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17.1

Depuis trois semaines, Gaëlle n'avait aucun signe de vie de la part de monsieur Bardi. L'attente devenait insupportable. A la fin du dernier week-end auquel il l'avait conviée, monsieur Bardi lui avait pourtant dit qu'il reviendrait très vite vers elle pour l'informer de la suite. Est-ce qu'il n'avait pas la même vision qu'elle de ce que signifiait « très vite » ? Ou est-ce que c'était une sorte de test ? Gaëlle avait exprimé sa motivation pour animer des formations destinées aux managers, et monsieur Bardi avait répondu qu'il prenait note de l'information et qu'il la recontacterait. S'il y avait un test, lequel était-ce ? Gaëlle devait-elle le relancer pour réaffirmer sa motivation ? Ou, au contraire, devait-elle attendre pour démontrer sa patience et sa confiance ?

A la fois pour occuper tout ce temps d'attente et pour y chercher la réponse à cette question lancinante, Gaëlle avait terminé la lecture de chacun des ouvrages écrits par monsieur Bardi. De ce qu'elle avait lu, elle concluait que, si l'attente qu'on lui infligeait était un test, faire preuve de patience était la bonne réponse. Il y avait tant et tant de passages sur la confiance et sur la patience dans la philosophie de monsieur Bardi. Une absence de relances ne pouvait pas être reprochée à Gaëlle, ce serait trop incohérent. Si elle écrivait un message à monsieur Bardi, elle ne voyait vraiment pas ce qu'elle pourrait écrire sans risque que ce ne soit interprété comme une forme de défiance. Pourtant, c'est vrai que Gaëlle n'avait pas pleinement confiance ; pas au point d'être sereine en tout cas. Une partie d'elle s'inquiétait que monsieur Bardi ne revienne jamais vers elle et qu'elle en soit réduite à devoir retrouver son ancienne vie. Peut-être que ce n'était pas un test, mais juste un exercice. Peut-être que monsieur Bardi la laissait patienter exprès pour qu'elle apprenne à garder confiance malgré l'attente. Ou peut-être aussi que le monde ne tournait pas autour de Gaëlle, et que monsieur Bardi avait eu d'autres priorités que l'organisation d'activités en lien avec ces formations.

Gaëlle n'aimait pas attendre. Elle se sentait complètement impuissante, et ça lui rappelait la relation qu'elle avait avec monsieur Griard. Pendant ces semaines où monsieur Bardi s'éloignait par son silence, monsieur Griard reprenait de l'importance aux yeux de Gaëlle. Elle n'arrivait plus à faire fi de toutes les contrariétés que son manager engendrait. Chaque jour, monsieur Griard semblait créer pour Gaëlle un dilemme milliaire à celui qu'elle vivait avec monsieur Bardi. Chaque jour, ses comportements faisaient écho à la situation, ravivant chez elle des sentiments très désagréables. Pour son travail, Gaëlle avait besoin de pas mal de validations ou d'avis de son manager et, systématiquement, il ne répondait pas à ses e-mails. Elle devait le relancer mais, en même temps, elle savait que sa boîte mail débordait et que ses relances ne faisaient que la charger d'autant plus, et elle craignait d'être vue comme impatiente ou embêtante.

Ce qui exaspérait Gaëlle plus que tout, c'est quand elle envoyait un e-mail pour un sujet de peu d'importance et que, l'air de rien, monsieur Griard y répondait. Elle en était arrivée à un stade où elle gardait dans ses brouillons une dizaine de mails à sa destination, parce qu'elle avait peur que les envoyer maintenant ne le distraie des autres sujets pour lesquels elle avait vraiment besoin d'une réponse de sa part. C'était vraiment absurde ! Est-ce qu'il ne savait pas gérer les priorités ? C'était quand même évident que répondre « Bien sûr que je serai présent, avec grand plaisir ! » pour l'invitation au pot de départ de la comptable était moins important que fournir une réponse pour les dossiers pour lesquels elle avait besoin de sa validation. Il y avait peut-être une histoire de temps, et certains sujets qui nécessitaient qu'il puisse s'y pencher plus d'une minute, contrairement à cette invitation. Mais il y avait aussi des e-mails qui étaient littéralement des demandes d'une seule phrase pour lesquels elle attendait juste qu'il lui réponde oui ou non. Il se foutait de sa gueule, c'était la seule explication.

Gaëlle avait le sentiment d'être en permanence en train d'attendre. Maintenant, quand elle entendait une sonnerie de téléphone, ce n'était pas de crainte ou de stress qu'elle sursautait, mais d'espoir. Espoir invariablement déçu lorsque c'était son téléphone professionnel, qui lui donnait toujours une nouvelle tâche à faire plutôt que les réponses qu'elle attendait. Espoir tout autant déçu quand c'était son téléphone personnel, sur lequel elle recevait pas mal de messages, mais jamais de monsieur Bardi. Gaëlle répondait aux messages de ses anciens amis, par politesse et par souci d'eux, mais sans joie particulière et sans tentative de faire se poursuivre ou s'approfondir les conversations, et encore moins d'organiser des sorties. Elle avait pourtant bien envie de sortir, mais elle savait que ces gens ne feraient qu'accentuer son sentiment de solitude, plutôt que le réduire. Elle avait quand même reçu un SMS d'une personne dont voir le nom s'afficher lui avait fait esquisser un sourire ; son ancien beau-frère, Michel.


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