Réponse au défi de ma chère Heloise_M !

Voici le défi :

Votre personnage pourrait être l'archétype du héros : il part pour une quête extraordinaire, gagne des batailles épiques, lutte contre le « mal »...

Mais voilà, votre personnage n'est pas un héros. Les raisons qui le poussent à agir ne sont ni nobles ni pures.

Alors, quelles sont-elles ?

À vous de nous le dire.

« Vous voyez cette statue ? demanda l'enseignant en pointant du doigt un immense homme de pierre qui trônait au milieu de la place de la cité.

Les enfants s'empressèrent d'acquiescer avec des yeux émerveillés. C'était un groupe de quatre garçons qui se baladaient dans les quartiers sud-est de la cité. Un endroit où se concentraient les orphelins et où les cours d'écoliers se faisaient enseigner.

« C'est le Sauveur Royal. Personne n'a jamais su son nom, ni même à quoi il ressemblait... C'est pour ça qu'il est avec un long manteau noir et un chapeau qui lui cache le visage, expliqua-t-il avec un sourire tout en regardant la statue. C'est un héros, les enfants.

– Qu'est-ce qu'il a fait comme truc de héros ? demanda un garçon aux cheveux bouclés, la curiosité lui dévorant les yeux.

– Oh il a fait plein de trucs de héros ! Mais le plus grand acte d'héroïsme est le sauvetage du Roi. Il a été au château quand le Roi s'est fait attaquer il y a de cela trente ans. Il a tué les ennemis tout en protégeant le Roi. Et cet acte de bravoure lui a valu une statue en son honneur.

– Il est où ce sauveur ?

– Malheureusement, personne ne le sait... » finit-il son histoire avant de pousser les enfants vers leurs maisons.

***

« Le Sauveur Royal... » cracha un homme avec dédain.

Il était tapi dans l'ombre d'un bâtiment et avait suivi les dires de l'enseignant, mais il n'était pas là pour contempler des mômes qui n'y connaissaient rien à la vie. Il était dans ce quartier pour surveiller une jeune femme. Les cheveux courts et blonds, elle souriait en achetant de la nourriture à un marchand. Elle avait quelque chose de léger, de différent, de frais. Même si l'odeur alléchante de la viande crue lui donnait faim, il ne put s'empêcher d'éprouver une attirance pour cette jeune femme. Il avait un désir de la protéger. On lui criait qu'il fallait la protéger. De quoi ? De tout et de rien. Chaque menace à son encontre était un danger à éradiquer.

C'était paradoxal, parce qu'il était un meurtrier après tout. Il complotait contre le « Roi », comme il aimait se faire appeler, et espérai pouvoir le tuer cette fois-ci. Parce que bien sûr, il avait tenté de l'assassiner. Une seule tentative. Ratée.

Le Roi était pourtant juste devant lui. Il avait juste à déployer son arme et à l'enfoncer dans ses couches de vêtements pour enfin lui transpercer la peau pour le tuer. Mais il avait fallu qu'au moment du dégainer la dague, un autre homme apparaisse pour tenter de tuer le Roi aussi. Cependant, c'était sa proie en premier. C'était lui qui devait le tuer. Alors il avait fait ce qu'il avait cru nécessaire. Il avait empêché l'autre homme de tuer le Roi en se plantant entre Sa Majesté et l'ennemi. Avec aisance, il avait réussi à envoyer l'homme crapuleux à terre tout en le blessant puis à déjouer des flèches qui arrivaient vers le Roi. Pour ce magnifique acte de protection, il eut une statue à son effigie énigmatique.

En repensant à ce mauvais souvenir, l'homme vêtu de noir faillit laisser la jeune femme s'en aller. Heureusement, grâce à l'odeur de la viande, il la rattrapa assez vite à travers la foule humaine. Légère, elle dansait presque en se frayant un chemin entre les passants. L'homme inhumain resta un moment subjugué par sa grâce. Cette femme était étrange. Ou plutôt le lien qu'il ressentait était hors du commun. Jamais il n'avait senti cela, et il ne savait que faire à part la suivre.

Il voulut même lui parler, mais sa couverture serait trahie. Il ne pouvait pas se montrer en plein jour, on le reconnaitrait. Et il ne pouvait pas non plus demander de l'aide à quelqu'un. C'était un solitaire après tout. Rageant de sa situation, il cracha par terre puis disparut dans la nuit pour trouver une nouvelle personne à tuer. La vue du sang le calmait ou au contraire le mettant dans une telle rage qu'il ne ressentait plus rien que ce sentiment néfaste. Cette colère ne le quittait que rarement. Seules les fois où la jeune blonde était dans les parages à vrai dire. Elle semblait apposer une onde de sérénité même avec des mètres de distance. Elle était la vie. La vie avec qui il ne pouvait pas être, mais qu'il pouvait au moins protéger.

Mais pendant ce temps, il aiguisa son plan pour tuer avec vivacité le Roi. Et cette fois-ci, il montrerait que l'homme masqué qu'il était, était un meurtrier sanguinaire qui prendrait un plaisir fou à couper la tête du Roi pour ensuite jeter son corps aux Bêtes.

De toute façon, c'était tout ce que ce gouverneur méritait : la mort.

Pour ceux qui auraient lu La protéger qui est un autre texte de ce livre, ce récit se trouve dans le même environnement.

Je trouve que le texte est un peu vaste (pas assez précis sur les raisons), mais c'est un extrait d'une longue histoire que j'écrirais plus tard dans l'année, donc je ne voulais pas trop divulguer les choses. J'espère quand même que c'est plaisant à lire ! Si tu veux Hél, je peux même écrire un autre texte pour répondre au défi :3 (Mais cette fois-ci ce sera à la première personne ! Je trouve que c'est étrange d'écrire à la troisième xD Faut simplement que je m'y habitue je suppose...)