Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

3.1

Il pleuvait dans la chambre de Léna et Lucien. C'était bien leur veine ! Une fuite, il ne manquait vraiment plus que ça. Ils espéraient que leur assurance couvrirait l'intégralité des dégâts. Ou bien est-ce que ça devrait plutôt être la leur ou celle des voisins du dessus, de chez qui provenait toute cette eux ? Léna n'en savait rien, et Lucien probablement encore moins qu'elle. Peut-être qu'ils n'étaient que des enfants en train d'essayer de jouer aux grands, et qu'ils n'auraient jamais dû acheter cet appartement. Ou peut-être que Léna aurait dû choisir la sécurité plutôt que le plaisir, et conserver son poste bien payé au lieu de s'engager dans cette nouvelle aventure professionnelle incertaine ? Au moins, elle aurait été capable de payer une petite catastrophe imprévue, ou même plusieurs.

La vérité, c'est que Léana avait déjà choisi la sécurité trop de temps, en restant dans son ancienne entreprise assez longtemps pour pouvoir payer leur appartement. Elle avait détesté son stage de fin d'étude et, pourtant, elle avait accepté l'offre d'emploi qu'ils lui proposaient à la fin. Elle avait accepté, même en sachant déjà qu'elle devrait prendre sur elle et que ce ne serait pas un plaisir. Elle avait accepté car ses cinq mois de stage allaient être décomptés de sa période d'essai, lui permettant d'acheter un appartement bien plus rapidement. Des périodes d'essai de huit mois, c'est vraiment interminable ! Et, en période d'essai, pas moyen d'avoir un crédit, pas moyen d'acheter un appartement, et pas moyen de vivre avec Lucien. Enfin si ; ils avaient quand même vécu ensemble, d'une certaine manière. Il squattait chez elle ou elle chez lui, mais ce n'était pas du tout comme être chez eux, et leurs deux studios étaient bien trop petits pour ne pas se marcher dessus. Au moins, ils y dormaient au sec.

C'était donc ça, s'engager dans la vie adulte ? Affronter les tracas du quotidien ou subir des tâches ingrates par sens des responsabilités et conscience du caractère indispensable qu'elles revêtent pour nos projets. Si c'était ça, et bien, c'était nul. Vivre avec Lucien n'était pas nul. L'appartement qu'ils avaient trouvé, si on exceptait la fuite dans le plafond, n'était pas nul. Mais ces quinze mois passés à éplucher des CV et des offres d'emploi, c'était vraiment nul de chez nul. Certes, Léna avait accumulé un peu d'économies : assez au moins pour pouvoir gérer la fuite si l'assurance ne couvrait pas. Mais elle n'avait probablement pas gagné assez pour se sentir en sécurité et à l'abri d'autres imprévus, sachant qu'elle gagnait aujourd'hui deux fois moins qu'alors et qu'elle ne savait pas ce que demain lui réserverai. Quant à Lucien, non seulement elle ne voulait pas dépendre de lui financièrement mais, en plus, il gagnait encore moins qu'elle.

Pourquoi les jobs qui ont du sens et de l'intérêt sont-ils toujours les moins biens payés ? Est-ce que les salaires sont une compensation pour l'ennui plutôt qu'une récompense d'un service rendu ? Aujourd'hui, Léna se sentait utile dans son job, et elle était payée une misère. Sa patronne, Miranda, avait tout de suite annoncé la couleur, alors on ne pouvait pas lui en tenir rigueur. Le cabinet Toivoiose était encore en cours de création, et Léna n'en était que la deuxième salariée. Ils n'avaient pas les moyens de la payer plus, mais, le jour où ce serait le cas, ça évoluerait. Par contre, au moins, là bas, elle n'était pas traitée comme une stagiaire.

Léna détestait cette expression, parce qu'elle considérait qu'une stagiaire, comme n'importe quel être humain, mérite mieux que ça. Mais il n'empêche que ça avait été le cas dans son ancienne entreprise ; déjà en tant que stagiaire, puis en tant qu'employée, elle s'était sentie traitée comme on ne devrait pas traiter ni les stagiaires ni n'importe qui. Elle s'était sentie utilisée. En fait, elle avait eu le sentiment qu'on ne lui confiait que les tâches qui pourraient être confiées à un outil ou une intelligence artificielle et que la seule raison pour laquelle elle était là, c'est que l'outil en question n'existait pas, ou que le cabinet ne de l'était pas procuré. Ça, c'était dans son ancienne entreprise. On lui disait qu'elle était trop jeune, qu'elle manquait d'expérience, et qu'on ne pouvait pas encore lui demander de réaliser des entretiens ou de rendre des avis. Pourtant, elle avait du mal à comprendre comment elle pouvait se faire l'expérience nécessaire en se contentant d'identifier des profils, de passer des coups de fils de prise de contact, ou de répertorier des annonces.

Miranda, au moins, lui avait fait confiance. Miranda lui faisait confiance non seulement pour mener des entretiens d'accompagnement et élaborer des préconisations, mais aussi pour l'aider à développer le cabinet, pour proposer des idées, et pour contribuer pleinement. Certes, ça faisait beaucoup de travail (surtout pour le salaire qu'elle recevait), mais c'était une incroyable opportunité pour Léna. Lucien trouvait que c'était une arnaque, mais Lucien voyait aussi Léna rentrer satisfaite à la fin de ses journées, et il était prêt à reconnaître que ça n'avait pas de prix. Il reconnaissait que ça n'avait pas de prix, tout en considérant que ça devrait en avoir un.


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro