PARTIE XV
« J'adore ces moments passés à contempler le ciel, lança soudainement Aurore, la magie, la diversité de cet azur, je pourrais me laisser engloutir par ses fleurs et en sentir les doux parfums pour l'éternité. »
Sa compagne angélique se tourna vers son visage passionné et lui rendit un sourire en guise de réponse. Elle en pensait autant, mais admirait bien plus Aurore que les abysses sidérales.
« C'est tout simplement magnifique... » continua-t-elle en volant un regard intense à sa voisine. Une mèche d'or masquait l'une de ses pupilles, mais Aurore s'aperçut qu'elle la fixait d'une tendresse insondable.
La jeune femme lui confessa : « Des premières nuances turquoise de l'olympe à son bleu de lys à l'orée des feuilles, où planent les oiseaux le jour et les étoiles la nuit, je chéris l'éther plus que mes propres terres. » Puis tandis que la fille d'ambre la convoitait de ses prunelles éblouissantes, elle minauda : « Et avec ta lumière, je dois admettre que c'est particulièrement beau. »
Le subtil compliment eut l'effet escompté, car le visage de la jolie blonde se brésilla rapidement d'un intense vermillon.
« Tiens, je ne savais pas que ta lumière avait cette couleur ! » fit Aurore, amusée mais également attendrie par la délicatesse de sa peau, parfaite incarnation de la finesse de ses émotions.
L'ange fit entendre quelques éclats de rire aussi lumineux que son être et se détendit. Aurore s'approcha d'elle et lui demanda : « Quelle est ton nom, belle ambre du ciel ?
- Tu l'as dit, justement ! s'exclama la lumière édénique, l'azur m'a donné le nom d'Ambre, et depuis je vis dans ses prairies en fleurs. Je gambade du levant au ponant le jour, je m'endors dans les draps bleutés la nuit.
- Alors tu es un astre... Je me disais bien que tu étais bien trop ensoleillée pour demeurer autre chose.
- Tu serais digne d'en être un aussi, lui contesta Ambre, et même bien plus qu'une simple étoile, qu'une petite lueur dans le ciel. Tu devrais la constituer, la plaine célestine. Alors je te contemplerais, chaque jour, je m'embaumerais de ta chevelure s'effilochant avec les heures.
- Ambre... l'interpella Aurore, tu ne sais plus ce que tu dis. Arrête de t'effacer derrière l'empyrée, tu brilles de mille feux. Si je le vois, c'est d'abord grâce à tes sublimes rayons. Et tu sais, l'espace est magnifiquement vaste, l'éther est bien beau, mais mon ciel, celui qui fait battre mon cœur en ce moment-même, c'est l'azur de tes yeux, Ambre, c'est toi. »
La jeune femme ne laissa pas le temps de la réflexion à Ambre, ne légua pas un fragment de seconde à l'abîme éternel, seulement quelques uns au soleil. Aurore se déplaça vers l'astre pour se trouver à la hauteur de son visage à l'expression considérablement bouleversée. Elle plaqua son index sur sa bouche pour qu'elle ne pût dire mot, et Ambre renonça aux mots pour s'émouvoir de cette parole. Le contact de leurs deux corps suffit. Aurore apposa un baiser fougueux sur ses lèvres, et le souffle chaud du soleil s'empara de son cœur.
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