps passe, plus ils risquent d'y laisser des facultés physiques, dans le meilleur des cas...

Sur le chemin, elle poursuivit :

– L'enfant et l'adulte sont arrivés presque en même temps, à quatre minutes près pour être exacte. Le problème, c'est que tous deux nécessitent une greffe de poumon urgente, chacun ayant repoussé le plus possible cette dernière.

– Je ne comprends pas... c'est insensé. Quand on a besoin de quelque chose d'aussi rare et précieux qu'un poumon, on fait sa demande le plus tôt possible afin d'être en bonne place sur la file d'attente !

– Comprenez, le chanteur craignait que l'intubation trachéale* n'abîme trop ses cordes vocales — à croire que son métier constitue l'ensemble de ses passions — et le petit n'a pas voulut se plaindre, il a tut l'aggravation de ses symptômes ; on ne l'a donc pas opéré, étant donné qu'on ne savait pas que son état s'était aggravé.

– Bon sang ! et il fallait que ces deux-là tombent en même temps... Quelles pathologies ont-ils, déjà ?

– Une mucoviscidose.

La chirurgienne s'arrêta entre les lits des deux malades et se pinça l'arête du nez. Cette affection pulmonaire était un vrai fléau, alors si en plus de cela on ne la traitait pas à temps...

– Je vois... Et donc, quel est ce fameux dilemme que tu as évoqué en m'appelant ?

– Mademoiselle Lecoin...

– Lisa, corrigea la chirurgienne par mécanisme. Et tutoie-moi, qu'on me dise "vous" dans ce genre de situation me stresse encore plus.

– Oui, Lisa... comme tu le sais déjà, les donneurs d'organes sont rares et il est exceptionnel que nous en ayons en réserve. Par chance, voilà longtemps que nous n'avons pas eu à traiter sur un court laps de temps une masse de patients nécessitant une greffe de poumon et ainsi, il n'y a personne en attente, sauf que nous n'en avons qu'un seul. C'est suffisant pour sauver une vie, mais...

– Oh... je comprends mieux. Je dois t'avouer que quand tu m'as exposé les faits, je pensais que tous les deux allaient y passer étant donné que d'ordinaire, beaucoup de gens sont placés "en attente".

– Mais... Qui opérerons-nous ? Je sais que de manière générale, nous avons tendance à privilégier les enfants puisqu'il leur reste "plus" à vivre et accomplir, cependant...

– Mais quoi ? C'est ce que nous devons faire et avons toujours fait. De plus, n'était-ce pas lui le premier arrivé ?

– Si, je le sais bien. Mais ce cas-là est particulier.

Un soupir résonna dans la pièce, parasité par le bruit incessant des machines.

– Et en quoi ? Premier arrivé, premier servi et en plus de cela, c'est surtout un enfant.

– Certes, mais examine un peu le prix de leurs vies. L'enfant est certes jeune mais c'est un garçon ordinaire. Ce chanteur est une célébrité internationale, des millions de personnes comptent sur lui.

– Alors ainsi, sous prétexte qu'une personne est célèbre, elle devrait toujours passer avant les autres, même dans le domaine de la santé ? Tu sous-entends que parce qu'une personne a de la renommée, elle mérite davantage de vivre qu'une autre, que sa vie a plus de valeur ?

– Non mais... Faire passer l'enfant et le laisser mourir, c'est prendre le risque que des fans extrêmes se suicident, tombent en dépression ou t'agressent ! Je sais bien qu'une fois à l'hôpital, le passé ou la profession des patients n'ont plus à exister, mais... comprends mon point de vue.

– Je sais que tu n'as pas tort, mais reconnais que nous sommes dans une belle impasse.

– J'en suis consciente, je ne t'aurais pas dérangée, autrement, marmonna l'infirmière. C'est la déception de millions de personnes et le futur d'un gosse qui sont en jeu... C'est une demi-vie et des millions d'existences fantômes contre une unique autre entière.

– Non, moins d'une demi-vie. Bien moins, souffla la chirurgienne sans qu'on puisse l'entendre.

Une larme faillit couler sur la joue des deux femmes qui la retinrent, s'essuyant rageusement les yeux. La similitude de leurs sentiments était frappante, aucune des deux ne voulant se voir attribuer la décision de laisser mourir une personne pour en sauver une autre. La chirurgienne inspira et lança :

– Tu ne veux vraiment pas choisir, n'est-ce pas ?

– Je n'y arriverai pas, cette fois, souffla l'autre.

Alors, la médecin alla se préparer à opérer, tout en ordonnant à son assistante de préparer le bloc. Cette nuit-là, quelqu'un fut sauvé, la greffe de poumon ayant été un succès. L'autre fut mise en coma artificiel jusqu'à ce que la famille décide ou non de la débrancher.


Le lendemain, la nouvelle faisait la une de nombreux journaux. Dans la rue, alors qu'elle se rendait à son travail, Lisa Lecoin fut plaquée contre un mur par une femme en furie.

– Pourquoi l'avez-vous tué, hein ?! Qu'est-ce que ça pouvait bien vous faire de tuer un gosse ? Sa vie n'avait aucune valeur ! Il n'y avait pas des millions de personnes qui comptaient sur lui ! C'est presque une faute professionnelle de votre part, à ce niveau là ! Gâcher la vie d'un grand nombre de personnes pour sauver la vie d'un gamin, pourquoi l'avez-vous fait ?! C'est votre instinct maternel, hein ? Vous avez un fils et ce gamin vous le rappelait, c'est ça ?!

Calmement, la chirurgienne répondit :

– Je n'ai fait que respecter l'éthique de notre établissement, madame. Mon instinct maternel, dites-vous ? Comme c'est amusant... Sachez qu'en choisissant de sauver l'enfant, c'est mon propre fils que j'ai accepté de laisser mourir.

Soudain, elle s'effondra en pleurant :

– Il n'y avait pas que la mucoviscidose... Il lui restait moins de cinq ans !

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