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20.1

Gaëlle avait proposé à Michel de le revoir, et elle avait apporté un livre de monsieur Bardi pour le lui prêter. Comme la dernière fois, elle l'avait rejoint au bistro qui était dans le quartier où ils travaillaient tous les deux mais, cette fois, c'était à la fin de la journée. Michel terminait ses cours à dix-sept heures et Gaëlle avait décidé qu'elle terminerait tôt elle aussi ce jour-là, peu importe ce que monsieur Griard ou ses collègues pourraient en penser. Elle avait retrouvé Michel à dix-sept heures et quart, au bistro, et avait commandé un chocolat au lait, se disant qu'intégrer un produit laitier dans sa journée ne lui ferait pas de mal. Elle avait eu quelques soucis d'équilibre alimentaire et elle prenait désormais garde à équilibrer ses collations. Elle tenait à manger végétarien mais, du coup, elle faisait attention à intégrer des laitages, des légumineuses, et aussi au moins une fois par jour du poisson ou des œufs.

Gaëlle évitait soigneusement de mentionner devant Michel le malaise dont elle avait fait l'objet, et gardait pour elle ses préoccupations diététiques. Avec lui, c'était philosophie qu'elle avait envie de parler, sans s'attarder sur les nécessités prosaïques auxquelles il était malheureusement nécessaire de songer aussi pour pouvoir se maintenir en vie. Elle avait envie de parler à Michel de monsieur Bardi et de tout ce que le groupe pouvait avoir à proposer à quelqu'un comme lui, mais elle retenait sa langue. Monsieur Bardi l'avait mise en garde : il ne fallait pas aller trop vite ou en dire trop d'un coup, au risque d'effrayer les gens. Gaëlle ne voulait à aucun prix effrayer Michel, alors, elle lui avait juste tendu le livre en lui disant qu'il avait été écrit par l'un de ses amis, qu'elle y trouvait des similarités avec la conversation qu'ils avaient eu la dernière fois, et qu'elle aimerait beaucoup avoir son avis dessus.

Michel avait mis le livre dans son sac, acceptant avec plaisir de le lire et de revoir prochainement Gaëlle pour lui donner son avis. Il lui avait demandé comment elle allait et Gaëlle, ne tenant pas à parler de sa santé physique, avait choisi de mentionner son agacement vis-à-vis de sa sœur. Elle n'avait eu personne auprès de qui se libérer de tout ce qu'elle ressentait depuis leur dernier dîner, et Michel était la personne parfaite. Enfin, Gaëlle se sentait quand même un peu égoïste, car Michel n'avait probablement pas envie d'entendre parler de Miranda. Il restait malgré tout la personne parfaite pour écouter Gaëlle, car, d'après ce qu'il avait dit la dernière fois, ils voyaient Miranda de la même façon et il pourrait comprendre ce que Gaëlle ressentait.

Gaëlle était exaspérée, car elle avait le sentiment que sa sœur la prenait pour une idiote. Elle avait essayé de lui dire qu'elle s'inquiétait pour elle, elle avait essayé de lui parler philosophie et de la faire se détacher de son paradigme de pensées si limitant, mais Miranda était restée butée et s'était montrée rabaissante. Miranda, drapée dans son rôle de grande sœur, avait fait celle qui s'inquiétait pour Gaëlle et avait parlé de la « vraie vie » comme si Gaëlle était une gamine qui ne comprenait rien à rien. Elle avait aussi mentionné plein de souvenirs d'enfance bien infantilisant, comme pour replacer Gaëlle dans son rôle de petite sœur immature.

C'était Miranda qui était immature et qui refusait de voir la réalité en face, pas Gaëlle. C'était Miranda qui se berçait d'illusions et qui vivait dans un monde de fantaisie, persuadée que, puisqu'elle agissait pour le bien de ses salariés, elle n'était pas comme les autres patrons. Miranda semblait croire que tous les autres dirigeants d'entreprise rechercheraient le profit pour le profit, que c'était ce dont Gaëlle l'accusait, et que, vu qu'elle cherchait avant tout à créer une entreprise où il fasse bon travailler, elle n'était pas à mettre dans le même sac qu'eux. Miranda, elle cherchait le profit juste pour permettre à son entreprise de survivre et, si Toivoiose pouvait prospérer et faire davantage de profits, celui-ci serait bienvenue pour donner à ses petits salariés les augmentations de salaires qu'ils méritaient tellement. Comme si ces beaux discours pouvaient changer quoi que ce soit à la pression que ces salariés devaient très probablement ressentir au quotidien. Comme si ces beaux discours étaient vraiment différents de ce que pouvaient penser ou dire d'autres dirigeants d'entreprise.

Peu importe les buts que Miranda pouvait poursuivre, même si Gaëlle voulait bien croire qu'ils soient tout à fait nobles et, en un sens, même quelque part idéalistes. Peu importe les buts et les intentions, s'ils ne permettaient pas à Miranda d'échapper à un quotidien perdu à courir derrière les échéances, les responsabilités, les objectifs et la recherche du toujours plus. Michel était tout à fait d'accord avec Gaëlle, lui expliquant que le côté toxique des gens ou des systèmes n'est pas forcément le fait de mauvaises intentions, mais se manifestait avant tout par des mécanismes ou des modes de fonctionnement qui se trouvaient avoir des effets néfastes. Il avait parlé de la pression qu'il ressentait lui-même de la part de l'école qui voulait pourtant juste aligner les compétences de ses étudiants avec les besoins du monde, et aussi de celle qu'il se mettait à lui-même pour faire toujours au mieux. C'était quelque chose qui avait du sens et qui semblait valoir le coût, mais ça n'empêchait pas qu'il faille prendre garde à poser des limites car, quand ça avait du sens en semblait valoir le coût, ça devenait encore plus facile de se laisser entraîner trop loin et de se mettre en danger.


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